J'ai bien aimé ce roman pour ados découvert un peu par hasard. L'illustration et la quatrième de couverture ne laissaient pas deviner de quelle nature était le secret de l'héroïne et je m'attendais plus à une histoire de harcèlement ou d'abus sexuel qu'au thème de l'alcoolisme.
Mais j'ai d'abord vraiment aimé la très belle amitié qui lie l'étrange et solitaire Adélaïde à son voisin, Larry, qui est comme un frère pour elle depuis toujours.
Lorsque "leur" chien se fait écraser, l'adolescente est inconsolable et s'enferme dans un mutisme sombre dont même Larry n'arrive pas à la sortir. Et puis elle semble devenir bipolaire avec des épisodes cyclothymiques tantôt délurés et tantôt mélancoliques.
J'ai réellement appris que l'alcoolisme est une pathologie (et pas seulement une addiction) qui est en veille chez certains et n'attend qu'un déclencheur. Même si le contexte de l'histoire est sans doute un peu daté et très américain, l'histoire vaut le coup d'être lue et discutée avec des jeunes.
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C'était une drôle de fille, Adélaïde. Elle était obsédée par des questions dont j'ignorais la réponse. Elle rêvait d'un monde parfait, alors que ni elle ni moi ne l'étions. Aussi, son caractère extrémiste butait constamment sur des obstacles infranchissables. (p.8)
Au bout d'un moment, elle chuchota, sans ouvrir les yeux :
- Tu m'en veux beaucoup ?
- Non. C'est moi qui m'en veux.
- ça ne sert à rien. J'ai déjà du mal à me comprendre, alors je ne vois pas comment tu y parviendrais. (p.122)
Car si le docteur Larive, grand, brun et jovial, trouvait parfois quelque chose de marrant à nous raconter, sa femme, petite, ronde, blonde, sévère et puritaine, avait autant d'humour qu'un pot de yaourt. (p.16)
- Qu'est-ce qui te fait rire ? La prière ?
- Non. Les "ils". Tu t'exprimes comme les gens qui râlent après tout et rien. C'est toujours "ils" qui sont à la source de tous les maux. (p.131)
- Je te hais ! hurla-t-elle.
(...)
- Tu sais quoi, Adélaïde ? Moi, non plus, je ne peux pas aimer celle que tu es devenue ! (p.113)