L'Archipel lance une belle édition collector dans le cadre des 30 ans le meilleur de l'Archipel et j'ai eu la chance de le recevoir grâce à la masse critique de Babelio (Bien que ce soit le début d'une trilogie, je n'ai demandé que celui-ci tant j'espérais le lire).
Comme je m'y attendais, je l'ai dévoré sans le lâcher. Une histoire passionnante, même si la trame est assez convenue et les coïncidences nombreuses. Mais des personnages qu'on voudrait ne plus quitter, et une belle découverte de la vie en Nouvelle-Zélande, des relations avec le Royaume-Uni, et de plein d'autres données historiques que j'ignorais totalement avant de découvrir ces romans.
Deux femmes qui n'ont rien en commun, sauf sans doute leur force de caractère, qui n'auraient jamais dû se rencontrer.
Hélène est préceptrice à Londres. Pas grand chose à espérer de la vie.
Quand elle apprend par hasard qu'en Nouvelle-Zélande des "messieurs de réputation irréprochable" cherchent des épouses. Les paroisses servent d'entremetteuses de façon éhontée, mais Hélène se laisse prendre à la belle prose qu'elle reçoit.
Et surtout, on ne lui laisse guère le temps de la réflexion, car il faut convoyer des orphelines, de toutes jeunes filles qu'on arrache à ce qu'elles ont connu pour les envoyer servir de bonnes, quasiment d'esclaves, dans un pays qui se développe à peine.
Gwyneira est Galloise, d'une famille noble. Un avenir tout tracé, entre broderie, oeuvres de charité, mariage d'intérêt décidé par les parents. Elle rêve de quitter les salons, de rester à l'extérieur, de s'occuper des chevaux et du domaine. Impensable pour une fille !
Quand on lui offre, de façon assez malhonnête pourtant, un mariage avec un inconnu loin de l'étiquette et des contraintes britanniques, elle se dit que ce ne sera pas pire et part pour la Nouvelle-Zélande avec son futur beau-père. Qui bien entendu, lui a caché des éléments importants du contrat.
Les deux jeunes femmes, qui ont fait connaissance pendant la longue traversée, débarquent dans un pays encore très peu développé, et s'aperçoivent vite qu'elles ont été flouées. Mais surtout, elles voudraient protéger les orphelines, qui se sont attachées elles. Hélas, elles ont été "vendues" d'avance, difficile de les aider, dans l'immédiat.
Ici encore, les paroisses jouent un rôle vraiment lamentable, pour des gamines pas encore sorties de l'enfance.
Nous les suivrons toutes pendant un quart de siècle, de 1852 à 1877, entre joies, peines et nombreux rebondissements.
Bergers, tondeurs de moutons, chercheurs d'or, gros propriétaires terriens et petits éleveurs au bord de la famine, sans oublier le peuple premier, les Maoris, qui se laissent dépouiller de leurs terres avec plus ou moins de bonne volonté, selon les générations. Tout un monde inconnu s'offre à nous.
Comme toujours,
Sarah Lark met en scène des femmes fortes et déterminées, débrouillardes malgré les situations. Et pas seulement les héroïnes principales. Il y a par exemple ici Daphnée, l'aînée des orphelines, qui fera son chemin de façon inattendue, et saura aider ses soeurs de détresse. Et Marama, à laquelle on ne prête pas assez attention il me semble.
Contrairement à d'autres romans il y a aussi quelques personnages masculins qui relèvent le niveau !!
Au-delà de toutes les péripéties attendues ou inattendues, un texte qui se lit avec beaucoup de plaisir.
Je dévore sans m'arrêter, et ensuite, je regrette d'avoir lu si vite et que ce soit terminé !!
Il s'agit en fait d'une trilogie, mais on peut parfaitement lire ce tome seul, il se termine sur une vraie fin, je n'aurais même pas pensé qu'il y ait une suite si je le savais pas avant lecture.
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