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Citations sur Celle que vous croyez (239)

La cruauté physique, c'est le dernier recours, la baffe dans la gueule c'est pour les débutants.
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Je venais de me séparer de mon mari, je n'avais pas envie d'être seule, j'avais besoin d'amour, au moins de le faire, d'en parler, d'y croire, enfin vous devez connaître la chanson, on veut vivre, faut-il dire pourquoi ?
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J’allais passer professeur. On était sur le point de m’adouber, de me faire entrer dans le monde merveilleux des mandarins. A quarante-sept ans, on peut dire que j’étais un exemple pour les femmes, vous savez que la proportion de femmes aux postes supérieurs est encore ridiculement faible. Et puis patatras ! La grosse tuile ! On m’enferme, on m’examine, et jusqu'à maintenant, on me garde. Vous allez me garder, Marc ? Vous allez me garder avec vous ? Ici, je ne sers plus à rien, je ne paie pas mon tribut à la société. Je suis défunte, au sens strict : je suis défaite de mes fonctions. Oui, voilà, je dysfonctionne, j’ai pété une durite, si vous préférez, un boulon, un câble, et bim dans le décor, je suis morte et vous, vous êtes chargé de me ressusciter, de me remettre dans le circuit, de réenclencher la machine, bref de me réinsérer. C’est bien ce que vous faites, n’est-ce pas ? - de la réinsertion. Vous voulez que la défunte fonctionne à nouveau.
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Vous me plaisez, Marc, et je suis d’accord avec vous : en chacun de nous, il n’y a que deux personnes intéressantes, celle qui veut tuer et celle qui veut mourir. Elles sont inégalement représentées, mais quand on les a identifiées toutes les deux, on peut qu’on connaît quelqu’un. C’est souvent trop tard.
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Ma pensée ne fonctionnait plus que comme un GPS maudit, toutes les routes s'éloignaient de moi, tous les chemins menaient à rien. Puis j'ai remis Manu Tchao en boucle et j'ai dansé jusqu'à épuisement. Je dansais, ma mémoire congédiait le passé et toutes les émotions qui lui appartenaient. Je n'avais plus ni parents ni enfants, ni feu ni lieu, ni foi ni loi. Abandonnée j'étais, à l'abandon, au ban de tout sous la voile du berceau, le linceul du tombeau.
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Je ne désire pas tant la jouissance que je ne jouis du désir.
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Ce n'est pas pour rien que ça s'appelle la Toile. Tantôt on est l'araignée, tantôt le moucheron. Mais on existe l'un pour l'autre, l'un par l'autre, on est reliés par la religion commune. A défaut de communier, ça communique.
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Être folle ? Ce que c'est qu'être folle ? Vous me le demandez ? C'est vous qui me le demandez ?
C'est voir le monde comme il est.
Fumer la vie sans filtre. S'empoisonner à même la source.
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Ça me saute au visage, les sanglots s'étouffent dans ma poitrine avec la malheur d'être une femme. Vous pouvez bien me citer des contre-exemples comme l'a fait le docteur je sais plus qui avant vous, me raconter de belles histoires, Marie Curie, Marguerite Yourcenar, Catherine Deneuve, le pauvre, il cherchait dans sa tête, il avait du mal, forcément, on n'échappe pas à la réalité : c'est un malheur d'être une femme. Où qu'on soit. Toujours. Partout. C'est un combat, si vous voulez. Mais comme on le perd, c'est un malheur. Voilà pourquoi je ne regarde presque plus la télévision, pas les infos en tout cas, je ne lis plus les journaux, les magazines illustrés parce que je ne supporte pas de me voir traiter ainsi, moi à travers toutes ces femmes, toutes ces victimes. Les femmes, que ce soit par la force ou par le mépris, sont voués à la disparition. C'est un fait, partout, tout le temps : les hommes apprennent la mort aux femmes. Du nord au sud, intégriste ou pornographique, c'est une seule et même dictature. N'exister que dans leur regard, et mourir quand ils ferment les yeux. Et ils ferment les yeux, et vous aussi vous fermez les yeux. Vous fermez les yeux sur le sort des femmes. Évidemment que nous, ce n'est pas la même violence, évidemment. On n'en meurt pas, on en meurt moins. C'est déjà énorme, hein ? Et moi, j'ai été bien lotie, très bien même, il y aurait de l'indécence à me plaindre, mais ça m'est égal, je le fais quand même. Je porte plainte, je signale ma disparition. Prenez acte de ma mort, fût-ce à la rubrique "Faits divers". Car disparaître de son vivant reste une épreuve. On se fond dans le décor, on devient une silhouette puis rien. Laissez-moi le dire, au moins, je vous en prie, laissez-moi, écoutez-moi. L'indifférence est une autre genre de burqa - je vous choque ? - une autre façon pour les hommes de disposer seuls du désir. Une autre façon de fermer les yeux. On a servi, on ne sert plus. Hier fantasme, aujourd'hui fantôme. Vous trouvez ça déplacé, comme comparaison ? Mais je suis déplacée, ici, de toute façon. Ici et ailleurs. Je suis sans place. Vous la connaissez, celle-là ? "Quel super-pouvoir acquièrent les femmes de cinquante ans ? Elles deviennent invisibles !" Oh oui, je vous choque. Je le vois bien. Vous riez jaune. Vous me prenez pour une bourgeoise. Une petite bourge qui confond son sort avec celui des putes et des sacrifiées. Une hystérique. C'est ça, le diagnostic, non ? Encore une qui pense avec son utérus. C'est ce qui est écrit dans votre dossier ? Ou pire ? Psychotique ? Narcissique ? Paranoïaque ? Mais c'est vous, le bourgeois. Scientifique, en plus. La pire engeance de bourgeois : celui qui sait. Qui a des vues éclairées sur la norme, le hors-norme et les hormones. Vous ne savez rien, Marc, ne croyez pas ça. Qu'est-ce que vous connaissez aux femmes, Marc ?
Je voudrais tellement être un homme, parfois. Ça me reposerait.
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La différence d'âge ? Dans quel sens ? Ah, entre lui et moi ? Non, je pensais que vous parliez de la différence entre Chris et sa petite amie, lui trente-six, elle vingt : seize ans d'écart, ce n'est pas rien. Mais bien sûr, ce n'est pas ce qui vous préoccupe. Non, vous, vous me demandez si la différence d'âge entre Chris et moi - douze ans - était un problème, c'est bien ça ? Dans l'autre sens, vous ne poseriez même pas la question : si j'étais Chris, quarante-huit ans, amoureux d'une femme de trente-six ans, ça n'aurait aucune importance, aucune incidence sur votre réflexion, j'en suis sûre, vous n'auriez même pas relevé ce détail. Vous voyez, vous touchez là au drame des femmes, un de leurs drames ordinaires, et vous n'en avez aucune idée, semble-t-il, alors que c'est votre métier, après tout, l'âme humaine. Ou bien c'est parce que vous êtes jeune et que vous prenez toutes les femmes mûres pour votre mère - dans ce cas, il faut vous faire soigner, Marc. Entre parenthèses, vous me faites rire avec votre complexe d'Œdipe que vous nous servez à toutes les sauces. Tuer son père pour épouser mère ? Pfftt ! Il faudrait trouver un autre mythe pour décrire ce qui se passe en réalité : un homme qui tue sa femme et qui couche avec sa fille, voilà qui serait plus juste, beaucoup plus juste. Fin de la parenthèse. Mais dites-moi, pourquoi une femme devrait-elle, passé quarante-cinq ans, se retirer progressivement du monde vivant, s'arracher du corps l'épine du désir (ah ah, l'épine ! Vous l'avez entendu, docteur ?), disons plutôt l'écharde alors, pourquoi les femmes devraient-elles s'arracher l'écharde du désir alors que les hommes refont leur vie, refont des enfants, refont le monde jusqu'à leur mort ? Cette injustice nous dévore très tôt, bien avant d'en avoir l'expérience nous en avons l'intuition. Il y a quelque chose chez les hommes qui n'est pas limité (je ne parle pas de l'intelligence, qui ne menace pas de se refermer, on le sent même chez des petits garçons, et quelquefois chez des hommes très vieux. J'ai vu Jean-Pierre Mocky l'autre jour à la télé, il se vantait de baiser encore à quatre-vingts ans passé, "je bande toujours", disait-il en lorgnant une comédienne dont il aurait pu être l'arrière-grand-père. Et le public applaudissait. "Je bande toujours, amen." Vous imaginez une octogénaire dire ça en direct, dire qu'elle mouille en matant un petit jeune. La gêne que ce serait. C'est irrecevable, en réalité. Tandis que les hommes... Le monde leur appartient plus qu'à nous - le temps, l'espace, la rue, la ville, le travail, la pensée, la reconnaissance, l'avenir. C'est comme s'il y avait toujours un au-delà dans leurs yeux, un arrière-plan qu'ils peuvent apercevoir en inclinant la tête de côté ou en se mettant sur la pointe des pieds - ça nous dépasse, littéralement. Moi, par exemple, je n'ai jamais eu l'impression d'être l'horizon d'un homme.
Mes fils ? Quand ils étaient petits, un peu. Mais ils sont adolescents, maintenant, ils me dépassent d'une tête, alors bien sûr que je suis dépassée.
Non, pas mon mari, jamais ! C'est-à-dire... Il était tellement certain d'être mon seul avenir. "La femme est l'avenir de l'homme", tu parles ! Non mais la blague... Ou alors, au pluriel, les femmes. Comme des bornes sur le parcours.
La différence, c'est que tous les hommes ont un avenir. Toujours. Un à-venir. Un avenir sans nous. Les hommes meurent plus jeunes. Peut-être. Mais ils vivent plus longtemps.
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