AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,5

sur 642 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Maître de conférence, divorcée, Claire Millecam, proche de la cinquantaine, a un amant, Jo. Volage. Pour pouvoir le surveiller, elle se crée un faux profil Facebook, devient Claire Antanès, une jeune femme brune de 24 ans, passionnée de photographie et travaillant dans la mode. Elle entre alors en contact avec Chris, photographe, et ami de Jo. Elle commence à échanger avec lui. Une relation virtuelle qui s'intensifie au point que Chris tombe amoureux de la jeune femme. Elle-même finit par croire à ses mensonges...

Dans ce roman d'autofiction, Camille Laurens nous plonge dans un jeu de miroir parfaitement maîtrisé. Un roman intense dans lequel elle se pose en défenseur de la femme, passé un certain âge, du désir qui l'anime encore, de la difficulté à être désirable, met en avant la place laissée aux femmes dans ce monde d'hommes, l'injustice liée à son sexe ainsi que les relations entretenues à travers nos écrans. En trois parties distinctes, donnant la parole à Claire, puis à Marc, son psychiatre, et enfin à Camille, un écrivain, elle joue sur les faux-semblants, nous manipule et entremêle la fiction et le réel. Un roman captivant, intelligent, dense et original, servi par une écriture envoûtante.
Commenter  J’apprécie          952
Claire, quarante-huit ans, professeur et divorcée ne voit que des inconvénients à être une femme. Que des injustices dans le sort réservé aux femmes au regard de celui des hommes. Surtout aux femmes vieillissantes pour qui vieillir peut signifier perdre sa capacité de séduction et être abandonnée. Une crainte tellement élevée chez certaines qu'elles sont prêtent à toutes les manipulations, comme Claire qui s'inscrit sur Facebook sous un faux profil, masquant son âge et conséquemment son physique, pour pister son amant par des échanges avec Chris, le colocataire et ami de celui-ci. Un scénario dans lequel Claire n'a malencontreusement pas prévu qu'elle s'éprenne de Chris et lui d'elle, ou plutôt de son profil - empêchant par là toute relation autre que virtuelle.

Quelques mois d'une relation virtuelle qui vont conduire la narratrice au bord de la folie. Et voilà bien le problème, imaginer sa vie plutôt que de la vivre, une possibilité offerte par internet, dans laquelle certains s'engouffrent et se perdent. Bon, mais ce n'est pas tout, l'histoire est un peu plus compliquée, car Celle que vous croyez, à la manière de D'Après une histoire vraie de Delphine de Vigan, est aussi une autofiction. Une mise en abyme efficace qui, bien qu'un peu trop tarabiscotée, manipule habilement le lecteur jusqu'au mot ultime.
Commenter  J’apprécie          738
Il y a trois ans, à l'occasion des assises du Roman de Lyon, je vous disais à quel point le roman Dans ces bras là, lauréat des prix Fémina et du prix Renaudot des lycéens, était un grand livre, hélas pas forcément suivi d'effets, les ouvrages écrits ensuite par Camille Laurens, que j'ai eu l'occasion de lire par la suite étant hélas plutôt anodins.

C'était avant de découvrir celle que vous croyez publié en ce début 2016 où elle prolonge l'auto fiction développée dans ces bras là, et certaines de ses thématiques, notamment celle de la condition féminine, mais en choississsant comme toile de fond les relations virtuelles, et notamment sur Facebook, un sujet qui ne peut que passionner l'habitué de la toile que je suis.

Comme pour Dans ces bras là, on devine que la dijonnaise a puisé dans son versant autobiographique pour construire ce roman aussi vertigineux que le quatrième de couverture le laisse entendre.

Roman intense, ingénieux , et toujours parfaitement maitrîsé, multipliant les surprises et les rebondissements, ce jeu de miroir proposé par l'auteur est aussi et surtout une belle reflexion sur les relations sentimentales et sur la sexualité des femmes passé un certain âge est extrêmement brillante et percutante.

En effet, dans son nouveau roman, Camille Laurens ne nous cache rien de la difficulté pour les femmes d'être désirables après la cinquantaine, et si l'image des hommes, tous ou presque goujats et pas bien finauds, s'en trouve quelque peu amochée, cet état des lieux des femmes et de leur désirs à l'approche de la cinquantaine n'en est pas moins pertinente et assez proche de la réalité.

Et la façon dont Camille Laurens entremêle le réel et la fiction, un peu comme l'a fait Delphine de Vigan avec l'épatant d'après une histoire vraie, ne peut qu'épater et laisser béat d'admiration .

Exercice délicat s'il en est pour le lecteur de démeler le vrai du faux, d'autant plus que l'irruption dans une surprenante troisème partie d'une narratrice Camille, écrivain de son état ne fait qu'ajouter au trouble de la lecture.
Reflexion inventive et jubilatoire sur les faux semblants et le dictat des apparences "Celle que vous croyez" est incontestablement un des très grands romans(?) de cette rentrée de janvier 2016..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          410
Celle que vous croyez est un livre triste, non pas dans le sens qu'on l'entend généralement mais triste par la bêtise des Hommes.
Les relations mensongères, la superficialité, les convenances, les clichés, oui, tout cela est bien triste.
Camille Laurens s'attaque aux clichés qui s'agrippent à la femme de 50 ans et explore avec beaucoup d'adresse l'image et l'idée du désir.
Mise en abyme, duplicité, jeu de miroirs entre réel et virtualité, l'écriture de Camille Laurens donne à ce roman une profondeur et piège le lecteur qui est pris dans la construction captivante de "celle que vous croyez."
Commenter  J’apprécie          380
Comment faire la part du vrai et du faux?

Une patiente en psychiatrie (ou peut être pas), un photographe amoureux (ou peut être pas), un médecin thérapeute, un éditeur, et quelques autres, dans une étrange histoire de manipulation d'identités et des sentiments.
Dans un jeu troublant de mensonges virtuels et de contre vérités, un banal flirt débuté sur Facebook se raconte de diverses manières, comme autant de scénarios possibles. La complexité du procédé narratif est perturbant mais très addictif. L'histoire peut se retourner comme une chaussette, illustrant à quel point un auteur peut se jouer de son lecteur, dans un roman à facettes où tout personnage en est en fait un autre.

J'ai lu, concentrée, accrochée, scotchée. Fascinée surtout de me faire balader de belle manière, admirative de la technique littéraire qui interroge sur la capacité du romancier à jouer au funambule entre réalité et fiction, à opter pour un chemin romanesque plutôt qu'un autre, à se faire entrainer malgré lui par l'histoire des personnages.

Un livre caméléon, à plusieurs voix, qui parle d'amour, de désir, de manipulation et de culpabilité.
Un livre surprenant, inventif, sensible, souvent narquois et humoristique. Camille Laurens a le sens de la formule, joue des mots avec aisance. Elle nous parle des femmes sous le regard des hommes et son constat de date de péremption de notre genre amuse autant qu'il émeut.
A lire absolument!
Commenter  J’apprécie          371
Une critique à froid du roman, suite au visionnage du DVD, pas complètement fidèle au demeurant.
J'ai apprécié, jusqu'à un certain point, la complexité du roman, suscitant de multiples interprétations et niveaux de compréhension, agrémenté de nombreuses manipulations.
Une histoire labyrinthique et méandreuse, où le réel et le virtuel insidieusement s'entremêlent, où l'on entrevoit toutes les facettes d'une personnalité multiple.
Cependant, un peu trop de scénarios envisagés et imbriqués, dans ce roman quelque tarabiscoté.
Commenter  J’apprécie          222
Vous reprendrez bien un peu de folie pour cette deuxième lecture en lice pour le prix du roman des étudiants ?

L'entrée en matière du roman vous fait tout de suite entrer dans le bain. Un prologue sans ponctuation où la voix d'une femme s'élève. Pourquoi une femme, une fois dépassée la cinquantaine, est-elle considérée comme périmée, transparente ?

« les hommes mûrissent les femmes vieillissent »

C'est à partir de ce cri d'alarme que commence l'histoire De Claire. En conséquence des faits mentionnés dans la quatrième de couverture, Claire est en hôpital psychiatrique. À la manière d'un monologue, elle raconte son histoire au docteur Marc. Comment elle s'est faite passée pour une autre, comment elle a manipulé cet homme plus jeune qu'elle, comment elle a perdu pied.

Derrière l'histoire De Claire, une romancière intervient. Camille.

En ouvrant ce livre, j'ai fait la connaissance d'une femme de quarante-huit ans, qui refuse de renoncer au désir parce que la société l'aurait décidé à sa place. À l'ère des réseaux sociaux, elle tente le tout pour le tout, faire naitre le désir d'un homme alors qu'il ne l'a jamais vu. Mais ce n'est pas qu'une histoire de flirt, puisque Camille Laurens ne cesse de nous manipuler. D'un chapitre à l'autre, les points de vue diffèrent, les événements se modifient, on ne sait plus qui est le maître du jeu. Et alors quand l'écrivain prend la parole, on ne sait plus ce qui tient pour vrai.

L'architecture de ce roman est addictive. Chaque page tournée et l'envie de connaître l'issue de cette histoire m'a envahie. J'ai adoré être ballottée de certitudes en certitudes et voir le château de cartes s'effondrer. Les réflexions de l'auteure sur l'amour et le désir, quoique parfois ardues à comprendre pour ma part, ont été tellement intéressantes que je pouvais rester plusieurs minutes sur une même page.

Celle que vous croyez est un roman prenant. Malgré une différence d'âge importante entre le personnage principal et moi-même, le constat fait sur le devenir des femmes après un certain âge ne peut laisser indifférent.

« Oh oui, je vous choque. Je le vois bien. Vous riez jaune. Vous me prenez pour une bourgeoise. Une petite bourge qui confond son sort avec celui des putes et des sacrifiées. Une hystérique. C'est ça, le diagnostic, non ? Encore une qui pense avec son utérus. »
Lien : https://marcelpois.wordpress..
Commenter  J’apprécie          203
Histoire du Subtil... Histoire de Fragilité... Il y a une forme de Grace quand on touche au sensible... La curiosité du diagnostic, des phrases qui font sens.

C'est justement cette fragilité qui touche dans ce roman la connaissance de l'âme humaine...
Il peutr etre compliqué de rentrer dans cette histoire mais ça et là des pépites mots à mots, des bulles d'air merveilleuses.

Il y a du beau dans ce roman.
Commenter  J’apprécie          181
Le site Lecteurs.com m'a fait un véritable beau cadeau en m'adressant "Celle que vous croyez" de Camille Laurens. C'est le roman que j'avais choisi pour avoir beaucoup aimé "Dans ces bras-là" du même auteur. A l'époque de sa sortie couronnée, notamment, par le prix Fémina, elle était professeur de lettres dans un lycée proche de Montpellier et j'étais assistante du Recteur de l'Académie. Alors, sans la connaître personnellement, c'était comme si quelqu'un de ma famille professionnelle avait été honorée.
Mais, je digresse. Revenons à notre propos : "Celle que vous croyez ". Non, je ne donnerais aucun résumé du récit. Je souhaiterais que vous découvriez l'ouvrage comme moi, vierge de toute information le concernant. C'est tellement fort qu'il serait dommage d'en déflorer le contenu. Je dirai juste qu'il y est question d'amour, physique, certes, mais également virtuel, et c'est peut-être là finalement le véritable sujet, mais aussi d'exaltation, d'extase, d'enivrement et de… délire. En un mot c'est un récit dévastateur.
Pourtant, ce n'était pas gagné. Un prologue sans majuscule, dépourvu de la moindre ponctuation duquel je suis ressortie essoufflée ne me disait rien qui vaille. La suite a totalement démenti cette première impression. Il s'agit là, en effet, d'un véritable thriller psychologique, raconté à plusieurs voix, mêlant le vrai et le faux, le rêve et la réalité, et même la folie. Ecrit de main de maître, dans une langue parfois proche de l'oral, on passe de l'un à l'autre des personnages tous dupés ou menteurs, tous amoureux déçus ou décevants, tous à la recherche de l'amour… virtuel le plus souvent : "C'est fou quand on y pense, une histoire d'amour entre pseudos : comme dans un roman au fond, des créatures de fiction.
Le roman passe par des changements de ton, de rythme, de genre. On y trouve à la fois violence et réflexion. Réflexions sur la place de la femme dans un monde dominé par les hommes, sur leur "date de péremption ", le désir, sans jamais savoir si les faits sont avérés, rêvés, inventés. Nous sommes dans la démesure, l'excès, l'outrance, un véritable jeu de miroirs. J'ai tourné les pages avidement, sans jamais me lasser car le contenu est intelligent, cadencé, addictif. Une magnifique intrigue.
Commenter  J’apprécie          160
Claire a quarante-huit ans, est divorcée et entretient une relation pour le moins insatisfaisante avec Jo. Ce n'est pas tant pour le surveiller que pour se tenir informée qu'elle décide de créer un faux profil Facebook et se met alors dans la peau d'une jeune fille de vingt-quatre ans, nommée Claire également. Elle se met à converser avec Chris : un lien tout particulier se noue entre eux et, petit à petit, ils tombent amoureux.

Dit comme ça, on dirait un roman à l'eau de rose sur fond de réflexion pseudo-philosophique sur l'identité et l'identité numérique. Alors bien sûr il y a de ça, l'eau de rose en moins et l'hôpital psychiatrique en plus. Difficile d'en dire plus sur le scénario sans dénaturer l'ouvrage, et pourtant cette petite présentation est totalement réductrice (comme l'est la quatrième de couverture d'ailleurs).

Celle que vous croyez est un savant chassé-croisé entre réel et virtuel : la fiction prend ses aises et devient partie composante, voire essentielle, de la vie. Ce que l'on considérerait comme le vrai devient accessoire : les potentialités et les conséquences se multiplient, les mensonges entraînant des vérités, et inversement. Ce roman nous donne le vertige et nous égare. Camille Laurens écrit une histoire, à nous de la comprendre, de l'interpréter, de la déformer et d'en faire notre propre récit. Une histoire composée de multiples historiettes, dont le « ette » ne doit pas nous laisser penser qu'elles seront légères ; mais c'est dans leur complémentarité et leur décalage qu'elles trouvent leur sens et forment un ouvrage qui pousse à la réflexion – quand ce n'est pas à la folie.
Lien : https://auxlivresdemesruches..
Commenter  J’apprécie          150




Lecteurs (1346) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5276 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}