Celle que vous croyez

Scindé en trois parties, ce livre raconte en trois différentes fois, à en friser la folie, le jeu de l'amour sans les hasards.
Folie qui fait que que de bouquin dévoré j'ai un peu décroché en fin de récit.

Du temps qui passe et nous laisse nous les femmes vieillissantes en bord de route, non désirées, il y aura toujours plus jeune. C'pas m'a faute m'dame je ne suis que le reflet de la société.

De l'amour aussi perdu. Des ravages que la perte procure.
On se sent plus humble dans sa douleur. Toujours seul. Mais humble.

Je voulais terminer en citant des phrases du livre mais je ne retrouve pas la page. Alors j'à peu près cite.
La différence entre amour et désir c'est que dans l'amour on vit dans le risque et la peur de perdre quelque chose. Et ça c'est bien vrai.

Claire est proche de la cinquantaine, professeur et divorcée. Son amant Jo met de la distance entre eux. Pour le surveiller, elle va se créer un faux profil Facebook et entrer en contact avec Christophe, le meilleur ami de Jo.

J'avais lu de la même auteure Dans ces bras-là et je l'avais déjà beaucoup aimé. Ayant envie de retrouver sa plume, je me suis lancée dans Celle que vous croyez qui a été adapté au cinéma en ce début d'année.
Ce roman se compose de trois parties avec des protagonistes différents qui parlent : Claire, Marc et Camille. En lisant cette dernière partie, on peut se demander s'il n'y a pas une part autobiographique, Camille étant le prénom de l'auteure. de plus, dans le roman, elle est aussi écrivain.
Dès le départ, on sent qu'il s'est passé quelque chose car le début est un long monologue De Claire sur ce qui s'est passé, face à un psychologue. Je me suis dit que c'était un roman sur une maladie psychiatrique : l'obsession amoureuse, l'érotomanie, jusqu'à la folie. Mais l'auteure a su brillamment brouiller les pistes. J'ai en tête l'image des poupées russes : l'histoire, dans l'histoire, dans l'histoire, … Un mélange de réels, de fantasmes, de réalités fantasmées, entre réalités et faux-semblants.
Puis, je me suis dit que c'était un roman sur la double personnalité liée aux dangers d'Internet. En effet, peu à peu, Claire se laisse happer par cette nouvelle identité. Elle ressent de plus en plus de sentiments pour Chris alors que ce dernier perçoit les mêmes sentiments mais pour lui, il s'agit d'une jeune femme de 24 ans.
Un roman qui traite aussi des difficultés pour les femmes après 50 ans, de pouvoir refaire leurs vies. Souvent isolées, elles se retrouvent avec un corps changeant et perçoivent la différence du regard des hommes entre elles et des femmes plus jeunes. L'auteure nous montre la difficulté de ces femmes à trouver leur place dans notre société.
Un roman brillant, surprenant, captivant, où l'auteure joue avec nous de bout en bout.

Bref, j'ai beaucoup aimé !

J'ai beaucoup aimé ce roman malin, intelligemment écrit. le style est remarquable, la lecture est très plaisante. L'histoire tient la route, mais ce sont surtout les réflexions sur le statut des femmes au-delà de 40 ans, et du désir féminin, qui ont emporté mon adhésion. Ca fait un bien fou de lire enfin des propos réalistes et intelligents sur ces thématiques, bien éloignés de toutes les bêtises colportées par les médias et la littérature bas de gamme.

Je découvre l'écriture de Camille Laurens avec « Celle que vous croyez » et je ne vais pas la quitter comme ça. Elle a une grande puissance littéraire et son sujet est passionnant bien que ce roman soit plutôt pathétique.
Face à son psychiatre, Claire Millecam raconte le jeu de séduction sur Facebook dont elle est l'instigatrice et on sait tout de suite que ça va mal finir puisque l'on comprend qu'elle est internée dans une clinique psychiatrique.
C'est la première partie du livre qui est vraiment excellente. Cette femme est très remontée contre l'injustice réservée à son sexe. Femmes mutilées, femmes assassinées dans le monde entier parce que femmes, ou, plus universellement, femmes soumises. Pour elle, le pire sort étant celui de la femme vieillissante, qui n'est plus cotée à l'Argus comme elle dit.
Elle vit cette peur de vieillir et pourtant Claire Millecam n'a que 47 ans. Elle va créer un faux profil Facebook en se faisant passer pour Claire Antunès, une jolie brune de 25 ans (image de sa nièce) et va nouer une relation avec Chris. Mais que va-t-il se passer si Chris s'aperçoit que la femme de ses fantasmes n'a pas douze ans de moins que lui mais douze de plus ?... mensonge, culpabilité, folie.
Le roman met en abyme plusieurs versions de la même histoire : celle de Marc, le psychiatre, qui raconte à l'équipe médicale l'histoire de cette femme qui a besoin d'être aimée et de ce qu'il a découvert. Puis c'est au tour de Camille, écrivain, qui écrit à son éditeur qui n'a pas accepté son nouveau roman d'autofiction.
L'épilogue fera intervenir l'ex-mari de Claire Millecam et sa jeune épouse, qui n'est pas celle qu'on croit.
Qui est qui dans ce jeu de miroir ?
J'ai aimé ce livre même si j'ai préféré la première partie, mais je suis assez remontée car je trouve terribles toutes ces relations basées sur le mensonge. Je ne suis pas contre les réseaux sociaux (preuve par Babelio !) mais il faut être conscient qu'on peut y trouver n'importe quoi.

J'ai été assez bluffée par ce roman dont la construction est très habile et qui en plus traite de sujets d'actualité.

Claire Millecam est une prof de 48 ans, divorcée, elle a une aventure avec un jeune homme appelé Jo, qui ne lui est pas très fidèle. Afin de mieux le surveiller, elle décide de devenir amie sur Facebook avec le colocataire de Jo, qui s'appelle Chris. Afin de retenir son attention, elle poste une photo de sa nièce de 24 ans et se fait donc passer pour une plus jeune femme. Petit à petit, Chris tombe amoureux d'elle, enfin de sa version jeune.
Ils vont décider de se rencontrer. Mais où vont les conduire ses mensonges ?

Sur cette histoire, se greffe un dialogue entre une femme qui s'appelle Claire et qui est internée et son psychiatre, Marc.

Troisième histoire, un peu la même mais racontée par un écrivain qui s'appelle Camille.

C'est très bien écrit, très brillant, j'avoue que je ne suis pas sûre d'avoir tout compris mais j'ai passé un bon moment et le propos est pertinent avec une dose de féminisme.

le ton du roman est donné dès la première phrase du roman, dont le souffle s'étire sur trois pages, dénuée de ponctuation.

Il s'agit d'une femme d'une cinquantaine d'années, maître de conférences, divorcée, Claire Millecam qui, pour espionner son amant Jo, se crée un faux profil Facebook. Elle devient alors Caire Antanès, une jeune femme brune de 24 ans, passionnée de mode et de photographie. Elle entre alors en contact avec un ami de Jo, Chris. Au fil de leurs échanges virtuels, une passion amoureuse nait.

le roman, décomposé en trois parties, laisse tour à tour la parole à Claire, son psychiatre et Camille. Chacun, a tout l'espace pour s'exprimer, alors même qu'ils sont en pleine conversation, ce n'est que leurs paroles qui sont retranscrites, leur permettant alors de longs monologues, et des questions rhétoriques.

L'écriture est fluide et contribue à une certaine rapidité dans le récit, qui finalement va de pair avec cette relation virtuelle 2.0 qui ne vit qu'à travers deux profils Facebook interposés. C'est l'amour sous toutes ses formes que nous rencontrons : l'amour virtuel, l'amour qui dérange et même qui choque, l'amour qui plait, l'amour violent, l'amour « fou ». Chaque personnage a sa propre vision de l'amour et l'exprime de différente manière, parfois même de manière exacerbée.

Si le sujet maître du roman, parait être l'amour : la quête obsessionnelle d'aimer et d'être aimé, des tonnes de réflexions gravitent autour et rendent ce roman encore plus intéressant. Notamment, la femme : le rôle de la femme, les inégalités homme/femme. En effet, ce roman est un véritable pamphlet féministe au détour duquel l'on rencontre la femme qui aime, mais surtout qui désire ; la femme intellectuelle et indépendante mais pourtant si fragile. C'est une vision moderne des femmes mais laissant transparaitre leurs émotions et leur profondeur psychologique extrême, qui nous est donné à lire. Car, selon l'auteur, être une femme, est un combat.

Mais ce n'est pas tout, on y parle aussi des dégâts de l'amour, du suicide, de la folie, de la culpabilité. C'est un véritable labyrinthe des sentiments, où l'on se perd avec délectation. L'écriture est maniée avec une telle délicatesse, la maîtrise des techniques littéraires donne toute sa force à ce roman. C'est une véritable tragédie antique, dans un cadre actuel, au sens du beau, du gigantesque, du sublime.

Les jeux de mots sont tantôt poignants (enseignant, en saignant) ; tantôt amusants. L'humour a véritablement une place primordiale dans ce roman, et dont l'auteur se sert comme d'une arme.

Les sentiments humains sont complexes, et la profonde réflexion du roman le prouve. L'homme est-il prêt à affronter la réalité ? Ne préférons-nous pas vivre dans le rêve, l'illusion, la fiction ? C'est à cette question que vous devrez répondre, car finalement, dans ce jeu de miroir, Claire, Camille (n'est peut-être pas) celle que vous croyez.
Lien : http://littecritiques.blogsp..

En achetant « Celle que vous croyez », je ne m'attendais pas à une telle découverte !
Si vous aimez les constructions avec une histoire dans l'histoire, vous aimerez ce livre à coup sûr.
En effet, ce roman nous livre plusieurs versions de la même histoire et à chaque fois, on y croit.
La première partie est relatée par Claire Millecam, 48 ans, divorcée, dépressive, internée dans une clinique psychiatrique. Elle s'entretient avec son psychiatre et lui raconte son histoire :
Afin de tester la sincérité et la fidélité de son amant : Jo, elle se crée un faux profil Facebook et se fait passer pour Claire Antunes, une belle jeune femme brune de 24 ans. Grâce à ce faux profil, elle va faire la rencontre de Chris, photographe, et ami de Jo et va très vite en tomber amoureuse.
La seconde partie du livre se présente sous la forme d'un essai rédigé par Claire au sein d'un atelier d'écriture mis en place dans la clinique psychiatrique. Cette fois-ci, le but de l'exercice est d'imaginer une fin différente à son histoire d'amour avec Jo.
Dans la troisième partie du livre, la narratrice est en fait l'écrivain Camille Morand. Celle-ci soumet un manuscrit à son éditeur. Camille, tout comme son personnage principal, a créé un compte Facebook au nom de Claire Antunes etc…
La chute de ce récit vertigineux nous sera dévoilée par l'ex-mari De Claire dans l'épilogue.
A part quelques longueurs, j'ai aimé l'audace avec laquelle Camille Laurens a traité le sujet du temps qui passe chez la femme. Sa plume est intelligente, drôle et incisive.
Ce livre questionne, bouleverse, bref ne laisse pas indifférent.

Quand on lit ou entend un concert de louanges à propos d'un roman, il y a un risque d'être déçu tant on place haut nos attentes.
Avec "Celle que vous croyez" de Camille Laurens, le contraire s'est produit. le livre a été défendu très tièdement dans l'émission On n'est pas couché. Léa Salamé s'est dit choquée (choquée par quoi ? par le fait qu'une femme de 50 ans ait du désir et que l'objet de son désir soit plus jeune qu'elle ? le monde est devenu bien pudibond), Yann Moix a suggéré à l'écrivain de se « ranger des voitures » (pas en ces termes) (fait-il partie de ces écrivains qui imaginent forcément des histoires entre un homme d'âge mûr et une femme de 20 ans ? ), l'interview dans le fauteuil a été bâclée bref pas sûre que cette fois cette médiatisation ait fait décoller les ventes du roman.

J'avais quand même envie de lire le dernier livre de Camille Laurens, attirée par l'histoire, celle d'une femme qui se créé un faux profil Facebook pour, au départ, surveiller son ex-amant. Claire, dans la vie, est professeur à la fac, elle a 48 ans, elle est divorcée. Virtuellement, elle devient une jeune brune de 24 ans, journaliste et célibataire et avec une très jolie photo. A partir de ce point de départ, l'écrivain va explorer tous les liens entre réel et virtuel.

Intéressant renversement sur l'identité construite à travers les réseaux sociaux : les frontières de l'intime s'estompent, on montre tout, on pourrait en conclure à une totale transparence et pourtant ici tout est construit, tout est faux ou presque.

Tout ne pourrait qu'être manipulation, pourtant Claire, dans cette relation épistolaire version 2.0, se prend au jeu et se laisse entraîner dans une histoire qui tourne à la folie.

L'auteur donne à son lecteur diverses versions de la même histoire et excelle à construire et déconstruire ce qui semblait l'instant d'avant la « vérité » jusqu'à l'épilogue final dont j'avais deviné certains éléments.

J'ai aimé aussi dans Celle que vous croyez , l'humour féroce de l'écrivain, ce qu'elle écrit sur le désir et sur l'amour.





Lien : http://www.chocoladdict.fr/2..

Claire est délaissée par Jo. Souffrant de cet abandon, elle crée un fake, un faux profil Facebook, harponne Chris, ami de Jo, pour tenter d'obtenir de ses nouvelles par ami virtuel commun interposé. Ca commence gentiment et banalement comme un agréable marivaudage. Claire se cache derrière sa personnalité fraîchement inventée, cool, in love with life, une jeune femme qui a la moitié de son âge, 24 au lieu de 48, la photo volée sur internet à une inconnue le prouve, mais est-il important ce mensonge inaugural puisqu'elle ne cherche pas à faire des rencontres mais à fliquer son ex ?


Mais aucun jeu de doigts sur un clavier n'est jamais totalement innocent. Claire est une femme vulnérable, psychologiquement fragile, qui vient de subir un divorce puis une rupture. Aussi, lorsque Chris se montre mailistiquement gentil avec elle, elle trouve du réconfort dans cette présence factice, et le roman sort du marivaudage pour aborder les Relations dangereuses. Elle s'abandonne dans cette romance virtuelle, la sachant condamnée par avance, la différence d'âge entre les deux protagonistes étant irrecevable puisque dans ce cas, c'est la femme qui affiche au compteur 12 ans de plus que l'homme. Elle se coule néanmoins dans son personnage avec l'aisance d'une comédienne, improvise à partir des réactions de Chris, lui renvoie la balle, décrypte sa partition en miroir de la sienne, devient son idéal, son alter ego, son rêve de femme, lui donne la réplique sans se demander pourquoi cet homme préfère imaginer plutôt qu'étreindre. Est-ce par peur de décevoir ou d'être déçu ? Tout en sachant que ce n'est pas elle que Chris aime mais son avatar, elle tombe amoureuse d'un homme sans le connaitre. La créature inventée par Claire échappe à sa créatrice, l'imaginaire et le réel se confondent, le roman quitte Les relations dangereuses pour flirter (conter fleurette, fleureter au Moyen-Age, c'est écrit dans le livre) avec la tragédie grecque.


Jeu de cache-cache, labyrinthe tapissé de miroirs ou miroir aux alouettes, histoire d'amour entre deux pseudos, Celle que vous croyez est un roman complexe, riche, torturé, perturbant, qui se joue des apparences, explore les ressorts de la manipulation dans un style concentré. Il raconte surtout l'histoire d'une femme blessée qui espère l'amour tout en anticipant sa fin par crainte d'être abandonnée, qui cherche éperdument son “point de catastrophe”, animée d'”un désir du désastre”, qui lui prouvera son incapacité à être aimée. Claire est une femme-caméléon qui à force de se débattre sur une couverture écossaise, implose.

Astucieux récit avec mise en miroir, mise en abime, fin alternative issue d'un atelier d'écriture , qui aborde plusieurs thèmes mine de rien : le douloureux combat que les femmes mènent contre l'âge, le pouvoir des réseaux sociaux et les ravages des manipulateurs. Adroit.