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4,09

sur 2027 notes
Naître fille dans les années 50 quand c'est un garçon qui est attendu ! Un garçon c'est toujours mieux qu'une garce ! Qui est sympathique dans ce livre ? le père, dominateur et macho est insupportable. La mère, Bécassine sans bouche ne fait que subir sans se révolter. La soeur aînée, Claude, prénom sans sexe .... et la famille : oncles et grand oncle, qui prodiguera des attouchements qu'il faudra taire.
"Vous avez des enfants? demande-t-on à son père. – Non, j'ai deux filles", répond-il. Tout se trouve dans ce livre : inceste, perte d'identité ou identité impossible, deuils, homosexualité ....
J'ai eu beaucoup de mal et je me disais que trop c'est trop ! quels malheurs vont encore s'abattre sur Laurence ?
J'ai beaucoup aimé la langue, l'écriture avec tous les jeux de mots. Une grande réflexion sur la sexualité, l'identité , le genre. J'ai vécu mon enfance à la même époque que Laurence, je ne me suis pas du tout retrouvée dans cette histoire. Seule fille au milieu des garçons, mes parents et grands-parents heureux d'avoir enfin une fille.
C'est un livre à découvrir, un livre féministe à l'époque de "balance ton porc" il y a en a à balancer dans le livre ....
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« Fille » de Camille Laurens
La romancière retrace la vie d' « elle » depuis sa naissance, en 1959, jusqu'après l'âge de quarante ans. Au début, donc, c'est « elle », puis au moment du premier souvenir on passe à « je », pour retourner rapidement dans le récit à « elle ».
Elle, c'est Laurence, jeune fille qui grandit à Rouen avec un père médecin et une mère d'abord femme au foyer, puis qui aura un emploi. Quels sont les éléments qui constituent « elle » ? L'environnement, la famille, les lieux, les fréquentations. L'auteur s'interroge sur tous ces facteurs et sur le genre. Comment devient-on une fille, un garçon ? A ce questionnement se superpose la description de la société française de province des années 70 et 80.
Puis nous faisons un bond dans le temps, « elle » devient à son tour maman d'une jeune fille qui ne correspondra en rien à ce qu'on attend d' « elle » en tant que fille. A travers l'expérience particulière de son héroïne, l'auteure s'interroge sur le genre féminin d'un point de vue général et sociétal. Elle retrace la vie d'une femme, dépeint ses joies, ses questions et ses doutes, son apprentissage de la féminité et son rapport au masculin. C'est souvent très drôle, parfois triste, il y aura des déceptions, deux grands drames, mais toujours beaucoup de joie et d'amour, pour un beau parcours.
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Un vrai coup de coeur pour ce roman.
On y trouve Tout, ou presque, sur la Fille, la Femme, la Mère.
C est drôle, touchant, rageant.
L'écriture, la langue, les mots, sont percutants et parfaits.
Merci, à Ma Fille, et oui j'ai une Fille, et c'est merveilleux, d'avoir une Fille, qui m'a offert ce livre à mon récent anniversaire.
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L'auteure dresse un portrait de femme dans la société française de ces quarante dernières années.

Sujet Ô combien UNIVERSEL ! Et plus que jamais d'actualité avec la vague #METOO

C'est un ouvrage abordant des thèmes sensibles et dont les femmes sont confrontées tout au long de leur vie.
Il est question de l'adolescence, de la maternité, de la sexualité, de la transmission, d'émancipation, des conditions féminines et de la domination masculine...

Un condensé d'émotions, d'interrogations et de vérités !

Et c'est à travers le personnage principal, Laurence Barraqué, que le lecteur va suivre son évolution, née fille dans les années 60 jusqu'à nos jours.

↜↝↜↝↜

Même si j'avoue que la première partie sur l'adolescence m'a parfois agacée, trouvant ce sujet maintes fois abordé en littérature, j'ai été par contre complètement convaincue par les parties suivantes du roman.

J'ai été touchée et même bouleversée par certaines situations que Laurence va vivre et subir, en tant que femme et mère.

L'auteure arrive à transmettre parfaitement, dans ce texte édifiant, les émotions que ressentent les femmes, au plus près de la réalité.
C'est très juste, percutant et authentique.

Sur la maternité et sur le deuil d'un enfant, c'est absolument poignant et d'une évidence absolue !
Les sentiments décrits, les interrogations, les doutes de cette femme meurtrie m'ont chamboulée.

C'est un parcours de femme lambda malheureusement comme pour beaucoup d'autres femmes qui ont vécu le même schéma dans leur famille.
Elles ont ont dû se battre pour exister et s'affirmer dans une société patriarcale.

Une lutte qui perdure encore de nos jours, car "elles ne sont pas nées Garçon" !

Un livre militant et nécessaire.

A lire.
Lien : https://leslecturesdeclaudia..
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Percutant et intime.
C. Laurens revient ici ce que signifie être une femme à travers les âges. J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire mais passée la première partie, c'est un régal. C'est bouleversant, désemparant, parfois cruel, mais toujours écrit avec une infinie finesse.
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Ce roman est une chronique sur la condition de « fille » dans la société française de la 2ème moitié du XXème siècle.
Tous les grands changements féministes se sont faits dans ces quelques années, situées entre le droit de vote des femmes et le mariage pour tous avec entre autres, le droit à l'avortement et la pilule.
Camille LAURENS témoigne, avec l'histoire de plusieurs générations de femmes rouennaises, de cette lente et difficile évolution des mentalités.
La particularité de ce roman, c'est l'alternance de plusieurs styles d'écriture dans les 3 parties du livre qui donne l'effet d'un zoom sur le personnage principal.
C'est d'abord le récit de la jeunesse de Laurence, écrit à la troisième personne, depuis la rencontre de ses parents dans les années 50 jusqu'à son entrée dans la vie d'adulte.
Puis l'auteur s'adresse à elle à la deuxième personne, dans une sorte de correspondance où elle lui parle de sa vie de femme.
Enfin, dans une troisième partie, l'auteur devient Laurence, écrivant à la première personne et c'est une mère, tentant de sortir du carcan des traditions, qui se questionne sur l'éducation de sa fille Alice.
Ce roman parfois cru mais toujours très juste est un mélange d'acidité et d'humour où l'on comprend la difficulté de s'affirmer en tant que femme au travers une génération qui a connu l'infantilisation au quotidien et un manque de considération tel que tous les non-dits étaient permis.
Témoin d'une révolution sexuelle en marche, l'auteur nous montre à quel point l'évolution de la condition de « fille » est difficile et le chemin vers l'égalité n'est encore pas achevé dans le regard des hommes comme dans celui des femmes.
Parce qu'être fille ce n'est pas juste « ne pas être un garçon » et qu'il ne faudrait plus aujourd'hui entendre ce «C'est bien aussi une fille», fil conducteur du roman.
L'écriture de Camille LAURENS n'est pas aussi simple qu'elle n'y paraît et j'ai trouvé beaucoup de finesse dans son regard sur ce sujet délicat et toujours d'actualité.
Une découverte qui ne manque pas d'intérêt.
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Être une fille.
Naître fille.
N(e pas) être (garçon).
Naître sans / naître avec.

S'agit-il d'une fatalité de naître fille ? Il semblerait que ce soit le cas dans la famille de Laurence, au prénom inspiré de Lawrence Olivier, au prénom choisi par un père si déçu d'avoir encore une fille.

S'agit-il d'une malédiction de grandir fille ? Encore oui, dans une famille où on sait que l'oncle a bien un problème avec les petites et qu'il ne faut pas les laisser traîner avec lui. Mais surtout ne dis rien à personne Laurence, on ne veut pas d'ennuis.

S'agit-il d'une force d'être une fille ? Définitivement oui. A cause de cela, grâce à cela ! de la force il en faudra à Laurence pour surmonter l'affront originel d'être une fille, devenir femme à l'aube des années 70, se révéler mère pendant les années « mariage pour tous » et avant « me too ».

La plume de Camille Laurens est subtile et engagée, intelligente et nécessaire, tendre et forte. Ce roman est une claque, une de celles qu'on n'oublie pas. J'ai eu la chance de grandir dans une famille à l'opposé exact de celle de l'héroïne, choyée par des parents qui étaient comblés d'avoir deux filles. le manque total de points communs avec Laurence ne m'a pas empêchée de ressentir les coups en même temps qu'elle. Je me dis « et si et si, mes parents avaient désespérément voulu un garçon, comment aurais-je grandi ? ». Et je mesure d'autant plus ma chance.

« D'après mes calculs, c'est le recensement de 1964, j'ai cinq ans. Timide et curieuse à la fois, je suis cachée derrière le canapé. " Vous avez des enfants ? demande le monsieur.
- Non, dit mon père. J'ai deux filles. " »
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Camille LAURENS. Fille.

Laurence Barraqué, née en 1959, à Rouen, quatre ans après sa soeur Claude. Son père est dentiste, sa mère ne travaille pas. Son arrivée au foyer n'est pas la bienvenue. En effet son père désirait un garçon. Elle n'est même pas sevrée que sa mère tombe à nouveau enceinte. Et ce sera une troisième fille…. Malheureusement, elle décède prématurément le lendemain de sa venue au monde.

Laurence nous permet de vivre toute son enfance, son adolescence, sa vie de fille de, d'épouse de, de femme, de mère. Laurence sera même victime d'attouchements sexuels de la part d'un oncle et qui plus est sous le regard de la famille. Mais on ne doit pas parler de ces choses-là Laurence, interprète, traductrice trilingue, épouse Christian Charpentier, ingénieur, dont la profession le fait voyager dans le monde entier. Il ne sera pas présent lors de l'accouchement de son épouse : un garçon, nommé Tristan. Il y a eu erreur médicale et l'enfant meurt, âgé de deux jours. Deux ans plus tard, notre héroïne donne naissance à un deuxième enfant : une petite fille, prénommée Alice. Mais le couple Charpentier se dissout. Les époux se séparent et divorcent. Laurence quitte Rouen et s'installe avec sa fille à Paris tandis que Christian s'expatrie au Japon. C'est Alice qui rendra visite à son père à l'autre bout du monde.Quel sera le devenir de cette fille, de cette femme ? Comment vont-elles se construire, se reconstruire ? Il y a un vent de liberté qui souffle. Les femmes évoluent et prennent le pouvoir, elles ne veulent plus de la prééminence du mâle. Il leur faut maîtriser leurs corps et ne plus se soumettre au désir masculin, assumer entièrement leur sexualité.
Les parents de Laurence se séparent également, son père est tombé amoureux d'une ancienne patiente, Elsa, qui a 29 ans de moins que lui et qui attend son enfant. Elle accouchera d'un petit garçon, Adam. Ce sera la fierté du père.
Alice mène la vie d'une jeune parisienne et s'éveille à la sexualité. Un soir, elle annoncera à sa mère qu'elle découche. Mais pour assumer sa vie sexuelle, combien de drames une femme doit-elle subir ?

C'est un hymne à la féminité que nous dresse magnifiquement Camille Laurens. Bien qu'il s'agisse d'un roman, il y a du vécu, des évènements subis dans la jeunesse de l'auteure. Ce roman, qui se déroule dans la seconde moitié du XXème siècle, au rythme des mouvements féministes et de la prise d'un certain pouvoir des femmes sur les hommes, révèle le machisme des hommes, l'autorité du père. Cependant je suis surprise que ce dernier, le père de Laurence, ignore que ce sont les spermatozoïdes qui déterminent le sexe de l'enfant. de plus il est dentiste.. Il a bien fait des études médicales et a du apprendre l'ovulation et la fécondation. Dans son esprit une fille vaut moins qu'un garçon…
L'écriture est belle. le vocabulaire riche et les relations hommes-femmes sont bien exploitées, bien décrites. Une nouvelle approche des mouvements féministes du XXème siècle…. A lire, pour approfondir notre identité de femmes rebelles.

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Laurence, née dans les années 60 s'interroge sur son parcours et son statut de "fille". Comment se positionne t-on en tant que fille surtout quand son père aurait tant aimé avoir un garçon ! Devenue femme, elle a une douloureuse épreuve à surmonter, la mort de son premier enfant, un garçon, suite à une erreur médicale. Cette épreuve, toute dramatique qu'elle soit devient insupportable lorsque l'on apprend que pour faire plaisir à son père, qui l'a manipulé, Laurence doit changer de gynécologue et que c'est ce dernier qui fera cette erreur médicale fatale... Dans la troisième partie, Laurence a enfin la joie d'être mère, elle a une fille. Lorsque cette dernière grandit, Laurence s'interroge sur son rôle : sa fille est un "garçon manqué", est-elle responsable? A-t-elle mal éduqué sa fille? Les questions continuent à l'adolescence lorsque sa fille lui dit préférer "les filles"...
J'ai beaucoup aimé ce roman qui fait réfléchir sur le comportement social, par rapport au genre, au sexe et sur l'époque qui n'a pas tant changé car les attentes de comportement sont toujours différent selon que l'on soit fille ou garçon!
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« C'est une fille » Ainsi débute le roman ainsi que la vie de ce bébé nommé Laurence Barraqué. le père, médecin, est déçu. Après Claude, une fille déjà, il espérait un garçon.
« Une fille, c'est bien aussi » lui dit-on.
Nous sommes en 1959 et, bien sûr, il n'y a pas encore l'échographie pour connaitre le sexe. Les rôles au sein de la famille sont bien définis : le père détient l'autorité et le savoir tandis que la mère au foyer obéit à ce modèle patriarcal qui copie celui de ses propres parents.
Laurence a tôt fait de comprendre que les filles, c'est moins bien que les garçons. de plus, quand on nait fille, on doit préserver sa virginité jusqu'au mariage et le père y veille, méfiez-vous des garçons car, dit-il, « chauffe un marron et tu le fais péter ». Donc, une fille doit se préserver et tant pis si elle se fait tripoter par le tonton, c'est elle la coupable et on ne doit plus en parler. de plus, une fille c'est lunatique, à cause de la lune et du cycle menstruel.
La petite Laurence va grandir avec ce regard qu'on porte aux filles en ce début des années 60. Elle va s'éveiller au désir sexuel et le fantasmer à sa façon.
Roman d'apprentissage donc, qui nous raconte comment grandit la fillette, comment elle va se libérer du joug paternel et construire son identité.
Á son tour elle connaitra la maternité et puis le deuil de son enfant.
Á travers son vécu, c'est toute une époque qui revit, avec la liberté sexuelle, le droit à l'avortement, l'indépendance des femmes.
Puis arrive un autre bébé : Alice. Comment élève-t-on une fille ? Les temps ont changé, enfin pas tant que ça. Une fille, ça doit se comporter comme une fille et ne pas chercher à remplacer le frère mort. Au final, comme le dit l'autrice par le truchement de Laurence « C'est merveilleux, une fille ! »

J'ai beaucoup apprécié ce roman de fiction ou d'autofiction, au style fluide. le personnage de Laurence est attachant, on entre vraiment dans son intimité. le père, par contre, est immonde, mais bien que caricatural, il rassemble sur sa personne tous les vices des hommes de cette époque et c'est intéressant d'un point de vue sociologique.
Á travers le destin de Laurence et des femmes de son entourage, Camille Laurens nous parle du sort des femmes à une époque pas si lointaine. C'est parfois touchant, ou drôle d'un humour narquois. Camille Laurens joue sur le sens des mots.
J'ai aimé l'originalité de l'écriture, on débute avec le « tu », on passe au « je », au « elle » pour revenir au « tu » dans un perpétuel jeu d'équilibre.
J'ai moins adhéré aux commentaires psychanalytiques dans la seconde partie, je les trouve superflus.

Avec son titre sobre, « Fille » est un roman fort écrit par une femme sur la place des filles dans notre société. Un beau roman d'apprentissage aux accents féministes à découvrir.




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