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3,5

sur 383 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Essai biographique sur cette sculpture de Degas que nous connaissons soit dans sa vitrine au Musée d'Orsay ou ailleurs puisque 12 exemplaires existent, soit en carte postale, soit en photo à côté de Marilyn Monroe.
Mais ce que je ne connaissais pas c'est qui elle était ? Elle s'appelait Marie van Goethe elle est née le 7 Juin 1865 et elle fut « Rat d'opéra », modèle et peut être bien plus…
Dans cet essai Marie devient la « Dora Bruder » de Camille Laurens, l'autrice veut tout connaître, tout savoir de cet enfant et de cette partie du XIXeme siècle.
C'est passionnant et enrichissant comme livre, on y laisse beaucoup de stickers/marque page.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Sans hésitation, je me souviendrai de ce livre un bon bout de temps, et ce, pour plusieurs raisons.
Déjà, j'adore Camille Laurens. Au fur et à mesure de mes lectures, son style me plaît toujours autant, voire même davantage.
Ensuite parce que j'adore l'art, et même si ma culture générale n'est pas à son apogée, j'apprécie le fait d'apprendre, de (re)découvrir des oeuvres.
J'ai donc été servie par ce livre qui retrace la vie de Marie, ce modèle qui a abouti à la création par Edgar Degas de cette petite danseuse de quatorze ans.
Tout m'a plu : les digressions sur d'autres artistes et d'autres tableaux, les informations sur la vie des petits rats d'opéra au XIXe siècle, les recherches à la mairie de Paris, et j'en passe.
Super!
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Je ne connaissais pas la romancière Camille Laurens. Et j'ai tout de même eu un coup de coeur pour « La petite danseuse de quatorze ans »


Contrairement aux autres oeuvres ( souvent autobiogaphiques) de l'auteure, ce n'est pas un roman, mais une énorme et fascinante enquête, très scrupuleuse sur l'histoire et la vie de cette petite fille et petit rat ; Marie Geneviève van Goethem, c'est son vrai nom et qui posa comme modèle, fin 19e siècle, pour la très célèbre sculpture du peintre et sculpteur Edgar Degas.


Camille Laurens a fait un remarquable travail de recherches, mais surtout elle nous fait part de ses réflexions, très pertinentes et d'une grande sensibilité, pour cerner la personnalité de cette petite fille, qui fut sa famille, quelle fut sa vie de petit rat à l'Opéra et que furent ses rapports avec le maître Degas.
L'auteure analyse, avec beaucoup de finesse, dans quel contexte et dans quel état d'esprit fut faite cette sculpture. Et elle s'interroge pourquoi cette sculpture fut si décriée à son exposition en 1881.


Elle essaie aussi de cerner la personnalité, parfois très ambiguë, d'Edgar Degas.
Qui était-il ?
On le disait austère, et contrairement aux autres peintres de son époque, aux moeurs douteuses, qui abusaient en toute impunité de leurs jeunes modèles, Degas ne couchait jamais avec ses modèles.
Dans quel but a t'il forcé et déformé les traits la petite fille Marie Geneviève, pour rendre son faciès presque laid sur sa sculpture, connue aujourd'hui dans le monde entier ?


J'ai découvert, avec stupeur, les conditions de vie très difficiles, effrayantes, presque infâmes de toutes ces petites filles, ces petits rats à l'Opéra de cette fin du 19e siècle.
Beaucoup vivaient dans un état très précaire, travaillaient dix à douze heures par jour, six jours sur sept.
Les répétions étaient longues et dures et devenaient des supplices, qui ajoutés aux brimades des professeures de danse, rendaient toutes ces gamines de plus en plus fragiles.


Mais ce qui m'a choqué c'est que l'Opéra de cette époque, était un lupanar, était un haut lieu de libertinage et de trafic sexuel. Toutes ces petites filles, âgées parfois de 12 ans, étaient vendues pour quelques pièces, comme esclaves sexuelles à de vieux messieurs libidineux. En répandant un peu partout la syphilis.
Le pire c'est que c'était les mères des gamines qui étaient les vilaines maquerelles cyniques.


Que d'infamie ! Que de souffrance !!!


Camille Laurens, qui a une belle plume, s'est investie corps et âme pour redonner une identité à cette petite fille. Et au fil des pages, j'ai constaté l'énorme attachement que l'auteure portait à sa petite danseuse.
Il y avait certaines similitudes troublantes, des convergences bouleversantes avec la propre histoire de l'auteure.


J'ai ressenti que Camille Laurens avait beaucoup de chagrin de quitter sa petite danseuse. Elle termine d'ailleurs son livre par ses mots infiniment touchants :

- (..) c'est une oeuvre dont tu as pu être le modèle mais qu'on n'a jamais retrouvée, elle est seulement décrite dans une lettre de Jacques-Emile Blanche en juin 1882, après une visite à l'atelier de Degas. Il a vu, dit-il, une nouvelle sculpture de lui, un projet funéraire peut-être lié au décès d'une de ces nièces : « une petite fille à moitié couchée dans son cercueil mange des fruits ; à côté, un banc où la famille de l'enfant pourra venir pleurer (car c'est son tombeau). »
Je suis assise sur ce banc, Marie. C'est de là que je t'écris.
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🔹󾃺vis : C'est une première pour moi ! Jamais avant cette découverte je n'avais lu un livre traitant d'une œuvre d'art. Résultat ? J'adore ! L'autrice m'a fait traverser les époques pour celle de la fin du XIXème siècle. J'y ai appris des éléments historiques qui m'ont totalement surprise et intéressée. L'histoire de cet petit rat d'opéra a piqué m'a curiosité malgré la frustration de ne pas en savoir plus (absence d'archives). Celle de l'artiste, même si elle m'a moins passionné est toute aussi intéressante ! J'ai passé un très bon moment tout en apprenant ! Parfait compromis non ?

N'hésitez pas à me suivre sur Instagram ! @_mes_lectures_enchantees_
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un livre fabuleux.
Une grande finesse dans l'analyse psychologique. Rapport mystérieux entre cette petite danseuse de l'Opera de 14 ans et Degas.
Démystification de la vie des petits rats de l'Opera. Réalisme saisissant.
Le personnage de Degas pèse de tout son poids à chaque page de ce livre.
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La petite danseuse n'a pas été accueillie comme elle aurait dû être, ou l'artiste était en avance avec son temps ? etc tant de questions à éclaircir. Si comme moi, votre rencontre avec la petite danseuse au musée d'Orsay vous a fait de l'effet : soit on est indifférent, soit on fuit, soit on est subjugué. C'est le dernier qui s'est présenté à moi. Depuis, j'ai aussi regardé sur Arte "Mai au musée" un sujet fort intéressant sur Degas, et là j'ai découvert ce monde de l'opéra pas très reluisant comme on pourrait le croire. Intriguée j'avais croisé cet essai à sa sortie, mais comme d'habitude, un livre nous pousse vers un autre, etc.. une chaîne sans fin, et on finit par remiser ce livre qui nous a fait de l'oeil. Mais il était resté dans un coin de ma mémoire, quant après ce documentaire, j'ai fini par retrouver cette petite danseuse dans ma Pal. Il complète pour ma part le documentaire qui m'a bien aidée à débroussailler l'histoire de cette petite fille. J'ai appris d'autres détails omis par le documentaire, et vice versa. J'ai pris cette sculpture en photo et je suis toujours subjuguée par cette oeuvre. Et je retournerai lui rendre visite c'est certain et m'attarderai sans doute aussi sur toute l'oeuvre de Degas.
Un essai, très intéressant pour le sujet et la qualité. J'ai bien hâte de la revoir, cette petite Marie.
Au delà de cette histoire, ce récit apporte aussi des réflexions sur l'art en général, comment il est perçu, l'art à une époque donnée, comment il traverse le temps etc...
Une lecture donc enrichissante.
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Roman attachant et historique, appréciation de l'artiste Degas dans son travail.
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Jusqu'à la lecture de cet essai, jamais je ne m'étais posée la question sur qui était le modèle de cette petite danseuse de quatorze ans d'un artiste reconnu en son temps, ce fut donc l'occasion pour moi de découvrir l'oeuvre et le contexte historique de sa présentation au public, et quelle découverte !!!

Dire que j'imaginais que les petits rats de l'époque étaient considérés de la même manière qu'aujourd'hui, quelle naïveté et ignorance de ma part et quelle horreur et calvaire pour toutes ces petites ou jeunes filles. Une vie de labeur, une perte d'innocence orchestrée par la main de celles qui auraient du les protéger ! Petites filles devenues objets de désir pour des bourgeois pouvant être leurs pères voire leurs grand-pères ! Petite danseuse grandie trop vite devenue modèle pour assouvir l'obsession d'argent et d'une vie meilleure de sa mère.


Marie, toi le modèle de cette danseuse, comment aurais-tu pu deviner que ta statue provoquerait un tel scandale ? Degas s'en doutait-il et le souhaitait-il ?

Cette position de repos d'une danseuse avec ce visage relevé vers le spectateur ou le voyeur, attitude de défi ou de réflexion vers le monde ? Degas l'a pensé tout comme sa volonté de la faire en cire pour qu'elle reste malléable. Mais le public bourgeois refuse de reconnaitre le sort de ces petits rats, de ces "marcheuses" et préfère cherche les aspects physiques qui font de toi une future criminelle comme le veut la criminologie de l'époque.


Mais, Marie qui étais-tu ? Qu'est-tu devenue ? Nous n'en saurons jamais rien car tu as disparu. Je te souhaite que tu ai vécu une vie meilleure que celle qui semblait se dessiner mais je n'y crois pas trop. Pourtant tu es désormais éternelle associée à cette sculpture devenue immensément célèbre et l'on peut te voir dans le monde entier.

Je remercie Babelio et Folio de m'avoir permis de découvrir l'histoire de la création de la petite danseuse de quatorze ans. Voici un magnifique essai sur une statue mondialement connue mais dont finalement l'histoire reste peu connue et le modèle encore plus. Si Camille Laurens n'est pas parvenue à découvrir le destin de Marie, elle est parvenue à me dévoiler un pan de l'histoire de cette sculpture et de la société de l'époque. 

Lien : https://autempsdeslivres.wor..
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La première fois que j'ai entendu parler de 'la Petite danseuse de quatorze ans' d'Edgar Degas, c'était fin janvier, grâce à Artips, ma dose d'art tri-hebdo. Comme souvent, l'article m'a donné envie d'en savoir davantage sur l'oeuvre, l'artiste et son modèle, Marie Geneviève van Goethem.
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Dans cet ouvrage passionnant, Camille Laurens évoque la famille de la jeune fille, les conditions des petits rats de l'Opéra d'alors - également appelées 'marcheuses', ce qui en dit long sur leur boulot d'appoint ou leur reconversion si elles n'ont pas le talent nécessaire pour devenir danseuses. Issues de familles pauvres, elles répètent une dizaine d'heures par jour. Et c'est d'autant plus difficile qu'elles sont affaiblies par le manque d'hygiène (nourriture, soins...). Leurs mères sont de véritables maquerelles puisqu'elles espèrent, en les inscrivant à l'Opéra, que des hommes leur proposent des 'extras', voire qu'un riche devienne leur 'protecteur', et leur assure une rente à vie. Cela dit, si elles sont proxénètes, elles ne sont pas au service de pédophiles, juridiquement parlant, malgré la jeunesse de leurs filles : « La majorité sexuelle a été fixée à treize ans par la loi de 1863 - elle l'était auparavant à onze. » Affreux !
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L'auteur s'interroge aussi, bien sûr, sur Edgar Degas - l'artiste, mais aussi l'homme « seul, intransigeant, sarcastique, tendre rarement », sur les relations qu'il a pu entretenir avec Marie Geneviève et ses autres jeunes modèles (chastes, apparemment, mais froides et distantes). Elle se demande ce qui l'a conduit à façonner cette sculpture, de cette façon-là, qui a tant choqué à l'époque. Pour cela, Camille Laurens situe le contexte socio-historique, artistique (réalisme en littérature), scientifique (anthropologie criminelle, thèses sur la supériorité de certaines 'races'). On découvre le 'beau monde' élitiste, misogyne et friand de chair fraîche de la fin du XIXe siècle…
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Cet ouvrage documenté et riche se lit comme un roman, d'autant qu'on y sent la passion et la fascination de l'auteur pour ses sujets.
Accessible sans pré-requis, pour tous les curieux.
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▪️ Merci à Babelio, Gallimard et Folio.
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Qui est le modèle de la sculpture « La petite danseuse de 14 ans » d'Edgar Degas ?
Camille Laurens se charge de nous évoquer l'identité et la vie de cette enfant à travers ce récit. Pour cela, elle nous replonge dans la fin du XIXème siècle. On baigne dans le milieu impressionniste et les intellectuels du moment.
Elle nous décrit les conditions de vie misérables de Marie Geneviève van Goethem qui poussée par la faim, devient petit rat de l'opéra. Elle finira, comme tant d'autres, la danseuse attitrée d'un aristocrate abonné à l'opéra Garnier.
Elle est à la fois la « Cosette » de Victor Hugo et la « Nana » d'Émile Zola.
Vous découvrirez aussi comment Marie est devenue modèle d'Edgar Degas et pourquoi cette statuette a été un véritable scandale lors de son exposition en 1881. Pourquoi elle a été décriée et désavouée alors que pour Degas, elle représente la vérité.

Camille Laurens réussit ce tour de force d'humaniser cette sculpture. Impossible de regarder cette oeuvre sans y voir Marie.
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