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3,5

sur 384 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  

Je viens de découvrir les coulisses pas lisses du tout de l'Opéra, et les rats ne sont pas toujours ceux que l'on pense.
Ah les petits tutus qui ont fait fantasmer bien des messieurs, la bonne société se tait, et dans l'arrière-salle il se passe des choses bien sales. Enfin, à l'époque de Degas, et de sa « petite danseuse ». Ce monde ne m'a jamais fait rêver petite, alors je ne m'y suis jamais intéressée plus que ça, mais les pastels de l'artiste, si, et depuis fort longtemps.

Camille Laurens a écrit là un essai des plus justes et complets possible sur cette muse qui n'amuse pas du tout tant sa vie a semblé sordide, et sa mort anonyme. Elle s'est documentée jusqu'à l'obsession pendant plus de deux ans pour lui rendre hommage, et tenter de percer son mystère… fallait-il le taire ? Enfants misérables, exploitées pour des dessous de ballets de l'Opéra, puis d'un coup de balai, allez ouste, dehors les rats, répandre la syphilis ailleurs.
Elles prenaient la pose pour trois sous de plus et l'honneur en moins.
La statue de Marie Geneviève van Goethem aux USA, et ses copies de bronze sont de bien tristes compensations... mais l'Art est à ce prix. Quant à Degas, on ne sait pas trop ce qu'il a fait avec sa poupée au juste.... 14 ans à peine qui en paraissait 12.
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Je m'attendais à un roman. Nenni, c'est un peu plus compliqué. Cette récente publication de Camille Laurens tiendrait plutôt de l'essai, de l'enquête, et accessoirement de l'autofiction.

Une enquête avant tout, axe essentiel du cheminement de ces pages. Une réhabilitation aussi, comme un hommage envers celle qui servit de modèle à Edgar Degas, Marie, dont l'existence minuscule et laborieuse affleure sous cette sculpture hyperréaliste du maître, la célèbre « Petite Danseuse de quatorze ans ».

J'attendais donc le roman de Marie, petit rat de l'Opéra de Paris, mais au fur et à mesure de ses recherches Camille Laurens a pris le parti de ne pas romancer à outrance le destin de cette enfant dont elle a fébrilement suivi la trace, jusqu'au vertige de bouleversantes convergences avec sa propre histoire. Et finalement c'est Camille qui s'adresse à Marie, en un tête-à-tête particulier et infiniment touchant.

La fillette pourtant conserve encore des bribes de mystère, mais au fil de cette rencontre qui insensiblement monte en puissance, l'on découvre aussi l'énigmatique Degas et les moeurs de son époque dans une passionnante évocation de notre capitale en ce début de vingtième siècle.

Inévitablement l'on contemplera la Petite Danseuse d'un oeil différent désormais. D'ailleurs aussitôt dit aussitôt fait, je vous laisse, je file au musée d'Orsay.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Réalisée en cire et portant de véritables cheveux, jupon et chaussons, la petite danseuse de quatorze ans d'Edgar Degas, présentée dans un cylindre de verre comme un spécimen anatomique conservé dans du formol, choqua ses contemporains. Elle n'avait certes rien de commun avec l'idéal classique des statues antiques. Qu'étaient donc les intentions de l'artiste, lorsqu'il s'imprégnait de l'univers des danseuses de l'opéra, alors si peu éloigné du monde des courtisanes et de la prostitution ? Pourquoi insistait-il sur certains traits, enlaidissant ses modèles comme pour faire écho aux croyances phrénologiques alors à la mode ? Et surtout, pourquoi cette statue, dont plusieurs exemplaires coulés en bronze sont aujourd'hui visibles dans plusieurs grands musées, nous émeut-elle toujours ?


Camille Laurens est partie sur les traces du peintre sculpteur et de son modèle, au travers d'une enquête approfondie dont le résultat est ce texte court, érudit et personnel, qui, sans jamais faire oeuvre de fiction, nous retrace avec sensibilité la vie particulièrement dure des petits rats d'opéra au 19e siècle, que les premières lois sur le travail des enfants protégeront moins que les autres, et qui, souvent, dans le meilleur des cas trouvaient un protecteur – puisqu'il était à la mode d'entretenir sa danseuse -, sinon, finissaient sur le trottoir.


L'explication du contexte social permet d'éclairer les choix de Degas et de comprendre la véritable portée artistique de cette oeuvre que vous ne verrez plus du même oeil après cette lecture. Le texte est d'autant plus chargé d'émotion que l'auteur, véritablement prise de tendresse pour ce petit rat, en vient à évoquer des souvenirs intimes liés à sa propre famille.


Un très beau texte, qui a su tirer la quintessence d'une imposante documentation pour nous faire comprendre, très simplement, l'émotion suscitée par cette petite danseuse de quatorze ans, qui, sans Edgar Degas, serait restée à jamais dans l'obscurité de sa triste condition d'enfant exploitée.
Lien : https://leslecturesdecanneti..
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J'ai toujours aimé cette petite danseuse modelée par Edgar Degas.
En dépit d'un visage ingrat (que le livre tente d'expliquer), je lui trouve un air polisson, juvénile et d'une jolie fraîcheur. Sa position académique mais relâchée, son petit nez en l'air, sa petite taille collent bien à l'image du petit rat espiègle et virevoltant.

Et pourtant, elle scandalise en 1881.
Les premières pages du livre de Camille Laurens nous décryptent l'envers du décor, dans les coulisses de l'Opéra de Paris où le monde de la danse classique s'apparente beaucoup plus à une société licencieuse et dévoyée pour le bon plaisir très toléré de ces messieurs. Misère, travail harassant, prostitution, sont le quotidien d'un bon nombre de petit rats, vendus en marchandises consommables par leurs familles. Un métier pénible et sans avenir pour la plupart.

Je n'ai pas lâché ce récit mais je lui reproche néanmoins une documentation trop présente. L'excès de références numérotées pour étayer le propos nuit à la fluidité et alourdit un récit sur l'époque historique et sociale qui aurait pu être plus visuelle. Il se produit aussi un creux d'intérêt un peu froid au centre du livre, concernant l'approche artistique du propos. Mais quand l'auteure se fait généalogiste et enquêtrice pour retrouver les traces de la petite adolescente disparue des registres, celle-ci reprend vie et le final du livre est particulièrement touchant. Camille Laurens y exprime un rapport au passé empreint de nostalgie, de tendresse et d'empathie.

Entre étude sociologique et document d'histoire de l'art, ce livre se lit avec aisance, en dépit de la mise en page serrée. Une jolie lecture qui donne envie de faire une nouvelle visite à une petite fille en tutu au Musée d'Orsay

Rentrée Littéraire 2017
(Remerciements à Netgalley et aux Editions Stock)
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A travers ce livre, nous apprenons à mieux connaître Edgar Degas et surtout nous faisons connaissance avec la petite danseuse de quatorze ans. Camille Laurens nous apporte , grâce à une étude détaillée qui fera l'objet de sa thèse de doctorat, une multitude d'informations sur Marie van Goethem, représentée en statue de cire par Degas.
Je dois avouer qu'avant d'ouvrir ce livre, je ne m'étais jamais interrogée sur la personne qui avait servi de modèle à Degas et encore moins sur sa vie. C'est donc avec beaucoup d'intérêt que j'ai parcourus ces pages. L'image que l'on se fait de l'opéra, ou pour être plus exacte , l'image que je me fais de l'opéra n'a pas toujours été celle que l'on connaît aujourd'hui !
Si cette statue connaît aujourd'hui un énorme succès, lorsqu'elle a été présentée au public, elle a rencontré un accueil froid, dur et fut même l'objet de scandale. On lui reprochera des « allures vicieuses » , des aspects criminels ou encore comme le souligne Camille Laurens « on lui trouve l'air vide, sans expression morale, on l'assimile à un animal, tout juste bon à être dressé pour la scène. ».
Camille Laurens s'attache ici à retracer qui fut cette petite danseuse, sa vie, ses conditions de vie. On sent qu'elle a un attachement particulier pour elle , attachement et intérêt qu'elle arrive sans difficulté à nous transmettre.
Le petit bémol que j'apporterais provient du fait qu'il y a beaucoup de notes qui sont renvoyées, non pas en bas de page, mais en fin du livre ce qui ne facilite pas la lecture.
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Comment échapper à la fascination qu'exerce la petite danseuse d' Edgar Degas. A travers le mot fascination je n'évoque nullement la beauté du modèle ou la réalisation fulgurante du sculpteur. J'observe que tous les passionnés sont pris au piège de cette statuette, qui semble les affronter, les troubler, et même les envoûter .


Peut-être faut-il passer par le biais de la danse pour revenir à cette pause qui n'est ni banale ni totalement élégante. Camille Laurens a été danseuse, elle a en tête toutes les postures, tous les pas, tous les sauts que les jeunes pousses doivent apprendre dès l'âge de cinq ans. Camille devine rien qu'en regardant le modèle les souffrances de ces jeunes artistes.


Entre la fascination qu'elle éprouve, ou qu'elle cherche à débusquer, et les affres de la formation des petits rats, Camille Laurens a composé un voyage inattendu qui donne à la petite Marie van Goethem, une présence palpable, comme une sculpture musicale jouée par Edgar Degas et par tous ceux qui ont approché la petite danseuse de 14ans.


Dans la mystérieuse proximité de sa vie, et la simplicité de la distance qui la sépare d'Edgar Degas, la petite danseuse pose la question, « qu'est-ce qu'une femme », une énigme pure. "Cette quête du féminin, cette enquête infinie sur l'énigme du féminin, sur sa quintessence, au-delà des apparences apprises, l'a mené en un lieu très voisin, un lieu commun à elle et à lui... page 112."


Si l'admiratrice de l'oeuvre de Degas collectionne toutes les images et les belles reproductions qui représentent Marie, elle ne dissimule pas ambiguïté des troubles attachements, qui unissent les petits rats et leurs admirateurs.
Admirateurs, parlons plus ouvertement de protecteurs et de prostitution. Combien de fils de belles familles se sont ruinés en se liant à une danseuse au regard troublant et ingénu. Les coulisses des spectacles de l'Opéra de Paris ont été prospères de cette triste réalité.


Degas à la différence d'un Renoir n'embellit pas le modèle, ne fait pas de la petite danseuse une princesse à la beauté insolente aux yeux de guêpe. Non, car tout l'arrière salle du spectacle, seul, éveille sa sensibilité, et pourquoi pas le force à accentuer ses traits, pour lui donner l'apparence d'une fille perdue. C'est l'exact contraire d'Ingres qui ajoutait des vertèbres pour amplifier le dos vertigineux de ses odalisques.


En ayant passé beaucoup de temps à photographier des enfants en cours de danse ou pendant le spectacle de fin d'année, de 5 de mes petits enfants, je suis toujours ébloui, comme par ces sauts où la lige des jambes dessine par jeu l'horizontale. Quel fabuleux travail !


Cette petite danseuse en étirement nous subjugue dans cette pose parfaite. Ce sont des moments de grâce et quelques éclairages que Camille Laurens dévoile, elle ne tombera pas dans le piège de s'éterniser page 43 "sur l'Opéra désigné parfois comme le fleuron douteux d'un monde interlope."
Camille propose une belle rétrospective très travaillée aux descriptions très évocatrices, à la découverte du mystère Edgar Degas et de ses 50 statuettes en cire, et pour elle une quête personnelle sur les traces laissée par sa famille.

Lisez et admirez l'expo Degas, sous la direction de Camille Laurens, la directrice, de cette exposition et de ce livre très visités, sous le regard de la Petite Danseuse de 14 ans.
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Dans son dernier ouvrage, Camille Laurens se penche sur « La petite danseuse de quatorze ans » que nous connaissons tous pour l'avoir vue au Musée d'Orsay ou sur des reproductions.
Mais que savons nous d'elle et surtout lorsque nous la regardons, pensons nous qu'elle ait pu avoir une existence propre, loin du regard de l'artiste ?

L'auteure s'est livrée à une enquête personnelle tant sa fascination pour la sculpture était grande.
Cette petite danseuse a pour nom Marie van Goethem, et la vie misérable des enfants, petits rats à l'opéra Garnier, obligés de trimer des heures à des exercices qui leur laissent les pieds en sang, pour quelques sous, obligés parfois de cumuler plusieurs emplois pour aider leurs familles à ne pas tomber dans la misère.
Difficile de rester insensible à ce destin misérable, mais ce livre ne se limite pas à nous exposer ces vies sans éclat une fois sortie de scène.
Camille Laurens nous donne à lire une étude très approfondie, sur le monde de l'art, de la danse, de la sculpture et des rapports de l'artiste avec son modèle.
Je m'attendais à lire un roman, mais après un léger flottement face à la riche documentation, je me suis laissée porter par la plume de Camille Laurens que j'apprécie depuis longtemps.
Une belle découverte.


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Des parents belges émigrés pour fuir la misère, des déménagements successifs à la cloche de bois, cadette de trois sœurs, Marie a quatorze ans, dans les années 1880, elle danse comme petit rat à l’Opéra de Paris. Elle est renvoyée par le directeur qui en a eu assez de ses absences à répétition. Elle a deux autres métiers parce que les sous gagnés à l’Opéra ne suffisent pas à la nourrir elle et sa famille, elle vend son corps frêle, sur ordre de sa mère, dans des bouges, elle pose aussi pour des peintres et des sculpteurs. Parmi eux il y a Edgar Degas.

La petite danseuse, statue en cire, habillée de vrais vêtements et coiffée de vrais cheveux comme une poupée, fait scandale lors de sa présentation au salon des indépendants de 1881. L’œuvre et le modèle se confondent en une même hostilité, une même haine. On la compare à un singe ou un Aztèque, on lui trouve un visage où tous les vices impriment leurs détestables promesses. Après la mort d’Edgar Degas en 1917, vingt-deux moulages en bronze seront fondus et dispersés dans des musées et des collections privées. Visible au musée d’Orsay, la statuette exerce encore aujourd’hui une véritable fascination, tout comme son modèle.

Marie, la petite danseuse, a disparu sans laisser de trace. Qu’est-elle devenue ? a-t-elle eu des enfants ? Où se trouve son corps ? L’auteure, soucieuse de ne pas tomber dans la fiction, de ne pas séparer le modèle de l’artiste, nous entraîne donc sur les pas de Marie, nous fait entrer dans l’atelier de Degas pour les premières séance de pause et nous dresse le tableau d’une époque où les mœurs en usage sont une absence totale de mœurs, quand on a une fille c’est une aubaine, on peut toujours la vendre !

Portrait d’une jeune fille au visage maladif, vieille avant l’âge, dont le corps est l’outil de travail. Portrait d’un peintre bourgeois réputé hautain dont la vue a beaucoup baissé et qui décide de sculpter, car il lui faut privilégier d’autres sens. Un homme qui place son art au-dessus de toute autre activité, qui occupe toutes ses pensées, tous ses désirs, toute sa sensualité. Portrait d’une époque vénale et jouisseuse où à quinze ans des jeunes filles sont déjà alcooliques, d’autres mortes de la tuberculose, d’autres entrent dans la prostitution sans avoir eu d’enfance.

Beaucoup d’émotion à travers ces pages d’autant plus que le destin de Marie évoque pour l’auteure la vie de sa grand-mère engrossée par un garçon vite envolé et obligée de quitter son coron natal pour aller accoucher à Paris dans l’anonymat de la grande ville.

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"La petite danseuse de quatorze ans" est une oeuvre d'art créée par Edgar Degas, considérée comme une des premières sculptures impressionnistes de la deuxième moitié du XXème siècle. Elle a fait l'objet de nombreuses expositions publiques et est aujourd'hui connu dans le monde entier.
Camille Laurens retrace le parcours de la jeune fille, danseuse à l'Opéra de Paris, puis modèle de l'artiste. Un essai superbement bien étayé.
L'auteure dresse le portrait de Marie Geneviève van Goethem, née à Paris en 1865 de parents belges. La jeune fille grandit dans le IX arrondissement de la capitale dans une famille pauvre. Très jeune, Marie travaille dur à l'Opéra, touche un maigre salaire qui permet d'aider sa famille à survivre. Parmi ses trois soeurs, l'aînée a également posé pour Degas puis a fini par se prostituer. Sa soeur cadette est aussi entrée à l'Opéra de Paris et est devenue un professeur de danse estimé. Mais Marie cumule plusieurs travails dont celui de modèle pour des peintres et des sculpteurs dont Edgar Degas. Elle fini par être renvoyée de l'Opéra de Paris en raison de ses absences répétées.
La reconstitution de l'histoire de cette famille est le fruit d'un beau travail de recherches qui n'a pas dû être facile vu l'ancienneté de l'époque et le peu de traces que la famille a laissé. Je trouve que l'essai de Camille Laurens est remarquable, son travail est riche et extrêmement intéressant. [...]
En 1881, la sculpture en cire est exposée au Salon des Indépendants et déclenche beaucoup de critiques négatives allant jusqu'au scandale en raison de la technique utilisée et du grand réalisme de l'oeuvre. Cependant elle va entrer dans l'histoire des révolutions artistiques.
[...]
Dans son essai, Camille Laurens dépeint le milieu de la danse en France dans les années 1880-1890 en abordant les thèmes de l'éducation, de l'instruction et du travail des enfants. Elle retrace avec rigueur la biographie de cette jeune fille. le livre se lit vite et est très bien structuré. On y retrouve également des éléments biographiques d'Edgar Degas, un artiste né dans la noblesse sous le nom à particule "de Gas", fasciné par les danseuses de l'Opéra. Il y passe beaucoup de temps, que ce soit dans les loges ou dans la salle de spectacle. Par contre, dans ses oeuvres, il ne montre pas la jolie danseuse comme on se l'imagine aujourd'hui, mais il nous dévoile une travailleuse ordinaire. Car dans les années 1880, les jeunes danseuses n'avaient pas la même réputation que les danseuses d'aujourd'hui. Les jeunes filles étaient souvent très pauvres, elles étaient engagées à l'Opéra de Paris pour un salaire très bas et beaucoup d'entre elles évoluaient dans un milieu douteux aux moeurs souvent dépravées. Peu entraient au ballet et encore moins dans le carré privilégié des danseuses étoiles. Passé quelques années en tant que petit rat, les plus pauvres retournaient dans le monde de la rue tachant de s'en sortir le mieux possible.
Un récit fascinant et enrichissant.

Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Intriguée par le titre, j'ose avouer ne pas avoir fait le rapprochement avec la célébrissime sculpture d'Edgar Degas! ... Difficile défi que celui relevé par Camille Laurens: retracer au plus près le parcours de cette toute jeune fille Marie Geneviève van Goethem , petit rat à l'opéra de Paris , choisie comme modèle par Degas peintre et sculpteur reconnu . L'oeuvre sera présentée en 1881 au salon des indépendants et fera scandale...La petite danseuse de quatorze ans enfin exposée.
Camille Laurens nous propose un récit se voulant le plus véridique possible. Elle ne veut en aucun cas de récit romanesque laissant une part même minime à l'imaginaire de tout écrivain. le résultat est donc un récit dense les informations sur Degas, critiques, lettres , écrits de Degas, les sources sont nombreuses , concernant Marie van Goethem les informations sont bien minces , et sont alors étoffées par ce que l'on sait de ces petites filles embauchées pour 2 francs par jour comme petits rats , de leurs vies de misères et de leurs futurs voués le plus souvent à la prostitution si elles ne trouvent pas de protecteurs.
Une lecture très instructive, très informative sur cette fin du XIXème , sur la vie à Paris de ces démunies, sur les théories physiognomonistes qui avant l'heure inaugurent le délit de faciès . Votre visage reflète votre hérédité et vos tendances meurtrières ... Zola, Balzac , Hugo ont été les premiers à s'instruire auprès des écrits de Lavater ou de ceux de Lombroso...Malheureusement ce texte ,beaucoup trop didactique pour moi, m'a souvent semblé soporifique voir pontifiant. Je n'ai donc pas ou peu pris de plaisir à sa lecture.
Je remercie grandement les éditions Stock via Netgalley pour cette découverte enrichissante .
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