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Merci à Fanfanouche de m'avoir donné l'envie de lire ce livre grâce à sa critique. C'est un bonheur de lecture. Moi qui adore les mots et l'étymologie, je me suis régalée. Camille Laurens, l'auteure, a sélectionné 64 mots que l'on utilise régulièrement. Certains mots, selon notre personnalité, notre éducation, notre ressenti peuvent être symbolisés positivement ou négativement. Chaque chapitre est consacré à un mot. Ils ne sont pas classés par ordre alphabétique sauf à la fin du livre sous forme de liste. Mes mots préférés : libre, amour, croire, écrire, merci, savoir et toucher.
Un bien beau livre qui nous en apprend tant sur les mots et leurs origines.
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Lecture très enthousiaste.... en juillet 2014... **en constituant une liste sur les mots... "L'Ecrivain et le dictionnaire"..., je me suis rendue compte , avec regret, que je n'avais laissé aucune trace de ma lecture...alors voilà, je "m'offre" une relecture de ce petit bijou, que j'avais littéralement adoré ! Je n'ai qu'à parcourir l'abondance des passages soulignés...pour me rendre compte à quel point j'avais été sensible à cet hommage avec un grand H... à la musique des mots !!

De la poésie, de l'émotion... et en même temps, un esprit facétieux de Camille Laurens pour jouer avec ses mots préférés !!!

Une lecture à savourer comme une friandise...Une très jolie leçon pour que chacun de nous, soyons plus attentifs avec les mots que nous choisissons pour nous exprimer et nous adresser à nos différents interlocuteurs et à ceux que nous aimons...

Trop d'extraits soulignés... alors je vais me faire violence et ne vous transcrire que trois passages qui offrent précisément la tonalité générale de cette "pépite"...où les exercices de style et la magie
intrinsèque des mots...nous happent avec jubilation !

Bravo et Merci à Camille Laurens pour cet opus dynamique qui ne peut que nous interpeller...et nous confronter à notre propre rapport aux mots, à leur choix précis, dans la vie et notre rapport aux autres !!

"Toucher
Les mots ont une faveur spéciale, parce que leur caresse m'a déjà sauvé la vie, et à d'autres , aussi. Donc, lorsqu'un mot me touche, je le manie moi-même avec douceur et ardeur mêlées, puis, dans l'espoir de vous faire partager ce bonheur, ici même aussitôt je vous en touche un mot. "(p. 72)

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-"Libre-est un mot simple, ou qui devrait l'être (...)
Quelle meilleure façon d'amener à la lecture que de rappeler comment elle fait sauter en nous murs et verrous, et combien certains livres rendent libres ? Bien sûr, l'adjectif a de multiples usages qui l'ont rendu banal- union libre, libre-échange, temps libre, place libre...
-mais le plus important reste d'abattre, par le langage et la littérature, par la relation à l'autre et à soi-même, les barrières qui nous contraignent (...)" (p. 201)

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"Humanité

On ne naît pas humain, on le devient. Et ce qui peut aider à cette conquête, me semble-t-il, c'est l'étude de tout ce qui nous est propre - hommes et livres, oeuvres humaines-et qu'on nommait d'un mot si beau, autrefois, maintenant désuet, quand on disait : faire ses humanités. "(p. 33)
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Quel livre étonnant. Il s'agit d'une collection de mots, lesquels ne sont pas rangés par ordre alphabétique. Et l'auteur nous propose ses impressions sur ces mots, j'aime beaucoup ça. C'est comme de parler de ces mots qu'on aime ou qu'on n'aime pas. C'est terriblement subjectif, mais c'est agréable à lire et à partager. Vous êtes-vous déjà demandé quels mots vous aimez et pourquoi?
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Camille Laurens a-t-elle appris à lire dans l'almanach Vermot comme son personnage homonyme de L'Avenir ? Ses nombreux calembours cachent en fait des facéties verbales des plus subtiles. Ainsi dans Index " boire la coupe jusqu'à la lie " devient sous sa plume " boire la coupe jusqu'à l'hallali " traduisant bien la détresse du personnage.

Un glissement de sens étymologique (cf. psychopompe) provoque la chute d'un cocasse conservateur de musée amateur de belles chaussures qui évite de peu les pompes funèbres. Les gros bonnets du film de L'avenir se voient dotés de poitrine fellinienne.

Dans un autre registre, la narratrice de Dans ces bras-là compile les phrases fétiches de ses proches à la façon des jeux sur les centons de l'Oulipo. Chez elle, les mots semblent prendre la parole comme dans Ouvrez de Nathalie Sarraute. Elle fait dire à Camille Laurens dans L'Avenir qu'elle réfute la grammaire traditionnelle et ses catégories sommaires parce que " peu de phrases sont susceptibles d'être fermées, puisque tout un halo de mots muets les environne, dont le centre est partout et la circonférence est nulle part ". Pour elle, c'est " un leurre de croire que les mots sont libres comme l'esprit qui les forme ". Lacan aurait signé des deux mains !

Au-delà de ce goût goulu pour le grain des mots, au -delà de cet appât du grain si vous me permettez cette expression détournée, son écriture en palimpsestes plus ou moins discrets aurait ravi Gérard Genette, la récurrence de la structuration alphabétique de ses chapitres vous évoqueront les Fragments du discours amoureux de Roland Barthes. D'ailleurs l'amour est au centre de ses préoccupations comme vous l'expliquera mieux que moi la revue de presse disponible dans sa fiche auteur sur le site de P.O.L., son principal éditeur :

Le grain des mots. Une soixantaine d'articles ciselés initialement publiés dans L'humanité pour nous inviter à parcourir le dictionnaire comme " d'autres parcourent le monde ". Dans sa préface Camille Laurens explique, défait les plis de la démarche militante qui l'a poussée à aller à la rencontre des mots comme à la rencontre des autres.

Primo, aller au-delà du premier abord du signifiant, de la silhouette des lettres néanmoins déjà très riche d'enseignements pour cette lectrice attentive du parti pris des choses de Francis Ponge.

Secondo, chercher à comprendre l'inquiétante étrangeté freudienne du signifié, écrire, crier avec humour, l'histoire partielle, partiale, particulière de chaque substantif pour en tirer la substantifique moelle à l'aide de l'étymologie et de la littérature.

Tertio, accepter que ce qui est dit sur le mot est tributaire du parcours individuel, de l'actualité (les dernières élections présidentielles par exemple).

Inéluctablement, vous serez tenté après cette lecture de vous prêter à votre tour à cet exercice de style, de vous munir de votre stylo ou de votre clavier pour passer à l'écriture. Moi, par exemple j'ai voulu savoir pourquoi elle avait intitulé son livre le grain des mots.

Camille Laurens avait certes pointé la voix, la folie et la beauté grenue du grain, mais il vous reste du grain à moudre si vous voulez égrener toutes les facettes de ce terme polysémique. Sans verser dans la parabole, triez le bon grain de l'ivraie sous peine d'ébriété étymologique et à l'instar de Leibniz ne mêlez pas la paille des mots avec le grain des choses sinon comme Lestienne, vous n'y verrez grain.

Pour aller au bout de cette aventure lexicale, il vous faudra préparer vos voiles afin de saluer le grain, à juste titre craint par le marin. En effet, mieux vaut voir venir le grain, mettre un frein aux dangers, veiller au grain, car cette averse brève et soudaine sans crier garde est en train de virer à la tempête.

N'écoutez pas ceux qui prétendent qu'il ne pèse pas lourd ce grain car même si la balance ne lui accorde que 0,053 grammes, il n'est pas sans rapport de proportionnalité avec vos scrupules (minéraux comme vos calculs).

Bien entendu, il n'a, ni le poids du granit, ni la violence de la grenaille et des grenades, ni la valeur marchande du grenat mais un grain de sable pourrait bien bloquer la mécanique, les engrenages voire pire pour vous messieurs si l'on pense à ce que raconte Pascal à propos de l'urètre de Cromwell. Ne le remisez pas au grenier poussiéreux car il draine les richesses, met son grain de sel salarial puisqu'il est tour à tour morceau d'or très pur, piécette romaine, grènetis des médailles et des monnaies. Maintenant, allez savoir pourquoi André Gide a baptisé ses mémoires Si le grain ne meurt !!!
Lien : http://muet-comme-un-carpe-d..
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Au Grain des mots, je rajouterais mon grain de sel.
Vous l'aurez compris par ces mots, je n'ai pas du tout aimé.
Entre jeu de mots insupportables, expressions prétentieuses et définitions bancales, on a l'impression que l'autrice se regarde écrire.
Moi, je la lis. C'est dur. Rarement, un livre ne m'a procuré des émotions aussi négatives.
Je ne vous le déconseille pas pour autant, à vous de vous faire votre propre avis bien sûr.
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Amoureuse de la langue française, @Camille Laurens collectionne des mots qui lui sont chers. @Le grain des mots est la compilation d'articles courts qu'elle a écrit dans le journal l'Humanité entre 2001 et 2003. Quelques 62 mots que l'on rencontre, qu'elle nous expose sous toutes leurs facettes. Chaque mot est présenté en l'espace de 3 pages. Les textes sont à la fois plein d'humour : l'auteure joue avec les sonorités, passe d'une expression à un calembour, d'un proverbe à un oxymore… Ils sont prétextes à évoquer des souvenirs personnels ou historiques avec un grand H … Ils nous renvoient à nos classiques en citant les auteurs du patrimoine. C'est un jeu de questions réponses ou de va-et-vient où les mots dansent, virevoltent grâce à la polysémie, richesse de la langue française qui induit doutes, contre-vérité, franche rigolade ou effets plus nuancés.
J'ai adoré non pas d'engloutir cet ouvrage d'une pièce mais plutôt de picorer les grains au fur et à mesure de l'arrivée des mots dans un premier temps. Puis, plutôt, selon mes envies du moment en les choisissant à partir de la table des vocables à la fin du recueil.
« Que les mots vivent, tel est mon voeu d'écrivain » proclamait Michel Leiris. Souvent, les mots vivent au service d'un texte. Ici Camille Laurens réussit à les faire vivre pour eux-mêmes. Bravo Madame pour cet ouvrage hors du commun, bijou où chaque mot est une perle !
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Distrayant recueil de courts articles sur différents mots de la langue française écrits par l'auteure entre 2001 et 2003 dans l'Humanité.
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