Il s'agit de l'adaptation française par Georges Neveux de la pièce de théâtre américaine de Frances Goodrich et Albert Hackett (inspirée elle-même par le Journal d'
Anne Frank). La pièce américaine avait eu un énorme succès. La pièce française a été créée au Théâtre Montparnasse en 1957, mise en scène par Marguerite Jamois.
Au lieu de faire moi-même une critique de cette pièce je vais citer les mots de
Claude Roy : « Si juste que soit le dialogue de cette pièce qu'inspira le Journal de la petite morte du camp de Belsen (et celui de la version française de Georges Neveux est d'une miraculeuse justesse), si
nous n'entendions que ce dialogue, si
nous ne voyions que ces gens dans leur grenier, si
nous n'étions témoins que de leurs gestes quotidiens, de leurs rires et de leurs querelles, de leurs joies et de leurs rêves,
le Journal d'Anne Franck, ce serait une très bonne pièce de théâtre. Seulement cela.
Mais
nous savons bien que c'est d'autre chose qu'il s'agit. le Journal d'
Anne Frank est une pièce à quatre dimensions. Il s'agit non seulement d'une re-présentation, au sens premier du mot – on présente à nouveau devant
nous une histoire réelle, qui est arrivée – mais d'une re-présentation qui se prolonge dans toute l'étendue de l'histoire. »
Comme pour le Journal, la pièce, encore plus concrètement,
nous montre qu'Anne est une petite fille vivante, elle redonne, à elle seule, chair aux morts de la Shoah