Le moi se découvre lui-même dans l’acte de la pensée, c’est-à-dire dans la participation à un univers de pensée qui dépasse singulièrement sa pensée actuelle et exercée. Il implique l’affirmation non seulement de l’universalité de la pensée dont il participe, mais de l’universalité de l’être dont sa pensée le rend participant.
L’être contient donc en lui toutes choses : tous les objets de notre réflexion et notre réflexion elle-même doivent venir également s’inscrire en lui ; les distinctions entre la réalité et l’apparence, entre l’intelligible et le sensible, sont des distinctions que l’on peut faire entre ses modalités, mais qui n’atteignent pas l’indivisibilité de son essence.
Le présent, loin d’exclure la totalité de l’être, la contient et quand, sous le nom d’instant, on en fait une coupure entre le passé et l’avenir, c’est lui tout à la fois qui les oppose et qui les lie.
Le possible n’est ni antérieur, ni extérieur à l’être : il en est un aspect.
L’être peut être figuré tour à tour par une perception totale ou par une mémoire parfaite ou, plus profondément, par une opération universelle.