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sur 116 notes
Un road-trip mené tambour battant par un Cervantes tout fraîchement rentré de la guerre !

Mike Cervantès revient d'Afghanistan, abîmé, fatigué, désabusé. Dans les geôles des talibans, il a laissé son bras. En revenant en Amérique, confronté au quotidien, et à une société indifférente, voire hostile, il commence à devenir de plus en plus irritable. Cervantès va foncer tête baissée dans les emmerdes et les cumuler à tel point qu'il va devoir fuir et se cacher. Sur son chemin, il sera redresseur de torts.

Et dans ce récit 100% made in America, Don Quichotte, célèbre personnage du roman de Cervantès va être du voyage. Mike est un vétéran qui aime lire. Et il a enfin entrepris de découvrir le roman de Cervantès, son lointain homonyme. Ainsi, les deux récits vont se chevaucher, nos deux héros se questionner, se parler.
Et Mike découvre avec ravissement la modernité de Don Quichotte, dont il comprend la quête, dont il ressent la rage.
Le scénario est un classique : le retour du vétéran. Ouvrir les yeux sur cette Amérique à la dérive, entre frustration et pétage de plomb, notre héros a vite fait son choix. de toute façon, il n'a plus rien à perdre comme on dit. Alors, s'il faut que quelqu'un le fasse, autant que ce soit lui. A sa manière, un peu musclé, il va sauver un réfugié, botter le cul de quelques connards racistes, saccager quelques lieux bien choisis,...
Mais rien de prémédité là- dedans, juste une sentiment de grande injustice.
Et Mike, le redresseur de torts, devient de plus en plus le don Quichotte.

Le dessin quant à lui, est sombre. Sombre comme l'avenir de l'Amérique, en proie aux fanatismes de tout genre., qui renie ses valeurs, et brûle les livres. Un magnifique travail en noir et blanc ! Des planches lumineuses malgré l'absence de couleurs, des planches extrêmement travaillées et un dessin très fin. le visuel apporte beaucoup à l'histoire, lui donne de l'ampleur.

Mon avis
Beaucoup de références littéraires dans ce récit m'ont échappé car je ne suis pas spécialiste des auteurs américains. Beaucoup de lieux mythiques également de l'histoire de l'Amérique. J'ai aimé la critique acerbe de la société américaine, mise en exergue par ce cowboy solitaire des temps modernes, ce nouveau don Quichotte de la Manche. Notre asocial mike s'avère finalement être un très brave type, un vrai héros, un héros attachant. Une BD sombre mais très inspirante !
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Mike Cervantès est un vétéran d'Afghanistan. Avec Miguel, il partage une similitude: l'un et l'autre ont perdu une partie du bras gauche. Mais les similitudes ne s'arrêtent pas là. Mike a été prisonnier des Talibans, l'écrivain a fait un long séjour dans les geôles turques. L'un et l'autre s'évaderont autant de fois qu'ils le pourront.

Le nom et les similitudes vont monter au cerveau de Mike qui va se prendre pour Don Quichotte. Il cherchera un Sancho Pança. Il aura sa Rossinante, une Ford Mustang qui finira aussi mal que le cheval du héros picaresque.

Lax nous offre un récit de grande qualité fait de répliques cultes et d'images indélébiles. Il rameute tous les éléments constitutifs d'une épopée picaresque ou d'un road movie. Mike Cervantès est en mouvement perpétuel, jamais à court d'une cause à défendre. Il est vite recherché par la police, par le FBI, pour avoir "volé" une treintaine de livres dans une bibliothèque, au lieu de les retirer des rayonnages. Pas de censure chez Cervantès, adepte du libre-arbitre et de la libre pensée.

Mike va entamer un dialogue avec Miguel qui lui apparaîtra régulièrement. C'est l'occasion de dialogues savoureux avec le décalage des siècles et de la technologie en prime. Mike est-il dérangé? Certainement pas. C'est sans doute le personnage le plus sain d'esprit de ce roman graphique.

Cervantès est un anti-Rambo. Et cela nous le rend éminemment sympathique. Lax invoque les beatniks. On est sur la route avec Kerouac. On fait un détour chez les Navajos. On revient aux racines de l'Amérique. On termine au Chelsea à New York, temple de la Beat Generation, endroit iconique qui incarne toutes les alternatives au puritanisme américain. Et ce n'est pas par hasard que Mike s'en prend à un télévangéliste.

Quel dommage que Lax s'en tienne à un one-shot. Mike Cervantès est un héros inspirant qui avait sans doute encore bien des choses à nous dire.
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Je me joins au concert de louanges de cet album, qui est effectivement un opus plaisant à lire malgré son nombre de pages. C'est rapide, j'ai dévoré l'ensemble sans jamais m'interrompre alors même que je voulais aller au lit. Mais je n'ai pu lâcher l'épopée rocambolesque de ce cow-boy un peu dérangé, un brin poète et quelque peu revanchard.

L'histoire est un parallèle entre la vie de Cervantès (le Miguel) et Cervantès (le Mike) qui reviens de l'Afghanistan porteur d'une prothèse et d'un sérieux syndrome post-traumatique. Mais à travers le mélange des deux vies, on sent une certaine ode aux fameux "Indomptés" qui refusent de se conforter à un système qui leur semble absurde au dernier degré. C'est une histoire qui prend surtout le temps de montrer les dérives d'un système, dérives revenues d'entre les morts dirait-on, puisque les conditions ont changés mais le fond de ces problématiques est le même : religion, censure, contrôle, privation, etc ... Une sorte de fable à moitié anarchiste, dans laquelle l'appel de la liberté est plus fort que tout le reste. Bien évidemment, les États-Unis restent l'idéal de liberté, porté haut et fort par ses habitants, mais aussi bien souvent mis à mal dans le même pays. D'ailleurs quelques points viendront appuyer l'idée d'entraide, de solidarité par opposition à un monde où l'individualisme prime au-delà de tout.

J'avais une petit appréhension avant me lecture, du fait que lors d'un attachement ainsi d'une histoire à une oeuvre de référence, c'est la citation pour le plaisir et la beauté de la citation, sans réellement apporter autre chose et parfois en n'arrivant pas à s'affranchir de l'oeuvre-mère. Ici, mes attentes négatives ont été balayés sans aucun souci par la maitrise de l'histoire par les auteurs. Certes, nous auront de la citation, et l'histoire ressemble tout de même fortement à celle de ce bon vieux Don Quichotte, mais en même temps l'apport de l'histoire de Miguel de Cervantes, le mélange des réflexions de Don Quichotte avec celles d'une Amérique contemporaine, et même l'idée de retranscrire cette idée de continuité dans les époques entre les combats contre la censure et l'obscurantisme est franchement bien mené. Au-delà de l'aspect louable de l'intention, je suis surtout charmé par la réelle pertinence du propos. Ce n'est pas une histoire pour simplement se faire plaisir, dire qu'on aime Don Quichotte et le citer, c'est surtout une histoire où le message passe clairement et fait du bien. A travers les marginaux d'une Amérique souvent vue comme pays des ultra-libéraux capitaliste, on se rappelle que l'image d'Épinal (ou de la télé) que l'on a est souvent fausse. Combien d'anciens combattants rejetant un pays qui les a délaissés ? Combien d'oeuvres censurés au nom d'une morale ? Combien de personnes bridés par une religion flirtant toujours plus avec l'obscurantisme ? Combien de pauvres, de rejetés, d'immigrés en quête d'une vie un peu plus juste, un peu meilleure ?

Après tout cela, parler du dessin semblerait un peu surfait, et pourtant il est bien une composante à part entière de la BD. Entre les paysages, part importante de la culture américaine et ici encore une fois sublimés par le trait de crayon, mais aussi à travers les gueules et les représentations, nous sommes face à une BD qui a de la gueule. C'est propre, immersif et rajoutant une touche d'authenticité dans la narration visuelle, qui est impeccable même lors de scènes où l'action prédomine. Je crois bien que c'est ma première lecture de l'auteur, et je suis pratiquement certain que ce ne sera pas la dernière. Après une BD comme celle-ci, on a envie de creuser l'auteur.
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Un magnifique album sous forme de road movie, son héros Mike Cervantes est revenu de la guerre d'Afghanistan amputé de la main, souffrant d'un stress post-traumatique, il incarne le Don Quichotte des temps modernes dans une Amérique contemporaine.
L'histoire pose un regard sur les vétérans, la crise financière de 2007, les conditions des Indiens, l'immigration clandestine, l'abrutissement généralisé des masses via les écrans, le retrait des oeuvres subversives des bibliothèques …il a de quoi se révolter et passer à l'acte notre Don Quichotte contemporain.
Il ne faut pas oublier les illustrations, de magnifiques dessins tout en noir et blanc au lavis, dont le trait traduit bien la nervosité et le réalisme de la tension de cette histoire. 
Et je ne vous cache pas que vous aurez après cette lecture tout comme Mike Cervantes l'envie de lire ou relire les aventures de Don Quichotte de Miguel de Cervantes.
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Si j'ai admiré le graphisme de cette BD en noir et blanc, et apprécié l'idée de base, je n'ai pas vraiment pu m'intéresser au sort de Mike Cervantès, héros de cette histoire. Trop de testostérone, faut croire...
Néanmoins, cela m'a permis de découvrir Christian Lax, et à l'occasion je lirais volontiers une autre BD de lui car j'ai vraiment beaucoup aimé son dessin, et ses paysages américains sont superbes.
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J'adore piocher au hasard dans les bacs de la médiathèque, et que le hasard fait bien les choses !!
Que ce soit le scénario, les dialogues et le dessin, tout était excellent pour moi ; même si j'avoue être "bon public".
Et quel héros attachant que ce Mike Cervantès !

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♫ Écoute-moi
Pauvre monde, insupportable monde
C'en est trop, tu es tombé trop bas
Tu es trop gris, tu es trop laid
Abominable monde, écoute-moi
Un chevalier te défie.
Oui c'est moi, Don Quichotte
Seigneur de la Mancha
Pour toujours au servic' de l'honneur
Car j'ai l'honneur d'être moi
Don Quichotte sans peur
Et le vent de l'histoir' chante en moi
D'ailleurs qu'importe l'histoire
Pourvu qu'elle mène à la gloire.♫
L'homme de la Mancha- Jacques Brel-1968-
----♪-----♫-----😥-----🌟-----😥-----♫-----♪-----
Un Certain Cervantès
Entre Mike et Miguel, un certain parallele //
démo à la sauce Thalles
Déboires : domaine où ils excellent...
LAX trempe sa plume sans complaisance
Sang chaud pensa ni trop glycérine
Il fuit les conneries mais jamais ne rechigne
Raconter un Road trip picareste, un contre-sens
Comme un regard dans le rétro, viseur dans le miroir
L'Amérique d'ouest à l'est , l'opposé du sens de l'histoire
Telle est sa quête
Suivre l'étoile
Peu lui importent ses chances
Peu lui importe le temps
Ou la désespérance
Et puis lutter toujours
Sans questions ni repos
Un écrivain c'est fait pour déranger
pour ruer dans les brancards
Avant qu'il ne soit trop tard
L'inaccessible "5 étoiles"
LAX c'est vraiment Mérité. Grand Bravo...
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L'histoire de Don Quichotte a toujours fasciné les auteurs que cela soit au cinéma, dans la littérature ou dans la bande dessinée. Voici une version pour le moins réussi façon road-movie à l'américaine. Il y a certaines valeurs qui semblent avoir disparu dans un monde de plus en plus injuste. Je ne suis pas contre certains défenseurs qui vont jusqu'au bout.

Notre héros Mike Cervantès va ainsi relever tous les défis. On ne tombera pas pour autant dans une excessivité que l'on pouvait craindre. Cela reste dans le domaine du raisonnable en évitant le loufoque. Certes, les situations sont un peu originales mais c'était l'objectif. J'ai également bien aimé cette fin qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe à savoir ce côté inattendu. le dessin est également très convenable.

C'est parfois un peu longuet mais cela peut faire passer le temps si on se trouve dans un TGV pour un interminable trajet.
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Le dessin et l'idée d'un Cervantes des temps modernes étaient à l'origine de ce choix de lecture. Certes Lax est un grand auteur de BD et le dessin est magnifique mais je n'ai absolument pas accroché. Peut être pas encore assez BDphile...
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Il s'appelle Mike Cervantès, il est un peu rebelle et vit dans l'Arizona, un peu marginal. Ses déboire avec la justice vont l'amener en guerre d'Afghanistan où il sera prisonnier chez les talibans. À son retour, avec un bras en moins, il sera encore plus rebelle et révolté. C'est un road movie où Christian Lax fait un parallèle avec l'illustre homonyme de son héros, Miguel de Cervantès et où l'univers underground de l'Amérique se mêle à l'aventure de Don Quichotte. le Graphisme est brut, avec très peu de couleurs. C'est l'ambiance des grands road movies du cinéma, déjanté, révolté, anti-puritain, anti-capitaliste, et aussi désabusé, génialement mené. le parallèle avec Don Quichotte est une idée peut-être un peu iconoclaste, mais ici, elle rend cette bande dessinée brillante, tragi-comique et universelle. L'émotion est au rendez-vous, l'empathie avec le héros fonctionne à merveille, c'est vraiment très fort, très intense. Superbe...
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