Plusieurs thèmes dans ce livre :
* Tout d'abord un couple qui se sépare suite à la naissance de leur fils et surtout au fait qu'il soit diagnostiqué autiste. Le papa jette l'éponge mais la maman complètement investie, ne sait plus trop quoi faire après de nombreux diagnostics médicaux qui ne lui laisse aucun espoir ; et surtout essaie de la convaincre de placer son enfant. Elle refusera et se donnera corps et âme à son fils.
*Deuxième partie du livre, plus légère.
Catherine, la maman, va rencontrer Henri, médecin qui sera convaincu tout comme elle que son enfant Emmanuel peut progresser.
Il l'épousera, et elle fera partie de la grande famille Chène qui possède des vignobles.
* Une grande partie de l'histoire se déroulera au Colombiers , le domaine de la famille Chène composée des parents, de leurs 6 enfants et de leurs 7 petits enfants.
* Tribu familiale aux relations parfois conflictuelles mais qui sera d'un grand secours à Emmanuel .
* Belle démonstration d' entente, d''entraide, d'affection, d'amour, de pardon mais aussi les conflits inhérents à toute famille qui se respecte.
Certains passages sont poignants, le tout reste très intéressant à lire.
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Comment peut-il sentir, deviner avec tant de finesse tout ce que nous ressentons ?
Pourquoi est-il capable de percevoir, avant nous, ce qui est difficile ?
Catherine était toujours surprise et émue, de voir que son fils en savait beaucoup plus long sur ceux qu'il aimait que le reste de la famille.
Dès que quelqu'un avait un problème, il savait, il devenait angoissé.
Si quelqu'un était heureux, il était plus heureux que lui.
Toujours, il devançait, il anticipait.
Jamais, depuis sa maladie, il n'avait tendu les bras vers nous, il vivait toujours à demi recroquevillé, indifférent à ce qui l'entourait, à nous qui guettions chacun de ses gestes, qui espérions un sourire.
Et tout d'un coup, ce geste, ce mot !
C'était sûr, on pouvait l'aider, on devait l'aider ,malgré les affirmations de cet abruti de médecin.
Qui a dit que les larmes soulagent ?
Foutaise !
Les larmes ne lavent d'aucune douleur, n'épargnent aucune souffrance, elles en sont seulement l'accompagnement.
Il lui avait semblé qu'Emmanuel se comportait comme ces hommes qui doivent réapprendre leur corps, faire revivre leurs membres - quand cela est possible - chercher au fond d'eux-mêmes les mots qui n'existent plus dans leur mémoire détruite et les sons qui ne sortent plus de leur gorge paralysée.
" Il met dans sa vie, dans notre vie, toute l'angoisse que nous portons en nous, déclaré un jour Mme Soubre.
Nous savons exprimer notre peur avec des mots. Lui, il n'a que son corps.
Et ce qui vient de se passer est intolérable. Tout le monde a été bouleversé. Il faut qu'il s'adapte ..."
Autisme : en 1994, une mère témoigne
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