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sur 688 notes

John le Carré est-il marié? C'est-y un coeur à prendre? J'aime ces anglais qui ont une classe folle, la classe de l'esprit, et qui ne s'abaissent devant personne. Celui qui a dit haut et fort que « la manière dont Bush et sa junte ont réussi à dévier la colère de l'Amérique, de Ben Laden à Saddam Hussein, [était] l'un des meilleurs tours de passe-passe de relations publiques de l'histoire », continue également à déplorer "l'inféodation du Royaume Uni aux États Unis".

L'espion Leamas au tempérament irascible, excédé d'avoir passé sa vie à se sortir des embûches d'un métier qu'il a fini par détester, tombe dans la boisson. "On se le montrait subrepticement du doigt, comme on désigne un athlète déchu, en disant : " C'est Leamas. le type qui a fait une boulette à Berlin. Malheureux de le voir se laisser aller comme ça!"

Et pourtant, une femme semble toucher cet homme dur, aigri, coléreux. Une dénommée Liz, qui travaille pour le Parti.

L'intrigue n'est pas absolument compliquée, mais ses éléments s'imbriquent de telle sorte qu'à un moment l'on se demande qui est transfuge : du grand art.

Il y a dans ce roman quelque chose qui évoque l'axiomatique : il y a dans ce qui se vend (les renseignements) comme une appartenance au domaine logique . La théorie mathématique axiomatisée est "constituée à la fois par un système logique sous-jacent, représenté par des axiomes logiques (par exemple A OU ¬A [« A ou non-A »]) et par une partie spécifique, particulière à la théorie considérée (et qui est parfois la seule à être explicitée)". le "code" observé par les espions d'un bord ou d'un autre quant à lui "semble" logique. L'est-il?

Je ne suis pas sûre de me comprendre moi-même, mais l'idée me plaît!

L'espionnage n'est-il pas (dans les romans en tout cas) une sorte de jeu effarant? Et ces transfuges qui risquent leur vie, existent-ils vraiment?

Roman fabuleux que "L'espion qui venait du froid". J'avais toujours cru qu'il s'agissait du pôle nord et qu'il arrivait couvert de givre. Non pas, mais quelle force, quelle énergie..

Et maintenant je file en Cornouailles rendre visite à l'auteur! Pourquoi pas?
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J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ce classique de l'espionnage : l'impression de regarder un vieux film en noir et blanc. Tout un contexte que je ne connais que par les livres, et qui m'a donné l'impression que ce texte était déjà daté. La femme n'y est vraiment pas à l'honneur et on sent que tout était tendu dans ce climat d'après guerre où on ne sait pas vraiment qui est le méchant ou plutôt où chacun des protagonistes est le méchant.
Un roman cynique et à l'opposé d'un roman optimiste. le pire c'est qu'il semble réaliste.
Pas un mauvais moment, contente d'avoir découvert cet auteur.
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Au poste-frontière qui sépare Berlin-Ouest de Berlin-Est, peu de temps après la construction du mur, Alec Leamas, un agent des services secrets britanniques, assiste en quelques minutes, impuissant, au démantèlement du réseau qu'il a constitué en RDA, orchestré par Hans-Dieter Mundt, le tout-puissant chef du renseignement est-allemand.
Abattu, vidé, lâché par sa hiérarchie, Leamas va saisir la chance ultime de se remettre en selle et de laver cet affront.
J'avais lu auparavant de le Carré "La Taupe" et "Comme un collégien", écrits une dizaine d'années après "L'espion qui venait du froid". Ce roman de le Carré explore les mêmes thèmes, mais avec une brièveté, un laconisme et une économie de moyens qui en font son efficacité. Lire un roman de John le Carré est comme entrer dans une pièce aveugle dont on a brutalement coupé l'électricité : privé du sens de l'orientation, on ne sait pas de quel côté le coup va venir. Comme Leamas dans une des rares scènes d'action - très réussie - du livre, on poste sa chaise au centre de la pièce plongée dans l'obscurité pour préparer sa riposte. A rebours de la géopolitique et de sa logique bipolaire, impossible de savoir dans le monde de l'espionnage à quel saint se vouer. Dans ce marigot, cimetière de toutes les illusions, il ne s'agit plus que de sauver sa peau.
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LE classique du roman d'espionnage

Le monde de l'espionnage est cruel, impitoyable, laid, ce n'est pas James Bond qui vit des aventures exotiques, entouré des plus belles femmes de la planète. John le Carré le sait bien en sa qualité d'ancien membre du Foreign Office. D'ailleurs, il n'a jamais voulu parler de cette période de son existence.

L'espion qui venait du froid raconte l'histoire de Leamas, agent secret britannique. Dans les années 60 la guerre froide fait rage, le monde est divisé en deux, Berlin est divisée en deux. le réseau d'agents et d'indics mis en place par Leamas dans cette ville sombre et crépusculaire est systématiquement démantelé par Mundt, l'impitoyable chef de l'espionnage est-allemand. Leamas, espion déchu, est rapatrié à Londres, et ne pense qu'à se venger de Mundt. Londres lui offre une chance de se racheter et l'intègre dans une machination destinée à éliminer Mundt. Mais la réalité sera bien différente!

Côté roman d'espionnage, si vous ne deviez en lire qu'un, c'est L'espion qui venait du froid, le chef d'oeuvre absolu en la matière. Un roman totalement maîtrisé, abouti, un récit court, sans gras, sans fioritures, qui va à l'essentiel. Une histoire d'amour et de haine, une machination diabolique, implacable. Force de l'intrigue, crédibilité des personnages, John le Carré réussit à mélanger le romanesque avec la réalité de l'époque. Une époque trouble, un monde de méfiance et de trahison. Ce roman se dévore d'une traite, et la fin est bouleversante. Un classique incontournable.

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"L'espion qui venait du froid" raconte l'histoire d'Alec Leamas, chef du renseignement de Berlin-Ouest au début des années 60, en plein coeur de la Guerre Froide, donc. Les uns après les autres, tous ses agents infiltrés en Allemagne de l'Est ont été tués par Mundt, son homologue communiste, ancien nazi converti aux vertus du socialisme...

Il est très délicat d'en raconter davantage ! C'est une histoire de désinformation, savamment orchestrée par le Carré, avec des espions cyniques et machiavéliques à souhait. Où les méchants et les gentils ne sont pas toujours ceux qu'on croit. Un pur roman d'espionnage, pas forcément facile à lire, mais prenant.

A noter, l'adaptation de ce roman par Martin Ritt en 1965, avec Richard Burton, vaut réellement le détour.
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Prenez une grande respiration car « L'espion qui venait du froid » (« The spy who came from the cold ») » n'est pas un roman ordinaire. Ce troisième roman publié en Angleterre en 1963 de John le Carré, de son vrai nom, David (John, Moore) Cornwell a révolutionné le roman d'espionnage. Depuis, il s'est imposé comme le maître du genre. Son passé d'agent secret au service de sa très gracieuse majesté a dû surement l'aider à construire de tels récits. Même s'il a toujours dit et répété que toute ressemblance avec la réalité serait fortuite. Cet ex-agent secret, nous plonge au coeur d'un récit palpitant, au plus proche des espions et des complots auprès de la RDA et du parti communiste. Ne vous attendez pas à voir débarquer James Bond, tout en charme et en séduction.

Nous allons plutôt rencontrer Alec Leamas qui accepte une dernier mission. Il doit faire descendre un espion allemand, Mundt, qui a tué tous ces agents infiltrés lorsqu'il était responsable à Berlin. Pour cela, un changement de vie va être nécessaire. Un : tomber dans la déchéance en se faisant remercier des services secrets. Deux : boire plus que de raison et de préférence du whisky. Trois : ne pas avoir d'argent et ne pas garder d'emploi sur le long terme. Quatre : se battre avec un commerçant pas très aimable pour aller en prison. Et cinq : quand l'ennemi, le KGB, lui fera une proposition : l'accepter en paraissant un peu réticent.

Mais voilà que tout ne se déroule pas comme prévu. le dindon de la farce ne va être celui qu'on croit. Et puis, il va rencontrer l'amour grâce à une charmante bibliothécaire, Liz Gold, qui est tombée amoureuse de lui. Mais rien n'arrive vraiment par hasard. Les retournements de situation vont se succéder pour emmener le lecteur là où il ne s'attend pas arriver. J'ai eu quelques difficultés à rentrer dans l'histoire dans le premier chapitre puis je ne pouvais plus lâcher le livre par la suite. Je me suis attachée à Alec qui croyait encore en son travail d'infiltré. Et bien entendu, je me suis laissée avoir par ces jeux de dupes pour mon plus grand plaisir. La duplicité des services secrets, des deux côtés du rideau de fer mènent à des pertes importantes mais tant que chacun peut avoir des informations, tout va bien. La légitimité d'une action n'a plus sa place. La fin n'est que plus évidente à l'approche du mur de Berlin. Cependant j'espérais et pourtant j'aurais dû comprendre à travers la lecture. Il ne faut jamais s'encombrer d'espoir, ni d'amour, ni de famille. La fin justifie les moyens.

Sous la communication bienveillante et humaniste des Etats mènent une guerre secrète où les victimes se comptent secrètement. Pas de pitié pour la liberté ?
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En pleine guerre froide, Alec Leamas est dans une situation difficile: tous les espions de son équipe en Allemagne de l'Est ont été éliminés les uns après les autres. Jusqu'au dernier en date, Karl, qu'il avait pourtant surveillé étroitement depuis qu'il s'était rapproché d'une femme, signe évident de risque et de faiblesse. Ses supérieurs lui proposent alors de prendre du recul pendant quelques temps. Installé dans un appartement miteux, l'agence pour l'emploi finit par l'envoyer faire du classement dans une bibliothèque. Il y rencontre Liz Gold, jeune libraire, qui tombe sous le charme du taciturne nouveau venu. Il la laisse approcher, même si elle avoue être membre du parti communiste. Mais sa descente aux enfers continue et lorsqu'il agresse un commerçant qui refuse de lui faire crédit, il finit incarcéré quelques temps. C'est alors que des agents de l'est le contactent pour lui proposer de passer de leur côté et de leur fournir en échange des renseignements sur les services secrets britanniques.

Un monument de roman d'espionnage, paraît-il, genre qui visiblement n'est pas ma tasse de thé. J'ai réellement été lassée ou perdue par les sombres considérations politiques, les retournements de situations des personnages, leurs intérêts, ce qu'il faut réellement comprendre de leurs actes. le contexte revêt une importance déterminante et j'ai eu vraiment l'impression qu'en cela, le roman était vraiment daté et qu'il me manquait des clés pour vraiment en saisir les enjeux. de plus, une grande partie du roman est constitué des récits que Leamas fait à ses nouveaux camarades de l'Est : tout ce qu'il sait sur les interventions et les organisations de l'ouest, qui joue quel rôle, qui est impliqué… Et cela fait de très longs passages explicatifs privés d'action que j'ai eu beaucoup de mal à suivre.
En revanche, j'ai trouvé très originale la manière dont les choses étaient construites. On comprend assez vite que la déchéance de Leamas n'est pas si simple, que ses supérieurs ne l'ont pas si brutalement oublié, et qu'il ne peut pas passer à l'ennemi aussi facilement. Et pourtant, le récit de sa lente décrépitude est tout à fait poignant. le personnage de Liz est justement celui qui amène un peu d'humanité dans ce monde où la fin justifie les moyens: elle le soigne lorsqu'il est malade, elle s'inquiète lorsqu'il disparaît. C'est elle le grain de sable qui va empêcher Leamas de mener sa mission à bien. En bonne midinette, j'ai soigneusement suivi la relation entre l'espion et l'anonyme qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment.
Lien : http://mabouquinerie.canalbl..
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Alec Leamas, l'espion de John le Carré, mène une vie qui est loin d'être de tout repos ! Dans ce milieu, être découvert c'est au mieux être « grillé », au pire être arrêté, torturé ou même tué. Dans ces conditions, la marge d'erreur est infime. le suspense est intense tout au long de l'oeuvre et rapidement on ne sait plus très bien qui manipule qui.

John le Carré nous immerge dans l'univers de l'espionnage, un monde qu'il connaissait bien et dont il a su s'inspirer pour créer sa fiction. J'ai beaucoup aimé ce roman, que j'ai lu quasiment d'une traite.

J'ai déjà choisi mon prochain livre du même auteur (la constance du jardinier), qui me permettra de voir si j'aime aussi son style lorsqu'il est appliqué à un autre domaine que l'espionnage.
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Après la lecture de L'héritage des espions, reprendre L'espion qui venait du froid 40 ans après l'avoir lu est une expérience fascinante. Les deux romans sont les deux faces d'une même pièce qui décrit la diabolique machination construite pour sauver une taupe cachée dans les services est-allemands. Au mépris de toute morale le couple Liz et Leamas sera ballotté d'un mensonge à l'autre et finira broyé. Même Leamas l'homme revenu de tout, le professionnel aguerri ne comprendra qu'au bout du chemin qu'il a été un pion dans un jeu qui dépasse ses acteurs.
On est là devant le sommet insurpassable du roman d'espionnage que le Carré transcende largement par une réflexion puissante sur l'engagement politique et l'absence de morale que cela suppose.
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Après la trilogie de Berlin de Philippe Kerr, enchaîner avec L'espion qui venait du froid s'imposait, et me permettait de combler une lacune. Ayant vu le film - avec Richard Burton, jouant le rôle d'un espion faisant semblant d'être alcoolique ! vertigineuse mise en abyme ! - j'avais différé la lecture du livre et abordé la trilogie de Karla, un pur espion,... avec beaucoup de satisfaction à la clé.
Celui-ci mérite certainement le statut qui est le sien : dense, avec une intrigue retorse mais intelligible, sans oublier la touche sentimentale, c'est un modèle d'équilibre. Un parfait pendant également aux James Bond, il s'inscrit à merveille dans ce théâtre de la guerre froide, avec le Mur et le Rideau de Fer en sinistres toiles de fond - et la ferait presque regretter ! J'avais tiqué à cette - lointaine - époque, d'entendre le pianiste Vladimir Ashkenazy exprimer toute son admiration pour ce genre d'aventure - mais je ne peux que l'approuver aujourd'hui, au vu de la qualité de ce titre devenu un classique : on est dans l'espionnage haut de gamme ! Des questions éthiques sont posées à la fin de l'ouvrage, auxquelles John le Carré a décidé aujourd'hui de donner un prolongement, d'après ce que j'ai compris, dans sa dernière livraison "L'héritage des espions", que je m'en vais entamer de ce pas !
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