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3,49

sur 225 notes
Je n'ai quasiment rien compris mais c'est quand même cool.

Je m'explique.
(Je précise aussi que je poste un avis sur le livre audio.)

Peter Guilham, espion à la retraite - si tant est qu'on puisse être un espion à la retraite - coule des jours heureux en Bretagne jusqu'au jour où il est convoqué à Londres pour rendre compte d'une vieille affaire qui s'est déroulée en pleine Guerre Froide. Affaire qui avait fait trois victimes dans les rangs du Service et pour lesquelles les héritiers demandent aujourd'hui réparation, réhabilitation et dommages et intérêts.

Pourquoi je n'ai rien compris ?
Parce que c'est mon premier John le Carré et qu'on ne m'ôtera pas de l'idée qu'il faut être un fidèle de l'auteur pour raccrocher ce dernier wagon à la loco et en savourer tout le suc.

Parce que Georges Smiley et consorts me sont aussi familiers que la grand-tante et le grand-oncle de Donald Trump - si tant est qu'il ait une grand-tante, je sais seulement qu'il a un grand-oncle Sam - or on passe à côté de "L'héritage des espions" si on n'a pas un minimum d'éléments sur cet espion mythique créé par John le Carré. En tout cas, moi, je suis passée à côté.

Parce que malgré la qualité d'enregistrement et de lecture de cet Audiolib, un roman qui n'a de cesse de passer d'une époque à une autre, distantes d'un demi-siècle, sans que l'auteur déploie le minimum syndical en termes de descriptions, ça n'aide pas à planter le décor, d'autant plus regrettable que j'aurais adoré qu'il fasse renaître sous mes yeux ébahis les années 50.

Pourquoi c'est quand même cool ?
Parce que malgré le jargon d'espionnage dont je n'ai compris qu'un mot sur trois (et encore je suis généreuse), malgré l'intrigue complexe à suivre lorsqu'on ne fait qu'en entendre sa lecture sans la voir de ses propres yeux sur le papier, malgré les très nombreux personnages dont j'ai rapidement renoncé à retenir la grande majorité, malgré tout cela, on sent la patte d'un Maître, d'un auteur qui maîtrise son sujet à fond, qui jongle avec les rebondissements et les retournements de situations, et qui surtout se sait compris par un public averti, fidèle et qui en redemande.

C'est seulement dommage que je ne compte pas (encore) parmi ces élus ; bref, il vaut mieux à mon avis ne pas commencer à lire John le Carré dans le désordre.


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Il était sagement caché chez un bouquiniste de Clamecy, toujours impeccable : les espions savent se faire discrets, leurs livres aussi. Donc j'ai été le dénicher en France et le sortir de sa retraite à l'instar de ce qui arrive à Peter Guillam le personnage principal, ancien espion que le Secret Intelligence Service convie à s'expliquer des décennies plus tard sur ses agissements dans l'opération Windfall.

John le Carré déterre des bribes de son célèbre roman L'espion qui venait du froid pour les passer au tamis de la mémoire. Un jeu de miroirs entre passé et présent qui nous renvoie une image glaçante d'actes que l'on préfèrerait définitivement enfouir dans l'oubli. Mais qu'ont à envier les vilenies d'aujourd'hui à celles d'hier ?


Alors L'héritage des espions : le Smog ?

John le Carré, de sa belle écriture et dans une construction rigoureuse d'un roman à l'architecture complexe, lève un petit coin du voile sur l'univers paranoïaque des services secrets et nous amène dans un labyrinthe d'hypothèses et de contre-hypothèses, d'informations et de désinformations, d'actes voulus et d'actes manqués pour nous laisser au bord du gouffre de la vacuité d'une vie qui s'achève.
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Daté. Voilà l'adjectif qui me vient spontanément à l'esprit après cette lecture
Une histoire d'espionnage au temps de la Guerre Froide et de la Stasi
John le Carré est dans son domaine de narration
Ce n'est pas inintéressant mais il n'arrive pas à donner du rythme à son histoire.J'ai eu l'impression de relire un roman mille fois raconté
L'écriture est assez pénible,le rythme lent et l'intrigue très moyenne
Pour moi, ce n'est pas de la littérature.C'est plus un scénario de film, domaine où John le Carré excelle
Deux étoiles tout de même pour la précision de la documentation historique et aussi pour rendre hommage à l'oeuvre impressionnante de l'auteur
Mais vous pouvez vous dispenser de cette lecture , bien loin des livres majeurs de sa longue carrière
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Encore un roman d'espionnage époustouflant, écrit par ce vieil espion gentleman (88 ans) de John le Carré. Est-ce un roman testamentaire, comme pourrait l'inspirer le titre ? C'est assurément une oeuvre pessimiste, d'une infinie mélancolie, mais éblouissante de virtuosité. Si le schéma est simple, le détail de l'histoire est comme toujours d'une complexité déconcertante, pleine de faux-semblants, de fausses vérités et de vrais mensonges ! La trame n'est que l'exhumation de l'affaire Windfall – sujet de son premier roman « L'Espion qui venait du froid » – qui date de 1961 et qui ressort à la suite d'une plainte des descendants des espions sacrifiés à l'époque. La Guerre froide est oubliée, l'atmosphère terrible de l'époque est inimaginable pour les fonctionnaires et autres juristes d'aujourd'hui, bien lustrés et formatés, qui ne voient que le scandale d'un procès qui entâcherait le gouvernement britannique et son fairplay légendaire ! Il faut donc un coupable. Et c'est ainsi que nous retrouvons, en comparution devant d'exécrables petits merdeux arrogants, un vieille figure du « Cirque », Peter Guillam, fidèle second du légendaire George Smiley, lui-même, dans l'ombre, en filigramme, marionnetiste insaisissable.
Tout d'abord enthousiasmons-nous pour le tour de force : ce livre, composé presque exclusivement de dialogues, interrogatoires, lectures de rapports ou monologues, réussit à vous tenir en haleine tout du long, tel un polar musclé à l'américaine ! La véracité en plus. le style parfaitement maîtrisé et toujours adapté à la situation y contribue beaucoup. Et pourtant c'est un livre que j'ai écouté en livre-audio, ce qui n'épargne aucun style un peu bancal. Pensez à «  l'épreuve du gueuloir » de Flaubert !
On va et vient donc entre aujourd'hui et le début des années soixante et son mur de Berlin tout neuf. Nos héros d'alors ont soit disparu soit bien vieilli. « Ils ont pris sur eux la responsabilité d'essayer de changer le monde. Et n'y sont pas parvenus. »
Cynques patriotes, ils étaient déjà désenchantés et lassés de leur monde de risques, de trahisons, de mensonges, de doutes sur toute réalité. Maintenant s'y ajoutent le remord, la culpabilité, la hantise d'avoir «  pêché ». 
En outre John le Carré dresse, comme à son habitude, un merveilleux portrait de femme en la personne de Tulip dont il se sentira à jamais inconsolable. Mais ne trahissons rien, il y a assez de traîtres au « Cirque » et à la Stasi !
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De nos jours, Peter Guillam, espion anglais, est rappelé par les services secrets suite à une enquête sur une opération ayant eu lieu il y a plus de cinquante ans.
C'était l'époque de la guerre froide, et ça espionnait sec entre l'Angleterre et le bloc de l'Est !
Avec plusieurs collègues, et sur l'ordre de leur supérieur George Smiley, ils avaient réussi à convaincre une espionne de l'Est de travailler pour eux.
L'opération se termine mal avec deux espions morts assassinés à Berlin.
Les enfants des deux victimes demandent justice aujourd'hui et Peter doit répondre de tous les actes et décisions prises alors…
Comment justifier ces morts aujourd'hui alors qu'à l'époque la lutte contre le bloc communiste était primordiale !


Disons-le tout de suite aux lecteurs peu habitués aux romans d'espionnage, l'intrigue est complexe, d'autant plus si, comme moi, vous n'avez pas lu le titre auquel ce roman se réfère, « L'espion qui venait du froid ».
Les flash-back et les différents noms des protagonistes m'ont quelque peu déstabilisée et je n'ai sans doute pas apprécié à sa juste valeur ce qui est sans doute le testament du grand John le Carré.


Toutefois j'ai aimé sa manière de décrire le monde d'avant où l'espionnage était subordonné à des convictions politiques fortes, à l'opposé du monde d'aujourd'hui où la bureaucratie mène le monde.
Peter se rend compte qu'ils se sont peut-être faits manipuler, en effet l'espionnage est souvent un jeu de dupes où le mensonge et la trahison sont courants.
Mais la question est aussi de savoir si la fin justifie les moyens !
Peter est nostalgique du temps passé, du temps de sa jeunesse aussi et des émotions fortes qu'il vivait alors.
En fait ce livre est moins un roman d'espionnage qu'un roman psychologique où un espion s'interroge sur le sens de sa vie…
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Comment décrire le lien avec John le Carré ? Sans jamais le rencontrer, j'ai vécu à ses côtés le mur de Berlin, le Checkpoint Charlie, les soirs glacés et les "Trabant" brinquebalantes, les rencontres furtives entre deux pardessus et chapeaux de feutre ou même avec des talons aiguilles, des traversées de pont au matin givré, etc. Ces personnages ont été au cours de cette vie qui compte vingt-quatre volumes, des copains de route appartenant à un univers où la fin justifie les moyens et où l'Occident a la certitude que sa liberté est incontournable au prix d'en priver d'autres !
L'héritage des espions raconte la remontée à la surface d'une vielle opération visant à déstabiliser la Stasi dans les années 50 : Windfall, pilotée par le fameux Georges Smiley accompagné de son fidèle Peter. Ce fut un fiasco menant à la mort d'Alec (L'espion qui venait du froid) et de sa compagne Liz au pied du mur de Berlin en 1961. Toute une vie s'écoule. Un jour, Peter est convoqué pour rendre des comptes au service qui l'a employé avant de devoir, aussi, se justifier devant les héritiers et leurs avocats de ces deux meurtres !
L'occasion est ainsi posée pour raconter la vie d'un homme qui a passé le plus clair de son temps et son énergie dans l'ombre, à suivre des ordres, jamais discutés, pour que la paix puisse se développer dans ce monde où la guerre froide était le quotidien. Mais, le monde a changé ! Il faut trouver un coupable à ces dommages collatéraux produits sur l'autel de l'équilibre mondial.
Évidemment, le génie de John le Carré ne raconte pas aussi simplement cette histoire puisqu'il l'entrecroise d'autres situations qui vont tout au long du roman nous happer subtilement et implacablement dans ce labyrinthe avec une langue toujours aussi superbe et un style travaillé et si juste. Quelle régularité que ce génie!
L'avantage avec les écrivains c'est que leurs oeuvres ne meurent jamais puisqu'elles renaissent à chaque lecture ! Ce roman, comme les précédents, accueilleront encore et encore nos yeux fatigués, pour comprendre L Histoire ! Est-ce que cela en valait la peine ? Est-ce que la fin justifie les moyens ? Quand la fiction fait oeuvre de pédagogie ... Surtout s'y précipiter !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Quand on songe que John le Carré est entré dans sa 87e année d'existence, on ne peut être qu'admiratif devant tant d'imagination, de synthèse et de qualité d'écriture. L'écrivain anglais spécialisé dans le roman d'espionnage en gants blancs, sans profusion de meurtres, excès d'hémoglobine, de tortures, de bastons inconsidérés est un génie du genre. Son art est sans cesse renouvelé par le particularisme des sujets, l'innovation des intrigues et la fluidité qu'il donne à la lecture, même lorsqu'il abuse des analepses. Il sait admirablement utiliser tous les ressorts stratégiques qui sied à ce monde parallèle sans jamais tomber dans l'excès qui ont fait le succès d'autres de ses confrères comme, sans les dénoncer tous, Ian Fleming (James Bond), Robert Ludlum (Jason Bourne) ou Gérard de Villiers (S.A.S.). Chacun de ses romans est différent et sort d'un cerveau d'ordinateur par la subtilité et l'évolution de ses scenarios. Certes, il connaît parfaitement les arcanes d'un milieu qu'il a connu pendant (et après) la seconde guerre mondiale, mais tout est parfaitement pensé, séquencé, sans jamais tombé dans l'outrance.
Dans « l'héritage des espions, » on retombe dans la guerre froide qui était le terrain de jeu et de préoccupation favori des services secrets des deux côtés du rideau de fer. Deux enfants d'anciens agents anglais demandent 50 ans après des comptes à la couronne britannique sur les décès en service commandé de leurs parents (père et mère). Peter Guillam, un des seuls rescapés du bureau des O.C. (opérations clandestines), possédant la double nationalité anglaise et française, retiré en retraite en Bretagne où il possède une propriété est convoqué à Londres par les juristes de sa Majesté. Il est soumis à des interrogatoires, doit relire des dossiers dépoussiérés, du moins ceux qui n'ont pas disparus, sur l'Opération Windfall et répondre à des questions souvent retorses, riposter à des accusations portées à son encontre et à celle de ses supérieurs. Il est le bouc émissaire rêvé. Il doit reconstituer les faits, en masquer (probablement) certains, en travestir d'autres, sans mettre en danger l'intégrité du service auquel il appartenait et les hommes qui le composait.
Jeux de dupes, de pouvoir, de chaises musicales, de traîtrise, de mensonges, ce roman fait partie des meilleurs de l'honorable auteur britannique.
Au sommet de son art, à 87 ans, c'est une performance.
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J'aurais dû lire les critiques des lecteurs avant de me lancer dans la lecture de ce livre. Si je l'avais fait, je ne l'aurais certainement pas lu, du moins, pas tout de suite. Je n'avais jamais lu d'histoire écrite par John le Carré et ce livre m'est passé dans les mains un peu par hasard. J'avais enregistré dans un coin de ma tête le nom de cet auteur de romans d'espionnage avec le commentaire à moi-même: "relativement plébiscité par la critique, à lire un jour". Cette note à moi-même me revient d'un coup et j'entame donc l'Héritage des espions.
Première chose qui me frappe: le nombre de personnages de second ordre, que visiblement nous sommes sensés plus ou moins connaître ou reconnaître. Des noms, prénoms, pseudos, noms de codes, noms d'opérations clandestines, etc. qui défilent sans plus d'explication. Pour le néophyte comme moi, c'est déroutant. L'effet a été sans appel: impossible de s'attacher à un autre personnage que le personnage principal qui est aussi le narrateur.

La narration d'ailleurs, un autre point qui m'a frappé. Peter Guillam, le personnage principal est aussi le narrateur. L'impression de se trouver dans la tête de ce dernier est renforcée par l'écriture du livre, au présent. Ses remarques, avis et réflexions émergent un peu spontanément, au fil de discussions avec les autres protagonistes (dont on ne connait d'eux que les interprétations du narrateur, et non leur psychologie propre. Une autre raison qui fait qu'il est difficile de s'attacher à eux) ou bien au gré des évènements. les discussions d'ailleurs, parlons-en. John le Carré semble préférer la paraphrase au dialogue, ce qui n'est pas sans ajouter une certaine lourdeur. Par moment, j'ai trouvé ce style d'écriture peu clair, et équivoque. Est-ce une pensée? Une remarque qu'il dit tout haut? Une réflexion? Les aspects que j'ai évoqués n'auraient pas eu cette importance si l'intrigue avait été haletante durant les 306 pages du roman. Oui, mais non...

Essayons de ne rien dévoiler. le narrateur coule une retraite heureuse quand il est rattrapé par les services secrets britanniques qui le convoquent pour évoquer le passé. Des évènements tragiques lors d'opérations clandestines en pleine guerre froide refont surface et menacent de salir l'image prestigieuse du service. Ce dernier n'entend pas se laisser trainer dans la boue comme ça et cherche un fusible pour se protéger: Guillam, le narrateur. Sauf que ce dernier, il n'a pas non plus envie d'assumer la responsabilité pleine et entière de faits inhérents au service tout entier et vieux de cinq décennies. Jusque là, l'histoire me parait fort intéressante. Oui, mais non... L'intégralité du livre est en quelque sorte l'audition de Peter Guillam par des avocats des services secrets en vue de la préparation d'un éventuel procès. Peter a accès à de vieux rapports contemporains aux faits incriminés et en (re)prend connaissance. la narration fait donc des flashbacks entre présent et passé, dans les opérations clandestines époque mur de Berlin, sans aucun changement de style narratif, si bien qu'il est parfois difficile de s'y retrouver.

Arrivé à un bon tiers du roman, je me dis "bon d'accord, il lit des dossiers mais il va bien finir par y avoir un peu d'action quand-même!". Parce-que oui, quand il lit ses vieux rapports, les flashbacks nous ramènent à l'époque des faits mais nous permettent rarement d'en percevoir autre chose que l'aspect bureaucratique des évènements. Peut-être que tous ces épisodes sont traités dans les romans précédents? le lecteur qui découvre l'univers de le Carré comme moi ne peuvent en tout cas pas le savoir.
Arrivé vers la centaine de page, il arrive enfin quelque chose au héro de plus intéressant que prendre le ferry, aller au restaurant, maugréer contre des blancs-becs d'avocats hautains. Une action un peu mouvementée s'annonce! Oui, mais non... le tout retombe comme un soufflet avant même que ça n'ait pu vraiment monter bien haut. Les rares épisodes similaires dans les deux-cents pages suivantes (deux il me semble) sont du même acabit si ce n'est pire. Les idées de base étaient pourtant prometteuses, mais l'auteur semble mettre un point d'honneur à ce qu'il ne se passe rien de réellement intriguant dans son livre. Dommage pour livre d'espionnage!

Je suis tout de même allé jusqu'au bout de la lecture, moins par intérêt pour le livre en lui-même que par curiosité de savoir comment l'auteur y amenait la conclusion. Et bien, quelle déception! L'histoire se termine comme elle a commencé, dans une platitude incroyable. Platitude qu'elle n'aura, au final, jamais quitté.

Pourquoi mettre quand même 1.5/5? Et bien tout d'abord car je pense qu'en ayant lu toutes les histoires de Peter Guillam & Co. écrites par John le Carré, le livre doit tout de même être plus sympa. C'est toujours agréable de retrouver des personnages que l'on connait, auxquels on s'est attachés et dont nous avons partagés les péripéties tout au long des histoires. Un néophyte comme moi dans l'oeuvre de M. le Carré sera privé de cet aspect important (peut-être même primordial pour ce cas précis). Aussi, le livre a le mérite de m'avoir appris quelques faits, anecdotes, fonctionnements des services secrets, de la stasi, des enquêtes officielles, etc. Rien de bien transcendant, certes, mais tout de même. L'auteur est visiblement très bien documenté et connait son sujet, ça "sent le vrai" et c'est une chose que j'aime beaucoup dans les romans d'espionnages ou de guerre .

Je comprend tout à fait que certains puissent trouver ce genre d'ouvrage fabuleux, je ne dis pas qu'il est mauvais. Mais enfin, pour un habitué comme moi aux Tom Clancy, le choc est rude! Et pas dans le bon sens malheureusement!
Alors je vais tout de même lire "L'espion qui venait du froid", par acquis de conscience et car je pense qu'il éclairera un peu ce dernier livre, mais vous l'aurez compris, je suis très déçu de l'Héritage des espions!

En bref:
Les +
- Livre crédible, auteur bien documenté
- Suite (et fin?) des aventures de Peter Guillam & Co.

Les -
- Et bien, il faut justement les connaître ces précédentes aventures!
- dialogues insipides
- actions inexistantes
- style de narration lourd
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Je connaissais de renommée de « L'espion qui venait du froid », j'avais vu le film « La Taupe » au cinéma, il ne me restait plus qu'à lire l'auteur original de ces oeuvres. John le Carré, ancien agent du service de renseignement britannique est reconnu pour sa connaissance du milieu et ses écrits proches de la réalité. J'avais donc hâte de découvrir un vrai roman d'espionnage.

Alors, attention, quand je vous parle de roman d'espionnage, ne vous attendez pas à une aventure à la James Bond ou à la Mission Impossible, avec des poursuites, des fusillades et des gadgets. Ce n'est pas du tout le cas. En l'occurrence, l'action se déroule bien dans le monde des agents secrets mais pendant la guerre froide. Et là, en cette période, les missions de renseignements étaient surtout basées sur la psychologie. Les états utilisaient les qualités relationnelles de leurs espions afin de déstabiliser les autres puissances mondiales. C'était un jeu de dupes, entre information et désinformation, dans lequel chacun manipulait l'autre.

Grâce à sa narration d'un grand réalisme, John le Carré nous ouvre les portes des opérations sous-marines menées par le gouvernement britannique pour infiltrer la Stasi. le rythme du récit n'est pas soutenu et nous permet d'explorer en profondeur les rouages de ces manipulations mentales, qui servent de levier pour faire pencher la balance.

En voyageant entre passé et présent, en confrontant les deux époques, il se dégage aussi une forme de nostalgie. En effet, l'auteur marque bien les différences et les évolutions de son métier et paraît regretter le bon vieux temps de l'espionnage à l'ancienne. Il semble, avec son texte, tourner une page de l'Histoire qu'il a connu et laisser la place à la nouvelle génération.

Ce n'est pas un roman léger et il faut l'aborder avec concentration. de par la langue soutenue et de par le déroulement complexe des évènements, il faut prévoir de le lire par longues plages horaires, afin d'être absorbé par les évènements. La lecture de ce livre a été éprouvante pour moi, parfois un peu ennuyeuse, mais le réalisme et la vérité qui en ressort, méritait vraiment que je m'y attarde. Maintenant, je ne vois plus l'espionnage et le renseignement de la même manière et je comprends la notoriété de ce grand auteur qu'est John le Carré.
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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L'an dernier j'ai lu du même auteur "une amitié absolue", une histoire d'espionnage à laquelle je n'ai pas compris grand chose. Ne voulant pas rester sur un échec je me suis donc lancée, avec courage, dans le dernier ouvrage de John le Carré "l'héritage des espions".

Peter Guillam, ex-membre du Service (également appelé le Cirque ou le Bureau) profite d'une retraite tranquille en Bretagne.. Les nouveaux maîtres du service le convoque à Londres. Lors des entretiens il apprend que trois héritiers d'anciens membres du service (décédés en activité) portent plainte afin d'obtenir des indemnités. Bien que Peter ait travaillé sous la responsabilité de George Smyley, il semble être le seul mise en cause.

Nous suivons Peter alternativement de la période contemporaine, où il est interrogé sur le passé, à la période guerre froide ( avant et après le mur de Berlin.) soit par le récit de ses souvenirs soit par la lecture de rapports et autres documents.
Ces passages m'ont parus assez compréhensibles contrairement à ceux où il est question de l'organisation des différentes actions d'espionnage.

Conclusion : j'hésite à me lancer dans un autre John le Carré !
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