Dans ses récits des années 1760, Occom décrit le pays mohegan de sa jeunesse comme un espace quasiment vierge de tout contact avec les colons anglais. Il fallut d’après lui attendre la venue de prêcheurs issus du mouvement évangélique du Grand Réveil pour voir des incidences notables sur le mode de vie des Mohegans païens qui erraient dans la wilderness. Même si ses récits sont imprégnés de rhétorique puritaine et commencent par reprendre les représentations stéréotypées sur les Amérindiens, ils montrent par ailleurs des Amérindiens parfaitement intégrés à leur environnement. Occom raconte d’ailleurs n’avoir pu survivre en tant que pasteur chez les Algonquins de Montauk qu’en appliquant le mode de vie mohegan : en vivant dans un wigwam, en chassant, en pêchant, en vendant ses productions artisanales, en pratiquant un peu d’agriculture qui, contrairement à ce qu’il avance, était pratiquée par les Mohegans.