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3,84

sur 507 notes
 La très belle écriture de Hervé le Corre met parfaitement en valeur l'histoire et ses personnages. Parmi ceux-ci, l'innocence de la petite Rachel détonne et on ne peut qu'avoir de l'empathie pour elle tellement son entourage est nocif et on a envie qu'elle "survive" à sa famille.
J'ai également beaucoup aimé la dernière partie et l'accélération de l'action au cours des 50 dernières pages étouffantes.
Un très beau roman.
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Pas de tromperie sur la marchandise : « Prendre les loups pour des chiens » est assurément un roman noir, très noir. Ce roman transpire la violence, la peur, le sexe, la folie et baigne dans une ambiance poisseuse et vénéneuse. Franck sort de 6 ans de prison pour un braquage et surtout pour avoir refusé de balancer le nom de son frère aîné Fabien. Il a tenu bon ; il sort endurci et déboussolé, avide de tout et de rien. C'est la lumineuse et très sexy Jessica (La petite amie de Fabien) qui vient le chercher devant la maison d'arrêt de Gradignan. Fabien est parti en Espagne pour les affaires, en attendant elle le conduit chez elle, enfin plutôt chez ses parents. Loin de la ville, au milieu des pins cramés par le soleil, Franck se retrouve dans une maison aussi sale et décrépie que ses habitants. Dans la famille Thénardier, je voudrais le père : Roland, alcoolique, magouilleur et vicieux. Je voudrais la mère : Maryse, fumeuse invétérée et méchante comme une teigne. Je voudrais la fille : Jessica, belle comme le jour à l'extérieur mais complètement pourrie à l'intérieur. Je voudrais la petite-fille : Rachel, 8 ans, quasi muette, innocente et pure de toutes les atrocités qui l'entourent.
Franck, qui veut savourer sa liberté se laisse porter bon an mal an mais très vite les choses dérapent …
Les embrouilles naissent, il y a un malfrat serbe puis un autre gitan, les coups pleuvent, les tirs fusent, il y a du sang et des larmes à profusion. Les rebondissements s'enchaînent et nous laissent pantelant.
La plume d'H. le Corre est crue, brutale, bestiale et limpide. Les mots se transforment en images, les images en film. Un film sombre, intimidant où la seule once de lumière est incarnée par la petite Rachel.
« Prendre les loups pour des chiens » est une lecture étonnante et puissante dont on sort un peu étourdi.
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Hervé le Corre est un des grands maîtres du roman noir contemporain. Son talent en la matière est confirmé par ce roman. L'atmosphère y est étouffante à l'image du climat estival de la Gironde où se déroule l'action. Celle-ci est parfaitement maîtrisée tout au long du livre et gagne en intensité au fil des pages. Les personnages principaux ou secondaires sont criants de réalisme.
Bref un livre que l'on ne lâche pas et dans lequel le lecteur souhaite savoir comment va se terminer cet angoissant suspens.
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Après avoir débuté avec trois romans noirs qui l'ont fait remarquer à la Série Noire, Hervé le Corre a publié chez Rivages d'autres ouvrages primés.

Avec son livre : « Prendre les loups pour des chiens », la préface contient un poème de Louis Aragon, d'où a été tiré le titre :
« C'était un temps déraisonnable
On avais mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d'épaule
La pièce était-elle ou non drôle
Moi si j'y tenais mal mon rôle
C'était de n'y comprendre rien. »
(« La Guerre et ce qui s'ensuivit » - « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? » - in le Roman inachevé).

Mais qui sont ces loups et qui sont ces chiens ? le lecteur sera étonné d'en comprendre la signification car, évidemment, il y a une allusion.

Le livre est construit en deux parties : Les chiens et les loups.

Au début de l'histoire, on voit que Franck sort de prison après avoir purgé sa peine car il n'a pas voulu dénoncer son frère, Fabien, pour un braquage. La compagne de celui-ci, Jessica, l'héberge chez ses parents. Franck a bien l'intention d'attendre son retour car il est parti en Espagne régler quelques affaires…..
Hélas, le séjour de Franck est moins que réjouissant, la famille faisant bloc contre lui en se montrant hostile mais « fait son devoir » en l'hébergeant. C'est Fabien qui l'avait demandé. C'est une ambiance lourde de rancoeurs, de séances de sexe avec une Jessica d'abord torride, puis glaciale.

Par contre, dans ce huis clos oppressant, il y règne une note de tendresse avec la petite Rachel (toujours accompagnée d'un chien impressionnant), la fille de Fabien et de Jessica. La pauvre enfant, dans cette famille où règne la folie, se montre indifférente, dans son monde à elle mais elle semble avoir de l'affection, bien timide, pour Franck.

Dans cette campagne girondine où règne une chaleur étouffante, il va falloir que Franck finisse par sortir de là, car il se sent tel un animal entouré par des loups.
Et voilà, c'est lui la proie et il devient absolument urgent d'agir.

En résumé, ce qui ressort de cette lecture, c'est : une ambiance pesante, une intrigue époustouflante par son machiavélisme, un style dépouillé bien propre à l'auteur avec son réalisme, une note de tendresse, espoir et désespoir : tout cela, bien mixé, donne un roman très noir, très particulier et qui tient le lecteur en haleine.

D'ailleurs, Michel Abescat (Télérama) a écrit ce compliment : « Une prose limpide, sèche qui vous transperce d'émotion », ce qui est parfaitement exact car nous sommes submergés par cette émotion et cette angoisse présentes tout au long du livre.

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Parfois, il m'arrive de vouloir sortir de ma zone de confort en tentant des écrivains oeuvrant dans des univers qui me sont étrangers, que je ne connais pas ou peu, tel le roman noir ou la science fiction. C'est dans cet esprit là que j'ai entrepris la lecture de ce roman, après avoir lu des critiques dithyrambiques sur Hervé le Corre et son oeuvre.
L'histoire débute par la sortie de prison de Frank où il vient de purger une peine de cinq années pour braquage. Il est recueilli par une drôle de famille, celle de Jessica, ancienne compagne de son frère parti en Espagne pour affaire. Alors, page après page, à travers le pauvre Frank, on découvre cette famille dans laquelle il a atterri, nous entrons dans une ambiance particulièrement lourde, le paysage autour de nous est écrasé par la chaleur, les forêts sombres et serrées, Jessica est inquiétante, névrosée, ses parents, dépassés, vivotent du trafic de voitures volées, le clébard est inhospitalier et au milieu de cette vision de décadence humaine, Rachel, la fille de Jessica, muette et solitaire. Frank va s'y attacher tout en essayant de percer le secret qui entoure cette famille.
On pourrait parler ici de roman noir Girondin car l'histoire se déroule dans le sud de la Gironde. Hervé le Corre est effectivement un très bon écrivain, capable de décrire à la perfection des atmosphères et de sonder en profondeur les tréfonds de l'âme humaine, en plus d'imprégner ses récits d'une ambiance bien pesante, bien torturée, bien noire et avec une densité sans pareille.
À conseiller pour les amateurs du dit roman noir… et pour les autres courageux aussi.
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Un petit malfrat sort de prison après avoir purgé sa peine. Accueilli par la concubine de son frère et sa femme, il se retrouve dans un milieu de trafics et de caïds locaux. Il s'enfonce inexorablement dans une salle histoire...
Roman noir que l'on suit avec délectation. Excellent !
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Moins dépaysant qu'"Après la guerre", lu grâce à l'enthousiasme de Pecosa, ce roman très noir sous des températures caniculaires est excellent... C'est un roman d'atmosphère, celle viciée du nid de serpents en espace clos. Je suis preneur mais je ne le conseille pas comme j'avais conseillé "Après la guerre". Il est bon parce qu'il est malsain, et qu'il entraine le lecteur dans un inconfort dont on ne veut peut-être pas faire cadeau. C'est un roman typé, une sorte de livre de genre, celui qui flirte avec la santé mentale et les bas instincts humains, qui donne envie de prendre une bonne douche.
Quelqu'un peut il me conseiller le 3eme le Corre à lire
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Beaucoup de mal à accrocher au style de l'auteur : des phrases au début bien trop longues, avec des abus sur l'utilisation des participes présents, une écriture qui manque de fluidité et de rythme.

Cela s'arrange un peu par la suite, mais je n'apprécie que moyennement le langage familier et injurieux totalement gratuit utilisé en permanence.

Bref, avec ça, difficile vraiment d'accrocher à cette histoire, que j'ai également trouvée ennuyeuse au possible.

Une ambiance noire et oppressante, d'accord, mais avec une intrigue qui semble nous mener nulle part, et tellement linéaire qu'elle n'apporte aucune surprise, ni suspense. Une succession d'événements, de personnages qui se font tabasser, au même titre que le langage employé, la violence semble totalement gratuite et n'apporte pas grand-chose.

La fin ne suffira pas à relever le niveau, tant elle est attendue.
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Le Corre Hervé - "Prendre les loups pour des chiens " - Rivages-Payot, 2017 (ISBN 978-2-7436-4201-3)

Il s'agit là d'un auteur confirmé : né en 1955, Hervé le Corre a déjà à son actif un grand nombre de romans policiers de qualité, comme par exemple "Du sable dans la bouche" (première éd. en 1993, cf recension), "Derniers retranchements" (sorti en 2011, cf recension), "Après la guerre" (2014, cf recension), et même un ou deux ratés comme "Tango parano" (première éd. en 2005, cf recension).

C'est donc en écrivain aguerri qu'il aborde ici la thématique d'une "descente-aux-enfers" dans un milieu "extrêmement défavorisé" voire dé-sociabilisé, marginal, capable des pires vilénies.
Le suspens est à peu près garantit d'un bout à l'autre, ça se lit car l'écriture est maîtrisée, mais personnellement je trouve que l'auteur n'a pas fait preuve de grande originalité...
Déception.
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Mon résumé :
Franck sort de prison après avoir purgé sa peine de 5 ans. C'est Jessica, la compagne de son frère Fabien qui vient le chercher à la porte de la prison. Elle le prévient d'emblée : son frère est parti « régler une affaire » en Espagne. Il sera absent 3 semaines. Franck se retrouve donc à partager le quotidien de Jessica et de ses parents. le père maquille des voitures volées pour « le Serbe » et la mère fait des ménages dans une maison de retraite. Jessica, elle, alterne les phases de surexcitation avec celles de dépression. Dépression dont sa fille, Rachel, fait souvent les frais.
Comment reprendre une vie « normale » quand on doit cohabiter avec une famille si dysfonctionnelle et limite toxique ? Faut-il renouer avec sa vie d'avant ? Pourquoi Fabien ne donne-t-il pas de nouvelles ?

Mon avis :
Un décor caniculaire et lumineux pour un roman très noir ! L'auteur parle avec justesse des difficultés à revivre après une incarcération. Est-il possible de reprendre des relations normales avec ses amis d'avant, alors que de l'eau a coulé sous les ponts ?
Comment reprendre pied quand on est plongé dans un milieu familial encore plus malsain que le milieu carcéral ? Comment gérer son désir que l'on a mis en stand by pendant 5 ans quand la compagne de son frère déambule à moitié nue sous vos yeux ?
J'ai aimé le personnage de Franck. Je me suis sentie mal à l'aise face à l'hostilité des parents de Jessica à son égard. Comme lui j'ai eu le ventre noué en voyant comment Jessica parle de sa fille, la traite. J'ai aimé la douceur de cet ex-taulard pour la petite fille qui n'a connu que l'insécurité affective.
J'ai aimé le père de Franck. La façon dont il accueille son fils après des années de silence…
Et par-dessus tout, j'ai aimé l'écriture d'Hervé le Corre. Sensible et violente à la fois. Il décrit avec brio l'atmosphère poisseuse, et moite dans laquelle il place son histoire…une histoire noire et haletante qui laisse des traces…
Un roman noir à lire !!!!
Lien : https://lireetrelire.blogspo..
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