C’était une femme sûre de sa beauté, elle admirait son reflet dans les vitres, passant sa main dans les cheveux afin de recoiffer sa longue crinière roux-auburn. Oui, tu es belle, mais cela te donne-t-il le droit de détourner un homme de sa femme, de briser ainsi un foyer ? Non, certainement pas ! Mais toi, tu es une de ces pétasses pour qui la libido s’accroît en séduisant tous les hommes quels qu’ils soient, libres, ou pas. Immorale !
Le fait qu’elle n’ait jamais réussi à fonder une famille ou plutôt n’ait jamais eu envie, l’enfermait dans un cercle vicieux. Étouffée par sa solitude, dès qu’un type, dans ses critères trop exigeants du reste, s’intéressait à elle, elle se laissait piquer par la flèche de l’illusion. L’illusion d’aimer et d’être aimée. La chute n’en était toujours que plus dure.
À présent que je détenais le pouvoir de vie et de mort sur les femmes de mon choix, j’aspirais à la suprématie. Et il n’y avait qu’une seule façon de l’obtenir.
Je devais être reconnu, je devais sortir de l’anonymat, je devais faire parler de moi.
La condition sine qua non était que mes élues devaient être belles et sans enfants. Car au fond, c’étaient bien elles les plus dangereuses, les plus nocives pour l’homme.
On veut la liberté aussi longtemps qu’on n’a pas la puissance ; mais si on a la puissance, on veut la suprématie.
Friedrich Nietzsche