Pour moi, ma grand-mère paternelle était ce que j’appelle « la reine de la ruche ». Elle était la grande responsable de la cohésion familiale. En fait, elle semblait parfois soumise à mon grand-père, mais, en réalité, elle décidait de presque tout. Elle entendait tout, elle veillait sur tout, elle réglait presque tout. C’était une femme qui régnait sur son territoire, qui était sa famille. Personne ne pouvait faire du mal à aucun membre de sa famille parce qu’elle les défendait corps et âme, surtout ses garçons. Elle les protégeait comme la prunelle de ses yeux. Quand un d’entre eux avait des comportements plus délinquants ou dérangeants, elle s’arrangeait pour que cela ne paraisse pas trop dans la petite ville. Il fallait que l’image de la famille soit préservée. Officiellement, on reconnaissait mon grand-père comme le chef, mais, en réalité, c’était ma grand-mère qui était aux commandes.
Dans une famille dysfonctionnelle de type incestueuse, tout est apparence. Nous sommes constamment dans les non-dits. Les personnes de la communauté trouvent que les membres de la famille sont de bonnes personnes avec de belles valeurs. Ces membres sont respectés par la communauté. Personne ne peut se douter de ce qui se passe à l’intérieur de la famille, car ses membres sont devenus experts pour garder des secrets. Si un de ses membres décide de dire tout haut les secrets familiaux, le noyau de cette microculture se détruit. Il y a implosion et explosion.
Mes tantes et mes oncles, enfants de mes grands-parents, étaient très proches les uns des autres, du moins en apparence. Certains avaient des secrets qui ne pouvaient pas être divulgués parce qu’il y aurait eu destruction de la famille. Il m’est difficile de qualifier comment ils me traitaient. Parfois, ils étaient gentils avec moi et, parfois, ils me traitaient comme si je n’étais rien ou un simple pion à qui on pouvait faire faire et dire ce qu’on voulait.
Pour moi, ma grand-mère paternelle était ce que j’appelle « la reine de la ruche ». Elle était la grande responsable de la cohésion familiale. En fait, elle semblait parfois soumise à mon grand-père, mais, en réalité, elle décidait de presque tout. Elle entendait tout, elle veillait sur tout, elle réglait presque tout. C’était une femme qui régnait sur son territoire, qui était sa famille. Personne ne pouvait faire du mal à aucun membre de sa famille parce qu’elle les défendait corps et âme, surtout ses garçons. Elle les protégeait comme la prunelle de ses yeux. Quand un d’entre eux avait des comportements plus délinquants ou dérangeants, elle s’arrangeait pour que cela ne paraisse pas trop dans la petite ville. Il fallait que l’image de la famille soit préservée. Officiellement, on reconnaissait mon grand-père comme le chef, mais, en réalité, c’était ma grand-mère qui était aux commandes.
Les femmes devaient veiller à ce que l’intérieur de la maison soit propre et à ce que les repas soient préparés et mis sur la table, et elles devaient s’occuper du linge et répondre aux besoins des hommes. En plus, il fallait qu’elles pensent à avoir un travail à l’extérieur. C’était mon destin de femme qui était promu par ma grand-mère.