Ses lettres ne sont remplies que d'appels à la bonté généreuse de ses amis ; elle crie la faim, elle implore la pitié. Il lui arrive de commencer une lettre à son mari ou à son fils et de ne pouvoir l'envoyer faute d'argent pour le port. Et c'est un problème de savoir comment cette frêle femme, chargée d'enfants, d'une sensibilité frémissante, a pu vivre ainsi des années et des années de ce qui fait mourir.
A Bordeaux, en 1825, elle retrouve les souvenirs de ses premiers débuts. Elle fait à la grande ville un salut enthousiaste :
Salut, rivage aimé de ma timide enfance,
Où de ma vie en fleurs le songe a commencé !
Je t'aborde, et je sens ma première espérance
Me réunir tremblante à mon bonheur passé.
Mais l'enthousiasme est bref. Dès le mois de mai, elle écrit à son ami Gergerès : « On vient me saisir et je paye. » Les madrigaux de l'huissier lui font oublier les applaudissements et les bouquets du parterre.