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EAN : 9782330131265
240 pages
Actes Sud (05/02/2020)
4/5   3 notes
Résumé :
Avec WikiLeaks, organisation dont il est l'incarnation médiatique, Julian Assange a publié des centaines de milliers de documents dénonçant pêle-mêle la corruption des élites, la surveillance de masse, la fraude fiscale, l'absence de transparence des institutions gouvernementales ou les horreurs des guerres menées par les États-Unis. Il est aussi devenu un ennemi public.
Son objectif ? La transparence totale pour les puissants, la vie privée absolue pour les... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Biographie qui semble pouvoir se présenter en trois parties : Mendax ; Manning et WikiLeaks ; L'apparition des troubles. C'est simplement écrit et cela se lit bien. La densité des informations cependant et leur ordonnancement non chronologique demande un minimum de concentration pour remettre les évènements dans l'ordre, ce que j'ai tenté ci-dessous.

Il ressort la personnalité d'Assange qui semble lui avoir fait perdre sa rigueur « éditoriale » initiale, celle des hackers, à adopter une forme de neutralité, laquelle semble s'être perdue dans une double prise de position politique, pour Trump d'une part, sous l'effet de l'absolutisme de sa volonté de « dumper » les documents sans le recul que donne le professionnalisme journalistique (il a été la dupe de la Russie) ; pour le Brexit d'autre part, pour des motifs curieux mais qui prétendent aller dans le sens de la défense de son intérêt personnel.

Il ressort aussi le sort de Chelsea Manning, assez émouvant, et l'importance capitale qu'elle a eu dans la notoriété de WikiLeaks. On ignore à la fin du livre s'il peut y avoir un « après Manning » tant la ligne de conduite du site semble confuse, sinon compromise. Beaucoup moins célèbre, semble-t-il, Chelsea Manning est pourtant à l'origine des fuites que WikiLeaks n'a fait que traiter.

Reste, enfin, l'acharnement judiciaire, en Suède, qui semble, selon ce livre, avoir maintenu artificiellement une enquête judiciaire, l'absolutisme des États-Unis à démontrer la sortie d'Assange de son rôle de journaliste pour l'inculper selon l'Espionnage Act, comme Manning, comme Snowden, comme Ellberg (je crois) – et le rôle assez pitoyable du Royaume-Uni, à maintenir Assange en détention, qui n'a même pas le prétexte de l'agression comme aux États-Unis et le motif d'une plainte comme en Suède pour justifier son action judiciaire. À preuve du contraire, ne resterait-il pour sa part que la soumission et l'inféodation à un allié trop puissant ?

WikiLeaks aurait eu un impact direct sur la révolution arabe par la divulgation importante de documents sur le régime de Ben Ali ; de manière assez trouble, sur l'élection américaine de 2016. Et peut-être que la volonté de mettre à bas les États l'aurait finalement emporté sur le goût de comprendre le monde (informatique) des débuts de son activité de hacker – ce qui serait dommage. L'absolutisme de son fondateur aurait donné à WikiLeaks un rôle d'agitateur dans une mondialisation qui était peut-être en attente d'édiction de nouvelles méthodes d'information – pourtant, les auteurs notent en toute fin d'ouvrage, avec cynisme : « Depuis l'irruption de WikiLeaks dans le paysage, le secret se porte toujours bien, merci pour lui »…

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***MANDAX***
Australien né en 1971, Assange change 37 fois d'établissements scolaire et se fait frapper par son beau-père qui est membre d'une secte sévère. Pour se changer les idées, il se passionne pour les premiers ordinateurs et reçoit pour cadeau un Commodore 64. Il se met à programmer, utilise les lignes téléphoniques pour communiquer avec d'autres ordinateurs, met leur puissance de calcul en réseau, échanges sur les ancêtres des forums et se trouve un pseudonyme : Mendax.

Avant ses vingt ans, il fait partie, avec Trax et Pime Suspect par exemple, des premiers hackers de l'Histoire. Leurs principes consistent à se glisser partout où ils peuvent, sans changer ni effacer les données, sans perturber le fonctionnement des systèmes, sans en tirer profit, sinon, collectivement, par le partage des informations obtenues. Mais un jour, il se fait griller : un vigile informatique de nuit du réseau Nortel repère sa présence.

Par l'esprit, Assange a rejoint le groupe des cypherpunks ou crypto-anarchistes, des pionniers qui ont d'emblée perçu le risque de prise de contrôle du tout nouveau Web par des intérêts privés ou étatiques et qui entendent faire du cryptage le moyen de la sauvegarde d'une utilisation "libre" d'internet.

Ce sont leurs membres, Whitfield Diffie et Martin Hellman, qui inventent en 1976 le procédé de cryptographie dit asymétrique utilisé partout dans le monde aujourd'hui. D'autres membres sont "John Gilmore, cofondateur de l'Electronic Frontier Foundation, une association américaine de défense des libertés numériques toujours très active aujourd'hui ; Bruce Schneier, l'un des experts en sécurité informatique les plus réputés ; ou encore Philip Zimmermann, le créateur d'un logiciel de chiffrement devenu très populaire" (p.50).

Le cryptage étant au coeur de la pensée et de l'action des Cypherpunks pour garantir l'anonymat des communications, ils s'opposent évidemment aux visées des systèmes étatiques qui entendent au nom de la sécurité empêcher toute forme d'anonymat absolu. On voit ici venir le lien entre WikiLeaks et la NSA…

1992 est la pire année de sa vie. Son acolytes Trax vient de se faire arrêter. le domicile de sa mère a été perquisitionné. Sa compagne l'a quitté en emmenant leur fils, dont elle avait accouché à seize ans (Assange en avait dix-huit). Son procès s'annonce. Assange se voit déjà en prison et les frissons de stress qui le parcourent l'amènent à s'intéresser à Kafka, au système stalinien, à Soljenitsyne... il craint qu'une fois en prison, on lui retire ses droits paternels sur l'enfant. Ce cheminement le ramène à la réalité : il reprend des études (puis les interrompt), coopère avec la police pour démanteler un réseau de pédophiles.

Passible de prison pour 31 chefs d'accusation concernant son intrusion sur le réseau Nortel, Assange plaide coupable pour 24 d'entre eux. Il n'écope que d'une amende modique. le juge lui recommande de cesser ses activités illégales. En 1998, avec d'autres hackers, il crée alors une entreprise lucrative, Earthmen Technology, puis... part faire le tour du monde (il dort sur les canapés de ses hôtes contactés sur un ancêtre de Airbnb).

De retour, après avoir assisté à tant de manifestations et de mouvements altermondialistes, il dépose, en 99, le nom "leaks.org". Il reprend ses lectures et passe son temps devant son ordinateur. Sa pensée politique se précise, mi-complotiste, mi-anarchiste : "le monde est gouverné par une conspiration orchestrée par des États autoritaires alliés aux grandes entreprises". Cette conspiration tient sur l'information - qu'il faut faire "fuiter". Ce sera le manifeste de son livre "Le gouvernement comme complot". Fan du logiciel de création de contenu à plusieurs, wiki, connu depuis 1995, et repris depuis 2001 par Wikipedia, il dépose, le 6 octobre 2006, le nom de domaine wikileaks.org ; fait héberger le site en Suède et... quitte l'Australie.


***MANNING ET WIKILEAKS***

Il se cherche des mentors, des appuis, des mécènes. Il les choisit dans liste de contact des Cypherpunks : John Young (qui depuis longtemps dénonce "les "agissements indécents des gouvernements"") - il accepte - ; Carl John Hinke, analyste du renseignement américain en Thaïlande - il accepte - ; Daniel Ellsberg, soixante-quinze ans, à l'origine du scandale du Watergate - qui craint une manoeuvre de la NSA pour obtenir sa confiance et le coincer - il refuse - ; et au moins deux Chinois : Wang Dan, leader étudiant de Tian'anmen, Xiao Qiang, "physicien et militant pour les droits de l'homme". Ils décident tous, Assange y compris, de rester dans l'ombre pour mener leurs actions.

Elles commencent par des révélations fracassantes sur programmes d'assassinat de dirigeants somaliens pour la mise en place de la loi islamique. Les documents auraient été pris sur le réseau anonyme TOR. « Auraient » car la philosophie d'Assange est que les sources doivent toujours et dans tous les cas rester inaccessibles et inconnues.

C'est ensuite un document révélant un détournement de 10 milliards de dollars au Kenya qui "fuite".

En 2007, un guide de "bonnes pratiques" de Guantanamo "fuite" à son tour.

En 2008, WikiLeaks publie des listes de noms d'évadés fiscaux en suisse.

En 2009, la chaîne de télévision islandaise est interdite de diffuser son reportage sur les prêts accordés par une banque nationale à de très riches clients insolvables : le site de WikiLeaks s'affiche à la place sur l'écran de télévision. La même année, près de 600k pagers (ancêtres des SMS) du 11 septembre 2001 sont mis en ligne.

En 2009, Oscar Kingara et John Paul Oulu, qui "l'avaient aidé à rédiger le rapport de Wikileaks" sur des exactions extrajudiciaires au Kenya sont assassinés.

Marquant les difficultés internes, en 2010, John Young et Daniel Domscheit-Berg, l'ingénieur informaticien allemand qu'il avait rencontré à Berlin en 2007 et était devenu son premier proche collaborateur, quittent l'organisation.

2010 est l'année WikiLeaks : diffusion tout au long de l'année des documents de Chelsea Manning et extrémisme dérangeant d'Assange à exiger que les documents qui lui parviennent soient diffusés tels quels - ce qui s'appelle le "dump", "déverser" sans "expurger"- c'est-à-dire sans biffer les noms des personnes qui y apparaissent, en particulier ceux qui en ont permis l'obtention - ce qui leur fait courir un risque évidemment démesuré. Il est dit que "un seul homme parvient à lui faire entendre raison, Daniel Ellsberg, figure tutélaire des Pentagon Papers".

En 2010, l'Islande, en conclusion de la traversée de la crise financière, adopte l'Icelandic Modern Media Initiative (IMMI) visant à assurer une transparence informative et une protection accrue des lanceurs d'alerte. C'est d'Islande, où Assange se verrait bien délocaliser son wiki, qu'il traite la masse immense de documents (91 000 rapports, donc des centaines de milliers de pages) qui lui parviennent de Chelsea Manning, dont la vidéo Collateral Murder, diffusée le 5 avril. Les documents mettent en évidence le nombre de civils tués en Irak (65k+) et la persistance à en cacher la réalité. Manning, malgré son anonymat et le cryptage des documents envoyés à Assange, est arrêtée le 27 mai aux États-Unis : elle a été dénoncée par le hacker à qui elle se confiait et l'a aidé à prendre la décision de divulguer les documents en sa possession. le 10 juin, Assange apprend que "le Pentagone" a décidé de l'arrêter lui aussi.

En attendant, pour traiter les documents de Manning, Assange décide de s'aider de médias traditionnels. le Guardian (rédacteur en chef Rusbridger), son allié us, le New York Times, puis le Spiegel (journaliste Laura Poitras), répondront à ses sollicitations. le 25 juillet, une deuxième salve de documents sont diffusés. Il rencontre Sara Harrison qui le rejoint.

Assange élargit encore ses associés pour la troisième diffusion à l'été 2010 : la chaîne de télévision al Jazeera, le journal le Monde, le site owni.fr (site des auteurs du présent livre) et le site Internet Iraqi Body Count "dont l'objectif est de comptabiliser les morts civils liés au conflit qui a ravagé l'Irak entre 2003 et 2009" (qui donne ce chiffre de #110k morts dont 65k+ civils).

Enfin, quatrième diffusion, toujours des documents de Manning, du 28 novembre 2010 au 2 septembre 2011 ("Cablegate", 250k dépêches diplomatiques). Innovation, la diffusion se fait sous la forme d'un "feuilleton". Partenariat avec le Guardian, le NYT, le Spiegel, le Monde et El Pais.


***TROUBLES***
Outre qu'il se fâche avec ses alliés médiatiques pour leur imposer, sans résultat, de ne pas expurger les documents publiés, que ses associés le quittent et que sa principale source d'information, Manning, a été arrêtée aux États-Unis et risque une condamnation sévère, Assange fait l'objet en août 2010 de l'ouverture d'une enquête pour viol : il aurait poursuivi un rapport sexuel malgré la rupture du préservatif (qualification de viol en Suède).

Le 30 novembre 2010, Interpol, à la demande de la Suède, émet une "notice rouge" : il peut être arrêté à tout moment pour être extradé vers la Suède. Assange se rend à la police britannique pour répondre des accusations qui lui sont faites. Il est incarcéré à la prison de Wandsworth à Londres le 7 décembre et sera libéré sous caution, mais devra porter un bracelet électronique. Des soutiens lui sont apportés du monde entier pour la payer (Michael Moore, Bianca Jagger...). Heureusement car Paypal Visa et Mastercard "bloquent les virements vers le site" WikiLeaks. L'argent vient aussi du monde de l'édition qui lui propose de publier sa biographie : il accepte - puis se rétracte : ce sera donc "The Unauthorised Autobiography".

En 2011, grosse "fuite" de WikiLeaks sur WikiLeaks : les documents sources originaux (qui ont été éventuellement expurgés ou écartés de la publication par les journaux traditionnels) sont rendus accessibles par la diffusion du mot de passe y donnant accès. Comme ils n'ont pas été retirés de la plateforme où ils se trouvaient, le monde entier peut les lire. WikiLeaks choisit d'anticiper et de capter les visites en publiant elles-mêmes les documents - non expurgés. Tout le monde le lâche, à commencer par le Guardian.

Assange craint toujours d'être arrêté de nouveau par les Britanniques, d'être extradés vers la Suède et de là vers les États-Unis. Il enfreint alors sa liberté conditionnelle le 19 juin 2012 en se mettant volontairement à l'abri à l'ambassade britannique de l'Équateur. C'est une raison pour la police uk de l'arrêter définitivement. Un policier stationnera en face de l'ambassade pendant 6 ans (sans doute pas le même tout le temps :-)). Assange est donc astreint à rester dans les locaux de l'ambassade jusqu'à ce que les Britanniques obtiennent de l'Équateur leur refus de continuer à l'héberger.

Depuis l'ambassade, Assange continue de travailler. En juillet 2012, WikiLeaks publie "deux millions d'e-mails échangés entre dirigeants syriens". Deux films sortent sur sa vie.

Pendant ce temps, "reconnue coupable de six chefs d'espionnage, de cinq accusations de vol et d'une accusation d'intrusion informatique", Chelsea Manning est condamnée à 35 ans de prison.

En 2013 éclate l'affaire Snowden. Celui-ci est au courant des déboires de Manning et, en un sens, de l'incapacité de WikiLeaks de protéger ses sources. Il ne passe donc pas par Assange pour publier ses documents. Mais Sarah Harrison se déplace à Hong-Kong, le conseille pour quitter la ville et reste à ses côtés à l'aéroport de Moscou d'où Snowden ne pourra plus repartir - son passeport ayant été annulé entre temps -, jusqu'à l'acceptation, le 21 août 2013, de la Russie de lui accorder l'asile.

Depuis le 21 juin, Snowden est accusé par les US en vertu de l'Espionnage Act. C'est le même que Manning, c'est le même qu'ils veulent activer contre Assange : il faut pour cela démontrer qu'il n'est pas journaliste – et qu'il a donc activement agi pour obtenir les documents compromettants diffusés. Pour cela, le FBI se rend en Islande et tous les visiteurs d'Assange à l'ambassade d'Équateur sont, à leur insu, mis sur écoute le temps de leur visite.

WikiLeaks publie des "câbles" saoudiens (Saudi Cables) et envoie en 2015 à Libération les preuves que la NSA a écouté Chirac, Sarkozy et Hollande. Peu après, Assange demande indirectement l'asile à la France : refusé.

2016 est une autre année très importante pour Assange-WikiLeaks, mais à l'envers. Assange est au bout du rouleau : stress, santé déclinante, manque d'exercice. le 5 février, un rapport de l'ONU conclut que les conditions d'assignation à résidence prononcés par le Royaume-Uni à l'encontre d'Assange ne sont pas valables. En vain.

Viennent les élections présidentielles étasuniennes. Assange met en ligne les mails privés d'Hillary Clinton, ceux écrits depuis sa messagerie privée, dont on l'accuse de s'être servi dans le cadre de ses fonctions publiques. En juillet, ce sont des milliers d'emails de l'investiture démocrate qui sont publiés. Puis un message « afin de prouver qu'Hillary Clinton souffre d'une maladie cachée ». On est clairement passé dans la sphère politique au point que Trump s'exclame : « I love WikiLeaks ». Dans la foulée, Assange se prononce explicitement pour le Brexit. le motif : en cas de sortie de l'Ue, il envisage (mais pourquoi ?) que le Royaume-Uni sera moins enclin à l'extrader. Les frontières entre la politique et le journalisme, le privé et le public sont clairement franchies. Les auteurs notent que d'inspiration altermondialiste, l'activisme d'Assange en est venu à soutenir une politique ultra-conservatrice. Encore plus grave, comme Assange n'accorde pas d'importance à la source de ses informations, il ignore alors que les informations sur les e-mails d'Hillary Clinton lui ont été indirectement fournies par… la Russie. Quand on sait que l'administration Trump, une fois en place, poursuivra avec énergie sa volonté de faire inculper Assange pour espionnage, on voit que le personnage s'est malheureusement fait berner des deux côtés.

Le 11 avril 2019, Assange, à l'occasion d'un changement de gouvernement en Équateur, est expulsé de l'ambassade équatorienne à Londres. Il lui est toujours reproché d'avoir enfreint les conditions de sa liberté provisoire. le 1er mai, il est condamné à la peine prévue dans ce cas : cinquante semaines d'emprisonnement. « Détenu à l'isolement vingt-deux heures par jour, il a droit à deux visites « sociales » par mois. Et il n'est pas autorisé à disposer d'un ordinateur ». En septembre, il apprend qu'il restera en prison à l'échéance des cinquante semaines pour violation, cette fois, de sa liberté sous caution.

Le 17 mai 2017 [sous la pression internationale] Manning est libérée. Il est écrit que l'objectif est d'accueillir Assange qui aurait exprimé son intention de venir de lui-même aux États-Unis si Manning était libérée. Mais il ne fait rien en ce sens. de son côté, malgré les pressions, Manning refuse de témoigner contre Assange. Elle est en conséquence de nouveau incarcérée en février 2019 « le juge conditionnant sa liberté à son témoignage ». le 23 mai 2019, l'administration Trump annonce être en mesure de poursuivre Assange pour « espionnage » : « dix-sept nouvelles charges pèsent désormais contre lui, toutes relatives aux télégrammes diplomatiques et rapports de guerre publiés en 2010 ». Il est indiqué que ces révélations ayant eu lieu en partenariat avec des journaux médiatiques traditionnels, ces derniers pourraient eux aussi être incriminés.

Chronologiquement, la biographie s'achève sur l'affaire pour viol, en Suède : il n'y aurait apparemment aucune preuve de complot contre Assange : seul prévaudrait la plainte de la personne considérée et qui s'est associée les services d'une avocates spécialisée dans le domaine. Il est tout de même rapporté "l'insistance du Royaum
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Aaron Schwartz, brillant activiste de la culture libre, suicidé en 2013 à l'âge de vingt-six ans, à la veille de son procès fédéral, au cours duquel il risquait trente-cinq ans de prison pour avoir tenté de rendre publiques des publications universitaires et scientifiques ; Jeremy Hammond, condamné en 2013 à dix ans de prison pour avoir fait fuiter à WikiLeaks des documents issus d'un hack de l'entreprise américaine d'intelligence économique Stratfor ; Alaa Abdel Fattah, informaticien égyptien militant pour un journalisme citoyen, de nouveau arrêté en septembre 2019 après avoir déjà purgé une peine de prison.
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Le « projet B », comme le dénomme le fondateur de WikiLeaks, est une vidéo de 18 minutes. Elle a été réalisée en 2007 en Irak depuis un hélicoptère militaire Apache de l’armée américaine. On peut y voir des soldats américains abattre froidement au moins 18 personnes dont deux journalistes de l’agence de presse Reuters, Saeed Chmagh et Namir Noor-Eldeen. Il a fallu trois mois pour déchiffrer le fichier. Pas inutile d’être un cryptologue chevronné quand l’objectif est de rendre publics des documents militaires classifiés.
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Assange se rend compte que Wikileaks ne pourra pas absorber tout le travail nécessaire à la publication [des documents de Chelsea Manning]. En s’assurant cette collaboration [avec le Guardian, le New York Times et le Spiegel] il gagne une protection supplémentaire et une force de travail formée à l’analyse de documents.
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Elmer dispose de l’inventaire complet du serveur de la banque. Son objectif ? Dénoncer les pratiques de l’établissement, qui avait mis en place des mécanismes honteux d’évasion fiscale, soutenus par une double comptabilité […] Ces données refont surface en 2008, sur WikiLeaks. La banque suisse va faire face à ce que l’on appelle dans le jargon propre à la culture numérique, « l’effet Streisand ». En conséquence, la volonté d’empêcher la divulgation d’informations que l’on aimerait garder secrètes déclenche immanquablement le résultat inverse.
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Si un démocrate est élu à la Maison Blanche fin 2020, Assange pourrait en bénéficier. Interrogés par le New York Times, tous les candidats à l'investiture du parti [...] se sont exprimés pour la clémence [...] À l'exclusion notable de l'ancien vice-président Joe Biden.
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