La petite voix

Les récits autobiographiques nous donnent une meilleure idée de certains sujets parfois difficiles à aborder, car considérés comme tabous. Je suis fondamentalement ouverte à mieux comprendre certaines pathologies comme le trouble déficitaire de l'attention et le trouble bipolaire parmi tant d'autres. Dans La petite voix, Mia Lee nous raconte son histoire en toute authenticité avec ses mots qui viennent du coeur, et les souffrances et dissensions nées après la disparition d'un être cher.

Très tôt, à l'âge de 9 ans, Leela subit le déchirant traumatisme de la mort de son grand-père adoré. Depuis, un brouillard commence à s'installer dans son esprit confus et encore jeune. Elle n'est pas consciente de la perte, mais sa douleur est ancrée en elle. de plus, ses souvenirs d'enfance sont flous, seul ce souvenir d'amour inconditionnel reste dans sa mémoire.

Le caractère fragile et timide de Leela l'empêche de trouver sa place dans la société. Elle se tourne vers la musique et les citations qui adoucissent son quotidien et lui donnent la force de croire en ses capacités et ses convictions profondes. Pourtant un malaise l'accompagne dans ses études, ses relations interpersonnelles, etc. Quelque chose la dérangeait, mais elle ne pouvait pas l'expliquer clairement, alors elle a eu recours à diverses dépendances, comme prendre de la drogue, multiplier ses rapports amoureux, etc.

Que se passe-t-il vraiment dans sa tête avec cette petite voix qui la pousse à des actions ambivalentes et destructrices ? Elle commence à présenter des sautes d'humeur caractérisées par des périodes excessives de manie, de dépression, etc., la forçant à traîner avec des personnes étranges et à faire des actes extrêmes sans réflexion. Arnaud, Jaya, Franck, etc. exposent donc encore plus le problème de Leela.

Dans ce récit, Mia Lee nous livre son expérience touchante écrite en toute simplicité pour permettre à chacun de mieux comprendre cette pathologie et d'être plus tolérant face à la souffrance des autres. Elle met l'accent sur la bipolarité avec tous les symptômes qui en découlent. Il lui a fallu beaucoup de temps pour saisir son état. Si elle l'avait décelé plus tôt, cela l'aurait aidée à davantage se contrôler et à agir en conséquence.

La peur de l'abandon la pousse à l'évitement et à la fuite pendant longtemps. L'auteure nous dévoile sa colère, son insécurité, ce mal qui la ronge de l'intérieur, mais aussi son envie de vivre normalement, la beauté de son âme et la conviction de croire en un avenir meilleur sont également perceptibles.

Ce témoignage commence de 9 à 37 ans. de l'enfance à l'âge adulte. Une mère de deux petites filles nous présente son combat quotidien, ses forces et ses faiblesses, qu'elle gère en permanence avec l'assistance de son compagnon. le manque d'informations , du soutien familial et médical a dévasté Leela . Une prise de conscience aurait pu lui éviter autant de dégâts. Actuellement, divers traitements et approches permettent à chacun de s'intégrer dans une vie sociale acceptable et équilibrée, d'autant plus que l'amour des siens est devenu une puissance pour un bon développement personnel.

Mia Lee alterne citations et extraits musicaux tout au long de l'histoire, selon ses préférences. Ses sentiments sont profondément émouvants. Un récit autobiographique poignant et authentique qui se lit d'une traite.
Lien : http://chroniqueuse6.canalbl..

Je vais vous parler ici d'une autobiographie qui parle de santé mentale en toute vérité. Je ne m'attendais pas à ça en débutant la lecture, et ce fût une énorme claque. C'est un témoignage très marquant qui provoque beaucoup d'émotions. L'auteur énumère ici les différentes étapes de l'évolution d'une pathologie psychique. Elle décrit sans en faire trop ce problème de santé invisible qui fait partie de celles qui font peur et fuir les gens. Sauf les plus toxiques (emprise, manipulations, abus…). Souvent, l'individu atteint n'en a pas conscience lui-même ou refuse de l'accepter et peut avoir des comportements dangereux, voire même autodestructeur. La détresse les accompagne la plupart du temps comme une amie fidèle.
Mais cet écrit ne verse pas dans le pathos. C'est un voyage vers l'acceptation qui se termine sur une belle touche d'espoir, car, en effet, la maladie ne définit pas la personne et malgré tout, sa vie lui appartient et il ne tient qu'à elle d'en faire ce qu'elle souhaite.
On retrouve dans cette autobiographie, toutes les étapes du parcours d'une personne présentant ce genre de pathologie. Les bizarreries, ces sensations étranges qui ne s'expliquent pas, cette détresse qui ne lâche rien malgré les tentatives de la faire taire, la descente aux enfers, cette impression d'être prisonnier et spectateur de sa vie, la rupture avec l'entourage qui peut également survenir dans pas mal de cas, provoquant parfois un isolement social de la personne malade. le déni, avec l'effort que cela demande de faire comme si tout allait bien et que tout était normal, qui mène indéniablement à l'épuisement. Puis, la première hospitalisation et sa violence qui surviennent à un moment où la vie semble échapper à tout contrôle. Peut-être que le diagnostic tombe en même temps et pour le coup, il est plus facile de rester dans un semi-déni. Cette hospitalisation laisse d'ailleurs un goût amer. le diagnostic est en effet le départ de quelque chose de nouveau. Il peut être violent, inattendu et difficile à accepter, mais est primordial pour pouvoir comprendre et avancer. Il faut cependant garder en tête que cela ne nous définit pas en tant que tel.
L'écriture de ce récit est belle, simple, fluide et efficace. Il y a une ou deux métaphores, tout en subtilité et poésie. C'est un témoignage bouleversant qui peut amener à la prise de conscience pour certaines personnes (je pense notamment aux proches d'une personne atteinte de ce genre de pathologie qui peuvent ainsi un peu mieux comprendre sa détresse et ses comportements). Il soulève également pas mal de questionnements qui pourront montrer aux personnes dans la même situation qu'elles ne sont pas seules et qu'elles peuvent réaliser de belles choses malgré tout.
L'auteur soulève quelques soucis très actuels, notamment les problèmes d'emprise et de harcèlement, tout en discrétion, sans rien revendiquer.
On en perdrait presque foi en l'Humanité, car pour une belle rencontre, il y a tant de toxicité à éviter. Puis on se rend compte que ce n'est pas le message de l'auteur. Elle nous montre que finalement, on a tous quelque chose d'un peu fou en nous et qu'il ne suffit que d'un moment d'égarement pour nous faire basculer. On se rend compte également à quel point nos rencontres peuvent conditionner nos vies.
En conclusion, je dirai qu'il s'agit d'une belle découverte qui ouvre l'esprit sur quelque chose d'encore trop tabou dans notre société. On a ici une belle plume qui raconte de façon très simple et authentique les difficultés de la vie lorsque notre esprit ne fonctionne pas comme les autres. Je recommande ce livre à tous les gens qui souhaitent connaitre ce que peut vivre une personne avec une maladie psychique. Il permet de prendre conscience de certaines choses, il bouleverse aussi. Et dernier petit point, chapeau bas à l'auteur pour le choix des chansons.

Un récit autobiographique très court dont la lecture fût pour moi assez déroutante. L'autrice y traite de la santé mentale et du difficile combat que cela représente. Il est vrai qu'on ne se rend pas compte de ce qu'implique au quotidien de vivre avec une maladie, un handicap ou toute autre pathologie quelle qu'elle soit. Tant que tout va bien pour soi ça va toujours pour les autres également. Ce récit montre bien que non. Il montre l'indifférence d'autrui, le sentiment de solitude qui ronge ceux qui en sont touchés. Les familles sont souvent démunies, parfois même font l'autruche. Les parents et proches préfèrent faire semblant que tout est « normal ». On devient alors le vilain petit canard de la famille, celui qui est juste un peu excentrique. Pour ne pas montrer que l'on se sent coupable très certainement. Pourtant, ce n'est la faute de personne. C'est la faute à la vie. le chemin est long pour celui ou celle qui subit. Car on ne choisit pas non plus de souffrir de bipolarité ou de tout autre maladie mentale. Dans cette autobiographie, tout part d'un événement, d'une émotion. Ici la mort de ce grand-père qu'elle chérissait tant.Elle se retrouve alors seule face à cette petite voix dans sa tête qui l'angoisse, qui cherche à la faire plonger toujours plus bas, toujours plus profond. Elle ne sait pas pourquoi cela lui arrive. Il faut du temps pour être enfin diagnostiquée. En attendant, tout n'est qu'errance.

Le sujet de ce livre m'a beaucoup intéressé. Mia Lee parle avec pudeur mais sincérité de ce mal qui l'a tant rongée au fil des années. Elle raconte avec des mots simples, sans fioritures, le parcours qui a été le sien. Elle montre que, malgré toute ces années de rejets, de souffrances, de perdition, et meême d'auto-destruction, il y a toujours un espoir. Un espoir parfois long à venir mais qui est finalement accessible au bout du chemin.C'est une démarche que je trouve très courageuse et surtout nécessaire car elle permettra, je l'espère, de faire comprendre à ceux qui liront ce texte ce que cette maladie mentale représente. Pour cela je la remercie.

C'est davantage dans la forme du récit que j'ai ressenti des difficultés à tenir le cap de cette lecture. Les chapitres se succèdent avec, par intermittence des paroles de chansons pour la plupart traduites. Ces chansons viennent illustrer la situation, ce qui est un point positif en soi car le choix des chansons est cohérent. J'ai eu plus de mal avec le fait que ce témoignage soit trop court. Les époques, les rencontres se succèdent. Tout y semble un peu flou, décousu. Fort heureusement l'explication vient lors du dénouement. Les derniers chapitres seraient, selon moi, une sorte de mise en lumière pour la compréhension globale du texte. Cela forme un ensemble et je pense que ce flou latent des chapitres précédents était volontaires de la part de Mia Lee. La confusion laissée par la lecture de ce qui est raconté est à l'image de celle qui fût la sienne durant ses années d'errance. Un flou artistique comme unique moyen de faire ressentir ce qui se passait dans sa tête.

Nous sommes ici dans une autobiographie qui peut être assez dure à lire pour certains vu les thèmes abordés (bipolarité, agressions sexuelles, troubles alimentaires, suicide, addiction aux drogues, alcools...). J'en dis beaucoup, mais vaut mieux prévenir car le livre n'est donc pas adapté à tous par son contenu, d'autant plus que ce n'est pas une fiction, ce qui peut encore plus toucher.

Mia Lee commence son livre en évoquant un événement de sa jeunesse qui va la marquer : le décès de son grand-père dont elle était très proche. A partir de là, sa vie bascule et elle nous raconte les rencontres qui auront un impact sur sa vie... souvent négatif. Des événements qui vont lui faire vivre des épreuves, l'isoler par moments de ses proches jusqu'au jour où, bien des années plus tard, elle trouve une explication à beaucoup de choses de son passé : elle est diagnostiquée bipolaire. A partir de là, avec un suivi adapté, elle va tenter de s'en sortir, pour elle, pour ses enfants surtout, et reprendre espoir !

Le livre, très court (à peine 51 pages sur ma liseuse), est construit en petits chapitres centrés à chaque fois sur une rencontre avec une personne et l'impact que celle-ci va avoir sur l'autrice. du coup, parfois, un chapitre commence mais chronologiquement nous sommes avant la fin du précédent (elle a rencontré la personne de ce nouveau chapitre avant de ne plus voir celle du chapitre précédent). J'espère que je suis clair 😅 Donc ça peut être un peu perturbant au niveau de la chronologie, mais c'est du détail, surtout si on se concentre sur le message du livre principalement.

Chaque chapitre est alimenté par des citations / chansons (toujours traduites) qui font écho aux sentiments de Mia Lee. Et certaines sont vraiment très bien trouvées, c'est vraiment un plus dans ce livre !

Sinon la lecture est très fluide, l'autrice va droit au but, sans détour, parfois avec des phrases choc même, mais très efficaces. Il y a très peu de description de l'environnement, ce qui importe ici est vraiment l'état d'esprit de l'autrice. La taille des chapitres peut donner une impression de condensé mais il ne faut pas oublier que Mia Lee nous raconte son parcours sur de nombreuses années.

Conclusion : l'autrice nous livre dans son autobiographie son combat quotidien contre la bipolarité et toutes les difficultés que la maladie à pu lui causer tout au long de sa vie. Merci à elle pour ce témoignage en toute transparence, qui est nécessaire pour aborder le sujet des maladies mentales, sujet encore trop tabou dans notre société et tout ce qui en découle notamment un grand sentiment d'isolement. Ça a été une lecture rapide car le livre est très court mais aussi très prenant, mais qui est destiné à un public plutôt averti.

Alors là c est le choc ce livre est une véritable révélation qui à la fin vous laisse un véritable goût amour compte tenu du sujet qu il traite. A travers cette chronique de vie d une noirceur profonde nous devenons les témoins muets de la douloureuse et tragique descente de l auteure dans la maladie psychiatrique. C est un témoignage à coeur ouvert qui va droit au but et qui nous entraîne dans un profond sentiment de tristesse compte tenu de ce qu elle a vécu. le texte est incroyablement bien construit au niveau de la narration qui nous présente d une part un ensemble de chapitres nominatifs entrecoupés de références littéraires et de textes de chansons traduitent qui résument très bien la situation exposée et d autre part nous permet de suivre les tenants et les aboutissants d une telle vie. On aime l approche très accessible de ce texte qui nous renseigne sur les différents stades d évolution de la maladie, les différentes conséquences de celle ci autant au niveau intrapersonnelle qu interpersonnelles et la difficile prise en charge. Outre le texte en lui même celui ci dénonce la mauvaise et pauvre prise en charge de la santé mentale dans nos sociétés qui malgré tout reste encore un domaine qui fait peur aussi bien au niveau des instances dédiés qu au niveau de l accompagnement des malades. Car malgré les quelques progrès dans cette discipline la maladie mentale reste encore quelque chose qui fait peur. Par contre faite bien attention à ce que vous lisez car l auteure nous dévoile à la fin du roman une incroyable révélation qui va vous faire carrément halluciner.

Un roman choc véritable photographie de la maladie mentale