Le matin était pour moi le pire moment de la journée. Je haïssais ce bip incessant qui m’arrachait à mes doux rêves.
Cet affreux son qui me faisait sursauter chaque matin, m’obligeant à taper sur le bouton de mon radio réveil, pour lui ordonner de remettre ça à plus tard, mais ce n’était jamais suffisant.
Je n’ai absolument rien contre les femmes qui managent. Au contraire, je pense que les femmes sont les mieux placées pour diriger et que si on leur laisse plus de responsabilités, le monde se porterait beaucoup mieux. Mais elle, en particulier, ne rendit pas le monde plus agréable.
Eh ! Je n’ai jamais dit qu’il me plaisait. Il m’intrigue, ce n’est pas pareil. Il est de bon conseil, d’accord. Il est aussi hyper sexy et très intelligent. Habituellement, les managers te poussent à produire encore plus, à aller plus loin, et lui, il est quasi absent, il me laisse gérer, même si j’ai besoin de lui pour savoir où je dois aller. En plus, je croule sous le boulot parce que tout est toujours prioritaire.
Si je mange du poisson, je m’empoisonne au mercure, si je mange de la viande, je me prépare un cancer, si je mange de la volaille, j’ai peur d’encourager les filières de ces pauvres poulets élevés en batteries, et quand je mange mes 5 fruits et légumes par jour, eh bien, j’avale des pesticides…
Emma, tu vaux mieux que ça. Tu perds ton temps avec lui, tu pourrais te trouver un homme libre de t’aimer, libre de dormir toutes les nuits auprès de toi, de se réveiller auprès de toi, de se balader en public en te donnant la main sans craindre d’être surpris par sa femme ! lançai-je.