Le « coin » désigne le triangle pileux qui décore le pubis féminin et constitua dès l’aube de l’humanité le blason adoré et adorable de la femme. Ce triangle fut parmi les premiers signes que tracèrent les premiers hommes sur les parois des cavernes. Autant qu’hommage à la génitrice – la femme donneuse de vie – il était un ex-voto dédié à la divine – la femme par qui leur venait la suprême ivresse de l’orgasme. Première représentation artistique, le triangle pointe en bas, symbole de la femme, fut aussi la première lettre de l’écriture qui fut d’abord « cunéiforme ». Ainsi c’est à partir de la femme, par le truchement du désir, que s’inventèrent et naquirent l’art et le langage écrit.
« J’adore contempler la chatte de ma femme, découvrir ses endroits secrets. D’abord j’aime écarter sa toison puis ses grandes lèvres. Il y a plein de trucs à découvrir, c’est plein de surprises. » « J’aime dire à ma compagne combien son sexe est beau. Je ne vois que certaines orchidées à quoi le comparer. » « Le sexe de la femme est invisible et inconnu. Il faut aller le voir de près, dégager ce qui s’y cache, puis le caresser et le déguster. » « J’aime son odeur, c’est pur arôme, ça m’excite, ça m’enivre. Aucune odeur n’est aussi délicieuse que le sexe de mon amie. Pareil pour son goût qui est suave, doux-amer, un vrai élixir ! »
Pour réaliser ces rêves vous disposez de moyens fabuleux : vos mains peuvent effleurer, tracer des figures, pianoter, presser, pincer élégamment, masser la peau aimée. Vos ongles peuvent la rayer subtilement, la griffer légèrement, s’y imprimer gentiment. Votre bouche peut y déposer des baisers de toutes sortes : des légers, des appuyés, des gourmands, des aspirants et j’en passe. Votre langue peut y développer toutes les variétés de lèches dont elle est capable. Vos dents sauront y créer toute une gamme de mordillements voire de morsures sympathiques.
La fellation est pour les hommes la « reine des caresses », celle qu’ils considèrent comme la meilleure, la plus extraordinaire, celle qu’ils préfèrent car elle leur donne le plaisir le plus intense et le plus intime. Ils la souhaitent, ils l’attendent. Pour eux, elle fait partie des échanges sexuels habituels, « normaux ». Posséder à la perfection l’art de la fellation (« être une bonne suceuse », dit-on trop prosaïquement de nos jours) est une qualité à considérer, comme l’était autrefois le fait d’être bonne cuisinière (Ah ! Les bons petits plats qui retiennent à la maison les petits maris…). Plus nombreux que l’on pense, sont les hommes qui s’attachent à une femme qui ne leur convient pas vraiment, en raison de ses talents fellatoires.
La succion est un acte spontané, sans doute inné mais aussi souvenir immémorial des tétements infantiles du sein et du pouce, relayés plus tard par la dégustation des sucettes et des bâtons de glace. Rien ne ressemble plus à une fellation que ces gestes de gourmandise (c’est pourquoi certains amants enduisent le gland de miel ou de confiture). Les lèvres s’ajustent sur le gland en formant un rond, un O, la langue s’arrondit aussi autour du gland, les joues se creusent et rentrent à l’intérieur. Tous ces éléments se meuvent subtilement de façon à créer un massage – un malaxage – et un vide aspiratif autour du gland.