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3,86

sur 551 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Et qu'est-ce que tout cela signifie ? Oui en effet, qu'est-ce que ça veut dire… »
Je ne comprends pas comment ce livre a toujours échappé à mon attention jusqu'à présent. Ce doit être à peu près le livre par excellence de la science-fiction moderne. Et je ne parle pas du précurseur, car alors on peut revenir au grec romain Lucian, à l'inévitable Jules Verne ou au Britannique Olav Stapledon. Non, d'après ce que je peux estimer, Stanislaw Lew est le premier qui a réussi à rendre tangible l'oppression des voyages spatiaux, vous savez, cette image qui n'a cessé d'apparaître depuis lors dans les films de science-fiction : des espaces cliniques, baignés dans un silence absolu et colorés par une menace non précisée. C'est magnifique la façon dont Lem dépeint cela.
À sa racine, bien sûr, se trouve l'océan de plasma hautement dynamique qui entoure la planète Solaris, avec ses formes erratiques en constante évolution et sa capacité à apparemment façonner les pensées, les souvenirs et les images des voyageurs spatiaux en visite. Lem se perd peut-être parfois un peu trop dans la description de ces phénomènes étranges (ils se reflètent bien mieux dans un film). Mais d'un autre côté, il apporte un fondement philosophique important : comment faire face à une réalité que l'on ne comprend pas ? L'auteur s'intéresse principalement à la manière dont les scientifiques tentent de maîtriser ces phénomènes bizarres, dans une succession de théories, spéculations, mouvements, etc. étalés sur des décennies. Je pense qu'il est phénoménal de voir comment Lem a réussi à mettre en évidence les routes sinueuses, les limites et la puissance de l'approche scientifique.
Un deuxième niveau important est au moins aussi essentiel, à savoir la façon dont nous, en tant qu'humains, gérons nos sentiments et nos souvenirs les plus refoulés, car apparemment ce sont principalement ceux qui sont évoqués et façonnés physiquement par Solaris. L'histoire d'amour tragique entre Kris Kelvin et sa femme Harey, et en particulier le doute de soi de Harey cloné, sont certainement captivants, même si je la trouve légèrement moins réussie que la sous-couche philosophico-scientifique.
Lem met finalement le doigt sur l'un des dilemmes les plus essentiels de notre existence, tant individuellement que collectivement : pouvons-nous accepter que la réalité extérieure à nous (est-elle vraiment extérieure à nous ?) puisse n'avoir aucun modèle, aucune logique ou rationalité ? Tout à fait bien fait.
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Il y a vraiment des époques qui vous persécutent. L'auteur a connu une sauvage guerre mondiale et l'assaut du fascisme le plus hideux qui soit. Il a aussi composé avec l'instauration d'une dictature collectiviste dans son pays et dans les pays voisins.
Pour rester libre de ses choix de vie, il n'a pas terminé ses études de médecine . Il les a reprises des années plus tard. Dans son étroit espace de liberté, il a trouvé le moyen d'écrire un nombre important de roman de SF traduits de l'autre côté du rideau de fer et en russe aussi.
Il a résisté et il a trompé son monde avec un langage qui lui est propre et dont l'ambigüité se dévoile ou se dérobe en fonction de l'approche du lecteur.
Solaris est un monde dont l'océan est vivant et global. Il est tout et il est bien plus que la somme de ses parties.
L'équipe qui étudie ce monde , le fait au prix d'une folie se traduisant par des hallucinations troublantes et réalistes qui s'invitent dans la réalité. Elles créent des mondes issus des souvenirs des victimes effrayées souvent .
L'aspect science-fiction est bien présent dans cette oeuvre . L'océan global est tangible et la station spatiale aussi.
Ce roman a généré deux films, un pour chaque côté du rideau de fer.
Deux sujets parallèles et imbriqués s'offrent au lecteur à mon humble avis misérable :
1- Comment peut-on communiquer sur un mode individuel avec un être totalisant , qui est tout et qui contient tout, qui est la totalité d'un environnement et qui est aussi ,l'environnement en soi et un sommet de l'étrangeté. Un être indéfinissable , car il est au-delà de la compréhension et des méthodologies qui essayent de le définir et de le comprendre. Les chercheurs essayent de l'étudier. Ils l'étudient en vain alors donc ,il reste une question absolue.
2- Par ailleurs les hallucinations et la folie que cet être génère chez ceux qui sont physiquement proche de lui vient avant tout du psychisme et de l'univers individuel des personnages qui le côtoient.
Cette folie oblige les personnages et le lecteur , à réfléchir à comment composer avec les démons personnels , avec le passé en général et avec des êtres issus des souvenirs, qui deviennent réellement présent dans une palpable réalité ? En n'étant pourtant que des habitants de la mémoire ,et le reflet de souvenirs plus ou moins construits.

Je suis longtemps passé à côté de Solaris car je suis assez rétifs aux organismes qui sont construit à l'échelle d'un monde.
Solaris plus que jamais montre que les univers de SF sont souvent des métaphores, malgré leur fonctionnalités romanesques et leur réalisme accomplis dans certains cas.
Comment communiquer avec le totalitarisme. A quoi mène une tentative définir le totalitarisme par ses effets ,quand on le vit concrètement et que l'on s'y confronte?
Toute cette folie conduit à être attentif à ce qu'il génère à l'intérieur du cerveau de celui qui y est confronté et à où se blottit l'étincelle de libre arbitre qui sauve l'avenir à default de sauver le présent.
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Incursion dans la SF, très loin de la planète Terre.
Kelvin est un psychologue propulsé sur la Station qui surplombe la planète-océan Solaris, pour tenter de percer son mystère et d'établir un contact avec elle. Il y retrouve deux autres spationautes, devenus paranoïaques et à moitié fous, et surtout terrifiés par les "visiteurs" qui apparaissent parfois dans leur chambre sous les traits d'êtres familiers. Ce phénomène ne tarde pas à toucher Kelvin, et va le pousser à faire des découvertes sur lui-même.

Quel roman étrange ! Typiquement le genre de science-fiction qui me fascine, nimbée de beauté et de réflexion, où l'on explore avec rigueur et poésie (c'est compatible !) à la fois tout un univers et l'âme humaine.
Avec mon esprit littéraire, je n'ai pas tout compris aux raisonnements scientifiques qui expliquent certaines particularités de Solaris, mais j'ai adoré le soin apporté par Stanislaw Lem à créer et faire vivre cette planète. J'ai été emportée par les descriptions de cet océan de plasma soumis à deux soleils (un rouge et un bleu), et en perpétuel mouvement. J'ai été épatée par le résumé des nombreux ouvrages rédigés par différents chercheurs se contredisant ; quelle imagination il faut, pour inventer un tel univers avec autant de précisions ! J'ai également été subjuguée par les sentiments, les émotions, les rêves qui peuplent cette histoire, et par les pensées qui s'en écoulent : "Nous ne voulons pas conquérir le cosmos, nous voulons seulement étendre la Terre jusqu'aux frontières du cosmos." -et cela date de 1961, Elon Musk n'était même pas né.

Bien qu'ardu et tortueux, exigeant, c'est un roman qui m'a émue par sa beauté et son humilité, et qui m'a envoûtée par sa perspective imaginaire. J'ai hâte de voir le film que Tarkovski en a tiré.
(Et si vous n'avez toujours pas trouvé de destination pour vos vacances, je vous suggère cette petite balade en apesanteur.)
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Ecrit à la première personne du singulier, ce récit au style froid et futuriste narre l'arrivée de Kris Kelvin, terrien, au sein de la station spatiale d'observation Solaris, gravitant autour de la planète du même nom. Très rapidement, l'homme va se rendre compte que rien ne tourne en rond avec la mort d'un ami scientifique, la paranoïa d'un confrère et l'invisibilité d'un autre. Parmi les milliers de planètes découvertes (et inintéressantes), Solaris retient l'attention de toute la communauté scientifique car son orbite est instable, sans doute grâce à l'influence d'un océan plasmatique peut-être doté d'intelligence.

On est donc immédiatement saisi par la dualité apparente de Solaris, où nous somme d'un côté confronté à la psychologie d'un homme décidé à résoudre le mystère inquiétant de la station, donc un esprit prisonnier d'un vase clos, de l'autre nous avons cette approche scientifique d'un océan vivant, qui nous plonge dans des abîmes de perplexité intellectuelle, voire philosophique. de plus, Solaris n'est pas un roman aimable, qui vous prend par la main pour vous expliquer gentiment de quoi il est question. Non, le style de Stanislas Lem claque à chaque phrase sa sécheresse émotionnelle et nous enferme paradoxalement dans un univers dont nous ne pouvons percevoir les implications et la finalité.

Les apparitions qui se produisent au sein de la station renforcent ce mal-être où nous ne pouvons avoir accès à la réalité des événements qu'à travers l'esprit du protagoniste principal. Dans ce dédale psychologique surnagent des rapports scientifiques tentant d'expliquer les multiples tentatives d'exploration et de compréhension de cette planète mouvante et déconcertante.


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L'auteur

décembre 27, 2022 Pascal Olivier
Éditer
Science-Fiction(s)

La science-fiction est un genre littéraire qui se déploie en de multiples sous-genres et avec différentes approches. C'est donc une littérature foisonnante qui peut interpeller à la fois les amateurs d'imaginaire futuriste, les adeptes de psychologie poussée dans ses retranchements ou les esthètes d'architecture tentaculaire. Petit tour d'horizon avec trois propositions du genre…

Solaris est avant tout connu pour le chef-d'oeuvre cinématographique exigeant et poétique qu'a réalisé le russe Andreï Tarkovski en 1972. Plus récemment, en 2002, l'américain Steven Soderbergh a lui aussi donné sa version, qu'on qualifiera poliment de conventionnelle et tout à fait adaptée aux standards de l'industrie hollywoodienne.

Intéressons nous à l'origine de ces oeuvres, à savoir le roman écrit en 1961 par le polonais Stanisław Lem (1921-2006). Ecrit à la première personne du singulier, ce récit au style froid et futuriste narre l'arrivée de Kris Kelvin, terrien, au sein de la station spatiale d'observation Solaris, gravitant autour de la planète du même nom. Très rapidement, l'homme va se rendre compte que rien ne tourne en rond avec la mort d'un ami scientifique, la paranoïa d'un confrère et l'invisibilité d'un autre. Parmi les milliers de planètes découvertes (et inintéressantes), Solaris retient l'attention de toute la communauté scientifique car son orbite est instable, sans doute grâce à l'influence d'un océan plasmatique peut-être doté d'intelligence.

On est donc immédiatement saisi par la dualité apparente de Solaris, où nous somme d'un côté confronté à la psychologie d'un homme décidé à résoudre le mystère inquiétant de la station, donc un esprit prisonnier d'un vase clos, de l'autre nous avons cette approche scientifique d'un océan vivant, qui nous plonge dans des abîmes de perplexité intellectuelle, voire philosophique. de plus, Solaris n'est pas un roman aimable, qui vous prend par la main pour vous expliquer gentiment de quoi il est question. Non, le style de Stanislas Lem claque à chaque phrase sa sécheresse émotionnelle et nous enferme paradoxalement dans un univers dont nous ne pouvons percevoir les implications et la finalité.

Les apparitions qui se produisent au sein de la station renforcent ce mal-être où nous ne pouvons avoir accès à la réalité des événements qu'à travers l'esprit du protagoniste principal. Dans ce dédale psychologique surnagent des rapports scientifiques tentant d'expliquer les multiples tentatives d'exploration et de compréhension de cette planète mouvante et déconcertante.

Mort, paranoïa, souvenirs, remords, tout se mêle et s'entremêle jusqu'à la nausée dans la réalité de ces hommes, peut-être les premiers à être indirectement en contact avec la gigantesque structure organique qui habite Solaris. Les relations (qu'elles soient amoureuses, amicales ou professionnelles) démontrent leur simulacre dans cette atmosphère ultra technologique et pourtant surréaliste. Dans un final étourdissant, de nouveaux questionnements appellent de nouvelles hypothèses qui achèvent de faire de Solaris une très grande oeuvre de science-fiction.
Lien : https://murmuredelombre.word..
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C'est toujours un défi pur moi de m'attaquer à un roman de science-fiction.
Et quand cette oeuvre a une réputation de classique, la pression est encore plus importante.
En effet j'ai toujours l'appréhension de me retrouver dans une histoire réservée aux puristes, fins connaisseurs de termes scientifiques et parfois complexes. Quand le livre se transforme en exposé, le charme n'opère plus.
Solaris c'est l'histoire d'un éternel recommencement, celui de l'Homme en quête de territoires à conquérir, et qui, parce qu'il se sait supérieur, ne prête guère attention à son environnement.
L'auteur distille des moments de tension incroyables malgré un rythme lent. Ne cherchez pas ici de scènes spectaculaires ni d'explosions vous n'en aurez pas. Seule votre imagination et les mots de l'auteur vous ferons vibrer et frémir comme rarement( pour moi) dans l'espace.
Bonne lecture.
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Thème passionnant et style très agréable

Voilà un petit roman qui se lit vite et bien. Principalement grâce à une écriture soignée et rythmée. Oui, Stanislas Lem a une très jolie plume qu'il manie aussi bien dans le registre sentimental, technique, que d'aventure. Sur ce point, c'est un sans faute !
Ensuite, par le thème abordé : l'empreinte psychique, loin d'être évidente à traiter. J'ai trouvé que l'auteur s'en sortait à merveille avec cette entité capable de capter les souvenirs et les désirs de ses visiteurs avant de leur donner forme. La psychologie de ses “créations” ainsi que celle des personnages pris au piège de cette douce illusion sont finement abordées, un régal.
L'entité en elle-même, cet océan plasmatique très mystérieux, soulève bien des questions quant à l'existence d'une vie extra-terrestre et la perception que l'Homme peut avoir de cette dernière. Une jolie perspective, tout en nuances et relativité.

Je poserai deux tout petits bémols concernant les choix narratifs faits pour ce roman. Premièrement, les changements de rythme de cette histoire, lorsque le personnage principal consulte la bibliothèque de la station afin de l'aider dans sa “gestion de crise”. La bibliographie et les renseignements ainsi récoltés arrivent un peu en bloc, et cassent la belle dynamique précédemment créée. Second point, qui reste intimement lié au premier, j'ai perçu cette consultation de documents complètement anachronique vu le contexte. Selon moi, tout scientifique envoyé sur Solaris doit forcément avoir assimilé ces précieuses informations avant de débarquer sur son objet d'étude. Or, ici, les trois hommes semblent découvrir la nature de cette planète au jour le jour, alors que d'autres avant eux ont consigné longtemps en amont toutes leurs observations. Cela rend le tout bancal.

Il n'en demeure pas moins que le récit est très bien ficelé, et que l'on se passionne pour ces évènements inédits mêlant humanité profonde, mécanismes psychiques et curiosité physique. D'ailleurs, les relations entre explorateurs et “créations” m'ont à plusieurs reprises donné des frissons d'angoisse.
Les apports scientifiques sont clairs, utiles à la compréhension de cet océan à la fois chaotique et génésique. de la science dure parfaitement intégrée au récit, qui le rend accessible au moins scientifique des lecteurs. Belle performance !

En résumé, une idée originale, assez peu abordée en science-fiction, et servie par une écriture à la fois riche et facile. Un bon moment de lecture.
Lien : https://editionslintemporel...
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Très étrange histoire, j'ai eu du mal à m'habituer au rythme lent. Mais cette planète est si troublante, si métaphysique que je n'ai pu que continuer. J'ai aimé l'exploration des différentes facettes de l'amour de Kelvin pour Harey, l'exploration de la solitude infinie d'une planète pensante qui cherche au moins une compagnie, au mieux un alter ego.
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Solaris, mystérieuse planète éclairée par deux soleils, un rouge et un bleu, qui se livrent chacun à de violents phénomènes d'attraction. Solaris, planète déserte, hostile, sans aucune forme de vie propre, excepté cet océan immense, qui en recouvre les trois quarts, et qui semblent doué de raisonnement et de capacité de réactions… depuis des années les scientifiques se heurtent à cette énigme absolue: comment entrer en contact avec cet unique être ? Envoyé sur place afin de poursuivre les études, le docteur Kris Kelvin trouve une station spatiale en piteux état. Son ami et mentor Gibarian s'est donné la mort, ne subsistent deux scientifiques sur place, Snaut et Sartorius, qui vivent cloitrés et se méfient de tout. Alors que les deux savants refusent catégoriquement de s'exprimer sur ce qu'il se passe sur la base, Kelvin est témoin d'un phénomène surréaliste, l'apparition d'une femme noire extérieure au vaisseau. Plus tard, alors qu'il se réveille d'une nuit agitée, il se retrouve face à Harey, la femme qu'il a aimée et qui s'est suicidée après leur séparation. Kelvin comprend que des « visiteurs » surgissent des méandres de son passé, peut-être envoyés par l'océan lui-même, mais dans quel but?
Plus qu'un simple roman de science-fiction, Solaris se pose en oeuvre philosophique immense, à travers le personnage de Kris Kelvin, ses désirs, ses doutes, ses interrogations. Dans un huis-clos étouffant - on a presque l'impression de sentir la chaleur de ses deux soleils et la sensation d'oppression de la station spatiale - le scientifique s'interroge sur ses propres motivations: a-t-il envie de garder Harey auprès de lui, même s'il sait que ce n'est qu'une copie ? Doit-il rester pour tenter de comprendre ce que des générations de scientifiques avant lui n'ont pas réussi à comprendre, ce fonctionnement de l'océan ? Peut-on vivre en étant prisonnier de son passé ? En parallèle, la prise de conscience bouleversante de Harey de ce qu'elle est, ou plutôt de ce qu'elle ne sera jamais, fait de cette création artificielle le personnage le plus humain de toute cette histoire.
Un conseil: si vous avez vu le film avec le « beau » George Clooney, oui si vous comptiez le voir, oubliez. D'abord les personnages changent, une partie de l'intrigue également, et l'auteur lui-même se révélait assez critique sur le résultat. Préférez la version plus fauchée mais plus fidèle de Tarkovski de 1972.
Solaris fait partie des monuments de la littérature SF, un roman qui devrait faire partie de toute bibliothèque. Mes remerciements renouvelés aux éditions Babel/Acte Sud pour leur confiance
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Solaris est LE classique de la science-fiction russe. L'adaptation cinématographique de Tarkovski est souvent comparée à 2001 Space Odyssey.C'est peut-être à cause de ces attentes que le livre m'a un peu déçu. Et, je veux être clair : le livre est bon. Mais un un chef d'oeuvre? Je n'ai pas l'impression. Et j'ai lu beaucoup de SciFi des années 60.L'histoire est la suivante : Kelvin débarque sur la station de la planète Solaris. La planète est un mystère qu'étudient les scientifiques depuis 75 ans. Pour un paquet de raisons, la plupart pensent que la planète, par son océan, est une entité consciente. Mais est-elle intelligente?Pendant le tiers du livre, Kelvin nous lit les études passées sur la planète. Ça peut être long.Pour le reste, l'intrigue est intéressante : à son arrivée, Kelvin apprend qu'un scientifique est mort. Suicide ou meurtre? le deux autres membres de la station semblent fous. Et le narrateur lui-même commence à appercevoir sa fiancée décédée 10 ans plutôt.Pour faire tenir tout ça, le livre utilise deux tropes qui m'énervent personnellement :- Tous les personnages sont de parfaits imbéciles, on n'a aucune idée comment aucun d'entre eux a pu être jugé psychologiquement apte à passer des années de réclusion loin de la Terre. La marine passe des tests pour ses sous-mariniers. L'aérospatiale en fait autant. Et c'est curieux que des scientifiques qui ont passé leur vie à étudier les mystères de la planète (c'est devenu un domaine d'étude complet nommé la solaristique) ne pensent qu'à se cacher dans leur chambre le jour où la planète tente enfin de communiquer.- Tous les personnages se mentent et se dissimulent des informations, du début à la fin, dans que cela soit réellement justifié. Question de maintenir artificiellement la tension narrative.Mais, je répète, le livre est bon. Je suis particulièrement sévère parce que je m'attendais à lire un classique, un chef d'oeuvre. Alors que je n'ai eu l'impression de lire "qu'une" autre histoire de SciFi intéressante des années 60.
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Un livre intéressant, de par son côté fantastique, avec une forme de vie intelligente, mais totalement atypique, difficile à saisir avec notre esprit, puisqu'il s'agit d'un océan tout entier, qui réagit aux masses planétaires ; mais aussi et surtout de par son côté psychologique, puisque cette forme de vie va proposer aux résidents de la station des personnes issues de leur mémoire...

Alors, qui analyse qui au final ? le livre va nous proposer beaucoup de questions, sans forcément les résoudre, mais le livre est intéressant de par cette originalité dans le propos et toutes ces questions dont chacun aura des réponses différentes, c'est un livre fantastique mais qui a le mérite de nous faire réfléchir non seulement sur l'univers, mais aussi sur nous-même.
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