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3,8

sur 4136 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Antoine, 12 ans, est élevé par sa mère dans une petite ville de l'est de la France.
Il commet un acte violent sur une impulsion, acte qui va avoir des conséquences dramatiques et qui va le poursuivre et le hanter sa vie durant.
Trois périodes vont être relatées : 1999, 2011 et 2015.
Pierre Lemaitre est un excellent conteur.
Ce dernier roman en est une nouvelle preuve :, le récit est prenant, l'écriture est fluide, l'intrigue se déroule sans temps mort. Ah quel plaisir !
Je viens de le lire après un pavé que j'ai trouvé assez indigeste et c'était un vrai bonheur.
On vit littéralement l'angoisse d'Antoine et l'empathie fonctionne extrêmement bien. Sans vouloir dévoiler l'intrigue, la conséquence que va revêtir son acte dans sa vie future est vraiment bien trouvée.
Seul bémol : après Au revoir la-haut, j'attendais peut être un récit plus long et étoffé.
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Dès le début du livre, l'assassin est révélé, et c'est de ce crime inavoué et dont la victime restera longtemps introuvable que Pierre Lemaître fait un roman. C'est bien écrit, évidemment et je suis restée en haleine jusqu'au dénouement qui est, convenons-en même si on a un avis mitigé sur l'oeuvre, assez inattendu! J'y ai trouvé une excellente analyse psychologique de ce garçon de douze ans, de sa culpabilité, d'un rapport trouble avec les pairs, avec les adultes et de ce que tout cela peut amener dans la vie d'un homme..
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De @Pierre Lemaitre, je ne connaissais jusque-là que les deux premiers tomes de sa trilogie : @Au revoir là-haut et @Couleurs de l'incendie.
Une écriture jubilatoire, parfois dans l'outrance, dans le sens où c'est une écriture qui éclate, qui jubile. Une explosion de sens, de couleurs, de sentiments.
Et voici que je tombe chez ma mère sur ... un roman noir du même auteur ?!? C'est en tout cas ce que promet la quatrième de couverture.
Va donc pour passer @Trois jours et une vie avec l'auteur, mais aussi Antoine et Rémi, deux des protagonistes de cette rocambolesque histoire. Roman noir mais pas thriller. Roman noir mâtiné d'humour noir, et aussi de désespérance et d'une bonne dose de cynisme ...
Je ne dirai rien de l'intrigue ... mais je pense pouvoir rassurer les amateurs de @Pierre Lemaitre, on retrouve la patte de l'auteur. Dans sa façon de dépeindre une société, ici celle d'un petit village avec toutes ses rancoeurs et ses rumeurs. Dans une forme de virtuosité de la langue aussi. Et dans l'humour - noir, évidemment - qui surgit de façon inattendue au détour d'une page. J'y ai retrouvé des accents de @Franz Bartelt dans son @Hôtel du Grand Cerf, que je recommande vivement !!! (et pas seulement parce que l'auteur a élu domicile dans mon département d'adoption, les Ardennes ...).
Il se confirme donc que l'auteur n'est pas que l'homme d'un Goncourt et qu'il a bien d'autres cordes à son arc. Et il me tarde de lire @Cadres noirs, après la - très bonne - série Dérapages, sur Arte, librement inspiré de ce même roman. Encore un étage supplémentaire à ma pile à lire ...
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Un jeune garçon, Antoine, âgé de douze ans, vit seul avec sa mère dans un petit village. L'histoire se passe à une époque où la playstation arrive dans les foyers français. La mère d'Antoine refuse qu'il y joue avec ses copains. Il erre donc désormais seul dans la forêt, son terrain de jeux de toujours.
Antoine accepte les strictes règles de vie de sa mère, sans broncher. Il est loyal envers elle parce qu'elle n'a pas une vie facile et pour avoir la paix, car c'est un garçon pacifique de nature.
Son seul compagnon de jeux est le chien des voisins. Or ce chien blessé accidentellement est achevé d'un coup de fusil par son maitre sous les yeux du garçon. L'enfant bouleversé va passer son coup de colère sur le petit garçon fils du maitre du chien... Et le drame survient. Rémi meurt brutalement après avoir reçu un coup rageur d'Antoine. Celui-ci est seul face au petit cadavre et à sa responsabilité qui dépasserait n'importe quel adulte. Antoine réagit à sa hauteur d'enfant et est submergé par une angoisse immense.

C'est le début de cette histoire très forte, dont le thème est universel : que faire quand on tue par inadvertance quelqu'un ? Pire, quand le tueur et sa victime sont des enfants ? Et que la vie est marquée définitivement par cet événement ?
Le passage de la recherche de la victime a trop d'échos personnels. Alors je n'ai pas pu résister, j'ai lu la fin avant de terminer le livre … Car ce récit excelle à transmettre la peur de ce petit garçon « innocent » au lecteur terrifié.
Heureusement, le destin se joue de tout, le hasard fait le reste.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Parfois le destin bascule d'une seconde à l'autre chez n'importe qui et à n'importe quel moment. Décembre 1999 Antoine 12 ans est un enfant sans histoires, il devient assassin suite à un excès de colère, un moment de révolte qu'Antoine n'a pas pu contrôler. Ce geste a fauché une vie et va pourrir celle d'Antoine. Un geste qu'il devra payer tôt ou tard…
Drôle de polar où on connait l'assassin. On se surprend parfois à avoir envie de protéger l'assassin, il faut sauver Antoine …. La culpabilité, les non-dits, les choix de vie ici sont très bien décrits. Bon roman de Pierre Lemaitre néanmoins beaucoup moins dense qu'au revoir là-haut.
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Un enfant disparait. Ce sont les désarrois de son ami, ses angoisses, sa certitude qu'il ne s'en sortira pas, qui encadre tout le roman, dans un village où tout le monde se connait, où tout le monde observe tout le monde. Il s'appelle Beauval, ce village, mais nous savons depuis la première phrase que des évènements tragiques se sont abattus sur ce joli vallon.

Sans trop parler, les sentiments de ce garçon de 12 ans élevé par sa mère ne peuvent s'exprimer, mais ils sont là. Cette mère affolée par les quand dira- t- on ne peut pas plus parler, mais elle range, mais elle lave, mais elle fait au mieux et, silencieuse, elle protège son rejeton, elle accepte même qu'il vienne très peu la voir, comme si son éloignement avait été concerté entre eux deux. le rituel et la répétition construisent un mur solide contre tous les faits qu'elle ne veut pas voir, et les angoisses qu'elle refuse.

Enoncé comme un roman noir psychologique, “trois jours et une vie “est en effet noir, et en même temps rempli d'humour. La force de Pierre Lemaitre réside dans son écriture, un enchainement de style direct et d'indirect libre, sans ponctuation ni transition: “Sa mère avait toujours refusé les animaux à la maison, pas de chat, pas de chien, ni de hamster, rien, ça fait des saletés”.
Le style indirect libre sert à énoncer les pensées, les phrases toutes faites, les lieux communs de ce village obtus perdu dans la tourmente. “ je ne veux pas le défendre, ça, merci bien, mais quand même! Si on ne peut plus circuler en voiture sans être accusé d'enlever des enfants, alors, moi, je....” Les phrases commencent par “Elle”, et continuent par “Moi”, un moi qui annone des vérités premières, du style” j'ai toujours été folle de toi, même si je ne voulais pas me l'avouer, “etc, etc

Pourquoi ces villageois vont ils à la messe de minuit? Par prudence, on ne sait jamais, pour se protéger, par convenance, et puis ça ne peut pas faire de mal, autant se prémunir et demander de l'aide à l'occasion à ce Dieu auquel plus personne ne croit, mais qui reste comme une vieille tante à qui on rend visite parce que cela se fait. Sauf que le plaisir est gaché, car il y a beaucoup de gens qui ne sont pas d'ici. N'être pas du village, c'est impardonable.

Pierre Lemaitre se surpasse quand il met en scène un jeune prêtre, bien décidé à remettre de l'ordre dans les pensées tordues de ses ouailles. Bien sûr un enfant de 6 ans a disparu, mais c'est bien léger et futile quand on sait que Jesus est né, et que ce doit être la réjouissance principale et incontournable avant tout. le père endeuillé , lâché comme un taureau dans l'église, semble même prêt à en découdre avec Dieu, un comble, et les autres fidèles suivent la messe avec une résignation de condamnés. Ils sont vraiment obtus et à courte vue, ces villageois, non, qui ne comprennent pas que la joie que procure l'arrivée de Jésus est la vraie et seule réalité.
Roman noir donc, mais aussi plein d' humour-tout –court, et l'intelligence du coeur qui semble être la patte de Pierre Lemaitre.
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Je suis très embêtée. Difficile de résumer ce livre sans gâcher une grande partie du contenu. Je me rends compte que j'ai eu beaucoup de chance d'ouvrir ce roman en ne sachant pas du tout à quoi m'attendre, chose de plus en plus rare aujourd'hui notamment quand on a un installé son petit campement chez Babelio !!

Je me lance quand même dans une accroche succincte : Quelque part dans l'est de la France de 1999, Antoine – 12 ans – assiste à une scène terrible quand son voisin M. Desmedt achève froidement son chien renversé par une voiture. Antoine avait l'habitude de battre la campagne accompagné de cet animal, ainsi que du petit Rémy Desmedt et cet événement va le choquer profondément.

À partir de là, le roman prend des airs de polar à l'envers.

Sans déflorer l'intrigue, il me semble qu'on doit s'arrêter là. Je vous accorde que je passe pour une radine de l'info mais vous ne voulez quand même pas que je vous raconte la fin non plus ? Nan mais oh !

Alors pourquoi ouvrir ce livre ?

Tout d'abord, le suspense nous surprend tellement que le roman se lit en quelques heures à peine ! Avec quelques montées d'adrénaline donnant des sueurs froides suivis de passages un peu plus calmes, nous nous faisons fortement malmener le système cardio-vasculaire.

Ensuite, la galerie de personnages dépeinte est assez typique, presque caricaturale sans y plonger tout à fait et c'est assez rigolo à lire : le couple catho, l'ouvrier d'usine bourru, la mère tellement pure et adulée qu'elle s'appelle Blanche, le fils prodige, etc… Bien évidemment les apparences sont trompeuses et chacun se fera égratigner la réputation, non par dénonciation sur la place publique mais de façon plus ou moins détournée toujours délicieuse à lire !

Enfin et non des moindres, je trouve que ce livre réussit l'exploit (en tout cas aucun autre roman traitant ce genre ce sujet ne me vient à l'esprit) de nous faire éprouver de la compassion à la fois pour la victime et pour l'assassin tout en nous faisant penser que tout de même, la vie peut nous punir de bien des manières…

En conclusion, un livre qui reprend les codes du polar tout allant au-delà des frontières du genre. Je le conseille aux réfractaires car l'auteur nous offre vraiment un point de vue décalé, du début à la fin et englobe son histoire d'une atmosphère qui en fait tout le sel.
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Pierre Lemaître décrit de façon saisissante l'atmosphère d'une petite ville de province où tout le monde se connaît et s'observe, et la sensation d'étouffement et d'enfermement que ressent le protagoniste. On le suit à différents âge de sa vie, et ses émotions de pré-adolescent sont dépeintes avec justesse, tout comme ses aspirations et résignations de jeune adulte. Par ailleurs, la description de la tempête qui s'abat sur la ville est fabuleuse. C'est un livre âpre mais sensible, avec des pointes cruelles et amères, et un éclair de beauté final qui réconcilie avec l'humanité.
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Je n'ose même pas imaginer quel doit être le stress d'un auteur dont tout le monde attend le prochain roman, en particulier après avoir reçu un prix Goncourt. Comme se renouveler ? Comment rester serein pour garder sa créativité, son inventivité, ses talents de conteur ? Comment s'accomplir dans son métier d'écrivain sans chercher simplement à plaire à ses lecteurs, à ne pas les décevoir au lendemain d'un succès phénoménal. Avec « Trois jours et une vie », Pierre Lemaitre y réussi. Certains puristes vont peut-être avancer qu'être auteur de polar ce n'est pas le top du talent, qu'il y a beaucoup plus littéraire. Tant pis, une fois de plus, je l'avoue, j'ai aimé ce roman qui nous propose une histoire autour d'un personnage central, à trois époques d'une vie.
Antoine vit en province, dans ces villages ou petites villes tranquilles où chacun se connait. Ses parents sont séparés, sa mère l'élève et travaille. Il va à l'école mais est rejeté par les autres. Il est mis à l'écart par une mère qui ne veut pas le voir jouer à cette horrible PlayStation qui captive tous les gamins. Alors Antoine trouve d'autres plaisirs, il va construire sa cabane dans les arbres, celle qui les épatera tous quand ils pointeront enfin le bout de leur nez dans les bois. Antoine adore le chien des voisins, d'autant qu'il n'a pas de droit d'en avoir. Et Rémi, le fils des voisins, adore et admire Antoine. Nous sommes en 1999, le chien meurt, Rémi disparait, et deux tempêtes terribles s'abattent sur la France et dévastent le paysage et la vie des habitants de Beauval. La vie d'Antoine en est entièrement bouleversée.
Singulier, certes ! Amoral, certes ! Mais j'y retrouve cet art de la manipulation, des non-dits, que j'apprécie dans les polars de Pierre Lemaitre, quand le narrateur ou le personnage principal sont coupables, mais pas trop, ou par hasard, quand ils ne regrettent pas assez pour avouer ; quand la morale voudrait que… mais que finalement la vie fait qu'on laisse faire ; quand ce qui devrait être n'est pas et que finalement cela satisfait tout le monde.
Secret lourd à porter mais indispensable, drame, mais aussi culpabilité, silence, remords, aveux, puis chantage, compassion, amour passionnel ou ébats d'un soir qui transforment toute une vie, tel est pris qui croyait prendre, tout y passe. Les personnages sont complexes, parfois noirs, parfois tendres, mais souvent attachants, on a envie de les plaindre, et pourtant parfois on les déteste, ils ne laissent jamais indifférents. Ils sont décrits avec cynisme et un soupçon de cruauté, mais tellement de réalisme, qu'ils semblent être là, tout près, et nous font réagir en voyeur de leurs tourments ou de leurs turpitudes. Scènes peu ordinaires d'une vie pourtant bien ordinaire qui étonnent et perturbent le lecteur. Unité de lieu, unité de personnage, ou presque, multiplicité de sentiments, voilà tout l'art d'un auteur talentueux qui sait tenir son lecteur en haleine. J'ai lu ce roman d'une traite et je vous le conseille !

Lien : https://domiclire.wordpress...
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Très bon polar à la construction étonnante. Ce livre détone par l'âge de l'assassin et les affres où il est plongé. le côté psychologique est très important. Plusieurs des personnages secondaires m'ont intriguée, la mère bien sûr mais aussi le médecin de famille dont le rôle est prépondérant. Par contre le personnage d'Emilie me semble laissé de côté, inabouti bien qu'essentiel.
Pour moi, cela a fonctionné comme un page-turner car on a envie de savoir quand et comment l'affaire aboutira.
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