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Wolverine - Old Man Logan tome 2 sur 3
EAN : 9780785196211
112 pages
MARVEL - US (25/10/2016)
4/5   6 notes
Résumé :
Nine months of the year, the desolate town of Killhorn Falls, Canada is cut off from the rest of the world. Cold and dark, visitors are a rarity. So when the time-displaced Old Man Logan comes to town on a mission, people take notice...especially people who have a bone to pick with the former Wolverine. With no way to escape, can Logan protect the people of Killhorn Falls and save his own skin...while safeguarding the only thing in the present that he hopes will sur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Berzerker (épisodes 1 à 4, et numéro Wolverine: Old man Logan giant size special) qu'il vaut mieux avoir lu avant pour comprendre d'où sort ce vieux Logan et qu'elle est sa situation. Il comprend les épisodes 5 à 8, initialement parus en 2016, écrits par Jeff Lemire, dessinés et encrés par Andrea Sorrentino, avec une mise en couleurs de Marcelo Maiolo. Il contient également l'épisode 205 de la série Uncanny X-Men, initialement paru en 1986, coécrits par Chris Claremont & Barry Windsor Smith, avec des dialogues de Claremont, des dessins, un encrage et des couleurs de Windsor Smith.

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- Old man Logan 5 à 8 - À X-Haven (la nouvelle demeure des X-Men), Logan a une discussion assez franche ave Ororo Munroe, pour lui expliquer qu'il doit quitter les X-Men pour quelque temps, mais qu'il reste à leur disposition si le besoin s'en fait sentir. Ororo n'a d'autre choix que d'acquiescer à sa demande, mais elle lui remet une balise de détresse lui permettant de les appeler, et leur permettant de l'appeler. Il décide de voyager en moto (sans casque et avec un petit logo X) pour se rendre dans le grand nord canadien à Killhorn Falls. Il songe à quel point il prend plaisir à se trouver dans un monde qui n'a pas été détruit.

Logan souhaite accomplir une visite dans cette ville septentrionale du Canada, dont la route qui y mène n'est viable que 3 mois par an. le reste du temps, elle est prise dans la glace. Chemin faisant, il se souvient qu'après le massacre des X-Men dans le futur de sa ligne temporelle (celle de la Terre 807128), il a tenté de se suicider, en vain. Puis il est retourné sur le site du projet Arme X, où il a découvert un groupe d'individus qui ne l'ont pas accueilli à bras ouvert. Malgré tout, Maureen, la responsable du site a accepté qu'il réside dans le complexe. Arrivé à Killhorn Falls, Logan découvre une petite ville sans prétention, avec des habitants au mode de vie rude et vrai. Il s'y sent comme chez lui, mais des individus l'ont suivi.

Au cours du tome précédent, Andrea Sorrentino avait prouvé qu'il sait en mettre plein la vue, avec une narration visuelle tantôt sèche, tantôt spectaculaire. Jeff Lemire avait limité la casse, avec une histoire qui reprenait les intrigues secondaires laissées en suspens par Brian Michael Bendis : Logan avait une liste d'individus à abattre pour éviter que ne survienne son futur. Plutôt mis en confiance, le lecteur revient pour un deuxième chapitre, à nouveau assez court (4 épisodes), à nouveau complété par un ancien épisode. À nouveau, le scénariste fait le nécessaire pour structurer la situation de Logan : il est disponible pour les X-Men et le dit à Storm, mais il a sa propre vie à mener et il lui explique. Ainsi le personnage dispose de la latitude nécessaire pour avoir sa propre série, sans être obligé de prendre en remorque une palanquée de mutants. La scène suivante rassérène le lecteur puisqu'il découvre que Lemire prend en compte les conséquences du passé de Logan sur son état d'esprit du moment.

La scène d'après constitue un retour dans le passé (807128) de Logan, et un futur qui n'arrivera jamais pour la Terre principale. Jeff Lemire a donc décidé de poursuivre l'exploration de l'histoire personnelle de son personnage, après l'attaque des supercriminels qui a provoqué l'effondrement de la civilisation et qui a conduit aux événements de Wolverine: Old Man Logan (2008/2009) de Mark Millar & Steve McNiven. Il montre comment Logan, écoeuré par le rôle d'instrument de mort qu'il a été contraint de jouer, avait décidé d'en finir avec la vie. C'est à la fois cohérent avec l'histoire de Millar & McNiven, et à la fois nécessaire pour comprendre les états d'âme du personnage. Loin de donner l'impression de juste rabâcher l'oeuvre originale, Lemire sait lui donner du sens dans le cadre du traumatisme vécu par Logan, et dans le cadre de l'instant présent. En particulier, le lecteur ressent toute la frustration, mais aussi toute la résignation (voire la capitulation du personnage) quand il préfère se faire tabasser dans le complexe de l'Arme X, plutôt que de sortir ses griffes et de risquer un nouveau carnage.

Ayant ainsi établi que cette évocation du passé/futur dystopique ne sert pas à juste fournir le quota de destruction massive pour l'épisode en cours, Jeff Lemire peut le réemployer par la suite, tout en conservant le capital confiance du lecteur. Il ne s'en prive pas dans l'épisode 8, avec des séquences de mise à mort des superhéros lors de l'attaque initiale des supercriminels sur New York. Grâce à ces retours dans le passé/futur, le scénariste montre des événements traumatisants qui ont laissé leur marque sur ce vieux Logan, le faisant évoluer au-delà de ce que pouvait être l'original. Mine de rien, Jeff Lemire a réussi la gageure d'insuffler du neuf dans ce personnage. Il éprouve quand même encore quelques difficultés à respecter le fait que le pouvoir auto-guérisseur de Logan est censé être moins rapide.

Le lecteur redécouvre donc des saveurs inattendues dans le personnage principal, alors qu'il était devenu au fil des années quelque peu figé dans ses caractéristiques. En particulier, il s'agit d'un individu un peu plus sage, capable de réfléchir avant de foncer dans le tas tête baissée. Lemire réussit un très bon passage dans lequel Logan se dit en son for intérieur qu'il sait déjà ce qu'il va dire, avant même que les mots ne soient sortis de sa bouche, face à son ennemi du moment. Lorsque le lecteur découvre la raison pour laquelle Logan s'est rendu à Killhorn Falls, il se dit qu'il aurait dû y penser plutôt tellement c'est logique, et qu'en plus les motivations de Logan ne sont pas si stéréotypées que ça. En outre, le décalage temporel entre ce qu'il a vécu et l'état du présent place son ancienne relation dans une configuration d'une rare cruauté. L'épisode 8 revient ensuite sur l'angoisse de Logan de voir ce monde basculer du jour au lendemain dans le chaos, sous l'effet de l'attaque combinée de supercriminels, ce qu'il a déjà vécu, et ce qu'il tient pour inéluctable. le scénariste réussit à sauter l'obstacle avec élégance parce que cet épisode revient sur le principe que Logan est maintenant prêt à accepter l'aide et le soutien d'autres personnes.

Au fil de ces 4 épisodes, Jeff Lemire redonne une personnalité plus développée à Logan. Il le fait interagir avec de nouveaux personnages, et des anciens sans jamais oublier qu'il est plus vieux et qu'il a vécu des événements que les autres n'ont pas connus et ne connaîtront jamais. Il met en scène l'une des caractéristiques de Logan : prendre en tutorat de jeunes demoiselles, comme il l'a déjà fait pour Kitty Pryde, pour Jubilee, ou pour Katie Power (voir l'épisode de fin de recueil). Bien sûr, comme il s'agit d'un comics de superhéros, il doit y avoir des supercriminels et des affrontements physiques, c'est une obligation du cahier des charges de ce genre. Lemire ramène donc des ennemis emblématiques de Wolverine : les Reavers (ici composés de Bonebreaker, Muzzle, Skullbuster, Pretty Boy) et leur cheffe. Ils attaquent Logan pour se venger, sans disposer de beaucoup de personnalité, même à eux 4 réunis, même en rajoutant leur cheffe, mais les combats sont mis en images par Andrea Sorrentino.

L'artiste avait fait une forte impression sur la série Green Arrow (également écrite Lemire) et il ne démérite pas ici. Aussi ridicule que puisse être Bonebreaker (un cyborg avec un tank à la place du bassin et des membres inférieurs), Sorrentino fait ressortir sa force de frappe, sa sauvagerie et les trajectoires de balle, face à l'avancée inéluctable de Logan qui a trop à perdre. Il utilise des zones noires aux formes effilées et déchiquetées pour rendre compte de la violence des chocs, et des lacérations par les griffes ou par les balles. Il travaille en synergie avec Marcelo Maiolo pour des cases où ne subsistent que les traits de contour et un contraste maximal entre le blanc de la page et le rouge soutenu symbolisant la dimension sanglante et l'affrontement de manière expressionniste. le metteur en couleurs appose des couleurs qui semblent par moment maculées de saleté, comme si l'environnement lui-même était souillé.

Les histoires de Jeff Lemire comprennent souvent des moments forts, reposant sur une bonne connaissance des personnages, mais elles ont du mal à supporter une mise en images tiède. Par exemple, l'épisode 8 raconte une histoire dont la fin est déjà connue puisqu'elle a été révélée dans le récit de Millar & McNiven. Si elle avait été illustrée comme une histoire de superhéros de manière traditionnelle, les grosses ficelles seraient passées au premier plan et le lecteur aurait soupiré devant un affrontement convenu de plus. Les dessins de Sorrentino apportent la gravité nécessaire, parce qu'il prend cette histoire au sérieux. Il décrit des individus adultes pris dans des conflits qui les dépassent et soumis à une mort arbitraire et idiote. Il décrit d'autres adultes accablés par le poids de ces souvenirs. du coup quand Giant Man est abattu par une méthode primaire mais efficace, le lecteur voit effectivement un géant s'effondrer, un moment mythique qui se déroule sous ses yeux, la chute d'un titan abattu de manière pitoyable.

Ainsi, tout au long de ces 4 épisodes, le lecteur découvre des images dantesques ou époustouflantes, ainsi que des séquences inoubliables. Logan chevauchant une moto sur une highway n'est pas très original, mais Sorrentino le représente sans casque, le visage fermé, avec le paysage qui défile derrière lui d'une manière originale pour montrer les lieux traversés. La scène du suicide raté de Logan après la mort des X-Men est bien pensée quant à la méthode, très impressionnante quant à l'impact sur le corps de Logan. Dans l'épisode 7, Logan prend conscience qu'où il aille, le chaos le rattrapera toujours. Pour mettre ce choc psychologique en images, Andrea Sorrentino utilise un dessin en double page sur la base du squelette de Logan, contenant les crânes de tous ses proches, tous ceux susceptibles de rester sur le carreau parce qu'ils l'ont connu. L'image se tient à la frontière du figuratif et du conceptuel, portant toute la force de l'horreur de cette responsabilité et de ces conséquences. le lecteur ressent la force de cette émotion grâce à l'empathie dégagée par le dessin. de la même manière, les pages obligatoires de combat physique ne donnent pas une impression de mécanique bien huilée, mais de moments spécifiques au personnage, avec le poids de cette fatalité, et la volonté de ne pas se laisser faire, de refuser la position de victime. le lecteur se rend compte que ces nuances auraient été perdues dans une représentation figurative traditionnelle, que l'impact du récit en aurait été amoindri et que le scénario serait apparu plus conventionnel.

Dans ce deuxième tome, l'équipe créatrice franchit un palier qualitatif en réussissant à faire vivre Logan devant les yeux du lecteur, en lui faisant dépasser les clichés inhérents au personnage pour redonner du sens à ce qu'il vit, à la fois en le mettant en perspective par rapport à son histoire personnelle, à la fois en montrant son implication dans les épreuves qu'il traverse, leurs conséquences sur lui et sur ceux qui l'entourent. Andrea Sorrentino et Jeff Lemire dépassent la narration mécanique pour mettre en scène un individu qui a vécu la défaite, qui porte la cicatrice correspondante et qui essaye de faire face tant bien que mal. Ils font vivre un individu qui se connaît assez pour identifier les schémas dans lesquels il retombe inéluctablement, tout en essayant de ne pas reproduire les mêmes erreurs. Ils vont même jusqu'à montrer un individu qui a accepté le fait qu'il a besoin du réconfort des autres pour supporter la réalité. 5 étoiles.

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- Épisode 205 "Wounded wolf" (1986, scénario Chris Claremont & Barry Windsor Smith, dessins, encrage et couleurs de BWS) - Yuriko Oyama a subi une opération qui l'a transformée en cyborg (Lady Deathstrike) avec des serres effilées capables de rivaliser avec les griffes de Wolverine. Elle a tendu une embuscade à ce dernier et Energizer (Katie Power) se retrouve mêlée à ce combat en pleine tempête de neige dans les rues New York.

En 1991, Barry Windsor Smith apporte une pierre incontournable à l'histoire personnelle de Logan : Wolverine : Weapon X. Auparavant, il a réalisé une poignée d'épisodes de la série Uncanny X-Men avec Chris Claremont : les numéros 186, 198, 205 et 214, tous exquis, et rassemblés dans X-Men: Lifedeath. Chris Claremont apporte sa tutelle et sa caution pour cet épisode. Il poursuit le développement des Yuriko Oyama, en la rattachant à Spiral, et aux Reavers de Donald Pierce, l'un des membres du Hellfire Club. Il joue avec la fibre paternaliste de Logan ayant déjà bénéficié à Kitty Pryde. Il montre ici comment sa sensibilité s'exprime pour protéger la jeune Katie Power, moins de 10 ans, membre de Power Pack.

Le reste de la narration est l'oeuvre de Barry Windsor Smith. le lecteur remarque tout de suite qu'il se passe quelque chose avec les couleurs. Elles sont plus claires et plus vives, mais pas appliquées de manière à couvrir toute une surface délimitée par les traits de contour. Avec les moyens techniques limitées de l'époque, l'artiste réussit à donner du volume aux formes par le biais de cette application qui ne couvre pas complètement les formes. Il utilise la palette vive et colorée à sa disposition pour transformer cette chasse à l'homme en une sorte de conte de Noël, telle qu'elle peut être perçue par Katie Power. Il utilise des traits fins encrés pour sculpter dans le détail les formes, pour leur donner de la texture. Il utilise les flocons de neige (oui, vous aussi, vous serez convaincu que la neige peut être rose) pour servir de toile de fond, comme une sorte de décor en mouvement masquant les bâtiments et le reste de l'environnement. Ce choix narratif renforce l'impression de conte, comme si Logan et Katie étaient coupés du monde réel et évoluaient dans une réalité parallèle qui masque leurs ennemis. Ces derniers peuvent alors surgir à tout moment, installant un climat d'angoisse. le combat entre Logan et Lady Deathstrike devient un ballet, tout en restant une confrontation d'état d'esprit, ce qui donne du sens à leur affrontement qui n'est pas que physique.

Même si le lecteur peut s'agacer de la politique éditoriale de Marvel de compenser la faible pagination d'un recueil, avec un vieil épisode pour ne pas diminuer le prix de vente d'autant, il (re)tombe vite sous le charme de la narration virtuose et élégante de Barry Windsor Smith, bien épaulé par Chris Claremont. Logan ressort grandi et plus humain de cet épisode. Enfin ce numéro 205 vient apporter un complément très judicieux à l'histoire principale. 5 étoiles.
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critiques presse (1)
Sceneario
09 mars 2018
Ce second tome qui risque encore de nous surprendre. Un bon tome à ne pas manquer !
Lire la critique sur le site : Sceneario

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Vidéo de Jeff Lemire
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