n rapprochement est quelque fois fait entre le seigneur des mouches et
la guerre des boutons. Or ces deux livres sont très différents bien que les personnages principaux soient des jeunes adolescents dans les deux cas. L'origine sociale des enfants est très différente : dans
la guerre des boutons ce sont des enfants de paysans tenant à leurs boutons de culotte, dans le seigneur des mouches ce sont des enfants privilégiés. La truculence de
Louis Pergaud est communicative. L'auteur a le sens du bon mot, ses inventions dans le vocabulaire font mouche : putassier, vérolard, vieux bac,
Les enfants dans
la guerre des boutons sont facétieux, jamais à court d'inventions pour se venger de précédentes défaites mais ils ne sont pas animés de sentiments aussi violents que dans le seigneur des mouches. Les Velrans lorsqu'ils pensent avoir frappé Camus : s'arrêtent net. « S'il était tué… »
La guerre des boutons est un livre sur l'enfance, sur notre enfance. Qui ne s'est pas retrouvé dans l'évocation de la cabane, le festin organisé autour des maigres victuailles rassemblés par la bande menée par Lebrac ?
Louis Pergaud est facétieux. Il prend à témoin le lecteur à plusieurs reprises. Il évoque
Octave Mirbeau dont il est proche. Les passages sur les curés sont savoureux. Visiblement,
Louis Pergaud a pris plaisir à les écrire comme celui de la bagarre entre les paroissiens les uns invoquant la pluie et les autres le soleil.
C'est une belle évocation de la France rurale d'avant la guerre de 14-18.
Un livre à lire et à relire de 7 à 77 ans