On lit souvent que la politique du patrimoine est née de la Révolution française [...] En réalité, la Révolution a inventé un principe : celui de la collectivisation des oeuvres d'art, des livres et des monuments d'architecture (pour ce qui concerne les églises et les abbayes), ainsi qu'un corollaire, l'intervention exclusive des pouvoirs publics en cette matière. Elle a instauré par voie autoritaire au profit de la nation représentée par l'État un transfert de compétences qui, jusqu'alors étaient assurées par l'Église. Enfin, elle a fait de l'État le juge de ce qui doit être conservé, détruit, mis en valeur.