La traque des anciens dieux, tome 2 : Le magicien, la sorcière et la fée

Un second tome aussi rapidement achevé que le premier, encore plus addictif que ce dernier - entre autres parce qu'il y a plus d'action et plus de commentaires hilarants - une fois encore, ce fut une vraie partie de plaisir.

Le groupe de héros ayant échoué à enfermer les Anciens Dieux dans de nouvelles statuettes, les voilà repartis en Quête ( si, si, une Quête digne d'une majuscule). Après avoir tenu un long conciliabule, les quatre Légendes et leurs jeunes remplaçants décident qu'à défaut de pouvoir les enfermer à nouveau, vaut mieux trouver une façon de refiler le problème à la source de leurs maux: Les Créateurs des Anciens Dieux. Sous-groupés en trois unités, nous suivons essentiellement, dans ce second opus, le groupe chargé de traquer le Dieu Rieur, un tyran mégalomane avide de retrouver son ancien statut sur le continent. Éleuthère, Aynet et Saga prévoient d'allier les divers pays afin d'affronter l'armée du Dieu Rieur et se lancent donc dans une quête diplomatique qui les mènent aux quatre coins du continent. Évidement, les têtes couronnées ne sont pas toutes raisonnables, ce qui ne facilite pas leur tâche. Heureusement, ils trouveront de nouveaux alliés, de nouveau compagnons ( pas toujours commodes) et tâcheront de profiter au maximum des règles débiles du Grand Enchantement ( Il faut bien qu'il serve à quelque chose à défaut d'être facile à vivre.)

Si l'action et la narration se partage entre Éleuthère, Aynet et Saga, on retrouvera aussi quelques fois Marc, Rustning et Gaspin, qui ne s'impliquent cependant pas plus qu'il faut - ils ont leur propre Dieu à traquer, le Songeur. On fera aussi la connaissance de plusieurs frères des deux Princes et leur famille.

Le fait d'être partagé plus nettement sur les trois poursuivants du Dieu Rieur permet d'être plus dans leur tête, ce qui permet de les cerner beaucoup mieux. On peut aussi admirer à quel point ils sortent des conventions. Éleuthère cumule les titres, dont celui de "fée", et montre un caractère de plus en plus féroce en plus de parler plus vertement, assez loin du gentil prince blond standard. Il prend une place pivot importante entre les divers groupes en présence. Aynet était déjà effrayante dans le tome 1, mais dans le tome 2, on comprend mieux pourquoi. J'ai envie de dire que c,est une psychopathe, pas dans le sens hollywoodien du terme, mais en ce sens où les émotions, l'empathie et la bienveillance sont tous carencés dans son cas. C'est une fée, certes, mais qui a des airs de déesse de la guerre doublé d'une Seigneur des ténèbres vêtue de rose. Clairement pas un personnage qu'on voit souvent et c'est aussi rafraichissant qu'hilarant. C,est aussi un des rares personnages féminin que j'ai croisé à être pleinement émancipé sexuellement. Saga incarne une sorcière rusée, intelligente, mais aussi vulnérable. Sa rencontre inopinée avec son Âme soeur bouscule à elle seules les codes strictes de l'univers des contes. Même les personnages secondaires de cette série sont novateurs, sortis de vieux moules stéréotypés pour faire place à la différence, que ce soit sur les plans du physique, de l'orientation sexuelle, du caractère ou des rôles sociaux. Vraiment, ça fait tellement de bien à lire!

Niveau scénario, il y a beaucoup d'action ans ce tome-ci. On se balade encore beaucoup, mais cette fois, le temps est compté, l'ennemi est puissant et entouré d'alliés. Entre parlementaires parfis orageuses, trahisons, embuscades et rencontres surprenantes, on a aussi droit à des moments d'explications sur une situation complexe d'un monde qui l'est autant. J'apprécie que l'autrice prenne le temps d'expliquer les choses de manière claire, voir parfois paraphrasées, surtout dans le cas des divers types de magie et de leurs spécificités.

Bien sur, toutes les blagues autours des obligations de quête sont tordantes. Pour un peu qu'on connaisse l'univers des contes et du Fantasy médiéval, on comprend facilement les allusions. Et le fait que les personnages s'enguirlandent avec des termes modernes est aussi très drôle.

On aura droit à des révélations choquantes et des moments très pénibles à vivre pour les héros et héroïnes, on a donc une palette émotive plus variées dans le tome 1.

En somme, j'ai encore plus apprécie ce tome que le premier, avec des personnages toujours aussi colorés, cette fois les deux pieds dans les plats, plus malmenés que jamais, plus soudés aussi. J'apprécie avoir pu revoir certains des autres héros, comme Marc et Rustning, je craignais que leur scission en trois groupes ne les rendent réellement séparés des autres dans les romans. Les entourloupes et stratégies sont ingénieuses, les scènes de combat haletantes, on embarque facilement dans le récit. Et je pense bien que le nombre de blagues salaces, allusions douteuses et commentaires cinglants ont augmenté dans ce tome.

À certains égards, H.Lenoir opère sur son univers la même contre-attaque que S.Chainani avec sa série "L'école du bien et du mal", mais à mon sens, elle y parvient mieux, avec plus de variété encore et avec moins de sentimentalisme. Dans le genre "Parodie de Contes et de Fantasy", "La Traque des Dieux" est vraiment ma série préférée.

Un chapitre du troisième tome est proposé à la fin et propulse la Quête à un autre niveau encore. Ça sens les emmerdes!

Un bon roman pour changer de perceptive et rire un bon coup!

Pour un lectorat Jeune Adulte ( mais les 15 ans+ du second cycle secondaire habitués de la Fantasy et pourraient aussi aimer selon moi).

Cette série est trop peu lue et c'est vraiment dommage car c'est une petite pépite.
Dans ce tome 2, la fine équipe s'est séparée en trois groupes, chacun se lançant aux trousses de l'un des anciens dieux.
Et dans cet opus, c'est donc Eleuthère, Saga et Aynet qu'on va suivre.
Même si ce tome est, comme je l'ai dit, beaucoup plus sombre, l'humour n'a pas pour autant cédé du terrain.
Il faut dire que si Aynet est toujours en grande forme, Eleuthère n'est pas en reste et son sens de la répartie semble augmenter proportionnellement à ses pouvoirs.
Il m'a fallu un petit moment pour me remettre dans le bain vu le temps qu'il y a entre deux tomes (plus ou moins trois ans), mais une fois bien remise dans l'histoire, les pages se tournaient quasiment toutes seules.
Dans le tome 1, la quête que menait Marc et Eleuthère était une quête un poil bordélique, avec certes un enjeu, mais le voyage était un peu plus insouciant.
Cette fois-ci, non seulement les enjeux sont bien plus importants, mais le temps bien plus compté.
Comme toujours, j'ai beaucoup apprécié Aynet. Elle est délicieusement tarée et un brin psychopathe. Mais la grande surprise a été de voir Eleuthère devenir presque aussi taré que sa marraine.
Saga elle, est bien plus discrète, mais réserve bon nombre de surprises.
Et puis il y a le petit nouveau, Secundus, surnommé Deuzio par Aynet, au grand dam du jeune homme, qui, du haut de ses 16 ans, est bourré des préjugés que son père et sa grand-mère lui ont mis dans la tête.
Mais au fil de leurs aventures, le jeune homme va se détacher de son éducation et commencer à penser par lui-même.
C'est une quête pleine de surprises et de rebondissements que nous offre l'auteur et, s'ils ne font pas partie de cette quête là, on va avoir quelques nouvelles des deux autres groupes.

Et la fin… L'auteur a réussi à m'infliger deux uppercuts coup sur coup !
Finalement, ce n'est peut-être pas plus mal qu'il y ait du temps entre deux tomes, car je ne suis pas sure que mon coeur résisterait à un enchaînement de tomes qui m'infligeraient chacun de tels coups émotionnels.