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EAN : 9782910233853
31 pages
1001 Nuits (01/01/1900)
4.25/5   10 notes
Résumé :
L'Eloge des oiseaux, véritable hymne à la nature, fait partie des Petites Œuvres morales. S'opposant aussi bien à la tradition chrétienne, qui place l'homme au centre de la création, qu'à l'optimisme des Lumières, Léopardi voit en l'espèce et la raison humaines non pas le résultat d'une théologie naturelle ou divine, mais plutôt un accident de la nature, un accident malheureux.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique

« Amelio, philosophe solitaire, était, un matin de printemps, assis, avec ses livres, à l'ombre d'une de ses villas, et lisait. Ému du chant des oiseaux dans la campagne, peu à peu il se prit à écouter et à penser, et laissa là sa lecture. Enfin il mit la main à la plume et, dans ce même lieu, il écrivit les choses qui suivent. »

Vous qui avez un peu de vague à l'âme, lisez cet éloge lumineux ou mieux écoutez-le, vous sentirez la joie vous envahir et votre coeur s'envolera.

Giacomo Leopardi (1798-1837) philosophe et poète compare le chant des oiseaux au rire de l'enfance mais les enfants grandissent. Ils deviennent sérieux, s'ennuient et nombre d'entre eux sombrent dans la mélancolie car ils sont condamnés au sol. L'oiseau s'envole et chante toute sa vie durant. Il est frêle, humble et nu mais il parcourt le monde entier par tous les temps sans jamais se départir du simple plaisir d'exister.



https://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/leopardi-giacomo-eloge-des-oiseaux.htm
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Un court texte de Giacomo Leopardi, écrivain italien du début du XIXème siècle.

On y découvre Amelio, « un philosophe solitaire » qui laisse un instant de côté ses livres pour admirer le chant des oiseaux et se laisser aller à l'écriture. le texte constitue un véritable éloge aux « plus joyeuses créatures du monde ».

Selon le narrateur, le plaisir que nous ressentons en écoutant le chant des oiseaux vient d'abord « non de la suavité des sons, si grande qu'elle soit, ni de leur variété, ni de leur concert, mais de cette marque d'allégresse qui est contenue naturellement dans le chant en général et dans le chant des oiseaux en particulier. C'est, pour ainsi parler, un rire que l'oiseau fait, quand il se sent dans un état de bien-être et d'agrément. Aussi pourrait-on dire en quelque façon que les oiseaux participent du privilège que l'homme a de rire et que n'ont pas les autres animaux [...]»

Pour lui, si les oiseaux se montrent si joyeux, c'est qu'ils ne sont pas « sujets à l'ennui. Ils changent de lieu à chaque instant ; ils passent d'un pays dans un autre, aussi éloigné qu'on voudra, et des plus basses aux plus hautes régions de l'air, en peu de temps et avec une facilité merveilleuse ; ils voient et éprouvent dans leur vie une infinie diversité de choses »
Il ajoute : « À ces qualités et ces conditions extérieures correspondent chez eux les qualités intrinsèques, c'est-à-dire de l'âme, par lesquelles ils sont aussi plus aptes à la félicité que les autres animaux. »

Les points positifs : un texte intéressant à découvrir pour s'évader un instant. J'ai apprécié les réflexions philosophiques du narrateur sur le rire chez l'homme.

Les points négatifs : un style un peu ancien et quelques répétitions.
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Comme il porte bien son nom ce court texte évoquant l'admiration inconditionnelle de l'auteur pour les oiseaux qui ne connaissent que "contentement et joie de vivre". Quand on sait combien Leopardi était malheureux il semble transposer tout el bonheur du monde dans ces minis etres.
Certaines comparaisons pretent à rire, il n'y a rien de très scientifique dans ces observations. Cela reste poétique, réfléchi, analysé à sa façon.
Un texte agréable à parcourir.
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Un court commentaire pour cette forme très courte de l'Éloge des Oiseaux, où Léopardi compare la gaieté des oiseaux à celle des enfants, et l'imagination des uns à celles des autres. C'est parfois surprenant mais c'est léger et poétique, et pourrait donner envie de s'attaquer au Zibaldone du même auteur (2300 pages tout de même).
Traduction de l'italien par Joël Gayraud
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
     
... la nature a montré une très louable prévoyance en faisant que le chant des oiseaux, qui est une démonstration d’allégresse et une espèce de rire, fût publique, tandis que le chant et le rire des hommes, eu égard au reste de la terre, sont chose privée : et elle pourvut sagement à ce que la terre et l’air fussent semés d’animaux qui, tout le jour, par leurs chants de joie sonores et solennels, applaudissent, pour ainsi dire, à la vie universelle, et excitassent les autres vivants à l’allégresse, en donnant des témoignages continuels, bien que faux, de la félicité des choses.
     
     
... les oiseaux ont en abondance ce qui, dans l’imagination, est bon et utile à l’agrément de l’âme, sans toutefois participer à ce qui est nuisible et douloureux. Et, comme ils ont en abondance les choses de la vie extérieure, ils ont aussi les richesses de la vie intérieure ; mais de telle sorte que cette abondance devient pour eux un bienfait et un plaisir, comme chez les enfants, et non pas un dommage et une misère insigne, comme la plupart du temps chez les hommes. En effet, comme l’oiseau, pour la vivacité et la mobilité extérieures, a une ressemblance manifeste avec l’enfant ; de même, on peut croire raisonnablement qu’il lui ressemble pour les qualités intérieures de l’âme. Si les biens de cet âge étaient communs aux autres âges et si les maux n’étaient jamais plus grands qu’alors, peut-être l’homme aurait-il des raisons de supporter la vie patiemment.
     
     
Poésies et Petites Œuvres morales / XVII : 'Éloge des Oiseaux' (Elogio degli Uccelli), Automne 1824. Traduit par François-Alphonse Aulard – Alphonse Lemerre éditeur, 1880 (Tome troisième).
     
https://fr.m.wikisource.org/wiki/Poésies_et_Œuvres_morales_(Leopardi)/Œuvres_morales/XVII
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Enfin, comme Anacréon désirait pouvoir se changer en miroir, pour être regardé continuellement par celle qu’il aimait, ou en vêtement pour la couvrir, ou en onguent pour l’oindre, ou en eau pour la laver, ou en bandelette pour qu’elle le serrât contre son sein, ou en perle pour être porté à son cou, ou en chaussure pour être du moins foulé de ses pieds ; de même, je voudrais, pour quelque temps, être changé en oiseau pour éprouver ce contentement et cette joie qu’ils ont à vivre.
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La nature du rire en général, ses intimes principes et ses modes, du moins au point de vue moral, il serait difficile d’en donner une définition et une explication : à moins peut-être de dire que le rire est une sorte de folie qui ne dure pas, ou un égarement et un délire. Car les hommes, n’étant jamais satisfaits ni charmés véritablement par aucune chose, ne peuvent avoir un motif de rire qui soit raisonnable et juste. Même il serait curieux de chercher pourquoi et à quelle occasion il est vraisemblable que l’homme fut appelé pour la première fois à employer et à connaître cette sienne faculté. Il n’est pas douteux que, dans l’état primitif et sauvage, il se montre le plus souvent sérieux, comme font les autres animaux, et même d’apparence mélancolique. Aussi mon opinion est-elle que le rire, non seulement apparut au monde après les larmes (et, cela, on ne peut aucunement le contester), mais qu’il se passa un long espace de temps avant qu’on en fît l’expérience et qu’on le vît pour la première fois. 
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Ainsi, de cette faculté, les oiseaux recueillent-ils à profusion ce qui favorise l'épanouissement de l'âme, non ce qui lui pèse et la chagrine. Et de même qu'ils abondent de vie extérieure, ils sont riches de vie intérieure, mais de telle sorte que cette abondance leur soit heureuse et profitable comme chez les enfants, sans jamais devenir cause de souffrance et de détresse, comme c'est le cas pour la plupart des hommes.
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Si aujourd’hui, du moins là où l’on est civilisé, les hommes commencent à rire peu après leur naissance, ils le font principalement en vertu de l’exemple, parce qu’ils voient rire les autres. Et je croirais volontiers que la première occasion et la première cause de rire, ç’a été, pour les hommes, l’ivresse : autre effet propre et particulier au genre humain.
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Vidéo de Giacomo Leopardi
« […] Jour après jour, Saba - de son vrai nom Umberto Poli (1883-1957) - compose le “livre d'heures“ d'un poète en situation de frontière, il scrute cette âme et ce coeurs singuliers qui, par leur tendresse autant que leur perversité, par la profondeur de leur angoisse, estiment pouvoir parler une langue exemplaire. […] […] Au secret du coeur, dans une nuit pétrie d'angoisse mais consolée par la valeur que le poète attribue à son tourment, cette poésie est une étreinte : à fleur de peau, de voix, une fois encore sentir la présence de l'autre, porteur d'une joie qu'on n'espérait plus. […] Jamais Saba n'avait été aussi proche de son modèle de toujours, Leopardi (1798-1837) ; jamais poèmes n'avaient avoué semblable dette à l'égard de l'Infini. le Triestin rejoint l'auteur des Canti dans une sorte d'intime immensité. […] […] Comme le souligne Elsa Morante (1912-1985), Saba est plutôt l'un des rares poètes qui, au prix d'une tension infinie, ait élevé la complexité du destin moderne à hauteur d'un chant limpide. Mais limpidité n'est pas édulcoration, et permet au lecteur de percevoir deux immensités : le dédale poétique, l'infinie compassion. » (Bernard Simeone, L'étreinte.)
« […] La première édition du Canzoniere, qui regroupe tous ses poèmes, est fort mal accueillie par la critique en 1921. […] Le Canzoniere est un des premiers livres que publie Einaudi après la guerre […] L'important prix Vareggio de poésie, obtenu en 1946, la haute reconnaissance du prix Etna-Taormina ou du prix de l'Accademia dei Lincei, ne peuvent toutefois tirer le poète d'une profonde solitude, à la fois voulue et subie : il songe au suicide, s'adonne à la drogue. En 1953, il commence la rédaction d'Ernesto, son unique roman, qui ne paraîtra, inachevé, qu'en 1975. […] »
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Référence bibliographique : Umberto Saba, du Canzoniere, choix traduit par Philippe et Bernard Simeone, Paris, Orphée/La Différence, 1992.
Image d'illustration : https://itinerari.comune.trieste.it/en/the-trieste-of-umberto-saba/
Bande sonore originale : Maarten Schellekens - Hesitation Hesitation by Maarten Schellekens is licensed under a Attribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International License.
Site : https://freemusicarchive.org/music/maarten-schellekens/soft-piano-and-guitar/hesitation/
#UmbertoSaba #Canzoniere #PoésieItalienne
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