Depuis la comedia dell'Arte et depuis
Molière, nous savons que les valets de comédie sont rusés, menteurs, coquins, fripons... Ils cumulent les défauts, même s'ils se rachètent parfois en mettant leur ingéniosité au service de leurs maîtres pour arranger un mariage. On le voit, le point de départ est classique. Il y a déjà du marivaudage avant la lettre, avec un valet se déguisant en maître. Mais l'originalité, c'est qu'il y a deux valets, Crispin et La Branche, qui arrangent ensemble le coup de leur carrière, pour mettre la main sur une dot, voire sur la jeune fille à marier ; la "bagatelle" est clairement évoquée.
On a donc un enchaînement de quiproquos, avec des personnages assez caricaturaux et peu nuancés, du vieux père à la jeune ingénue, à la soubrette maligne et à l'amant intéressé. Mais c'est la dynamique entre les deux valets qui est intéressante, chacun cherchant à tromper l'autre. Dommage que cet aspect ne soit d'ailleurs pas plus creusé.
Sympathique, mais sans plus.