Ce livre est tiré d'une thèse d'anthropologie aux méthodologies discutables réalisée à la fin des années 60 dans un quartier pauvre de Montréal. L'autrice est allée y vivre et est devenue "l'amie" de ses voisins, sur qui elle a fini par faire une étude sociologique... à leur insu.
La démarche se voulait sérieuse, mais à force de relater les déboires d'argent ainsi que les hauts et les bas de la vie conjugale du couple, le livre fini par ressembler à un roman à la fois misérabiliste et burlesque! C'est une plongée dans la vie quotidienne de gens appartenant à une classe sociale qui est rarement dépeinte dans les livres. C'est aussi le portrait d'une certaine époque. L'écriture est très orale et restitue très bien le parler du temps.
C'est une lecture intéressante, même si on se sent un peu voyeur en lisant ça. le ton n'est pas condescendant, mais il reste que le regard posé sur ces gens vient forcément d'en haut... le livre soulève bien entendu toutes sortes de questionnements éthiques, qui sont discutés dans la préface et la postface de la nouvelle édition. Dans tous les cas, c'est un livre qui ne ressemble à aucun autre!
Commenter  J’apprécie         60