Comme de la Normandie, on peut définir une Haute et une Basse Bretagne.
Tracez une ligne verticale de Saint-Brieuc à Vannes.
Faites la reculer jusqu'à sa parallèle qui part de Fougères pour finir à Nantes.
Et vous aurez ainsi parcouru, en quelques secondes, la Haute-Bretagne.
Mais il serait dommage de ne pas s'y attarder un peu ...
C'est ce que proposait, en 1938, Jacques Levron avec ce vénérable guide de la collection "Les beaux pays", paru aux éditions B. Arthaud de Grenoble ...
Se faisant voyageur, il avait suivi, en auto ou en train , la rive droite de la Loire depuis Angers.
Il était entré en Bretagne sans s'en apercevoir, presque par distraction.
Il posait, pour la première fois, ses valises à Nantes.
La visite, culturelle et historique, passe alors par le château, par la cathédrale et longe le port et le transbordeur.
Le pays nantais ne manque pas non plus de charme.
Et le deuxième chapitre lui sera consacré.
Le joli port de Pornic, Clisson, Passay, la sardinière du Croisic, Guérande et son moulin du diable, une matinale leçon de gymnastique sur la plage de la Baule.
Quel plaisir !
Mais, comme à leur habitude, ces "faillis" voisins de normands viennent jeter un caillou dans la soupe !
Ayant envahi, en 847, la région de Grandlieu, ils ont détruit une partie de son église ...
Mais l'on s'attarde, l'on papote et le guide, lui, ne nous attend pas !
La promenade continue ...
Elle va nous emmener au pays de Chateaubriand, dans la vallée de la Vilaine, autour de Rennes, dans la forêt de Paimpont, sur la côte d'Émeraude, au pays de Fougères et de Vitré ....
Le texte, d'une bonne facture littéraire, est rehaussé par 193 héliogravures teintées de noir et blanc bleuté.
La balade est charmante.
Elle est aussi dépaysante car elle nous propulse au coeur d'une Bretagne qui a aujourd'hui disparu, celle de nos grands-parents, celle où la sardinière portait la coiffe, où la pêche se faisait à la voile, où de puissants chevaux tiraient, dans la baie de Fresnaye, les lourdes charrettes chargées de sable, où à Guérande, le jour de la foire, les boeufs passaient la porte Saint-Michel ...
C'est un sacré bon vieux bouquin que ce guide de la Haute-Bretagne.
Et ma bibliothèque, depuis quelques jours, semble plus fière, de l'avoir accueilli ...
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Des moulins à vent piquent le paysage de leur silhouette pansue.
L'un d'eux valut au diable fâcheuse mésaventure :
Satan avait fait le pari, suivant l'usage, de bâtir ce moulin en une nuit.
Le paysan qui soutenait le pacte avait naturellement mis comme enjeu son âme.
Le diable faillit bien réussir mais à la dernière heure, alors qu'il ne restait plus qu'une pierre de la façade à poser, le paludier malin jucha dans la cavité encore béante une statuette de la Vierge.
Vaincu par cette apparition, le Diable en jurant regagna son enfer ...
Pourtant il est facile de constater à l'intérieur du pays une différence considérable entre la Haute et la Basse Bretagne, celle qui parle exclusivement le français à celle qui continue à s'exprimer en breton ...
On venait de Bretagne, de France acheter à Quintin ou à Uzel la toile de Bretagne, cette bonne toile rugueuse, large, solide, fleurant bon la lavande, orgueil des jeunes épousées qui en contemplaient les lourdes piles dans la grande armoire familiale ...
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Jacques
LEVRON, conservateur des Archives de France, est interviewé sur les Ecuries de Versailles : le statut des Grandes et Petites Ecuries, leurs fonctions. Anecdote sur les administrateurs de ces institutions à l'époque de
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