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4,31

sur 551 notes
Je ne crois que ça fait longtemps que je n'ai pas lu qqch d'aussi déroutant. En fait la critique de cheyenne-tala m'avait donné envie de lire et cet auteur (que j'avoue n'avoir jamais lu) et ce livre, par son côté intrigant.
Vraiment totalement hors de sentiers battus.

J'ai retrouvé dans ce livre le principe du pamphlet comme celui d'Arthur Londres contre le bagne (ici la description de la vie en prison et de la torture de la camisole) et contre la peine de mort (comme le Dernier jour d'un condamné d'Hugo). Mais à cela s'ajoutent les tentatives et réussites de mort imminente qui entraînent le personnage dans ses vies antérieures. On passe du pamphlet à la SF voire au fantastique. Franchement déstabilisant. Et en fait cela renforce le discours sur les conditions de vie en prison puisque que le seul moyen d'échapper à la douleur, à la maltraitance physique et psychologique, pour le héros, c'est justement de partir, de vagabonder dans les étoiles, de revivre ses vies antérieures.....
Magnifique texte que je ne peux que recommander.

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J'ai relu ce livre après plus de trente ans; j'étais ado à l'époque et j'ai été séduite par le côté "aventure", maintenant le charme a opéré à nouveau et en mieux, car j'ai pris conscience de cette immense louange à la grandeur et à la volonté de l'esprit humain.
C'est incontestablement le livre le plus "space" de London , car on y frôle l'irréel de près, mais il y a toujours cette glorification de la vie pure qu'on trouve dans "Le loup de mer", "Croc-Blanc" ou (et surtout) dans "Martin Eden".
Vous connaissez l'histoire - Darrell Standing est un prof condamné à la perpétuité pour meurtre, sa peine étant changé en peine de mort pour avoir frappé un gardien de prison (ah, la logique humaine !) , et qui se fait infliger plus que régulièrement la camisole de contention pour révéler la cachette de dynamite inexistante. C'est précisément cette torture (et les conseils de son ami Ed. Morrel) qui lui permet de se mettre dans en état catatonique et vagabonder dans ses vies antérieures. Et chacun de ses "voyages", quelque soit l'époque, est une ode à la gloire de l'Homme universel, au courage de faire face à la sauvagerie de la nature, ou pire, des autres hommes. (Ma préféré restant l'histoire du naufrage...)
Mon seul petit regret sont les dernières vingt pages un peu trop frénétiques sur l'universalité de l'esprit; c'est un texte magnifique, mais cela casse le récit juste avant la mort de Darrell; c'est comme deux apothéoses pour le même livre. Au même temps (et à la réflexion) cet contraste glaçant entre la philosophie, la vie , la magnificence de la pensée...et cette trappe de la potence qui s'ouvre !
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Livre vivement conseillé par mon mari qui est un grand fan de l'auteur, c'est une ode magnifique à la liberté et contre l'univers carcéral et ses dérives. Jack London m'a touchée avec ces pages de souffrances.
Cependant, il a le mérite d'avoir agrémenté son récit de voyages dans les vies antérieures du personnage. J'ai retrouvé la magie que j'avais aimé dans Avant Adam, mais là, on voyage dans l'espace et le temps, de l'antiquité jusqu'au Far West. Toutes les époques sont représentées et à chaque fois, l'aventure est surprenante et totalement différente de la précédente.
C'est envoutant, on ne s'en lasse pas et on a envie de tendre la main à Darrell.
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Jack London a fait dans le roman fantastique. Ici il est question de vies antérieures. On voyage dans le temps, en parallèle avec l'univers carcéral cruel et injuste de son époque. Superbement écrit, épique, avec une critique sociale et politique sous-jacente, une pure merveille.
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Darell Standing va mourir. Condamné à la prison à perpétuité pour avoir tué un confrère sur un coup de sang, ce professeur d'agriculture a passé les huit dernières années de sa vie dans un des cachots d'isolement du pénitencier de St Quentin à cause d'une accusation inventée de toutes pièces par un autre prisonnier. Comme si la solitude, la cruauté des gardiens, la malnutrition et les heures atroces passées saucissonné dans une camisole de force ne suffisaient pas, le voici maintenant condamné à mort pour avoir – prétend le gouverneur de l'établissement – frappé un de ses geôliers. Mais Standing ne craint pas la mort. Il ricane des efforts de ces imbéciles qui tentent de lui arracher la vie par la violence, alors que, entre les murs de sa prison et à force de souffrances et de privations, il a découvert le plus grand des secrets : le corps n'est rien, il n'y a pas de mort absolue. L'esprit est la vie, et l'esprit ne saurait mourir.

En effet, pour échapper au martyr de la camisole de force, Standing est parvenu à un exploit hors-du-commun : s'échapper de son propre corps et se projeter dans les souvenirs de ses vies antérieures, toutes celles que son esprit a vécues puis oubliées depuis les premiers temps de la vie sur Terre à sa propre lente agonie dans les geôles de St Quentin. Et Darell Standing se rappelle… Il se rappelle avoir été un enfant pionnier forcé de voir sa famille hachée en pièces sous les coups des indiens. Il se rappelle avoir été un marin échoué sur les rives de la Corée et amoureux d'une belle dame de la cour impériale. Il se rappelle avoir été un duelliste renommé à la cour de Louis XIII. Il se rappelle avoir assisté au procès du Christ, perché sur son cheval de centurion romain et les oreilles remplies des hurlements de la foule en fureur. Il se rappelle avoir été roi, mendiant, guerrier, marchand, voyageur, fermier et meurtrier. Il se rappelle avoir aimé milles femmes différentes et en avoir été aimé en retour.

Et dans aucune de ses innombrables existences, Darell Standing n'a demandé grâce, ni flanché devant l'oppression. Aussi ne flanchera-t-il pas cette fois-ci. Il luttera jusqu'au bout, jusqu'à user ses dernières forces. Et qu'importent la mort et la corde qui l'attendent, puisque – Standing le sait à présent – il renaîtra et aimera à nouveau !

Jack London est décidément un écrivain plein de surprises ! Avec cet étonnant roman fantastique, il surgit encore une fois où on ne l'attend pas, mélangeant tous les genres avec une énergie furieuse : critique sociale, roman carcéral, récit maritime, cape et d'épée, western… Sous la plume d'un écrivain moins talentueux ce récit mosaïque pourrait avoir des allures de fourre-tout bordélique, mais London n'est pas considéré pour rien comme l'un des écrivains les plus brillants du début du XIXe siècle. D'abord surprise par le lyrisme du style et la fantaisie de l'intrigue – plutôt inhabituels chez Jack London et presque choquants quand on sort à peine, comme moi, de la lecture lapidaire de « Construire un feu » – je me suis laissée rapidement emporter par ce roman flamboyant, certes un peu décousu par moments, mais si vibrant de générosité, d'imagination et de saine indignation que je ne vois pas comment il pourrait laisser qui-que-ce-soit indifférent.

Reste une question qui – tout plaisir de la lecture mis à part – m'a titillée pendant toute ma lecture : mais qu'est ce qui a pris London d'écrire un roman pareil ? Quoi, Jack London tentant de démontrer la supériorité de l'esprit sur la matière ?! Jack London, le matérialiste, le sceptique, l'athée, le socialiste, celui qui clamait dans son désespoir sardonique « quand on est mort, on est mort et c'est pour longtemps » ! Ce serait-il converti au mysticisme sur la fin de sa trop courte vie ? Ce serait, dans un sens, presque un désappointement… Mais non, tous les témoignages semblent montrer que les sombres opinions de London en la matière n'ont jamais changé et il reconnaissait lui-même, presque à regret, ne pas croire un mot de ce qu'il avait écrit.

Alors pourquoi ? Aucun contemporain n'ayant apporté de réelle réponse en la matière et London ayant gardé le silence sur la question, j'avancerai donc la mienne aussi pauvre et insignifiante soit-elle : plutôt que de voir dans « le Vagabond des étoiles » un plaidoyer en faveur de la spiritualité, je préfère y lire une hymne émouvante au pouvoir de l'imagination, celle qui permet aux hommes de s'échapper des prisons les plus noires pour s'envoler à travers le temps et les étoiles. Et peut-être London l'inflexible incrédule, reconnaissait-il au passage un peu de mérite à la foi et aux religions, car comme il doit être dur, tellement dur, de lutter et de se sacrifier pour le bien d'humanité quand on pense que rien, qu'aucune récompense ne nous attendra une fois l'obscurité tombée…
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Ce roman de London écrit quelques mois avant sa mort est un pamphlet contre la prison et le quasi droit de vie et de mort que l'administration pénitentiaire s'octroyait . L'usage sans restriction de la camisole de force pour mater les " fortes tètes " peut sembler surprenant dans un pays qui se réclamait et se réclame toujours du qualificatif de démocratique . Certes les lois ont évolué depuis la parution de ce livre mais Guantanamo , mais Abou Graïb nous sont tout de même contemporains .
le récit oscillant entre la réalité du quotidien des emprisonnés , leurs rêveries aptes à faire passer le temps et le vécu à travers de séances d'autohypnose qui peuvent paraître incroyables , mais que je garantis authentiques pour les avoir expérimentées nous plongent dans un univers étranger à nos modes de vies contemporains . Certains écrits de Maurice Rajsfus , sur la répression policière de l'immigration sont dans le même ton pour ce qui concerne la violence de certains fonctionnaires au service du pouvoir .
Dans ce roman , London a certes utilisé , un peu comme le faisait Léo Ferré , quelques morceaux de textes anciens non publiés auparavant ( un recyclage en quelque sorte ) mais ils sont agréablement insérés dans l'histoire sans détonner .
Lecture agréable autant qu'instructive d'un auteur arrivé à la pleine maturité de son talent d'écrivain et de militant politique .
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Jack London fait l'apologie de l'abolition de la peine de mort en Californie et aux USA, sujet déjà très contesté en 1908. Mais le roman ne traite pas seulement de l'incarcération en pénitencier, de la peine de mort, du traitement inhumain et démoniaque par un directeur de prison obsédé et son équipe de "chiens" gardiens. L'auteur a connu personnellement le cachot et peut s'exprimer en connaissance de cause. Il insiste dans ce roman sur le voyage mental qui permet à l'esprit de dominer le corps physique. Cela permet au personnage principal de résister aux supplices extrêmes qu'il subit, et nous emmène dans des voyages imaginaires admirablement décrits, avec poésie et philosophie. le passage lorsqu'il vit dans la peau d'un cavalier de Ponce Pilate et qu'il rencontre Jésus est sublime. Jack London profite de ses voyages imaginaires pour développer ses idées personnelles sur la religion, les Mormons, l'amour et bien d'autres sujets.
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Darell Standing est condamné à mort.
Prisonnier, il trouve le moyen de s'évader de sa camisole de force pour revivre les péripéties de ses vies antérieures.
Du fond de sa cellule, il libère son esprit de son corps.
Ce livre est un réquisitoire, non pas contre la peine de mort qui est juste évoquée, mais contre la dureté du système carcéral et contre la torture.
Il est aussi un roman fantastique qui s'interroge sur l'esprit de l'homme, sur sa place dans sa raison d'être et sur la réincarnation ; en somme un questionnement métaphysique.
Malgré quelques lourdeurs de style, inhabituelles chez Jack London, ce roman est un roman fort qui tient une grande place dans l'oeuvre de cet auteur.
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J'ai lu cet étrange roman retenu par Jamik dans le cadre du challenge des Elus de l'Imaginaire SFFF et c'est tant mieux car je ne pense pas que je m'y serais intéressé sans cette occasion.
A première vue, le mélange est étonnant : il y a bien un narrateur, Darrell Standing, qui, en 1913, croupit au fond d'un cachot d'une prison californienne, souvent puni par des semaines entières passées dans une camisole de force. Cet ingénieur agronome et professeur a été condamné à la prison à vie pour meurtre. du fonds de cette cellule il parvient, et c'est là qu'intervient l'aspect fantastique du roman, à expérimenter une technique qui lui permet d'échapper à ses terribles souffrances en revivant, au hasard, certaines de ses vies antérieures. Et d'en garder des souvenirs lorsqu'il est « rappelé » à la réalité par ses tortionnaires. Alors qu'il a été condamné à mort en aggravation de sa peine, pour avoir donné un coup de poing à un gardien, il décide d'écrire son témoignage et de le faire connaître au public. Au-delà de sa couleur fantastique ce roman est aussi un pamphlet politique contre la peine de mort, une sorte d'histoire du monde depuis le commencement, il faut bien le dire parfois extrêmement verbeuse… Bref un très ambitieux (trop ?) roman qui brasse large.
Evidemment il y a des incohérences dans le récit : comment, par exemple, accepter l'idée que soumis à tant de souffrances physiques et morales, Darrell Standing puisse trouver la force et l'occasion de rédiger un texte aussi détaché de sa réalité vécue ? On sent bien qu'alors l'auteur Jack London prend le pas sur son personnage… Il y aurait aussi beaucoup à dire sur le choix des vies antérieures, mais je ne souhaite pas écrire une critique trop longue.
Malgré tout j'ai été captivé par ce texte si peu formaté aux exigences de la fiction telle qu'on la conçoit aujourd'hui. J'ai ressenti beaucoup d'énergie dans le style de Jack London, qui m'a semblé n'avoir pas du tout vieilli.
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Lorsque je me suis lancée dans la lecture du Vagabond des étoiles, je ne savais pas trop à quoi m'attendre et c'était tant mieux.
Ce roman occupe une place à part dans l'oeuvre de London et désormais dans ma bibliothèque.
Tout d'abord parce que lorsqu'on connait la vie de London, il est évident que ce prisonnier qui veut s'évader, c'est lui-même. Ensuite, il parvient magistralement à mélanger plusieurs registres, passant d'un discours politique, presque militant, à des envolées littéralement "fantastiques" (je n'en dis pas plus).
Bref, un London peut-être au sommet de son art, même si ce n'est pas l'ouvrage qu'on citera en premier lieu dans son oeuvre pléthorique.
à lire absolument
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