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4,31

sur 550 notes
Par la force de son esprit, un condamné à mort s'évade. Car Darrell Standing n'est pas un prisonnier comme les autres: c'est un cartésien, un scientifique doué d'une volonté hors norme.
On alterne description de l'enfer carcéral - un de ses sujets de prédilection - et échappatoire psychique sous forme d'abord de souvenirs, puis de rêves et enfin de quête de vies antérieures ou “aventures rétrospectives”.
Jack London nous délivre de bout en bout son message: l'esprit l'emporte sur le corps, jusqu'à affirmer que « la matière est la grande illusion ». Seul l'esprit perdure et se transmet.
On est indulgent avec l'auteur pour ses développements sur cette théorie de multiples vies antérieures qui lui font s'incarner en homme robuste et de caractère dans tous les scénarios d'aventure évoqués: le fougueux chevalier français Guillaume de Saint-Maure, Jesse le garçon courageux émigrant vers la Californie, Adam Strang l'anglais devenu dignitaire de l'empereur de Corée, Ragnar Lodbrog le viking devenu romain et bras droit de Pilate à Jérusalem, et enfin Daniel Foss l'américain naufragé des mers du Sud.
On notera qu'il n'est pas allé jusqu'au bout de son principe: une vie antérieure féminine.

Une fois de plus avec Jack London, l'écriture est simple et limpide. C'est un beau récit, un peu désuet, un peu fou et quelque peu misogyne, mais une formidable ode à la force de l'imagination.
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Heureusement il y a des livres témoignages qui font un peu évoluer les situations, dont ici la camisole dont les prisonniers récalcitrants subissaient l'enfermement dans la prison de San Quentin en Californie au début du XXème siècle. J'ai tenté de me glisser dans cette camisole torture en même temps que le supplicié en lisant les descriptions qu'en faisait J.London, et imaginé les réactions mortifères dans le corps. Cette dénonciation en aura permis l'arrêt.
L'auteur qui a connu la prison pour vagabondage en 1894 a créé un personnage fictif Darrell Standing pour construire son roman-récit. En fait il s'est inspiré de deux personnages réels que sont Jake Oppenheimer, pendu en 1913, et Edward Morrell, son voisin de cellule qui a passé cinq années en isolement cellulaire et fut gracié en 1908.
Son livre est structuré en deux parties qui alternent. Il décrit le contexte carcéral avec ses gardiens imbéciles, le directeur, un monstre sans une once d'humanité, des prisonniers corrompus qui tentent ainsi alléger la durée de leur condamnation et les conditions de l'enfermement, dont la cellule d'isolement où la torture de la camisole était pratiquée. Dans l'autre partie, quand Darrell Standing est dans sa camisole, il voyage à travers les siècles et identifie ses différentes vies grâce à l'auto-hypnose. Il en fait une description très lyrique en référence à une culture historique étendue. Il est homme des cavernes ; matelot Wiking ; centurion de Ponce-Pilate ; en 1857, Jesse, enfant massacré par les indiens et les mormons à Montain Meadows ; comte Guillaume de Sainte-Maure qui meurt en duel en France pendant le règne de Louis XIII, etc, etc. Il démontre ainsi que nous sommes un temps, les locataires de notre corps, et que la résurrection des corps se fait, au long des générations et des siècles, mais dans un seul esprit qui est immortel.
En effet, seule la puissance de l'esprit permet de s'échapper du carcan qui torture le corps, mais faut-il pour cela être expérimenté à l'exercice, sans doute les yogis avertis y parviennent-ils ???
Un livre puissant, à relire.



Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Darrell Standing est emprisonné dans l'une des prisons les plus inhumaines qui soient pour un crime passionnel. Pour survivre aux heures sans espoir qui défilent, il s'embarque dans un voyage imaginaire, et remonte le fil de ses vies antérieures. Depuis sa prison, il voyage dans le temps et l'espace, et vit mille vies loin des chaînes et des barreaux. J'ai dévoré ce roman, qui en contient 100 autres finalement, , une dénonciation du système pénitentiaire en même temps qu'un magnifique hommage au pouvoir de l'Imaginaire.
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Merci à Rabelais
Grand merci à toi
Sans quoi, grâce à ta subtantifique moelle, je n'aurais pas passé le pas
A savoir découvrir, un auteur engagé, au delà de Croc Blanc
Un auteur qui raconté les affres du capitalismes naissant aux USA ...
En plus un vrai livre d'anticipation ...
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Toute l'oeuvre de Jack London repose sur une partie de sa propre autobiographie, mais cela je l'ai compris un peu plus tard. Il était très prisé dans les bibliothèques des collèges et les lycées, Les professeurs très impliqués eux mêmes fervents lecteurs nous faisaient l'éloge de ce fabuleux conteurs, ardent défenseur de la liberté aux aventures extraordinaires, bravant non seulement les éléments déchaînés, mais surtout la haine des hommes déchirée par la brutalité et la dureté de l'existence.
Darrell Standing condamné au bagne en fera les frais, sa supériorité intellectuelle mise à rudes épreuves, aggravant son cas en se rebellant contre le système pénitencier fera l'expérience de la camisole de force...
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Je vais être beaucoup moins enthousiaste sur ma critique du Vagabond des étoiles que pour celle du dernier Jack London que j'avais lu, le Loup des mers, car, cette fois, le choc n'a pas été présent.
Il y a deux parties dans ce récit : la souffrance physique et morale engendrée par la prison, ou, plutôt, par les véritables tortures commises par le gouverner et ses sbires. Mais le récit n'est, selon moi, pas assez développé - sûrement parce que j'ai lu récemment Au bagne d'Albert Londres, et que le Comte de Monte-Cristo est un de mes livres de chevet... Que même chez les prisonniers à perpétuité, on puisse trouver une humanité et une grandeur d'âme qui fait défaut à leurs gardiens, que la prison fonctionne sur la délation et la bassesse, que les caractères vils et sublimes se mêlent, ce ne sont pas des idées originales, mais je regrette qu'elles ne soient pas assez approfondies. Ainsi, le fait que même du fond du cachot les prisonniers réussissent à communiquer entre eux en trompant leurs gardiens aurait pu être plus exploité. de même, je pense au fascinant passage sur le dressage des mouches de sa cellule par le Narrateur, occupation qui lui permet justement de s'occuper, et donc de faire passer le temps. Cependant, étant en très grande admiration du chapitre décrivant les différentes phases psychologiques par lesquelles passe Edmond Dantès lors des premières années de son arrestation, cette autre "tempête sous un crâne" qui s'étire dans le temps, je n'ai pas été assez proche du Narrateur pour ressentir de l'empathie.
La deuxième partie qui s'entremêle à la première sur la prison, c'est la partie sur la résurrection des âmes. Ce n'est pas la métempsychose qui me gêne, elle est amenée dans le récit de façon qui peut se justifier. Que le prisonnier est capable de s'auto-hypnotiser pour échapper à la douleur physique en évadant son esprit, je le conçois. Mais l'idée n'est pas assez élaborée : j'ai eu l'impression que l'idée du voyage dans les vies antérieures suite aux souffrances physiques était un prétexte pour regrouper ensemble des récits qui ne se répondent pas. En effet, on ne retrouve pas de lien entre le jeune enfant en caravane, le légionnaire d'origine danoise, le marin hollandais en Corée... Ces expériences, ces vies, ne se répondent pas - ou alors, de façon artificielle : dans chacune de ses vies passées, le Narrateur a aimé une femme et a été en colère... Je pense notamment aux Chroniques des années noires, une uchronie qui repose sur l'idée de retour des âmes, mais où les personnages évoluent au fur et à mesure.
Un peu déçue donc pour la première fois par Jack London.
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J'ai découvert récemment Jack London avec son chef d'oeuvre , Martin Eden, et sur les conseils de certains d'entre vous, je me suis plongée dans le vagabond des étoiles.

Quel roman atypique ! Entre plaidoyer contre la peine de mort et la terrible répression carcérale aux États Unis au début du XXe siècle, et épopées multiples à travers les âges, London nous livre une oeuvre assez époustouflante ! Roman réaliste qui bascule dans le fantastique : le héros du livre, le professeur d'agronomie Darrel Standing, condamné à perpétuité, réussit à survivre au martyre de la camisole de force par ce qu'il appelle la « mort en raccourci ». Pour échapper à la réalité insupportable de sa prison, il s'autohypnose et va « vagabonder » dans ses vies antérieures, ce qui nous vaut 6 ou 7 histoires et époques différentes, qui pourraient toutes être un roman à part entière. Chaque lecteur a sans doute son ou ses histoires préférées... Pour ma part, seul le dernier épisode (les premiers âges de l'homme) ne m'a pas trop convaincue..

Grand roman d'aventures donc, mais aussi réflexion philosophique sur la bêtise et l'aliénation humaines et sur le pouvoir de l'imagination. Un roman qui est aussi une belle ode à la femme (avec un brin de misogynie quand même , mais bon, on est en 1914..)

L'édition que j'ai chargée sur la liseuse ( confinement et fermeture des bibliothèques obligent !) était accompagnée d'une très intéressante préface de Francis Lacassin, journaliste et écrivain. J'ai préféré la lire après le roman d'ailleurs. Elle éclaire sur les circonstances de son écriture . Si Darrel Standing est bien un personnage de fiction, il est inspiré par le vrai prisonnier Oppenheimer mais aussi et surtout par son voisin de cellule , Ed Morrell. Francis Lacassin a eu la chance de tomber à San Francisco sur l'autobiographie de Morrell, The 25th.Man, publiée en 1924 (8 ans après la mort de Jack London) dans lequel il raconte sa vie tumultueuse, sa campagne pour arracher son compagnon de geôle , Oppenheimer ,à la mort et sa rencontre avec Jack London qui, de son côté a déjà été sensibilisé au sort d'Oppenheimer par un article de presse.Convaincu que nul mieux que London pouvait toucher l'opinion publique, Morrell eut de nombreux entretiens avec l'écrivain où il lui raconte l'atmosphère de la prison, le déchiffrement des coups dans le mur, l'agressivité des rapports entre détenus et gardiens...et même ses expériences de « mort en raccourci ». London s'empare de toute cette matière pour lancer son imagination et emporter son personnage à travers les siècles . Précisons que le roman n'est pas sorti à temps pour empêcher l'exécution du condamné en 1913, mais qu'il a fait bouger les choses après sa parution.

Pour les lecteurs qui se demandaient si London s'était converti au spiritualisme, London lui même répond dans un courrier à sa mère : sur l'exemplaire de Flore London conservé à la bibliothèque publique d'Oakland, Francis Lacassin a recopié ces lignes datées de 1915 :
« Ma chère maman, voici tout l'argument de ton parti selon lequel seul l'esprit persiste tandis que la matière périt. Je me sens très coupable de l'avoir écrit car je n'en crois rien. Je crois que l'esprit et la matière sont si intimement liés qu'ils disparaissent ensemble quand la lumière s'éteint. Ton fils affectueux »

Enfin Lacassin rappelle que ce n'est qu'en 1975 qu'un professeur de Berkeley a eu l'idée de vérifier les références fournies par Jack London dans l'épisode Daniel Foss sur la date et le lieu de ses mémoires. Il a découvert que ses mémoires avaient bien été publiés en 1819 puis rééditées au début de 1914, au moment où London achevait la rédaction du Vagabond des étoiles.

Je conclurai sur l'avertissement de Jack London qui accompagnait l'envoi de son manuscrit à son éditeur :
«  Ce livre peut se lire à plusieurs niveaux. J'ai pris des libertés avec la philosophie pour démontrer la suprématie de l'esprit sur la matière » et il concluait par ces mots en lettres capitales : La clé du livre est le TRIOMPHE DE L'ESPRIT »

Merci à Taganga 2000, jamiK et Gemlyr31, de m'avoir entraînée dans cette aventure !
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le vagabond des étoiles de Jack London, d'abord publié en feuilleton, paraît en 1915. Il est le dernier roman mais aussi le dernier acte militant de l'écrivain socialiste qui dénonce l'horreur de la peine de mort et l'hypocrisie d'une société chrétienne qui bafoue l'un des premiers commandements : « tu ne tueras point ». L'écrivain connaît le milieu pénitentiaire américain, ayant lui-même été incarcéré pour vagabondage.
Dans ce roman, en effet, Jack London s'insurge contre le système judiciaire et carcéral à la solde de la société capitaliste. Il dénonce les violences, les injustices, les maltraitances, humiliations, coups, privation de nourriture, isolement, qui sont monnaie courante dans les prisons, et, en particulier, l'usage de la camisole de force. Les représentants de la loi qui l'appliquent sont des tortionnaires qui ne valent pas mieux que les prisonniers qu'ils méprisent. Et que dire de ceux qui font les lois ?
Le personnage fictif qui sert à Jack London pour rendre compte de cet univers des prisons est Darrell Standing, un éminent agronome, professeur d'université, incarcéré pour meurtre passionnel. Il purge une peine de trente ans d'emprisonnement mais va être victime d'un complot, mené contre lui par un détenu, qui lui attire la haine du directeur prison et l'amènera à être arbitrairement condamné à mort. Celui-ci, avec la complicité des gardiens mais aussi du médecin des prisons, livre Darrell à la camisole de force et l'amène ainsi aux antichambres de la mort. le tortionnaire n'obtiendra aucun aveu puisque le professeur est innocent mais il permet au personnage de s'échapper par cet apprentissage de la mort, au-delà de la prison, dans les étoiles, en retournant dans ses vies antérieures. A côté de ce personnage fictif, Jack London, introduit des personnages ayant existé, comme Jack Oppenheim et Ed Morell, de son vrai nom Ed. Merrit, qui ont subi, dans la réalité, le destin de Darrell Standing.
Le roman bascule alors vers le fantastique avec l'évocation de toutes les vies de Darrell Standing au cours des siècles précédents.
Il conte les aventures mouvementées du personnage à toutes les époques, que ce soit sous Louis XIII en France, dans une caravane de pionniers en plein désert américain, en Corée aimé par une princesse de haut rang, comme Viking et centurion romain chez Ponce Pilate au temps de Jésus Christ, en Robinson dans une île déserte, et en homme des cavernes dans la dernière réincarnation.

J'ai trouvé que le début du roman était répétitif, un peu long à se mettre en place. Peut-être est-ce l'effet feuilleton, (?), l'écrivain devant retourner un peu sur ses pas d'une semaine à l'autre pour rappeler à ses lecteurs ce qui précédait. C'est ma première impression. Ensuite nous partons avec lui dans les vies antérieures qui sont autant de récits vivants et imaginatifs. Selon mes goûts, je les aurais aimés plus développés, plus étoffés. C'est ce qui me laisse sur ma faim parfois. Mais London n'est pas le maître du roman fleuve, c'est un auteur de récits courts, la plupart du temps, et c'est là qu'il réussit.
Ces récits, outre amener les lecteurs dans les régions de l'imaginaire, ont un autre but. C'est la camisole de force qui permet à Darrell Standing de tenir tête à ses bourreaux et d'être spirituellement (tandis que son corps s'étiole), supérieur à eux, consacrant la victoire de l'esprit sur la matière. Il ne s'agit pas d'une conversion religieuse puisque en dédicace de son roman, Jack London écrit à sa mère qu'il ne croit pas que l'esprit survive à la matière : « Je crois que l'esprit et la matière sont si intimement liés qu'ils disparaissent ensemble quand la lumière s'éteint. ».
Il s'agit plutôt d'une affirmation philosophique qui correspond à l'homme et l'écrivain qui a toujours mis en valeur dans sa vie comme dans ses romans, la force de la volonté, donc de l'esprit, capable de surmonter les faiblesses physiques et les souffrances du corps.
Le roman a donc un double message : Tout en démontrant la supériorité de l'esprit sur le corps, il dénonce avec force les iniquités du système judiciaire et carcéral américain dont il souligne l'inhumanité et l'absurdité.
Grâce à Jack London, nous dit-on dans la préface,« l'usage de la camisole de force et le droit de condamner à mort un détenu indiscipliné seront abolis. »

Lien : https://claudialucia-malibra..
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Tout simplement une merveille.
L'une des plus belles lectures que j'ai connu.

Univers proche du "zéro et l'infini" (Roman d'Arthur Koestler), où l'on se sent enfermé dans la cellule du protagoniste.

Je me permets une remarque personnel sur un passage précis du livre : Jack London (ou plutôt le personnage du livre) fait référence à un jeu d'échecs imaginaire qu'il crée dans son esprit pour tromper l'ennui --> Difficile de ne pas penser au roman "Le Joueur d'échecs " de Stefan Zweig qui est paru bien plus tard...
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Confinement: pas de librairie, pas de médiathèque.

Téléchargeons!




Premier essai 0.99€. Illisible! il manque des lettres :   mots étranges, vais-je jouer aux devinettes?










  Deuxième essai :  7€93 encore des coquilles, mais moins Une typographie bizarre centrée. Ce n'est pas confortable à lire. 

Au confinement comme au confinement!. 

Avant que Claudialucia n'initie le challenge, je pensais que London - auteur de l'Appel de la Forêt et de Croc-blanc écrivait de romans d'aventure et de nature sauvage, lectures jeunesse. Une Fille des Neiges pouvait entrer dans cette catégorie. La Peste Écarlate, une dystopie...Martin Eden, un roman d'apprentissage plutôt autobiographique changent de ton. Le Peuple de l'Abîme est un reportage social, autre facette de l'oeuvre finalement très diverse.

le Nomade des étoiles a pour titre américain The Star Rover et anglais The Jacket. C'est encore une oeuvre originale qui ne ressemble pas aux précédentes, roman fantastique ou témoignage, dénonciation de traitements cruels en prison.

Ô mes concitoyens, ô vous qui tolérez tous ces chiens pendeurs, vous qui les payez et leur permettez de lacer en votre nom des malheureux dans la camisole de force, laissez moi vous expliquer un peu de quoi il s'agit, car vous l'ignorez sans doute. Alors vous comprendrez comment, à force de souffrances, je me suis, vivant, enfui de cette vie, et devenu maître de l'espace et du temps, j'ai pu m'envoler hors des murs de ma géhenne, jusqu'aux étoiles. 

La dénonciation de l'isolement "la cellule solitaire" de la camisole de force "jacket" et très accessoirement de la peine de mort m'ont énormément touchée.

Ces pratiques cruelles sont difficilement imaginables, il faut le talent de London pour que le lecteur ressente la douleur du condamné, la barbarie de la prison californienne. Témoignage ou fiction? Darrell Standing, Ed Morell et Oppenheimer ont-ils véritablement existé ou sortent-ils de l'imagination de London? Les conditions de détention sont décrites avec réalisme. On imagine le prisonnier jouer avec les mouches, communiquer avec les cellules voisines en frappant de petits coups d'un alphabet secret, le laçage de la camisole est impressionnant. A la suite de la parution du Vagabond des Etoiles,  la punition de la camisole de force fut abolie  en Californie.  


J'ai été moins sensible à l'aspect fantastique du roman. Pour supporter la douleur intolérable de la camisole de force sur des délais très longs le condamné "s'évade" par la pensée de son corps en catalepsie. C'est ainsi que libéré de son corps il explore les étoiles. Catalepsie? Expérience de mort imminente? Je suis assez incrédule. 

Darrell s'évade de sa cellule, dans l'espace (les étoiles) et dans le temps. Il retrouve ses vies antérieures, soldat romain de l'entourage de Pilate à Jérusalem, enfant dans une caravane de pionniers dans la conquête de l'Ouest, marin hollandais échoué en Corée, naufragé solitaire sur un îlot rocheux. Si on considère chacune de ses "vies" comme des nouvelles aventureuses, ou des contes.  Certains récits sont très réussis. J'ai vibré pour la migration des chariots dans les terres des Mormons, la soif des migrants,  l'attaque des Indiens. La survie du Robinson sur son îlot m'a aussi transportée. En revanche, les tribulations coréennes m'ont agacée et les épisodes bibliques m'ont laissée froide. Je ne crois pas à la réincarnation ou la métempsycose. A l'époque de la rédaction du roman, certaines personnes pourtant très sérieuses d'adonnaient au spiritisme. Même Victor Hugo faisait tourner les tables. je suis complètement imperméable à ces pratiques et même cela m'agace.

Evidemment cela ne doit pas préjudicier de la valeur littéraire d'un livre. London transporte le lecteur même si le fond de l'histoire est peu réaliste. Les incursions de London dans le domaine fantastique sont une nouvelle preuve du génie de l'auteur. 
Lien : https://netsdevoyages.car.blog
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