Le chant du silence

Un polar avec une construction très intéressante.
L'écriture de Jérôme Loubry est toujours addictive mais je n'ai pas retrouvé l'atmosphère que j'avais appréciée dans "Les refuges", roman pour lequel j'avais eu un vrai coup de coeur.

Même si la rude vie des pêcheurs est bien retranscrite et que l'on se rend compte que les secrets et les non-dits peuvent gâcher toute une vie (voire plusieurs), très vite, j'ai entrevu le dénouement de l'histoire et j'avoue que la fin de ma lecture en a été un peu gâchée.

Toutefois, c'est un auteur que j'ai envie de continuer à découvrir à travers d'autres romans.

Après avoir lu "les refuges" de cet auteur dont je suis sortie avec un avis mitigé, je dois dire que "le chant du silence" m'a emballée. Ce qui me prouve une nouvelle fois qu'il ne faut pas mettre un auteur de côté sur une simple lecture.

On est en 2019. Damien le personnage principal, retourne sur les lieux de son enfance pour l'enterrement de son père, qui vient de se suicider en sautant du haut de la baie des Veuves, nommée ainsi parce qu'autrefois les femmes y guettaient le retour des bateaux de pêche.
Le père de Damien était lui-même pêcheur avant de devenir meurtrier et de partir en prison...
Seulement voilà, après quelques heures passées dans le port où il a grandi, Damien n'est plus sûr de rien.
Constamment amené à revisiter son passé au détour des rencontres qu'il fait, il se met à douter de tout, et de tout le monde.

JEROME LOUBRY parvient à maintenir une tension tout au long de son récit. le va-et-vient constants entre les deux époques -1995 et 2019- donnent une profondeur au roman et où l'auteur s'amuse à malmener son lecteur.
Quant à la fin je ne l'ai pas vu arriver.

Merci JEROME pour ces heures de lecture attrayantes et captivantes.

C'est le coeur en vrac, les tripes arrachés et les larmes aux yeux que je referme ce bouquin ...
De la première page à la dernière, l'histoire se dévoile, se révèle.
Livre touchant, poignant. Tous les personnages sont attachants, même les plus mauvais.
Finalement qui est réellement le mauvais de l'histoire ?
Conflit parental, amour de jeunesse naissant, difficultés économiques et écologiques. Innocence volée, mensonges, tromperies, pudeur des sentiments, fierté fatale ...
Voilà un lot d'ingrédients rondement menés, histoire qui m'a poussée à décaler certaines obligations pour rester dans le récit.
Inutile à présent de vous dire à quel point j'ai aimé ce bouquin.

Damien retourne dans son village natal pour enterrer son père, après près de trente ans d'exil. Un village en partie à l'abandon depuis que les marins ne partent plus en mer et que le port a fermé. Depuis que le chant des sirènes est devenu silence.
À son retour, autant de mystères que de souvenirs remontent à la surface et Damien se retrouve pris dans un terrible engrenage.
Un thriller haletant comme Jérôme Loubry sait si bien les écrire !

Jérôme Loubry, prouve une nouvelle fois, qu'il fait partie des grands maitres de thrillers et de romans noirs. Il ne manque pas d'imagination, et il a l'art et la maniere, de nous transporter dans des histoires hors normes ,accompagnés de personnages atypiques

Le retour de Damien au sein de son village qu'il vu grandir, suite au décès de son père. Cet homme qu'il a détesté, ce personnage in grata, ce meurtrier. Un retour qu'il espéré écourter rapidement, régler la paperasse. Son retour réveille, sa vie d'adolescent, le premier grand amour avec Orianne, qui a très mal vécu, le départ de Damien, et Grégoire , un pacte d'amitié les unit. Plusieurs années sans nouvelles les uns des autres. L'auteur nous plonge dans un voyage temporel, remontant a l'année 1995 , à nos jours 2019.

Les secrets du passé refont surface, remettant en cause, l'histoire des meurtres , affaires classées, sommes nous vraiment dans la vérité, ou est ce un leurre.

Damien renoue avec Orianne. La découverte d'indices, sur ce passé énigmatique, pousse Franck, policier de métier, à remettre tout en question, et donner une autre version, une autre vision des choses.

Un village de pêcheurs, une vie maussade, où l'alcool reste le principal atout pour l'oubli, la violence conjugale est de rigueur, presque une normalité. Un univers où tout peut basculer rapidement, les conditions climatiques, la marée noire, des conditions sur l'environnement. Un village qui au fur et à mesure, est à sa perte, laissant entendre, la création d'un complexe hôtelier.

L'auteur joue à merveille avec ses lecteurs, ils les promène, , il parsème des indices, les conduisant sur de fausses pistes, il les manipulent , les mettant dans un questionnement dés les premiers chapitres.

Une histoire à multiples rebondissements, un suspens et une intrigue intense, insoutenable.

Que c'est il passé pendant l'année 1995 pour avoir autant de répercutions en 2019.

Nous déambulons dans un monde d'une extrême noirceur , amour, secrets enfouis , des vérités cachées forment un cocktail explosif. Ne jamais se fier au paraitre, chacun à sa part d'ombre, un rôle essentiel dans le déroulement du récit. La psychologie des ces personnages, travaillés en profondeur, pimente l'histoire. Entre haine, passion, amour, secret ,savoir accorder le pardon, savoir panser ses maux, remise en question de la vérité, un mélange de mots pour relater mon ressenti. L'auteur use d'une plume, percutante, subtile, sensible et visuelle. La lecture est addictive, et glaçante. Un roman a consommer sans modération, un final totalement inattendu , qui m'a littéralement scotché.

Un roman noir que je vous conseille.

Un grand bravo à Jérôme Loubry .

Deux mondes, deux temps. Une commune figée dans le passé. Des habitants comme des fantômes, la folie et les croyances d'un autre temps, et des protagonistes en attente de réponses. Une réussite! Tant pour l'atmosphère que les personnages, avec des évènements inquiétants.. Des vies sont brisées, s'isolent dans une atmosphère de clichés d'un autre temps. La colère brise les personnalités jusqu'au dénouement final.

C'est un village de pêcheurs où la vie est rude et le poisson rare, meurtri par la pêche intensive, les micro-boules de plastique et une marée noire qui tue le poisson pour longtemps.
Dans ce port vivent Jean, un pêcheur qui délaisse sa famille, son fils Damien qui aime la fille du propriétaire des lieux et aussi comme dans tout village, l'étrange et solitaire vieille femme, les enfants rieurs, les vauriens voleurs, les hommes recrus alignés devant le bar, les femmes tristes qui attendent.
A son grand désespoir Damien devra partir avec sa mère afin qu'un avenir lui soit donné. Il ne reviendra que 20 ans plus tard, appelé par le notaire afin d'ouvrir l'étonnant testament de son père, cet homme qui fut incarcéré pour meurtre et se suicida quelques années plus tard. Se suicida ?

Plongé dans l'atmosphère de ce port à l'ancienne, on tire sur les filets lourds d'eau et de varech, on entend le ahanement des pêcheurs et le pas pressé des femmes laborieuses. Un rendu que j'ai trouvé fascinant saisi par une écriture qui a énormément gagné en poésie et en sensibilité pour toucher à l'excellence.
Et puis, ce que j'aime dans ce roman c'est cette levée d'un voile qui couvrait une vérité faisant elle-même rempart à une autre vérité encore illusoire, chacune suscitant refus, colère, culpabilité, tristesse, ces étapes qui sont celles mêmes du deuil puisque toute perte d'illusions est un deuil.
Et quand il ne s'accomplit pas, il y a danger.
Lien : https://trancheslivres.wordp..

Un peu déçue.
D'une part, car j'ai beaucoup aimé « Les refuges » , m'étant faite surprendre par la fin comme un lapin dans les phares d'une voiture,
D'autre part, parce que dès le début, je me suis dit que le lumineux et très joli prénom d'Oriane ne pouvait être qu'un phare au milieu de toute cette sombre atmosphère de pêcheurs.
Et le pire dans tout cela, est que ma fille s'appelle Oriane et que j'adore les chats ! Les deux ont pris cher ;-)

Ce que taisent les sirènes.
Ce que hurlent les hommes.
Ce que dépose la mer.
C'est en ces trois parties que s'articule le chant du silence.
Dans un style très abouti, Jérôme Loubry nous livre un roman noir, à l'atmosphère pesante.
Ne vous inquiétez pas, les amateurs de thrillers y trouveront aussi leur compte, mais plutôt dans la seconde moitié.
Après un exil forcé de vingt-quatre ans, Damien revient dans le village de son enfance pour organiser les obsèques de son père, qui s'est suicidé en se jetant du haut de la falaise de la baie des veuves.
On ne connaitra pas le nom de ce village portuaire. Pour ma part, je le situe dans les Côtes-d'Armor – ne me demandez pas pourquoi.
Les personnages qui habitent ce récit sont tombés dans le piège des non-dits et du temps qui passe. Entre le silence de son père, les mensonges de sa mère, et les secrets fantasmés, Damien s'est trompé de chemin. Idem pour ses amis d'enfance, Gustave et Oriane – son amour d'antan.
Ce récit nous parle de l'adolescence, de ses désirs et de ses colères, de l'innocence perdue.
La mécanique du destin s'enclenche et fait d'adolescents trompés des adultes malheureux.
Le chant du silence m'a fait penser par certains aspects au deuxième roman de l'auteur – qui restera, je crois, mon préféré : le douzième chapitre (paru en 2018 aux éditions Calmann-Lévy Noir).
Il n'y a pas à dire, Jérôme Loubry sait créer des ambiances, décrire des sentiments, happer ses lecteurs. L'idée du thriller, même si celle-ci est bien présente et bien exploitée, reste un prétexte à une réflexion plus profonde.

Le chant du silence, de Jérôme Loubry
Sortie : 04 janvier 2023
Editions Calmann-Lévy Noir, 368 pages.
Format broché : 21.90€
Format Kindle : 9.99 €
Quatrième de couverture :
IL Y A CE QU'ON VOUS A RACONTÉ,
CE QUE VOUS AVEZ COMPRIS,
CE QUE VOUS AVEZ TOUJOURS CRU...
ET PUIS IL Y A LA VÉRITÉ.
Lundi dernier, le père de Damien s'est jeté du haut de la baie des veuves, cette falaise d'où les femmes guettaient autrefois le retour des bateaux de pêche.
Damien se met donc en route pour régler les funérailles, tentant en vain d'éprouver de la tristesse.
Durant l'été 1995, ce père qu'il aurait voulu aimer est devenu un meurtrier, les contraignant sa mère et lui à déménager à l'autre bout de la France car la ville entière maudissait leur nom.
Damien n'est jamais revenu. La seule lumière dans ce pèlerinage douloureux est qu'il va revoir Oriane, son amour d'enfance.
Mais arrivé dans le quartier des pêcheurs désormais à l'abandon, Damien découvre dans la parka de son père une photo qui remet tout en question... Et si la vérité sur l'été 1995 était tout autre ?
Un thriller mêlant émotion et angoisse, proche du roman noir, qui avance par touches imperceptibles vers un dénouement aussi stupéfiant que bouleversant. Un nouveau coup de maître !

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Voici mon deuxième roman lu de Jérôme Loubry. Après avoir beaucoup apprécié « Les refuges », je me suis empressée de découvrir son nouveau roman.

Ce roman est bien différent et d'ailleurs, je trouve qu'il tend plus sur le roman noir. C'est avant tout un roman d'ambiance. L'auteur nous envoûte au gré des vagues, la mer étant un élément central. On y est, on sent l'odeur d'iode émanent de celle-ci, le vent qui fouette le visage, le bruissement des vagues, le monde dur et âpre des marins.


L'auteur prend le temps de dérouler son histoire. Il prend le temps de développer et de nous faire connaître ses personnages, les liens qui les unissent, les secrets qu'ils renferment. Au compte goutte, grâce à une alternance entre passé et présent, on en apprend toujours un peu plus. Jérôme Loubry nous balade, se joue du lecteur pour mieux nous surprendre, attise notre curiosité.

Dans « Le chant du silence », l'auteur aborde des sujets d'actualité comme l'écologie avec toute la pollution maritime, des sujets plus personnels et intimes comme les relations père-fils, les secrets, les non-dits.
Je trouve le titre fort à propos.

Au final, une bonne lecture, un roman noir et dur qui fait la part belle aux personnages. Une intrigue lente mais très intéressante. Une écriture fluide et immersive.

Ce roman vous plaira si :
- Vous aimez les romans noirs où l'ambiance prime.
- Vous aimez les personnages extrêmement bien construits.
- Vous souhaitez lire un livre avec une intrigue savamment orchestrée.

Par contre, si vous souhaitez un thriller à 100 à l'heure, passez votre chemin, car ici ce n'est pas le cas.