le Passeur nous emmène dans une société qui se veut parfaite et qui vit en autarcie complète.
Tout a été pensé au cours des générations précédentes pour parvenir à ce monde idéal, qui élimine tout risque.
La vie de ses membres est régentée, tout est déterminé, leur partenaire, leur métier, leurs deux enfants leur sont assignés : aucun risque de faire un mauvais choix.
Leur vie est tracée et célébrée lors de cérémonies aux moments-clés, dès la petite enfance jusqu'à leurs vieux jours et à leur «élargissement », procédure qui s'applique aussi à ceux qui ne rentrent plus dans le moule.
C'est dans cette société que nous suivons le parcours de Jonas qui recevra, lors de la cérémonie importante des « douze-ans » une affectation très importante.
Il se formera auprès de son prédécesseur dans cette tâche,
le Passeur, qui l'initiera.
Ce roman dystopique incite ses jeunes lecteurs à réfléchir sur des thèmes importants : la liberté de choisir, le désir, l'uniformisation de la société, le droit à être différent, le rejet des membres inutiles, l'importance du passé et de l'Histoire, l'Amour enfin.
Cette réflexion se développera graduellement au fur et à mesure de l'avancement de la lecture, des découvertes que fera Jonas.
Certes parfois ce roman m'a paru parfois quelque peu didactique, on y sent un désir d'inciter son lecteur à réfléchir et à comprendre que vivre pleinement implique de pouvoir choisir quitte à faire de mauvais choix, et que l'amour est indispensable.
D'autre part j'ai trouvé que
Lois Lowry poussait inutilement trop loin l'uniformisation de la société. Qu'avait-elle besoin de supprimer les couleurs, le soleil ou la montagne ?
Le Passeur se lira sans peine, le parcours de formation de Jonas est semé de découvertes qui maintiennent le rythme du roman.
Il mérite d'être discuté avec son jeune lecteur car immanquablement il suscite nombre de réflexions.
Il se clôture avec une fin ouverte, laissant l'imagination oeuvrer.