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sur 90 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le Livre du Mois de juillet 2023
Dans l'Australie et ses grands espaces, où la vie est rude, vit une famille d'aborigènes attachée à sa terre, sa culture et ses traditions.
Famille bien hiérarchisée où les ancêtres interfèrent au-delà de la mort, famille qui se lance dans un véritable combat pour préserver l'île refuge de cette ancêtre poursuivie par les Blancs.
Personnages atypiques, action un rien déjantée pour un grand plaisir de lecture.
Les relations rudes, rugueuses et conflictuelles de cette famille m'ont fait penser à "My absolute Darling" de Gabriel Tallent et à "Là où chantent les écrevisses" de Delia Owens. J'y ai retrouvé la persévérance à vivre de ces héroïnes brutalisées par leur environnement.
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Deuxième livre de la toute nouvelle collection Voix autochtones des éditions du Seuil (que je remercie ainsi que Babelio pour son envoi), ce roman évoque à travers divers personnages le sort actuel des aborigènes bundjalung, sur la côte est de l'Australie, ainsi que de leurs territoires ancestraux.

Une couverture délicieusement ethnique (bien que réalisée par des français) pour un titre qui en dit moins sur le racisme des australiens que l'original (Too much lip), tout cela donne l'impression que le filon « nature writing mystico-ethnique » à la mode a conquis un éditeur de plus ! mais ouvrons l'objet magnifique…

Je suis tout d'abord étonnée par le style cru, direct, avec de nombreux termes aborigènes non traduits, ou des expressions non transposées malgré leur équivalent dans le monde francophone (je pense au verbe tchiper par exemple). Mais après tout, pourquoi pas, si c'est pour nous faire ressentir une existence rude qui est celle de l'héroïne, lesbienne noire soupçonnée de cambriolage, qui débarque dans le bled de son enfance juste à temps pour le décès de son grand-père.
Les premiers chapitres tardent à installer l'intrigue, multiplient les personnages, l'on découvre la famille dysfonctionnelle et alcoolisée de Kerry, mais aussi le maire et agent immobilier qui veut confisquer l'île des ancêtres de Kerry pour y bâtir une prison.
L'on apprend au passage les multiples horreurs commises par les colons sur les aborigènes, arrachés de leurs familles, maltraités, réduits en quasi esclavage, violés, acculturés, touchant toutes les familles y compris celles de l'autrice qui le signale en préambule.
Malgré une deuxième partie plus enlevée et certains personnages attachants, le manque de nuances du tableau général m'a laissé une certaine frustration. Il reste une belle découverte de ce pays sur lequel je savais peu de choses, et une âpreté que j'essaierai peut-être de découvrir en VO la prochaine fois !
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Oubliez l'image d'Épinal de l'Australie : ses plages à perte de vue et ses surfeurs bronzés et athlétiques qui affrontent les vagues et l'océan. Ses villes modernes où il semble faire bon vivre. L'outback et son sable rouge, Uluru et les Aborigènes qui prospèrent grâce à leur art dérivé d'une culture millénaire.
Ce n'est pas cette Australie que nous rencontrons ici. C'est plutôt l'envers du décor et la place réelle des Aborigènes dans la société australienne. Nous rencontrons Kerry, jeune femme sur sa Harley... en train de revenir dans sa ville natale malgré elle car son grand-père est mourant. Nous découvrons sa famille, comment ils tentent de joindre les deux bouts entre violence, magouilles, adduction et traditions... en vivant dans une maison que l'on imagine comme un préfabriqué délabré. Kerry va rester plus longtemps que prévu car elle découvre que la terre sacrée de ses ancêtres est menacée par le projet de construction d'une prison.
C'est un roman poignant, vibrant, mêlant héritage du passé et survie dans le monde présent. Nous sommes proches du docu fiction car comme l'indique l'autrice ce que subissent ou ont subi les membres de la famille Salter, ce n'est pas de l'imagination.
Une lecture qui m'a permise de replonger dans cette histoire australienne et aborigène qui me passionne.
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Merci à Babelio et aux éditions du seuil pour cette masse critique privilégiée.
J'ai été ravie de découvrir cette nouvelle collection «voix autochtones».
Un roman âpre, qui nous chamboule.
Kerry, la narratrice, ne mache pas ses mots. Au travers de son langage transpire la dureté de sa vie.
L'histoire se déroule autur d'elle et de sa famille plus ou moins étendue, issue de l'ethnie Goorie, dans le bush australien.
Pauvreté, racisme endémique, violences, viols, larcins en tout genre. Rien n'a épargné cette famille, et ce depuis des générations. Ils se méfient des blancs et ont bien raison, d'autant plus qu'un maire corrompu jusqu'à la moelle règne sur leur ville.
Tous leurs problèmes semblent lié à la place qu'occupent les indigènes dans la société, au racisme omniprésent, qui conduit à la pauvreté puis à la violence et la délinquance. La famille se déchire alors que l'origine des problèmes est ailleurs.
Kerry essaye de se dépatouiller dans la vie tant bien que mal, entre histoire familiale, problèmes de coeur, bisexualité difficilement accepté, problèmes avec la justice, détérioration et appropriation des terres ancestrales pour construire une prison.
Un roman très intéressant, des histoires de vie que l'on a pas l'habitude d'entendre, personnes a qui ont donne peu souvent de la voix. D'autant plus marquant que l'autrice souligne que tous les faits de violences sont des choses qui sont arrivés à ses ancêtres.
C'était une lecture très prenante, j'en ai émergé bouleversée.

Lien : https://leschasseusesdelivre..
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La couverture me faisait penser à du nature writing mais le contenu a été une autre belle surprise.
C'est un drame avec des personnages très atypiques avec une atmosphère assez violente aux côtés de la famille de notre héroïne Kerry victime de racisme mais pas vraiment défaitiste. Il s'en dégage une certaine rage notamment à travers le langage assez cru et le style dynamique et percutant. Un livre très riche en personnages, dialogues et intrigues tant la famille est étendue. J'ai aimé le rythme même s'il m'a parfois un peu perdu. La lecture reste fluide et agréable.
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"Celle qui parle aux corbeaux" est le deuxième roman de la nouvelle collection "Voix autochtones" publiée chez Seuil.

La famille Salter habite en Australie depuis des générations. Avec un passé remplit de douleur, de torture et de racisme, Kerry et ses frères et soeurs tentent de survivre parmi les whitefellas - les sauvages blancs.

Kerry, notre protagoniste, revient chez elle après un départ précipité il y a 10 ans. La voilà de nouveau confronté à sa mère, son frère alcoolique et ses nombreux enfants et un grand-père au bord de la mort. Entre coup de colère et secrets sombres, les Salter vont devoir passer un cap s'ils veulent préserver la terre que le maire convoite pour un grand projet immobilier, ne tenant pas compte de l'Histoire des lieux.

C'est un roman très cru, les personnages sont tous en demi-teinte, pas de bons ni de mauvais, ils sont tous touchés par les injustices que l'on inflige à cette famille depuis des années. Malgré tout, la famille reste la famille et il faut parfois sortir de ses gonds pour faire éclater une vérité difficile à entendre. En plus de ça, plusieurs traditions et croyances sont évoquées durant l'histoire, ce qui apporte un véritable plus.
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Premier livre traduit en français de cette auteure australienne bundjalung
Il nous plonge dans les traditions et les problématiques des autochtones dépossédés de leurs terres et de leur autonomie sociale
Très sombres histoires d'une famille cassée par de lourds secrets du passé
Le tout dans un contexte sauvage de spéculation immobilière
Style incisif et agréable à lire.
À vous dégoûter des colonisations et spoliations...
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Celle qui parle aux corbeaux est une histoire puissante, celle d'une famille mais aussi d'un peuple. 

Au coeur du Bush australien la famille Salter subit depuis des siècles le racisme et la doctrine des blancs, mais malgré tout les membres de la famille tente de garder leur culture plus que tout et leurs croyances. 

Nous voici au coeur de cette famille déchirée et hantée par son passé et ses fantômes, une famille dont les liens ne sont plus aussi unis depuis de nombreuses années mais qui vont s'allier pour sauver leurs terres, leur héritage. 

C'est un récit puissant mêlant langage familier et mots aborigènes qui nous imprègne dans cette culture mise à mal par la colonisation. 

Nous découvrons un peuple meurtri par la la chrétienté infligée par les blancs et par l'alcool. 

Ce roman c'est l'histoire d'un peuple dans lequel nous embarque l'écriture hypnotique de l'autrice. le début est assez lent mais il pose les bases de l'histoire et est nécessaire pour comprendre le vécu de cette famille.

C'est drôle, émouvant, passionnant, je ne peux que vous le recommander.  



Celle qui parle aux corbeaux fait partie d'une nouvelle ligne édtioriale chez seuil éditions : les voix autochtones. Une collection qui donne la voix aux peuples premiers qui en ont été privés pendant longtemps.

Ce roman est le deuxième de cette collection.

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😊 A la découverte de 😊
Celle qui parle aux corbeaux de Melissa Lucashenko
Seuil

Kerry retourne dans sa famille voir son grand-père mourant. Il fallait que ce soit vraiment grave pour qu'elle se décide à revenir dans son village d'enfance et à replonger dans cette famille de dingues.
Mais comme est aussi sous le coup d'un mandat d'arrêt, une petite mise au vert ne lui fera pas de mal.
Sur place, tout va s'enchaîner et rien ne va se passer comme elle le pensait. Ce séjour sera plus long que prévu, et finalement l'union familiale n'a pas que des mauvais côté.
Outre les tensions familiales et les vieilles rancoeurs, elle va découvrir le projet du maire corrompu de la ville, issu d'une famille de colons blancs, qui souhaite installer une prison sur une terre sacrée pour les aborigènes et en particulier pour sa famille, une île où son aïeule s'est réfugiée pour accoucher et échapper à ses poursuivants.

Le livre nous plonge au coeur d'une famille aborigène, dont les aïeux ont vécu le pouvoir des colons blanc, le racisme, l'esclavage, la violence. Cette violence latente et ce racisme existe toujours, faisant des aborigènes des habitants de seconde classe dans un pays qui est pourtant le leur à l'origine.
La génération actuelle doit vivre avec ce passé, ces séquelles qui perdurent génération après génération, ces secrets qui l'ont cachent mais qui gangrènent inexorablement le présent.
Kerry et sa famille doivent trouver leur place au milieu de tout cela, sans délaisser leurs origines et leur culture, mais en essayant de s'intégrer tant bien que mal à cette société qui les laissent de côté.
Au coeur du bush australien, la vie est rude. La nature n'est pas tendre, mais l'âme humaine l'est encore moins.

J'avoue avoir eu un peu de mal à rentrer dans cette histoire, un peu déboussolée par ces personnages extrêmes qui composent la famille Salter. Mais petit à petit, on pénètre dans ce combat intemporel, et on plonge dans cette intrigue qui mêle histoire d'un peuple et histoire familiale.

📖 Retrouvez ce livre par ici https://www.seuil.com/ouvrage/celle-qui-parle-aux-corbeaux-melissa-lucashenko/9782021506419
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Kerry Salter a passé sa vie à esquiver deux choses : sa ville natale et la prison. Armée de sa grande gueule et de sa rage, elle retourne au foyer familial dans une bourgade rurale et apprend que la terre de ses ancêtres est menacée par un projet de construction d'une prison.
Entourés par les fantômes et les souvenirs de leurs aïeux, les Salter sont animés par le besoin profond de faire la paix avec leur passé tout en essayant de donner un sens à leur présent.

Voix d'autochtones tout sauf aphones. Ce livre donne la parole aux blackfellas, peuple premier d'Australie. Et quelle parole… Une Bush-rie ! Entre bundjalung, charabia grossier et dialogues bordéliques agressifs, les protagonistes vomissent leur condition de peuple spolié, battu, violé, comme la mauvaise vodka soda qu'ils ingurgitent pour oublier qu'ils n'ont plus rien.

« Faudrait que vous leur appreniez cet aspect-la, Nunny. Comment envahir les pays des autres et les assassiner, en appelant ça la civilisation »

Goories castagneurs, alcooliques, vivants comme des « parasites » se nourrissant de la haine des blancs, ils subissent leur histoire, l'extinction de leurs traditions et la corruption de leurs envahisseurs. Ils sont torturés entre leur mode de vie ancestral et la ghettoïsation génocidaire dont ils sont victimes, obligés de se renier.

« Les dugais n'avaient vraiment aucune idée. Aucune foutue idée de ce qui se jouait quand on se baladait dans ce monde enveloppée d'une peau noire. »

Tout est noir ou blanc parfois « tacheté » mais sans nuances de gris. C'est tranchant, violent mais profondément émouvant.
L'autrice nous met en garde au début du livre : « les membres de ma famille élargie ont subi au moins une fois dans leur vie la plupart des faits de violence évoqués dans ces pages. le reste est tiré soit d'archives historiques, soit de l'histoire orale aborigène. »

Vous l'aurez compris, nous sommes loin de la carte postale idyllique que l'on a de l'Australie. Racisme, sexisme et homophobie rythment ces lignes dures comme les rochers du bush.

Le petit moins : un glossaire des mots aborigènes aurait été appréciable.
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