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EAN : 9782864803997
Presses universitaires de Nancy (28/06/1991)
3.5/5   1 notes
Résumé :
Wole Soyinka occupe l'avant-scène du théâtre africain depuis trente-cinq ans environ. Sans oublier que Soyinka est également poète, essayiste, biographe et romancier, cet ouvrage s'attache à retracer la carrière de l'homme de théâtre et à analyser ses pièces, non pas selon leur date de parution, mais en fonction de grands thèmes. Homme de plusieurs cultures, africaine et européenne, familier du christianisme comme de la religion yoruba, Soyinka a puisé à de nombreus... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Pas évident de trouver un essai sur le théâtre de Soyinka en français ! Comme il est un écrivain anglophone, ce sont surtout et naturellement des anglophones qui ont commis des travaux sur son oeuvre, travaux qui n'ont pas été traduits en français pour autant que je sache. Donc c'était déjà pas mal de tomber sur cet ouvrage intitulé Côté cour, côté savane : le théâtre de Wole Soyinka (oui, hein, parce que sans le sous-titre, on n'a quand même aucune idée du sujet du livre).


Michèle Lurdos a pris le parti de composer une première partie biographique, où l'histoire du Nigéria n'est heureusement pas en reste. Première partie qui permet non seulement de découvrir le parcours de Wole Soyinka jusqu'en 1990 (date de cet essai), mais aussi de comprendre en quoi son oeuvre d''écrivain et de metteur en scène s'est à la fois nourrie de deux cultures et s'est imbriquée dans les événements politiques du Nigéria - Soyinka ayant toujours été très engagé politiquement et très critique envers un pays qui, bien qu'ayant obtenu son indépendance en 1960, s'est embourbé dans les régimes autoritaires.


La seconde partie, beaucoup plus imposante, s'occupe uniquement de l'oeuvre dramatique de Soyinka, en abordant différentes thématiques selon une logique propre à Michèle Lurdos (et tenant tout à fait la route) : des mythes anciens, elle passe à L Histoire, puis à la politique, à la guerre (qu'elle aborde rapidement), et enfin à l'homme en prise avec son milieu (ville/village et famille), puis avec lui-même (religion, destin, choc des cultures). Elle termine sur les nouvelles perspectives qu'a apportées Soyinka au théâtre, mais ce chapitre tient plus d'un résumé du reste de l'essai que d'une réflexion poussée sur la question - question qu'elle aura déjà abordé auparavant, d'où la difficulté de la reprendre de façon plus approfondie à la fin de l'ouvrage.


Je dois bien dire que le chapitre sur les mythes anciens m'a complètement prise de court, et pour tout dire déçue, car je m'attendais à ce que soit étudiée la question de la mythologie yoruba (qui est bien utile à connaître pour lire Soyinka, en particulier certaines pièces). Pas du tout. C'est de la mythologie grecque que nous parle Michèle' Lurdos, en lien avec l'adaptation des Bacchantes d'Euripide par Soyinka. C'est un peu déconcertant, surtout parce que ça ne va pas être d'une grande utilité par la suite. le fait est que Michèle Lurdos a choisi de ne traiter une thématique qu'à partir d'une ou deux pièces, parfois trois, alors qu'on se serait attendu à ce que chaque thématique observe un schéma plus généraliste. Pour autant, et même si le chapitre des mythes anciens n'est pas le plus intéressant, c'est une méthodologie qui fonctionne bien.


Et on comprend vite que si les mythes yoruba ne sont que peu mentionnés dans le premier chapitre, c'est bien parce qu'ils vont être abordés dans les chapitres sur L Histoire et sur l'homme en prise avec son milieu ou avec lui-même. Et bien que Michèle Lurdos ne s'attache, pour chaque thématique, qu'à très peu de pièces, on finit par saisir le plan d'ensemble de l'essai. C'est-à-dire qu'on comprend effectivement comment Wole Soyinka a utilisé tel ou tel thème, et comment il l'a traité, à la fois d'un point de vue intellectuel et dramatique. Les chapitres sur L Histoire, la famille, le rapport avec la ville et le village, avec la religion, se révèlent particulièrement intéressants.


Bon, je ne dirai pas que je n'aurais pas aimé que l'essai soit encore plus approfondi - il fait dans les 120 pages -, étant donné que le théâtre de Soyinka est un sujet proprement passionnant. Mais c'est c'est déjà pas mal, c'est clair, c'est efficace pour qui veut s'initier à l'analyse des pièces de Wole Soyinka. Ca donne envie d'en lire et d'en apprendre davantage ; mais là, c'est malheureusement une toute autre histoire.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La biographie de Wole Soyinka semble apporter la preuve, somme toute rassurante, qu'un Africain du XXème siècle n'est pas obligatoirement et nécessairement un homme déchiré entre deux cultures, l'une indigène, l'autre importée, mais qu'il peut, sans renier aucunement ses racines ou ses acquis, participer de ces deux cultures. Une telle synthèse n'est sans doute pas chose facile à réaliser et tout le monde n'a pas en mains les atouts dont Soyinka a bénéficié dès sa prime enfance.
L'existence de Wole Soyinka est en effet placée dès le début sous le signe de la synthèse. La ville dans laquelle il a vu le jour, le 13 juillet 1934, Abeokuta, offre elle-même un bon exemple de cet amalgame entre divers rapports : c'est d'un côté une ville authentiquement yoruba, dont le nom signifie "sous le rocher" ; et la rivière qui la traverse, par une coïncidence remarquable, porte le nom d'Ogun ; mais c'est aussi une grande ville moderne, pourvue de l'électricité et du téléphone, et aux prises avec des problèmes de circulation qui se retrouveront dans The Road.
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Parmis [ses] pièces, même lorsque la renommée de Soyinka sera soldiment établie, on remarquera que les commandes demeurent des exceptions. A Dance of the Forests a bien remporté le prix lors d'un concours organisé pour les Fêtes de l'Indépendance du Nigéria, mais ce concours n'était pas à l'initiative du gouvernement qui jugea la pièce trop caustique pour être digne de figurer au programme des manifestations officielles. Soyinka en fut réduit à la produire au Yaba Technical College de Lagos, avec les 1960Masks, la compagnie formée pour la circonstance.
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