Le narrateur de ce roman est le petit Michel, âgé de 9 ou 10 ans à la fin des années 1970. La dédicace est trompeuse car
Alain Mabanckou n'est pas Michel, il a quelques années de plus que lui. Nous suivons une année de la vie de cet enfant.
Il est le fils unique de Maman Pauline et a été adopté par son mari Papa Roger, qui est par ailleurs aussi marié à Maman Martine avec qui il a eu sept enfants. Même si les deux familles vivent dans des maisons séparées, Michel va souvent chez Maman Martine lorsque sa mère est en voyage d'affaire. Michel est entouré de beaucoup d'amour grâce à sa grande famille. Papa Roger souligne souvent qu'il est son fils au même titre que ses autres enfants et Michel lui rend bien son affection.
La vie de Michel se partage entre sa famille, son ami Lounès, un voisin de deux ans son aîné et Caroline, la soeur de Lounès dont Michel est très amoureux. Il y aussi Tonton René qui inspire une grande crainte au petit garçon. Il est riche, mais communiste comme il se doit dans le Congo de cette époque et n'hésite pas à voler l'héritage des autres membres de sa famille.
Papa Roger écoute une radio française et commente les évènements internationaux de cette époque (chute du Shah, Bokassa et les diamants, Amin Dada etc). Il explique l'actualité à son fils qui comprend les choses à sa manière. le pays est communiste et les enfants subissent cette propagande à l'école. Là aussi, Michel comprend à sa façon , ce qui donne lieu à des réflexions décalées et pleines d'humour.
Michel est une sorte de Candide africain qui découvre le monde avec des yeux innocents. Ce livre nous donne le point de vue d'un enfant africain sur son pays et sur le monde. Toutefois, j'ai trouvé que Michel est bien trop naïf pour un enfant de 9 ou 10 ans, on souvent l'impression qu'il a plutôt 5 ou 6 ans.
J'ai eu beaucoup de peine à entrer dans ce livre, il m'a fallu près du quart du roman pour me sentir à l'aise dans le monde de Michel, qui nous fait découvrir le Congo dans sa première décennie d'indépendance. Certains discours en sabir communiste m'ont paru incompréhensibles et c'est seulement à la moitié du livre que j'ai compris que « les condamnés de la terre et les forcés de la faim » dont Michel parle à plusieurs reprise sont en fait les damnés de la terre et les forçats de la faim dont on parle dans l'internationale. J'ai d'ailleurs dû chercher les paroles de cet hymne pour vérifier que c'était bien de cela dont parlait Michel.
J'ai un avis partagé sur ce livre. J'ai beaucoup aimé tout ce qui a trait à l'amour, celui qui règne entre les membres de la famille de Michel, celui qui le lie à Lounès et Caroline ou à ses soeurs décédées. Il s'agit là d'un aspect plein de fraîcheur et d'émotion. Par contre, les réflexions que se fait Michel sur le communisme, le Shah d'Iran ou
Arthur Rimbaud ne m'ont pas franchement enthousiasmée, j'ai trouvé que sa naïveté est très exagérée et un peu lassante. Un autre aspect intéressant du livre est la description de ce qu'a pu être la vie des enfants dans un pays communiste de l'Afrique post-coloniale où l'école sert plus à bourrer le crâne des élèves qu'à stimuler leur intelligence et leur créativité.
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