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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce roman d'Alain Mabanckou est une pure pépite. Truffé de poésie et d'une galerie de personnages tous plus hauts en couleurs les uns que less autres, on ne peut que vibrer au son de la voix de l'auteur. Michel est un narrateur auprès duquel il fait bon découvrir le Congo des années 70-80. Transportée véritablement d'une rive à l'autre dans cette lecture, j'ai vécu un moment de littérature comme très rarement. Pour les éclats de rire et la poésie si juste qui a serré mon coeur, je dirais que Mabanckou mérite amplement le succès qu'il a, et je pense que ses ouvrages sont des joyaux dont on aurait tort de se priver. Rien que pour un fou rire dans le train (Michel devient ami avec un SDF et ils ont une activité hilarante), je crois que Romain Gary est ici enfin égalé. Et quel bonheur. Merci Mabanckou pour ça.
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Entre les discours officiels des politiciens du Congo Brazzaville, la lutte finale contre l'impérialisme et ses valets locaux, que son oncle René lui répète, bien persuadé que les philosophes jusqu'à présent n'ont fait qu'interpréter le monde, et qu'il s'agit de le transformer ( voilà pourquoi chaque année il lui offre des pelles et râteaux en plastique « pour l'agriculture » ) et les nouvelles du monde rapportées par son père qui écoute la radio américaine des années 70, le petit Michel a des idées sur tout.
Cet oncle René ne supporte pas les enfants de capitalistes qui, lorsqu'ils mangent soit goulument, soit en regardant les assiettes des autres, accumulent les richesses et appauvrissent les condamnés (SIC) de la terre.

Michel non seulement écoute ces discours opposés, en plus cela le fait raisonner parfaitement, « du matin jusqu'au soir » : il cherche le sens des mots saligaud et alter ego de la chanson de Brassens, il participe aux affaires du monde, il est ravagé par l'exil du Shah d'Iran, un peu indigné par le fait que, en France, depuis une loi, on peut envoyer, de force, paf, des bébés directement dans la terre. Il s'offusque, aussi, que le parti unique soit remis en cause, du jour au lendemain. « On ne va quand même pas demander aux gens de choisir un président ! Et s'ils se trompent qu'est ce qui va se passer après, hein ? le pays risque d'être par terre »

Il connaît le monde, aussi, par l'intermédiaire de ce que son ami Lounès lui raconte des films indiens qu'il voit, «rivières pleines de fleurs et de belles femmes…qui dansent en remuant leur Pays-Bas » , dans son école qui est devenue une piscine, par ce qu'il glane sur les autres pays, par exemple l'Egypte, « ce pays qui a des pyramides et des momies en pagaille »… et qui a accueilli le Shah, et Arthur, dont le petit a vu le visage d'ange sur un livre que possède son père .
Vaut-il mieux mourir en Egypte, se demande-t-il ?

Et puis il se marie, mais la fiancée le prévient, si jamais il n'arrive pas à avoir la voiture rouge à cinq places, elle ne lui parlera plus jusqu'à la fin du monde, et ils seront ennemis à mort. Autant dire la guerre mondiale.
Ils ont 10 ans.

Il est heureux, ce petit Michel, bien que sa fiancée en aime un autre, mais pour la reconquérir, il pense à cacher une plume de pintade et lui frotter l'oreille avec. Elle rira tellement, et il entend les femmes séduites rire !Il connaît la vie !
Enfant unique pour l'instant, il a la chance d'avoir ses frères et soeurs de la coépouse de son père, l'amour de ses deux mères, l'amour de ce père qui l'a adopté, et son sens du bonheur.
J'ai adoré l'histoire, la manière dont un petit garçon juge l'histoire du monde, l'ironie et la justesse de ton, les libations, Papa Wemba, les moustiques, tellement malins qu'ils préviennent leurs camarades : attention, les gars, ça pue le Flytox, cachez vous dans les armoires ou les chaussures.
La politique internationale vue par un enfant doué, dans les années 70, dans un pays africain communiste.

!00 pages de trop, malheureusement, dommage, qui permettent cependant à Mabankou de glisser des clins d'oeil de ses autres livres« porc épic, PetitPiment, le quartier Trois-cents, le bar le crédit a voyagé »
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L'histoire d'un adolescent, Michel m'a plu car il se fait raconter des évènements importants de l'histoire mondiale à travers ses proches. Sa compréhension des choses et particulière. Il était fils d'un couple qui n'avait plus de fils, mais cette situation est mêlée de croyances magiques et on lui demande de dire ou il a caché la clé du ventre de sa maman. Des histoires qui l'ont aidé à grandir. La plume fluide et la lecture de l'auteur m'ont conquis. Sur le quatrième de couverture on compare cet ouvrage à la vie devant soi de Romain Gary, cet argument m'a convaincu et je ne suis pas déçue. Tout au contraire, j'atteste qu'il s'agit bien d'un roman plein de force. Il a attiré mon attention que Mabanckou a dédié ce livre à Danny Laferrière.
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Quand j'ai acheté ce livre en librairie indépendante, j'avais envie de lire un livre de Mabanckou qui me ramène à ce que j'avais aimé de sa prose après la lecture de "Rumeurs d'Amérique" qui m'avait un peu déçue.
Il m'avait bien semblé... Mais ce n'est qu'au bout de quelques pages que je me suis exclamée "mais oui, je l'ai déjà lu!", et je me suis demandé si j'allais relire... et puis, le petit Michel m'a entraînée dans sa vie d'enfant à Pointe-Noire, au gré des anecdotes de son quotidien, à propos de papa Roger et maman Pauline, son amitié avec Lounès, ses soucis d'écolier, son "mariage" avec Caroline...
Et j'ai retrouvé tellement de plaisir à lire que je vais bientôt le terminer, avec regrets.
S'il y a quelques phrases où l'on sent bien pointer le nez de l'auteur adulte derrière la voix enfantine, le ton passe bien, le premier et le second degré donnent autant à réfléchir, même si le premier fait souvent sourire, mais pas seulement.
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Le narrateur-enfant décrit le monde avec une poésie, une délicatesse, un humour, une perspicacité, une sensibilité saisissants. Y sont évoqués les tourments géopolitiques de l'époque, le colonialisme, les sociétés africaines post-coloniales, les coutumes de son petit village empreintes de superstition, l'émoi amoureux, le sourire de Rimbaud, la moustache de Brassens... Un humanisme vivifiant !
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Très fortement inspiré de l'enfance de l'auteur, ce roman plein de tendresse et d'humour nous plonge en République Populaire du Congo (Congo-Brazzaville) des années 1970-1980 à l'époque de la construction de l'Indépendance du pays. Mais ce cadre est surtout un prétexte pour explorer le monde de l'enfance à travers l'innocence du regard que le petit héros, d'une dizaine d'années, porte sur son environnement et son époque. Avec, en prime, un style narratif incomparable.
À noter: j'ai eu la chance de pouvoir écouter aussi la version livre audio et, bien que ce format ne m'attire pas spécialement, le récit est conté par Alain Mabanckou lui-même. Grâce à son don d'orateur et son accent magnifique, c'est superbe
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J'ai une fourmi qui a piqué mon oeil en écoutant ce roman plein d'émotion et d'humour.
Le livre audio est tout à fait adapté aux textes d'Alain Mabanckou qui est un excellent conteur. Il nous lit l'histoire du petit Michel de Pointe noire qui lui ressemble bien évidemment. D'ailleurs, le titre "Demain j'aurai vingt ans" donne le ton autobiographique de ce roman.
Le narrateur est donc un petit garçon qui à l'âge d'aller à l'école primaire. Il vit avec maman Pauline et papa Roger qui a aussi une deuxième maison où vit maman Martine et ses sept enfants.
Nous sommes dans les années 70 et l'on découvre la vie quotidienne au Congo-Brazzaville dans une famille modeste mais dont le père à la chance d'être réceptionniste dans un hôtel, donc salarié au revenu régulier.
On voit l'arrivée du lecteur de cassettes et j'ai bien rit quand le garçon tente de comprendre les paroles poétiques de la chanson de Georges Brassens "Auprès de mon arbre". le chanteur à moustache devient une référence dans la vie de Michel.
Son oncle René représente la conscience politique et l'opportunisme politique du Congo récemment indépendant. Il faut dire que Michel nous fait une vraie leçon de géopolitique en regardant voler les avions avec son copain Lounès. Il nous parle de l'Ouganda et d'Amin Dada mais aussi du Shah d'Iran réfugié en Égypte chez Anouar el-Sadate puis au Maroc chez Hassan II ou encore au Panama. Il évoque aussi les bijoux de Bokassa de Centrafrique donnés à Valéry Giscard d'Estaing.
Bref, il passe en revue toute l'actualité de l'époque : la mort de Mesrine ou le prix Nobel de la paix de mère Thérèsa.
Mais le petit Michel évoque aussi Caroline, l'amour naissant, et ses deux soeurs mortes à la naissance qu'il appelle ma soeur étoile et ma soeur sans nom. A côté des croyances, des traditions et quelques sortilèges, il découvre la poésie d'Arthur Rimbaud et la musique de Papa Wemba et Koffi Olomidé.
Je n'oublierai pas de sitôt cette vie au Congo vue à hauteur d'enfant et si bien racontée.


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Congo-Brazzaville ,1970 .Le récit a pour cadre , Pointe-Noire , la capitale économique du Congo-Brazzaville .Largement autobiographique ,Demain j'aurai vingt ans ,est un roman de l 'écrivain franco-congolais Alain Mabanckou Ce dernier est un talentueux écrivain .Tout ce que nous apprenons dans ce récit qui est la peinture du Congo-Brazzaville des années 1970-1980 est la narration faite par Michel , un garçon d 'une dizaine d 'années qui fait son apprentissage de la vie , de de l 'amitié et de l 'amour .A cette époque , le pays vit sa décennie d 'indépendance sous l 'autorité de son charismatique chef "Le Commandant Marien Ngouabi" .Ce dernier est d 'obédience communiste .
Le narrateur ,Michel, regarde dans le détail la vie quotidienne .Son père adoptif est polygame : Michel a deux mères , maman Pauline , la mère
biologique ; et maman Martine .
L 'auteur évoque l 'ambiance politique de l' époque où la radio par La Voix de l 'Amérique assomme ses auditeurs avec des informations sur la chute du Chah d 'Iran ,d 'Idi Amin Dadda président de l 'Ouganda ,l 'ayatollah Khomeiny , la guerre en Angola et le corps expéditionnaire de Cubains .
Un hommage est rendu à la littérature , mais aussi à la musique avec cette célèbre chanson en boucle de Georges Brassens :Auprès de mon arbre que le narrateur écoute sans discontinuer .
La tendresse de la voix du narrateur cache une douleur interne , celle qui traverse tout le roman : l 'enfance d 'un fils unique dont la mère n 'aura cessé de chercher toute sa vie à avoir un autre enfant . La trame du roman tient sur la quête d 'une clé supposée ouvrir le ventre de cette mère afin de permettre à un autre enfant de voir le jour .Vraisemblablement c 'est le petit Michel qui détient cette clé qu 'il aurait caché quelque part après avoir verrouillé à double tour la porte au moment où il sortait lui-même du ventre de sa mère .
Un très bau roman et j' ai beaucoup apprécié sa lecture ce que je vous souhaite aussi .
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Poilant ! Je suis tombée amoureuse du style de Mabanckou grâce à ce livre qui immerge vraiment dans la vie du narrateur. Je l'ai fini en 1 semaine de nuits blanches haha
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Le narrateur de ce roman est le petit Michel, âgé de 9 ou 10 ans à la fin des années 1970. La dédicace est trompeuse car Alain Mabanckou n'est pas Michel, il a quelques années de plus que lui. Nous suivons une année de la vie de cet enfant.

Il est le fils unique de Maman Pauline et a été adopté par son mari Papa Roger, qui est par ailleurs aussi marié à Maman Martine avec qui il a eu sept enfants. Même si les deux familles vivent dans des maisons séparées, Michel va souvent chez Maman Martine lorsque sa mère est en voyage d'affaire. Michel est entouré de beaucoup d'amour grâce à sa grande famille. Papa Roger souligne souvent qu'il est son fils au même titre que ses autres enfants et Michel lui rend bien son affection.

La vie de Michel se partage entre sa famille, son ami Lounès, un voisin de deux ans son aîné et Caroline, la soeur de Lounès dont Michel est très amoureux. Il y aussi Tonton René qui inspire une grande crainte au petit garçon. Il est riche, mais communiste comme il se doit dans le Congo de cette époque et n'hésite pas à voler l'héritage des autres membres de sa famille.

Papa Roger écoute une radio française et commente les évènements internationaux de cette époque (chute du Shah, Bokassa et les diamants, Amin Dada etc). Il explique l'actualité à son fils qui comprend les choses à sa manière. le pays est communiste et les enfants subissent cette propagande à l'école. Là aussi, Michel comprend à sa façon , ce qui donne lieu à des réflexions décalées et pleines d'humour.

Michel est une sorte de Candide africain qui découvre le monde avec des yeux innocents. Ce livre nous donne le point de vue d'un enfant africain sur son pays et sur le monde. Toutefois, j'ai trouvé que Michel est bien trop naïf pour un enfant de 9 ou 10 ans, on souvent l'impression qu'il a plutôt 5 ou 6 ans.

J'ai eu beaucoup de peine à entrer dans ce livre, il m'a fallu près du quart du roman pour me sentir à l'aise dans le monde de Michel, qui nous fait découvrir le Congo dans sa première décennie d'indépendance. Certains discours en sabir communiste m'ont paru incompréhensibles et c'est seulement à la moitié du livre que j'ai compris que « les condamnés de la terre et les forcés de la faim » dont Michel parle à plusieurs reprise sont en fait les damnés de la terre et les forçats de la faim dont on parle dans l'internationale. J'ai d'ailleurs dû chercher les paroles de cet hymne pour vérifier que c'était bien de cela dont parlait Michel.

J'ai un avis partagé sur ce livre. J'ai beaucoup aimé tout ce qui a trait à l'amour, celui qui règne entre les membres de la famille de Michel, celui qui le lie à Lounès et Caroline ou à ses soeurs décédées. Il s'agit là d'un aspect plein de fraîcheur et d'émotion. Par contre, les réflexions que se fait Michel sur le communisme, le Shah d'Iran ou Arthur Rimbaud ne m'ont pas franchement enthousiasmée, j'ai trouvé que sa naïveté est très exagérée et un peu lassante. Un autre aspect intéressant du livre est la description de ce qu'a pu être la vie des enfants dans un pays communiste de l'Afrique post-coloniale où l'école sert plus à bourrer le crâne des élèves qu'à stimuler leur intelligence et leur créativité.


Lien : https://patpolar48361071.wor..
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