AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Dani (Illustrateur)
EAN : 9781779504524
160 pages
DC Comics (29/09/2020)
4.25/5   2 notes
Résumé :
From New York Times bestselling author Carmen Maria Machado (Her Body And Other Parties, In The Dream House) comes a story so horrifying you won't dare to forget!

There's something in the woods...

Shudder-to-Think, Pennsylvania, has been on fire for years. The woods are full of rabbits with human eyes, a deer woman who stalks hungry girls, and swaths of skinless men. And the people of Shudder-to-Think? Well, they're not doing so well ei... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après The Low, Low WoodsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce tome contient une histoire complète et indépendante de toute autre. Il contient les 6 épisodes, initialement parus en 2020, écrits par Carmen Maria Machado, dessinés et encrés par Dani (Danae Kilaidoni), et mis en couleurs par Tamra Bonvillain. Les couvertures ont été réalisés par Sam Wolfe Connelly. La couverture variante de chaque épisode a été réalisée par Jenny Frison.

Au milieu des années 1990, Eldora (El) Lourdes Alvarez et son amie Octavia se réveillent dans une salle de cinéma vide, alors que le mot Fin s'affiche à l'écran et que les crédits commencent à défiler. El est certaine qu'il leur est arrivé quelque chose, Octavia pense qu'elles se sont juste endormies. Elles se souviennent avoir mangé du popcorn, et après plus grand-chose. El se lève et vomit dans l'allée. En sortant, elles croisent Josh, le jeune homme qui s'occupe de la salle. El lui demande s'il sait quelque chose : son visage est en sueur, mais il n'a rien à leur dire. Elles sortent à l'extérieur et El va détacher son vélo, puis elle ramène Octavia debout derrière elle. En pédalant, elle repense au dernier roman qu'elles ont lu : The Awakening, sur une femme au début du vingtième siècle qui est une épouse et une mère, et qui finit par se rendre compte du carcan qui pèse sur elle. El ne comprend pas l'idée d'être une épouse, ou une mère, ou même d'aimer un type. Elle continue de pédaler et elles traversent les bois. le vélo fait une embardée lorsqu'un lapin traverse devant leurs roues, et les deux jeunes filles tombent par terre, déséquilibrées. À terre, elles aperçoivent une silhouette de cerf dans les ténèbres. L'animal se redresse, et en fait c'est une créature mi-cerf, mi-femme. Elles remontent sur le vélo, et Eldora pédale le plus vite possible.

Après avoir déposé Octavia, Eldora se souvient de l'histoire de cette petite ville minière, appelée Shudder-to-Think en Pennsylvanie : les hommes qui se tuent littéralement au travail, les femmes qui tombent malades, victimes d'étranges épisodes d'amnésie, l'incendie souterrain dans les galeries des mines, les femmes accouchant d'enfants malformés, l'entreprise qui fait venir de la main d'oeuvre de Virginie Occidentale, qui ferme les mines, qui essaye de racheter les maisons des mineurs, certains habitants qui déménagent, d'autres non. Eldora est arrivée chez elle. Elle salue son père Reinaldo qui est en train de travailler sur sa maquette de la résidence de vacances Heaven on Earth. Octavia est rentrée chez elle et elle s'est assise sur le canapé à côté de sa mère pour regarder la télévision. El va prendre une douche. le lendemain, elles se retrouvent au cours de littérature de madame Karst. El regarde les autres élèves autour d'elle : Morgan, Josh, Heather, Jason, Tonya, Holly, et la très belle Jessica dont la mère a gagné le concours Miss Black Diamond en 1973. Une fois le cours terminé et les élèves ayant quitté la classe, madame Karst demande à El si elle a réfléchi à demander une bourse pour aller à la fac de lettres. Celle-ci répond que oui, et qu'elle ne voit pas comment elle pourrait réussir, alors qu'elle est la fille d'un père invalide touchant une pension, et d'une mère serveuse.

Dans la deuxième moitié des années 2010, la branche Vertigo meurt doucement, publiant une poignée d'histoires complètes en 6 ou 8 épisodes, une partie relevant du genre horreur, et s'éteignant officiellement et sans bruit en janvier 2020. Quelques semaines plus tard, l'éditeur DC Comics annonce la création et le lancement d'un label appelé Hill House, placé sous la direction artistique de Joe Hill, scénariste de Locke & Key, avec Gabriel Hernandez. le premier titre publié par ce label est Basketful of Heads par Joe Hill & Leomacs, puis suivent plusieurs récits complets dont celui-ci. le lecteur commence le récit avec curiosité, mais sans attente particulière vis-à-vis de ces deux autrices ayant réalisé peu ou pas de comics précédemment. de fait, les dessins sont un peu esquissés avec une apparence un peu lâche, un peu facile, et le scénario commence avec des gros sabots d'enlèvement probable de jeunes femmes qui ne s'en souviennent pas, de créature bizarre (la femme cerf dans les bois) dans une bourgade sur le déclin, sans parler d'un gouffre impossible au niveau du ventre d'une femme. Et puis c'est quoi ce nom de ville Shudder-to-Think ? Je frémis, rien que d'y penser… Sans oublier l'apparition d'hommes sans peau, ne semblant pas souffrir d'être écorchés, des individus horrifiques, dessinés de manière lâche, au point que l'horreur corporelle visuelle ne fonctionne pas, comme si c'était des effets spéciaux fauchés.

Dans le même temps, les réflexions d'Eldora, puis d'Octavia ne restent pas au niveau des pâquerettes, et le lecteur ressent une tension sexuelle, aggravée par une ou plusieurs métaphores une peu floues, par exemple ce gouffre au niveau du ventre de Jessica qui fait penser au vide de l'utérus, même si la métaphore et l'image ne se superposent pas bien, car il manque la fonction de matrice. D'un autre côté, il y a assez de mystères pour susciter la curiosité du lecteur, et les deux jeunes femmes sont vite attachantes dans leur normalité. La scénariste intègre quelques éléments qui font récit d'adolescentes : le camarade de classe dégoutant (Josh), les autres élèves de la classe catalogués (dont la très belle Jessica), la relation avec les parents et la différence d'âge qui sépare mais sans opposer, l'amitié éternelle et la brouille soudaine, avec un soupçon d'études et d'interrogation pour la transition vers les études supérieures. Cette composante est bien présente, mais en arrière-plan, sans dramatisation particulière, juste comme un environnement normal. L'amitié qui lie El et Octavia est très forte, presque fusionnelle au point de pouvoir être vue comme surnaturelle à une ou deux occasions. L'artiste oeuvre dans un registre réaliste, avec des traits de contour assez fins, parfois cassants, pouvant donner une sensation de manque de précision dans les arrière-plans, et de manque de consistance dans certains visages, ou certaines silhouettes, ajoutant une impression de normalité un peu détachée.

Pourtant, le lecteur se rend compte qu'il manifeste un intérêt plus que poli pour l'intrigue. Les petits et les grands mystères ne se neutralisent pas : ils forment une toile dont il est difficile de distinguer la forme globale, ou le schéma qui se dessine. La femme cerf semble sans rapport avec le gouffre ventral, ou avec cette impression tenance d'avoir oublié quelque chose. de la même manière, les dessins montrent des visuels intrigants : la femme cerf qui reste dans l'ombre, la maquette à laquelle le père d'El occupe ses journées, le sentiment diffus de culpabilité qui se dégage de l'attitude de Josh, le regard résigné d'une pensionnaire de la maison de repos, l'apparence de la sorcière de la ville, l'attaque surréaliste des hommes sans peau, etc. Au fur et à mesure des séquences, le lecteur se rend compte que la narration visuelle de Dani est beaucoup plus riche que n'en donne une impression superficielle, qu'elle sait trouver le bon dosage entre ce qu'elle montre et ce qu'elle suggère. En fait de scène en scène, l'artiste montre beaucoup de choses : les tenues vestimentaires appropriées à chaque personnage pour son âge, son occupation et sa condition sociale, les aperçus extérieurs et intérieurs des maisons, des autres bâtiments, et les sensations qui se dégagent des bois environnants, différentes la journée que la nuit. Mieux encore, sa façon de dessiner fait que les images sortent des clichés visuels ordinaires, et que les éléments surnaturels sont plus faciles à croire que s'ils avaient été représentés de manière plus détaillée. S'il a lu Coffin Bound avec Dan Watters, le lecteur constate que Dani a adapté les caractéristiques de ses dessins à cette histoire qui est différente.

Au fil des pages, le lecteur prend également conscience que la scénariste dispose d'une réelle maîtrise des spécificités de la narration en bande dessinée, entremêlant trois niveaux de narration en faisant coexister et se répondre ce que montrent les dessins, avec ce que disent les personnages, et le flux de pensée qui peut apparaître dans les cartouches de texte, avec une ou deux références culturelles à point nommé comme Einstein on the Beach (1975-1976) de Philip Glass, ou la magicienne Circé. L'intrigue récèle plusieurs surprises et suit un déroulement qui va bien vers une confrontation contre la source des phénomènes horrifiques et surnaturelles, mais pas vers une confrontation physique contre le gros monstre tapi dans les bois. La sensation de métaphore prend plus de corps au fur et à mesure du récit, avec des interprétations variables, ayant toutes trait à la sexualité et au viol. L'horreur ne provient pas que de cet acte ignoble, elle provient également des conditions dans lesquels il s'opère et comment la petite communauté de Shudder-to-Think gère son existence. L'horreur provient donc de cet acte, du silence étouffant, de l'angoisse des femmes de la communauté, et du fait que l'acte sexuel est présenté comme une agression systématique de l'homme, quelles que soient les circonstances. Les autrices parviennent à mettre mal à l'aise autant les femmes que les hommes, tout en restant entre le non-dit et l'allusion, avec un dosage extraordinaire. le récit se termine sur une résolution en bonne et due forme, mais qui laisse des interrogations sur la nature systémique de la société qui a permis ces crimes, et sur la souffrance de la femme cerf parce qu'il lui est impossible d'ouvrir un flacon (image aussi bizarre que parlante).

Avec les premières pages, le lecteur s'apprête à lire un récit d'horreur de plus, vraisemblablement bien fait, mais pas forcément ambitieux. Il se laisse guider par une intrigue recelant des mystères, et des dessins sympathiques sans être mémorables. Sans qu'il ne s'en rende compte, il s'enfonce dans une atmosphère angoissante du fait de non-dits, avec des dessins développant une ambiance inquiétante de chaque instant. Au final, il ressort d'une lecture éprouvante dans le bon sens, c'est-à-dire qu'elle tient les promesses d'un récit vraiment horrifique et personnel, évoluant au-dessus des clichés prêts à l'emploi, et restant à l'esprit une fois la bande dessinée refermée.
Commenter  J’apprécie          30
Deux adolescentes se réveillent à la fin d'un film au cinéma. Elles sont convaincues qu'il s'est passé quelque chose. Débute alors une quête pour retrouver les souvenirs perdus.

À partir de là, je ne peux pas dire grand-chose sans divulgâcher quoi que ce soit, mais c'est bon, malgré une petite longueur au centre. L'histoire fait penser à une version surnaturelle des Femmes de Stepford.

Le comic a pour thématique principale le viol. Par contre, on ne voit aucune scène de viol, et ce n'est même jamais mentionné directement de tout le livre.

Je vais certainement suivre avec intérêt les prochaines sorties de cette autrice.
Commenter  J’apprécie          261


Video de Carmen Maria Machado (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Carmen Maria Machado
Carmen Maria Machado: "Her Body and Other Parties" | Talks at Google
autres livres classés : amnésieVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (4) Voir plus



Quiz Voir plus

Comics : Les héros de Marvel

Elle peut se dématérialiser, et ainsi traverser les objets solides, les murs, les plafonds ... Il s'agit bien sûr de ...

Kate Winslet
Kitty Pryde
Hello Kitty
Katy Perry

10 questions
243 lecteurs ont répondu
Thèmes : comics , super-hérosCréer un quiz sur ce livre

{* *}