AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782368032091
226 pages
Ella éditions (27/07/2017)
3.94/5   8 notes
Résumé :
« Puisque vous êtes en train de visionner cette cassette, c’est que je suis déjà mort et que, à tort ou à raison, vous avez trouvé la caisse. Après avoir entendu ce que je vais dire, ce sera à vous de prendre des décisions en connaissance de cause. Quoi qu’il en soit, bon courage à vous. Je m’appelle Raymond, je suis garagiste et j’ai 46 ans. »

Régis
Pour le moment, je remets le fric où il était et je revisse la caisse à outil par dessus, la ... >Voir plus
Que lire après DérapagesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
De Martine Magnin, j'ai beaucoup aimé "Qu'importe le chemin" récit de la douleur et du combat d'une mère face à la maladie de son enfant. Je la remercie, ainsi que les Editions Ella, pour l'envoi de son dernier roman "Dérapages", que j'ai lu d'une traite.

Ce nouvel ouvrage commence par une énigme : "Puisque vous êtes en train de visionner cette cassette, c'est que je suis déjà mort et que, à tort ou à raison, vous avez trouvé la caisse." Cet homme qui parle, c'est Raymond, il a 46 ans et il est garagiste. Sa femme Mathilde, 39 ans, est décédée six mois plus tôt, renversée par un chauffard devant leur garage… En lisant ces quelques premières lignes, j'ai pensé m'attaquer à un polar. Ce n'était pas vraiment ça.

Lire ce récit revient à déguster un chocolat fourré. Il y a d'abord l'enrobage, cette écriture musicale, poétique, chantante comme l'accent de méditerranée. Certains mots que seuls les gens du Sud savent lire "dans le texte" ont le parfum de la lavande, l'arôme du basilic, le moelleux d'une fougasse aux olives. Les phrases sont courtes mais vigoureuses, elles rythment les coups de pédales des balades en vélo ou le trot du cheval à travers la Camargue. Rien d'ostentatoire, non, une simplicité de bon aloi pour chuchoter l'histoire à l'oreille du lecteur. Et je tourne les pages, et je tourne les pages…

Et, quand l'enrobage a fondu, je découvre la crème, la ganache, le caramel beurre salé, les personnages, quoi. Chacun à son tour soliloque, donne son avis, son impression, narre son quotidien. Ils se rencontrent, discutent, se racontent. Chacun dans son genre se révèle attachant même quand il dérape, car oui, certains dérapent. Régis, garagiste lui aussi, qui prend quelques distances avec l'honnêteté, sans parler de ce "détestable" Henri – le mari d'Hortense –pas vraiment irréprochable. Et il y a Hortense justement, femme forte et généreuse, emplie d'amour pour ses enfants et les nièces dont elle a hérité à la mort de Mathilde sa soeur jumelle. Elle les enveloppe de sa chaleur, les bichonne, les cajole. Et les enfants adoptent ces cousines blessées, les acceptent dans leur nid et partagent l'affection dont ils regorgent.

Une légère fragrance d'eau de rose s'invite parfois dans le bouquet, mais en filigrane reste cette histoire de cassette, une suspicion et des questionnements qui maintiennent l'intérêt. Beaucoup de thèmes de la vie quotidienne sont abordés, mine de rien, subrepticement, par petites touches : l'amour, la fidélité, les arrangements avec la vérité, le courage, la fin de vie. Je n'oublie pas les recettes de plats du soleil qui parsèment la fin de certains chapitres comme des récompenses.

J'ai aimé ces "Dérapages" à savourer à l'ombre d'un pin parasol, un verre de citronnade fraîche à portée de main, le chant des cigales en musique de fond, mais aussi sous la pluie pour retrouver le sourire.
Commenter  J’apprécie          30
Que faire quand on découvre dans le garage qu'on vient de racheter un coffre contenant des centaines de liasses de billets de 500 euros ? Régis est l'heureux gagnant de ce gros lot, alourdit tut de même par le témoignage filmé de l'ancien propriétaire. « Puisque vous êtes en train de visionner cette cassette, c'est que je suis déjà mort et que, à tort ou à raison, vous avez trouvé la caisse. » Rien que ça !

Régis, Hortense, Fernand et les autres héros de cette histoire sont liés les uns aux autres par ces billets et la menace qu'ils représentent. Leur quotidien en est chamboulé, leurs vies bouleversées. Rendez-vous à l'évidence, chercheurs d'or que vous êtes tous : un enrichissement inopiné ne protège pas contre les coups du sort.

Martine Magnin a écrit cette fable attendrissante sous forme de roman chorale. Chaque adulte évoque les effets collatéraux de ce fait divers à la manière d'un journal intime. Beaucoup de sensibilité se dégage de ces pages. Les personnages sont attachants, plaies vivantes pour certains et inconsistants pour d'autres. La plume de l'auteure se reconnait dans sa maîtrise de la description des larmes d'enfants, pudiques et sincères.

Dérapages est une succession de portraits humanistes d'individus à qui il me plairait de sourire dans la vraie vie. Ce n'est pas l'espoir de profiter du butin qui m'attirerait vers eux, attirance pourtant bien compréhensible, mais une envie de profiter de la bonté naturelle qui se dégage d'eux. Car Martine Magnin sait croquer des portraits sans complaisance ni caricature, sans pathos non plus et elle choisit la fibre sympathique comme lien entre les différents héros. C'est ce que j'avais beaucoup apprécié dans Qu'importe le chemin (L'Astre Bleu Editions, 2016) et qu'on retrouve ici, de manière moins marquée que dans le témoignage, toutefois.

Que faire, si vous tombez sur un magot non attendu ? Si vous avez la malchance de vivre une telle situation, lisez Dérapages, vous trouverez la recette !

Lien : https://akarinthi.com/
Commenter  J’apprécie          40
Tout commence par le visionnage d'une cassette. Un homme inconnu livre des faits et souhaite bon courage à son destinataire. Que s'est-il passé ? Voilà ce que je me suis dit dès les premières lignes. OK me voilà embarquée dans un policier, lecture très rare me concernant.
Régis, ce garagiste à Remoulins cherche un nouveau bâtiment afin de déplacer son affaire, contraint et forcé. C'est alors qu'il tombe sur une affaire en ‘or'. Un ancien garage (ou plutôt ce qu'il en reste suite à un triste incendie), est à vendre à un prix dérisoire. C'est au début des travaux que Régis trouve une boîte en métal sous une trappe, contenant cette fameuse vidéo et un important tas de billets appartenant à Raymond.

À partir de là nous découvrons un roman polyphonique.
Régis ne sait comment réagir face à cette découverte des plus bizarres, il nous livre ses doutes, ses rêves et ses peurs. Comment avoir bonne conscience en se servant de cet argent tout en sachant que l'ancien propriétaire est mort dans l'incendie ?
« Pour parler franchement, je veux bien un peu d'oseille, mais pas de pruneaux. Désolé, c'est de l'humour de garagiste. »
Et puis Hortense, la belle-soeur de Raymond. Elle qui s'occupe de ses nièces désormais orphelines. Parviendra-t-elle à gérer ce nouveau rôle face à des enfants endeuillées.
« C'est difficile de soutenir une vie construite sur des deuils. C'est juste un tableau idyllique à regarder rapidement et de loin. de près, ça ressemble souvent à Beyrouth après une attaque de Scuds ennemis ou à un tableau de Picasso de la dernière période. »
Hélas elle doit également affronter ses soucis de couple. Henri son mari délaisse le foyer à des fins professionnelles mais pas que.
Enfin, Fernand, cet assureur à la retraite qui considère avoir classé trop vite le dossier sur l'incendie du garage de Raymond. Il n'arrive plus à dormir et veut se racheter une conscience mais comment faire ?

Vous l'avez compris ‘Dérapages', n'est pas vraiment un roman policier je dirais plutôt que l'on suit les dérapages de quatre protagonistes dans les aléas de la vie mais où chacun gravite autour de cette vidéo mystère.
Martine Magnin nous offre un récit accessible de par son écriture aussi sentimentale que cash. Chaque lecteur y trouvera son p'tit bonheur et se laissera happer par ce tourbillon de bonne aventure. Une lecture d'été que je vous conseille.

Lien : http://mesecritsdunjour.cana..
Commenter  J’apprécie          10
« Puisque vous êtes en train de visionner cette cassette, c'est que je suis déjà mort et que, à tort ou à raison, vous avez trouvé la caisse. Après avoir entendu ce que je vais vous dire, ce sera à vous de prendre des décisions en connaissance de cause. Quoi qu'il en soit, bon courage à vous. »

C'est par ces mots que s'ouvre Dérapages, le nouveau roman de Martine Magnin. D'emblée, on a l'impression qu'on va avoir affaire à un polar, mais même si un fait divers est à l'origine de tout ce qui va se dérouler dans ce roman, l'affaire strictement policière passe rapidement au second plan.

Régis, garagiste à Remoulins doit trouver un autre local pour exercer son activité. A la rentrée de septembre il sera expulsé car un rond-point doit être construit dans la zone dans laquelle se trouve son garage. Une annonce dans le Bon coin attire son attention. Un garage est à vendre. Ou plutôt les ruines d'un garage, puisque celui-ci a été détruit dans un incendie qui a causé le décès de son propriétaire. Même si les travaux sont importants, le local sinistré est bien placé et Régis l'acquiert au prix du terrain. Lors des travaux de nettoyage il trouve dans une fosse, une boîte à outils vissée dans le sol qui cache une trappe dans laquelle est dissimulé un sac rempli de billets de banques et une cassette vidéo.

La suite de ma chronique sur le blog : lien ci-dessous
Lien : https://leslecturesduhibou.b..
Commenter  J’apprécie          41
Une jolie histoire.
Dérapage commence comme un roman policier. Une soeur jumelle est tuée dans un accident, un garage brûle avec son propriétaire, deux enfants se retrouvent orphelins, une cassette vidéo est retrouvée avec un magot, des méchants sont à la recherche de ce magot. L'écriture est masculine.
Au fil de la lecture l'écriture s'adoucit. Peu importe qui sont ces malfaisants, ce qui compte ce sont les sentiments de ceux qui restent . La seconde jumelle, Hortense, se retrouve à la tête d'une famille élargie et le quotidien s'en trouve perturbé. Hortense est pour moi le pilier de ce roman à plusieurs voix. Autour d'elle gravite un vieil assureur très solitaire et le nouveau garagiste qui a découvert le magot et la cassette vidéo. Chacun à son tour se raconte et nous ouvre son coeur.
On est dans le sud de la France dans le Gard, en Camargue. Il y a le soleil, les odeurs, la bonne cuisine. C'est un roman plein de générosité où l'on voit bien qu'il ne faut jamais perdre espoir. On sent que l'auteure, elle aussi, est généreuse. D'ailleurs Martine Magnin nous donne des recettes au cours de son récit et c'est très sympathique.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
C’est difficile de soutenir une vie construite sur des deuils. C’est juste un tableau idyllique à regarder rapidement et de loin. De près, ça ressemble souvent à Beyrouth après une attaque de Scuds ennemis ou à un tableau de Picasso de la dernière période
Commenter  J’apprécie          00
Pour parler franchement, je veux bien un peu d’oseille, mais pas de pruneaux. Désolé, c’est de l’humour de garagiste
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : roman de sociétéVoir plus


Lecteurs (10) Voir plus




{* *} .._..