Le refuge d'Iparla

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce roman contient un bon gros bout de Pays Basque.
Les fêtes, les coutumes, le militantisme, les hommages rendus, la nature, les manifestations, la gastronomie.
L'époque, c'est un temps où l'on sait que "L'arrêt de la lutte armée d'ETA exigerait de longues et difficiles négociations de paix". Un temps où la flambée de l'immobilier faisait réagir les Abertzale (=patriotes). Un temps où les fêtes de Bayonne avaient encore lieu début août.
Un monde contrasté où le respect côtoie la rebellion comme la montagne côtoie l'océan : l'un n'enlève rien à l'autre.

Si je ne suis pas emballée de chez emballée par ce roman, c'est que l'auteur a choisi le modèle du triangle amoureux pour amener ses personnages à réfléchir sur les positions politiques des uns et des autres. J'exècre les triangles amoureux. Sans compter que la fille qui "doute" ne m'a pas parue attachante dans son excessivité à se servir des autres sous couvert d'amour ou d'idéaux.
De plus, même si l'auteur n'y est pour rien, je n'y ait rien appris de nouveau. Est-ce qu'à cause de ça je ne vais pas lire la suite déjà écrite de ce roman ? J'hésite encore. Il peut être intéressant de voir comment ces vingtenaires auront pris du plomb dans la tête en vieillissant. À noter aussi que c'est le premier roman de l'auteur et que, mis à part les dialogues manquant de naturel, j'ai retrouvé l'écriture d'Éric Mailharrancin qui m'avait déjà plue : il décrit la vie en énumérant les faits. Le procédé pourrait paraître simpliste mais je la gobe à la façon d'un bout de fromage du pays avec de la confiote et du pain frais : j'ai du mal à m'arrêter et j'en oublie tous les désagréments secondaires.