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3,97

sur 545 notes
Je savais à la lecture de belles critiques ici ou là que ce roman me plairait, je n'imaginais pas à quel point.

Lorsque qu'après une nuit d'orage, un petit muret est détruit dans le champ de Monsieur Sécaillat, ce dernier se précipite chez son voisin, notre narrateur. La pluie a mis à jour un trésor que nos deux hommes vont s'attacher à découvrir. Ils entament dans le plus grand secret un chantier de fouilles archéologiques, ignorants des mystères qu'ils vont mettre à jour.

Ce roman est une très touchante histoire d'amitié et bien plus.
L'auteur nous prend par la main et nous raconte les merveilleuses histoires, de cette région, le Luberon, sa nature exceptionnelle, la force des éléments, le calcaire, les vents et le plus fou d'entre eux, le Mistral.
La réalité se confond avec les plus belles légendes, les histoires terrifiantes, celles des sorcières, des druides, d'Hannibal, du dieu Vintur et même celle de la petite chèvre de Monsieur Seguin (histoire qui a fortement marqué mon enfance).

La transmission est au coeur de ce récit, celle des traditions (toutes celles autour de Noël et de la Saint Jean sont délicieuses), celles des légendes qui se confondent avec le réel, pour peu qu'on veuille bien les entendre.

Jusqu'au bout ce roman fait sourire et émeut. Il m'a littéralement fait voyager dans l'espace et le temps, et comme les enfants je referme le livre et demande à l'entendre à nouveau.
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Le vent souffle. Pour trois, six ou neuf jours. Bien assez de temps qu'il n'en faut pour venir écouter une histoire. Ou des histoires. Auprès d'un feu, autour d'une table, au pied d'une source ou tout en haut du Ventoux.
Le vent souffle, mais ce n'est pas n'importe lequel ou plutôt n'importe qui. Ici, on parle du Mistral, qui joue avec le Luberon, enfant espiègle et machiavélique. Il peut renverser les chapeaux et soulever les jupes. Il peut aussi attiser les flammes et détruire tout un paysage.

Approchez-vous et écoutez l'histoire de M. Secaillat et de son voisin. Et du Hussard, qui partage leur découverte. Au pied des cerisiers, des tessons de poteries. le début d'une quête en catimini, ne rien révéler aux autorités surtout. le début d'une amitié aussi entre ses deux hommes. de celles qui se lient dans l'effervescence d'un projet hors-norme et de secrets à garder.

Je n'imaginais pas que ce roman pouvait me parler autant. Je ne connais que les bourrasques normandes et le temps qui change plusieurs fois dans la même journée. Rien du mistral et rien du feu. Et pourtant, dès les premières phrases, j'étais chez moi.
Parce que M. Secaillat à quelque chose de mon père, comme de tous les paysans aux mains calleuses. Parce que les légendes traversent les montagnes et se ressemblent toujours un peu. Parce que les découvertes inexpliquées ravivent toujours une âme d'enfant.

C'est la force de ce premier roman : on ne peut pas le lâcher. Les personnages sont attachants, les paysages enchanteurs et l'onirisme est présent à chaque page. Que l'on tourne sans s'en rendre compte. La fin, comme un monde qui s'échappe, m'a bouleversée. Et je garderai longtemps en mémoire la nuit d'Hannibal en haut du Ventoux.

D'ailleurs, approchez-vous et venez écouter l'histoire d'Hannibal et de ses éléphants.
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En voilà une histoire atypique que celle du Dit du Mistral !

Dès le prologue (que j'ai trouvé tout simplement parfait), le lecteur se doute qu'il va découvrir un côté caché du Luberon, à travers ses mythes et légendes, tout en suivant le narrateur, dont on ignore l'identité, qui, avec son voisin Monsieur Sécaillat, met à jour après un violent orage des vestiges sur la propriété de ce dernier. C'est le début d'une longue histoire, d'un mystère fascinant et d'une belle amitié entre ces deux voisins qui n'avaient pas pris le temps de se connaitre jusque-là.

J'ai particulièrement aimé la première partie du roman, à travers la découverte des trésors, de la source (et de ses effets miraculeux), des traditions provençales (notamment à Noël), mais j'ai trouvé la deuxième partie plus inégale, avec des chapitres qui m'ont moins intéressée (cependant, ayant dû faire une pause entre les deux parties, peut-être cela m'a influencée lors de ma lecture) et l'introduction de scènes parfois redondantes.

Malgré tout, j'ai été particulièrement sensible aux émotions qui se dégagent de cette lecture : c'est un roman qui invite tous nos sens à explorer le Luberon, à travers le fameux Mistral qui occupe une place prépondérante dans cette histoire ; les chants des cigales et des crapauds ; la violence d'un incendie ; l'odeur et la beauté des cerisiers ; le confort d'une source chaude ou encore la douceur des poils du Hussard, le chat vagabond !

J'ai également particulièrement apprécié les citations au début de chaque chapitre qui montrent l'amour que portent les écrivains provençaux à leur région si complexe, dangereuse et en même temps merveilleuse.

En résumé, j'ai particulièrement apprécié certains éléments du roman, ce fût une expérience atypique et agréable dans ma vie de lectrice, mais il manque un petit quelque chose pour que le Dit du Mistral soit un coup de coeur.

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Un conte envoutant, une superbe lecture qui m'a fait voyager dans les légendes du Lubéron.
Un vrai coup de coeur pour ce livre, qui est en deux parties comme nous prévient l'auteur. « A ce stade de l'histoire, le lecteur peut décider de s'arrêter : il aura alors lu un joli conte de Noël provençal, ce qui n'est déjà pas donné à tout le monde. Mais s'il choisit de continuer sa lecture, il faut le mettre en garde. »
Une première partie qui parle d'amitié, des plaisirs simples, des rêves perdus de l'enfance et une deuxième partie fantasmagorique et flamboyante qui nous emmène dans le fantastique, les légendes et les traditions provençales.
Une prose savoureuse, à l'humour bien senti et truffée de provençal qui me rappelle avec bonheur certaines expressions semblables à de petites madeleines de Proust.
Dès le début de ma lecture, j'ai été charmée par le rythme lent, le il-ne-se-passe-pas-grand-chose de la vie quotidienne, et j'ai eu l'impression de découvrir un Haruki Murakami provençal, impression qui n'a fait que se renforcer au fur et à mesure que je tournais les pages. J'ai retrouvé dans ce livre d'Olivier Mak-Bouchard le même délectable envoûtement et attachement aux personnages qui font que j'ai du mal à m'arracher à ma lecture…
En bonus, la couverture de Philéas Dog est un vrai régal pour les yeux et donne envie d'offrir ce livre. En tout cas, un très beau cadeau à faire et à se faire ! en attendant le prochain livre qui devrait lui aussi parler de la Provence, mais dans un tout autre domaine … J'ai hâte !
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Le narrateur vit dans un petit village du Luberon. Après le passage d'un violent orage, son voisin, Monsieur Sécaillat frappe à sa porte.

L'orage a détruit une partie du mur de son champ de sa cerisaie, faisant apparaître au grand jour des tessons de poteries anciennes.

Les deux hommes décident alors de faire des fouilles, sans en informer les pouvoirs publics. La source, puis la fontaine qu'ils vont ainsi libérer des entrailles de la terre va changer leurs vies.

Il y a deux parties dans ce roman : la première portant plutôt sur les fouilles et l'histoire ancienne du Lubéron, la seconde étant plus poétique et faisant référence aux légendes sur le Mont Ventoux, le caractère impétueux du Mistral.

J'ai passé un agréable moment de lecture et de découverte, tout en demandant au Ciel que le Mistral ne se lève pas car je n'aime pas du tout ce vent qui rend fada !
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Fan de chichourle, quelle escapade ! Dans un écrin aux allures de lithographie trichromatique, les Editions le Tripode nous offrent un premier roman débordant d'originalité comme le Cavalon en crue. de son style candide et facétieux, Olivier Mak-Bouchard nous emporte avec une passion communicative au coeur des terres mystérieuses du Luberon, entre la garrigue provençale et les monts de Vaucluse. Chaque chapitre s'ouvre sur une sentence en patois, une citation de Giono, Bosco, Daudet, Mistral ou même Pétrarque qui fut en son temps bouleversé par son ascension du mont Ventoux. On arpente ces paysages de combes et d'escarpements. On écoute le murmure de l'eau, les clameurs du vent et le silence du calcaire ; et si l'on entend bien ce qu'ils ont à dire, ce sont les légendes et la mémoire d'époques révolues qui parviennent à nos oreilles. Oui, on peut le dire : aqui, li sian bèn (ici on est bien).

Dans cette histoire d'amitié et de transmission, de traditions et de mythes oubliés, on y croise un chat blanc aux pattes noires dénommé le Hussard, une femme-calcaire auréolée de mystère, des animaux en rêves prémonitoires, de l'étrange et du réel qui dans un bel équilibre se mêlent. Tout commence par un orage et un mur de pierre qui s'écroule dans un verger de cerisiers. Des décombres vont surgir les reliefs du passé que deux hommes, le narrateur de ce récit et son vieux voisin de paysan, vont entreprendre de débusquer incognito. Les voilà donc partis en catimini au pays des Albiques, cette fédération celte du Midi de la France, à enquêter tels des archéologues en herbe sur les vestiges qui sommeillent sous leurs pieds.

Entre conte de Noël provençal et fable nostalgique à la triste morale, « le Dit du Mistral » est un roman ancré dans la terre et les traditions. Vous y apprendrez pléthore de proverbes et d'expressions en dialecte prouvençau, la recette de l'aïgo boulido, et croiserez même Hannibal et ses éléphants en route pour la conquête de Rome.
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Roman atypique, le dit du Mistral nous plonge dans une aventure au coeur d'une majestueuse Provence, rythmée par des légendes locales.
Deux voisins vont faire une découverte archéologique au fond de leur jardin qui les entraine dans une aventure extraordinaire.
Amoureux de la nature et de l'histoire ce livre est pour vous !
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« J'ai bondi sur ces éboulis cherchant parmi les mottes de terre comme un chien autour des racines de chêne à la saison des truffes. Je passai d'une motte à l'autre, découvrant des trésors là où il n'y avait que des racines, repoussant des pierres là où il y avait Dieu sait quoi. J'entendais César, ou bien encore Pline, à chaque goutte de pluie qui s'écrasait sur mon ciré. Un long bout de terre cuite vert olive sortait d'une motte. Raclant la terre mouillée avec mes ongles, je me demandai ce que cela pouvait bien être : un bout d'amphore, de lampe à huile ou que sais-je encore. »

Le narrateur, qui a autrefois été tenté par l'archéologie, croit vivre un rêve lorsque son voisin, Monsieur Sécaillat, qu'il connaît mal, vient lui demander de l'aide alors qu'une forte pluie a provoqué un glissement de terrain sur sa propriété, découvrant un site qui pourrait bien être très ancien.

Ils vivent dans le Luberon. le narrateur ira de surprise en surprise à partir de cette journée mémorable, accompagné de sa femme Blanche et d'un chat surnommé le Hussard, qui les a adoptés. (Le Hussard est un chat blanc, avec des pattes comme « bottées » de noir).

Premier roman d'Olivier Mak-Bouchard, ce livre m'a séduit et intrigué. Sans trop en dire, je peux révéler que ce roman peut sans problèmes être classé dans le domaine du Fantastique car l'histoire et les légendes de cette région y jouent un très grand rôle. A commencer par le site du Mont Ventoux, résidence du dieu Vintur et du Mistral, son fils !

De nombreuses citations d'auteurs de cette région, et aussi beaucoup de termes en provençal, y ajoutent de la profondeur à la couleur locale. L'écriture n'est pas encore très affirmée et les (trop) nombreux chapitres, un défaut fréquent dans beaucoup de romans d'aujourd'hui, m'ont un peu frustré. Mais finalement c'est une bonne surprise que ce texte, très prometteur en tout cas.
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La parole du vent

Le Lubéron. Et un orage. Il suffit finalement de peu de choses pour faire un grand roman ! En rajoutant deux couples qui habitent dans un coin un peu isolé et un chat, appelé le Hussard, qui fait le lien entre les deux et est à l'origine du récit en provoquant la découverte de ruines gauloises, vous obtenez une histoire qui n'est pas seulement peuplée de légendes mais de gens bien réels.

Olivier Mak-Bouchard tisse habilement sa toile à partir des légendes provençales. Il les distille au fur et à mesure, en parsemant son fil narratif principal pour mieux le rythmer au gré des histoires glanées des temps anciens, aussi lointains que mystérieux et emprunts de morales ou de leçons.

Ainsi en va-t-il du premier des récits mythiques, vite rejoint par les autres contes et légendes, autour du Mistral, de la naissance du Maître-Vent, de son père, le dieu gaulois Vintur, et de sa mère, membre de la tribu des Albiques.

Un soir d'orage, donc, et suite à un glissement de terrain, le voisin du narrateur met à jour une poterie gauloise. Au lieu de faire part de cette découverte aux autorités, voisin et narrateur, sous l'égide du chat, décident de procéder eux-mêmes à la fouille. En plus de nombreux vestiges archéologiques, ils tombent sur une fontaine avec un visage de femme dont coule une source aux effets bienfaisants.

Au fil de recherches historiques, le narrateur déterre en parallèle de nombreuses légendes sur la naissance du Mistral. On peut donc suivre ce livre comme une enquête policière lancée sur les traces des origines de la Provence.

Mais les niveaux de lecture de ce livre sont plus variés que cela. La poésie du texte, de la langue d'Olivier Mak-Bouchard, les contes repris par le narrateur, leurs implications avec le récit narratif principal, tout cela donne une dimension onirique au texte.

L'auteur joue ainsi constamment sur la confusion régnant entre rêve et réalité. Hannibal, Vintur, la Chèvre d'Or ou la femme-calcaire prennent autant de consistance que les voisins creusant la terre ou offrant anonymement le résultat de leurs fouilles au musée historique local. L'auteur joue tellement qu'il n'hésite pas à lancer à son lecteur quelques exhortations ou injonctions que le lecteur sera bien inspiré de ne pas suivre et de poursuivre, au contraire, sa lecture : « le lecteur peut décider de s'arrêter, il aura lu un joli conte de Noël provençal […] Toutes les légendes ont un fonds de vérité. […] La part du vrai, la part du faux, bien malin celui qui arrive à les démêler » ; ou ailleurs : « le lecteur peut à présent refermer ce livre : il a dû obtenir les réponses qu'il cherchait, qu'elles lui plaisent ou non. Il n'est pas obligé de s'en satisfaire, il n'est pas obligé de les prendre pour argent comptant. Il reste libre d'expliquer tout ce qui s'est passé comme bon lui semble, et s'il a une meilleure explication, grand bien lui fasse ».

Le lecteur reste ainsi libre de voir dans ce livre ce qu'il lui convient de voir ou de comprendre. L'auteur reste maître d'une seule chose au final : de la manière de raconter son histoire ou les histoires dont il s'empare pour en faire un récit mythique, enchanteur, où la part de merveilleux le dispute à la vie de ces deux voisins que tout semblait éloigner l'un de l'autre et que le destin va pourtant réunir autour d'une source aux vertus parfois contraires.

L'un des grands mérites de l'auteur est de parvenir à s'emparer d'autant de points de vue historiques à travers les légendes provençales sans perdre son fil narratif principal no ses lecteurs, le tout à travers un texte sublime, subtile et envoûtant.


Lien : https://garoupe.wordpress.co..
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Voici une histoire qui m'a apporté une grande bouffée de bonheur et qui arrive comme un ilot salvateur au milieu d'un océan déchainé de mauvaises nouvelles et de "sombritude " .

La découverte en bordure d'un champ de cerisiers dans ce magnifique pays du Lubéron de vieilles poteries est d'abord l'histoire d'une vraie rencontre entre deux hommes , qui jusque là étaient restés distants, Monsieur Sécaillat, le vieux paysan et le narrateur , son voisin .

Il y a aussi l'excitation de ces fouilles qui a réveillé en moi le rêve d'archéologue , trouver chez soi des traces d'un passé ancien et oublié, imaginer d'anciennes civilisations partageant le même sol .

Chaque chapitre commence par une citation d'auteurs ou de proverbes provençaux et le récit est émaillé de légendes locales, de descriptions des lieux et de faits antiques .

Chez le narrateur le réel se confond avec ses voyages oniriques qui parfois prennent le dessus et entrainent le lecteur vers d'autres cieux .

Le Mistral est Maitre en son domaine et mène la farandole .

Si vous voulez vous évader sans prendre de "risque sanitaire " le dit du Mistral vous tend les bras !
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