AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,97

sur 542 notes
Un orage dans le Lubéron, un muret qui s'écroule, des tessons de poterie mis au jour, ainsi commence cette histoire au pays du Mistral. On est dans le Lubéron, le petit bout de paradis mis par Dieu dans ce bas monde, avec l'aide des quatre éléments, au matin du septième jour.

Et l'auteur nous entraine dans un récit qui mêle réalité et légendes, personnages vivants et dieux de l'ancien temps, tout cela dans une langue qui emprunte beaucoup de termes au parler local, sans que cela ne sonne jamais faux.

J'ai aimé suivre ces deux hommes dans leur découverte de la dame blanche, ce récit qui glisse peu à peu dans le merveilleux, sans oublier le Chat, dont la silhouette illustre cette belle couverture. Je me suis régalée à lire ces légendes, à découvrir un peu plus l'histoire de ce pays au sein de la Provence, ce pays où souffle le dieu Mistral.

Une lecture en forme de conte, qui m'a transportée ailleurs le temps de quelques heures. Dieu (mais lequel ?), que le retour sur terre me parut fade et dénué de poésie.

Merci infiniment à Sandrine (HundredDreams) dont la critique enthousiaste a fait remonter ce livre du fond de ma PAL.
Commenter  J’apprécie          4513
Voilà un roman qui me ferait crier « alléluia ! » Enfin, les légendes locales remises au goût du jour ; enfin le dépoussiérage attendu. Il était temps. D'ailleurs, le temps, ici, il est en grande partie enfant du Mistral…
Travaillant dans un domaine proche de la conservation du patrimoine, j'ai évidemment été irritée, agacée par le comportement du héros. D'autres ont sans doute ressenti le même sentiment. Bien joué de la part de l'auteur qui a su toucher la corde sensible de beaucoup de lecteurs. Parce qu'il y a aussi ceux qui aurait voulu vivre eux-mêmes cette expérience, et qui ont dû rêver en tirer un autre parti…
Une très belle lecture, peut-être un peu trop superficielle, mais le ton donné dès le début ne se prêtait pas à plus de profondeur.
Commenter  J’apprécie          21
Commencer l'année 2022 par ce bien joli roman est extrêmement enthousiasmant! Je ne suis pas trop roman du terroir comme on dit, et encore moins adepte de la Provence en plus mais j'avoue que là, la magie de l'écriture a opéré.
Nous sommes dans le Lubéron, vers Apt, et on sent la nature, le calcaire, la pierre, le soleil, le vent, les légendes (la description de la mésange charbonnière est en soi, à mes yeux, un passage absolument génial de ce livre ente autres (je l'ai mis en citation si cela vous tente)
Le narrateur nous raconte son histoire, sa Provence, son histoire riche et authentique, la présence de son chat, le Hussard, veilleur de la maisonnée et peut-être plus, et surtout la découverte par son voisin, Monsieur Sécaillat, après l'effondrement d'un mur de pierres dans son champs de cerisiers suite à un gros orage dont la Provence a le secret, de vestiges antiques et mystérieux.
C'est le début d'une aventure unique pour chacun d'eux et qui aura forcément des répercussions sur leurs proches.
On trouve deux parties dans ce roman si bien écrit. Une première avec des faits concrets si l'on peut dire et une seconde où l'auteur nous avertit avant de tourner la suite des pages qu'à partir de ce moment-là, il faut être prêt à laisser son imaginaire prendre le dessus.
Sincèrement, une sacrée belle découverte et un auteur qui pour moi a de belles oeuvres à écrire devant lui. C'est lumineux et on se prend à marcher nous-même sur les cailloux du Mont Ventoux ou dans le champs de cerisiers de Monsieur Sécaillat.
Commenter  J’apprécie          120
Ce roman est ma plus belle lecture de l'année confinée. Beaucoup en parle très bien ici, c'est-à-dire beaucoup mieux que je ne parviendrais à le faire. Je ne peux toutefois m'empêcher de dire moi aussi merci à cet auteur qui a si bien parlé de l'autre massif, celui que je ne vois pas d'où je suis mais dont je ressens la présence, où l'on parle comme ici, où vivent les légendes que nous racontons aussi et qu'il a merveilleusement bien exploitées. Merci monsieur Mak-Bouchard pour cette bouffée d'authenticité.
Commenter  J’apprécie          30
Une table des matières qui annonce la couleur : un prologue, 44 chapitres et un épilogue, des titres qui fleurent bon la Provence, de fréquents recours au parler local et aux auteurs régionaux, l'annonce de la rencontre d'un Hussard et d'un Ravi sans oublier un joli croquis sur la deuxième de couverture pour ne pas se perdre dans cette belle région. le prologue se présente comme un conte étiologique expliquant la création du Luberon par Dieu, aidé de la Terre, du Feu, de l'Eau et de l'Air, tout simplement ! Olivier Mak-Bouchard rapporte ou crée de nombreux récits étiologiques dans le Dit du Mistral et entraine ses lecteurs dans un monde fantastique ou les dieux des temps anciens peuvent reprendre vie et intervenir dans la vie de ses personnages.
***
Monsieur Sécaillat, le voisin du narrateur, frappe un matin à sa porte. Habituellement, ils entretiennent des relations de politesse, rien de plus. Que peut-il-bien vouloir ? le vieux paysan demande au narrateur de le suivre et l'emmène vers un muret de pierre qui, à cause d'un violent orage et d'un grand vent, a commencé à s'ébouler. On aperçoit maintenant des fragments, des tessons, allez savoir de quoi… La région est riche en vestiges de l'époque gauloises, les deux hommes en sont parfaitement conscients, et normalement, il faudrait prévenir les autorités. Mais Monsieur Sécaillat ne l'entend pas de cette oreille : prévenir les autorités, cela signifie un tas de problèmes, des archéologues partout, l'accès à son champ de cerisiers bloqué et l'impossibilité de faire ce qu'on veut chez soi. Pas question ! le narrateur transige et convainc son vieux voisin : d'accord, ils ne préviendront personne, mais ils fouilleront comme de vrais archéologues, en prenant toutes les précautions nécessaires. le narrateur, passionné par l'archéologie quand il était jeune, sait assez bien comment s'y prendre. Et c'est parti !
***
Avant même d'attaquer la lecture, j'ai d'abord été complètement séduite par l'objet-livre, comme on dit parfois : la beauté de l'illustration de couverture, la qualité graphique, celle du papier, le soin apporté à chacun des choix matériels (lire à la fin du roman « L'ouvrage » qui décrit ces options et qui rend justice à chacun des intervenants). La première partie m'a beaucoup plu. J'ai aimé les travaux d'approche de ces deux hommes qui s'apprivoisent petit à petit, la naissance de la confiance et du respect, leur pudeur et leur retenue. J'aurais bien voulu caresser le Hussard, ce beau chat blanc botté de noir, et mieux connaitre Blanche, la femme du narrateur, et voir « en vrai » la femme-calcaire, blanche elle aussi… L'immersion dans cette belle région s'effectue en profondeur, s'attachant à la beauté du lieu, bien sûr, mais aussi aux sons et à la lumière, à la langue et à la culture, aux contes et aux légendes. Cette aventure contemporaine immerge le narrateur dans un passé mystérieux qui vient influer sur le présent et se révèle capable de le modifier. En effet, au milieu du roman, on peut dire que le récit bascule vers le fantastique. J'avoue avoir moins apprécié cette deuxième partie que j'ai trouvée longuette, et par laquelle j'ai eu parfois de la difficulté à me laisser porter. Il n'en reste pas moins qu'il s'agit là d'un beau premier roman.
Commenter  J’apprécie          352
Je sais qu'une couverture ne fait pas tout, mais c'est elle qui accroche notre regard, et va nous inciter à nous rapprocher d'un livre, plutôt que d'un autre. Cette couverture aux magnifiques aplats de couleurs a capté mon attention, me rappelant le fauvisme, Henri Matisse.
Puis le beau billet de Bichonbichette m'a donné envie d'aller plus loin.
Enfin, je dois ajouter que je n'ai jamais été déçue par les éditions le Tripode qui proposent ici un très beau travail éditorial.
C'est donc en toute confiance que j'ai commencé cette lecture.

*
Olivier Mak-Bouchard nous emmène avec lui dans le sud de la France pour une balade hors du temps, une petite parenthèse apaisante, pleine d'humour et de tendresse.
Le cadre est idyllique, les montagnes du Lubéron magnifiées par le chant des cigales, les champs de lavande caressés par le soleil, la présence du vent qui modèle les paysages.
Et l'on sent bien qu'en nous offrant cette merveilleuse palette de couleurs, de senteurs, d'émotions, et de souvenirs, Olivier Mak-Bouchard nous fait partager son amour pour cette magnifique région.

*
Lors d'une nuit d'orage, le mur mitoyen qui sépare deux propriétés s'effondre.
Le lendemain matin, les deux voisins découvrent dans les éboulis des fragments de poterie. Ils décident de mener illégalement des fouilles et de creuser pour savoir ce qui se cache derrière ce mur en pierre sèche.

*
Etonnant ce petit roman au réalisme magique qui nous emporte comme le souffle du vent.
Le récit se fait voyage, mystère au coeur de la Provence, mais il revêt également une portée universelle par les thèmes abordés : l'amour, l'amitié, le partage, la transmission, la mémoire.
L'écriture de l'auteur, poétique, simple et chaleureuse, offre de belles images, participant à créer diverses ambiances tout au long du récit.

« La nuit étincelait : des serpents d'étoiles ondulaient dans le noir de l'océan, leurs écailles ricochaient en constellations ésotériques. »
*
Des citations de grands auteurs classiques ouvrent chaque chapitre, une belle façon de leur rendre hommage.

"Le soleil fait chanter les cigales, mais, avant de mourir, elles chantent une dernière fois au clair de lune, parce que la lune c'est le soleil des morts."
Paul Arène

Si la première partie du roman m'a fait tout de suite penser à l'écriture de René Frégni, plutôt descriptive, lyrique et ancrée dans la réalité, autant dans la deuxième partie du roman, j'ai senti que sensiblement, l'auteur prenait d'autres chemins, plus secrets, plus magiques.

« Vous ne voyez pas la montagne tout de suite, vos yeux ne font pas encore la différence entre le noir étoilé et le noir océan du massif. Une à une, les étoiles timides se dévoilent. La lune fait apparaître les sommets puis les crêtes, et la masse du Luberon se laisse enfin deviner. On ne le voit pas vraiment, mais on sent qu'il est tout autour, avec ses bruits qui ressemblent à des murmures, ses taillis profonds qui résistent au regard, ses bêtes que l'on devine de sortie pour profiter de la fraîcheur. C'est angoissant : l'obscurité et le silence cachent mal tout ce qui est là, qui épie, aux aguets, mais qui demeure invisible. »

Ainsi, l'auteur s'affranchit de ces auteurs pour livrer un roman atypique et personnel.

*
Le second atout est de nous faire voyager dans le temps. Présent et passé s'intercalent, s'ajustent, s'entremêlent puis se confondent.
L'intrigue mélange plusieurs histoires : les récits de vie du narrateur et de son voisin, les contes de notre enfance, les légendes du Mont Ventoux auxquelles s'invitent des personnages historiques, les coutumes locales, les fouilles archéologiques pour un récit foisonnant et émouvant.

« Il doit se rappeler que les légendes, si elles sont racontées pour faire rêver, introduire une part de mystère dans un monde terne, sont aussi racontées pour expliquer l'incompréhensible, démêler l'indémêlable. Il devra garder à l'esprit que toutes les légendes, sans exception, ont un fond de vérité. On ne sait jamais de quoi il retourne exactement. La part du vrai, la part du faux, bien malin celui qui arrive à les démêler. »

Ainsi, le roman rebondit en permanence, entraînant le lecteur dans des directions inattendues. Tel un équilibriste, l'auteur s'applique à maintenir une frontière aux contours imprécis et perméables, entre rêve et réalité, imaginaire et surnaturel.

*
Cette lecture m'a procuré beaucoup d'émotions diverses : mélancolie, tristesse, surprise, sérénité, plaisir, gaieté.
J'ai aimé cette belle relation qui se crée entre ces deux hommes très différents, et à travers leur amitié naissante, les belles valeurs qui sont sous-jacentes : générosité, bienveillance, respect, complicité, partage.
J'ai aimé creuser dans la terre, à la recherche de traces de notre passé, curieuse et même impatiente, de savoir ce qui se dérobe au regard.
J'ai aimé ces belles descriptions, ces beaux paysages, le vent qui s'impose et rend fou.
J'ai aussi aimé ce chat qui se promène de pages en pages, autre narrateur de l'histoire.

« Hussard est un gros chat tout blanc, à l'exception de ses pattes qui sont noires, des coussinets jusqu'aux genoux. C'est pourquoi nous l'avons appelé le Hussard : on aurait dit un chasseur alpin pourvu de grandes bottes de cuir noir, et longeant le mur de la Peste. Toujours est-il que, ce jour-là, de son pas cadencé et martial, le Hussard remonta notre chemin, nous doubla sans coup férir, et s'avança jusqu'à notre porte d'entrée. Il nous attendit sur le paillasson, fier de son nouveau titre qu'il nous restait à apprendre : maître des lieux. »

*
Plus qu'une histoire, « le Dit du Mistral » est un premier roman original, capricieux comme le Mistral dans lequel l'auteur livre à ses lecteurs un roman qu'il est difficile de classer, à la fois roman du terroir, conte, fable mythologique.
Un coup de coeur que je vous invite à découvrir.
Commenter  J’apprécie          5940
On respire ! Enfin un narrateur qui ne raconte pas sa vie, ses sentiments, ses états d'âme, ses souvenirs, ses passions... Ca fait du bien.

Le narrateur découvre des vestiges archéologiques dans le champ de son voisin. Les deux hommes vont se passionner pour ces découvertes, leurs rapports vont changer, leurs vies vont s'embellir.

Dans la première partie, le récit est divertissant, mystérieux, dépaysant; l'auteur nous décrit cette nature merveilleuse, et cette amitié naissante.

Mais page 161, l'auteur prend le lecteur à partie : la lecture peut s'arrêter là. Mais le lecteur peut continuer et accepter ce qui va suivre.
La deuxième partie est un conte: les légendes du Luberon, la chèvre d'or, Hannibal, le dieu Vintur et son fils turbulent : le Mistral. La fréquentation de la source nouvellement découverte réveille tout cela chez le narrateur, et l'on passe du réel aux rêveries et aux légendes oubliées.

La fin est dramatique mais conserve une part de mystère et de surnaturel.


Le style est très agréable, simple mais avec quelques fulgurances. La tournure onirique que prend le récit nous désarçonne (il faut s'accrocher un peu) puis on l'accepte, et on en redemande. Beaucoup de poésie et de charme dans ce roman.


Jamais je n'aurais eu la curiosité d'ouvrir ce livre si sa lecture ne m'avait été imposée (membre d'un comité de lecture, il faisait partie des 6 livres de la sélection que nous avions à classer...



...il a d'ailleurs terminé premier ! )
Commenter  J’apprécie          50
Un livre enraciné dans un petit coin de France, au sens propre comme au figuré : en effet, deux voisins se retrouvent à creuser dans un champ de cerisiers du Luberon, et à y découvrir des trésors archéologiques. Ceux-ci vont aller bien au-delà du matériel, et entraîner le narrateur sur les pas d'Hannibal, dans les traces d'une petite chèvre, dans l'éco-activisme, sans parler des navigations sur Internet!
Surtout, grâce à une langue qui fleure bon le Sud et ses grands aînés, Bosco, Daudet, Camus, Pagnol, ainsi que les contes et autres proverbes régionaux, l'auteur nous immerge dans un monde où l'eau d'une source guérit Alzheimer, où l'on considère le Mistral comme un enfant turbulent que seules musique et histoire peuvent apaiser, où le Hussard est un maître chat, où le narrateur se glisse dans la peau d'un loup au fond d'un bassin...
J'ai également beaucoup apprécié la couverture, pour son graphisme et ses rabats qui cachent une carte des lieux visités et quelques évocations crayonnées.
Une belle découverte, premier livre d'un auteur dont je vais guetter le second!
Commenter  J’apprécie          60
Un véritable coup de coeur, qui sera sans aucun doute sur mon podium de l'année ! L'histoire est belle, et je n'ai pas les mots pour dire à quel point j'ai aimé la plume de l'auteur... un délice. J'ai reconnu ce Sud que j'aime tant et dans lequel j'ai grandi, les habitudes de ma grand mère et des autres aïeux de mon petit village, ces vieilles traditions et croyances si chères à mon coeur. J'ai aussi reconnu le caractère d'apparence bourru, la difficulté de parler de sentiments, la force, le courage et le parlé si reconnaissable des agriculteurs. le tout sans cliché, sans stéréotype, avec beaucoup de respect, de tendresse et de mesure, ce qui donne des personnages profondément vrais et émouvants. Les légendes ponctuent à merveille cette belle histoire. J'ai redécouvert la région à côté de la mienne, le Luberon, et j'ai désormais hâte de repasser dans ces lieux pour m'y figurer les druides, les sorcières et le Bon Dieu admirant son paradis sur Terre.
Commenter  J’apprécie          110
J'ai acheté ce livre sur les conseils de ma libraire. Malheureusement, après un bon début qui m'a bien accrochée, l'arrivée du fantastique auquel je n'ai pas cru du tout, m'a rebutée. Je n'étais probablement pas la bonne lectrice pour ce roman qui recueille par ailleurs beaucoup d'avis favorables.
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (1026) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3218 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}