Il s'agit d'un texte historique datant sans doute du XIVe siècle et écrit en sicilien. Il décrit des événements du XIIIe siècle. Charles d'Anjou, le frère de Saint Louis a conquis le royaume des deux Siciles (la Sicile et Naples) sur Manfred Hohenstaufen. Mais certains de ses nouveaux sujets supportent mal son règne. Jean de Procida, va cristalliser ces haines, intriguer entre le pape, l'empereur de Byzance, Michel VIII Paléologue, et le roi d'
Aragon, Pierre III, qui va finalement grâce à ces intrigues gagner la couronne de Sicile, à laquelle il peut prétendre pour sa femme, fille de Manfred. Cela donne en 1282 les fameuses Vêpres siciliennes, un soulèvement général contre les Français, dont 8000 auraient péris dans toute la Sicile, Pierre III n'aura plus qu'à apparaître avec sa flotte pour emporter le morceau.
Ces faits historiques ont provoqué un certain intérêt, Boccace et
Pétrarque les auraient évoqué ;, au moment de la lutte pour l'indépendance italienne, Verdi va reprendre ce récit dans un opéra, composé d'ailleurs sur un livret en français pour l'Opéra de Paris....
Autant le dire, l'intérêt de ce texte est surtout historique. M'intéressant à cette époque de l'histoire, c'est assez fascinant de voir à quel point tout le monde du moyen âge était imbriqué et en contact : Byzance, l'Italie, la France, l'Espagne.....Tout le monde espionne tout le monde, intrigue, cherche à prendre l'avantage....Tout est possible aux audacieux.
Mais il faut bien reconnaître que le texte n'est pas bien fameux sur le plan littéraire, c'est plat, très descriptif, et très prévisible. Les personnages sont peu dessinés, agissent d'une façon quelque peu mécanique. Rien de subtile ni de mémorable en ce qui concerne le style et l'écriture. Ce n'est pas très long, donc supportable, et comme je l'ai dit plus haut, il y a l'intérêt historique qui permet de suivre jusqu'au bout cette chronique.