Après l'apprentissage effectué dans un peu sang et dans le monde des salons, voici Eva propulsée au rang de courtisane convoitée. Elle est devenue une intrigante, une séductrice sûre d'elle-même. le contraste étonne et l'évolution de la protagoniste est d'autant plus agréable à suivre que cette confiance révèle des failles habilement exploitées.
La qualité des dessins est toujours excellente. Les scènes de rues sont sublimes et celles des barricades ne sont pas sans rappeler les témoignages d'époque. L'intrigue gagne également en complexité et s'étoffe.
Ainsi ce second tome fait la part belle aux intrigues et à la politique. Les personnages secondaires connus sont moins nombreux (Vidocq,
Charles Baudelaire et même Louis-Philippe dans un aparté plutôt cocasse) mais ils marquent davantage le scénario. Petite déception : l'absence de repères chronologiques. Elle permet de préserver une effervescence, replongeant dans l'état d'esprit de l'époque, mais gêne à la compréhension de l'ensemble. Débutée en 1847, l'intrigue s'achève en décembre 1848, alors que l'histoire semble durer quelques jours (bien remplis).
Des barricades pour Eva reste une très bonne bande dessinée, à découvrir et à savourer !