Je remercie Babelio et les éditions Flammarion pour le roman «
les ennemis de la vie ordinaire » d'
Héléna Marienské.
L'addiction : " la dépendance, ou addiction, est, au sens phénoménologique, une conduite qui repose sur une envie répétée et irrépressible, en dépit de la motivation et des efforts du sujet pour s'y soustraire".
Des sujets soumis à des addictions diverses se retrouvent en thérapie de groupe. Leur psychothérapeute émet, en effet, l'hypothèse que cela pourrait leur permettre, face à d'autres addictifs en tout genre, de prendre conscience de leur dépendance, de chercher à comprendre leur origine, de plus facilement en parler, c'est-à-dire ‘'les sortir pour s'en sortir' et donc d'en guérir.
Les addictions les plus courantes : sexe, jeu (poker), drogue, alcool, achat compulsif et même sport. Addictions qui détruisent, ruinent aussi bien le compte bancaire que les liens avec l'entourage, la famille, le corps, le cerveau, le mental.
Mais, cette thérapie va avoir l'effet inverse escompté. Lors des premières séances, les « patients » se chahutent, s'agacent par leur caractère et origine sociale opposés, leur addiction différente, au grand désarroi de la thérapeute.
A travers ses lettres qu'elle écrit à un de ses confrères, on réalise qu'elle, souffre elle-même de dépendance (prise médicamenteuse et éprise de ce confrère) et qu'elle sombre peu à peu dans ses propres addictions, jusqu'à ne plus venir aux réunions et jeter l'éponge.
Les patients, face à la défection de leur psy, vont décider de poursuivre ces réunions de groupe et de s'unir pour ne plus chercher à se guérir de leur addiction mais, au contraire vivre avec, et même goûter à celles des autres, pour ne pas dire, en devenir eux aussi des addicts.
Leur problème majeur n'est donc plus de se guérir de leur addiction mais de résoudre les problèmes d'argent liés à celles-ci. Ils deviennent peu à peu un groupe soudé, partagent, s'entraident et bénéficient des « avantages » de certaines dépendances pour mieux profiter des leurs, les « assument », sans autant de culpabilité et s'en délectent, s'y baignent, s'y vautrent.
Certaines scènes sont cocasses, assez drôles, d'autres un peu trash, un brin immoral.
Malheureusement, j'ai eu parfois du mal à les suivre et, pour être franche, à vouloir les suivre à mesure que cela devenait un peu du grand n'importe quoi avec ces excès en tout genre. le final, leur virée au plus grand tournoi de poker de Las Vegas, ne m'a pas réellement enthousiasmée.
D'ailleurs, ce billet, manquant de souffle, montre ce plaisir qui s'est peu à peu étiolé au milieu du roman.
Il faut dire que je venais de finir «
Acid Test » de
Tom Wolfe, la « vraie » virée en bus conduit par
Ken Kesey ou encore Neal Cassidy, respectivement auteur de « Vol au-dessus d'un nid de coucou » et « héros » de «
Sur la route » de
Jack Kerouac. Une consommation de drogue (notamment) quasi totalement assumée à l'époque. du coup, le deuxième roman traitant d'addiction n'a pas eu forcément le même impact sur moi. A moins que ce soit ces deux lectures similaires, coup sur coup, comme une impression d'abus d'addictions, comme cet état peu plaisant, un lendemain de fête ?
Ce roman a néanmoins l'intérêt de se questionner sur la société de consommation, les addictions qui en découlent, pour mieux supporter le quotidien, oublier un peu le quotidien et aussi bien sûr, réfléchir sur nos propres comportements addictifs, plus ou moins nocifs, plus ou moins agréables ; ceux qu'on nie, ceux qu'on accepte, ceux dont on veut se défaire…Allez, facile, moi aussi, j'arrête lundi, promis.